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Espèces exotiques envahissantes

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Stratégie nationale sur les espèces exotiques envahissantes (html) (pdf)

Enjeu

Crabe vertLes espèces exotiques envahissantes menacent l'environnement, l'économie et la société du Canada, notamment la santé humaine. Elles constituent, après la perte de l'habitat, la plus grande menace à la biodiversité du Canada, menaçant même la durabilité de ses ressources naturelles et la qualité de vie de sa population. Le public est de plus en plus sensibilisé à cette invasion exotique grâce à l'attention accordée par les médias à des dossiers tels le virus du Nil occidental, l'encéphalopathie des cervidés, l'agrile du frêne et la gestion des eaux de lest (ou eaux de ballast).

On entend par espèces exotiques les plantes, les animaux et les micro-organismes introduits à l'extérieur de leur aire de répartition naturelle passée ou présente. Les espèces exotiques deviennent envahissantes lorsqu'elles s'établissent et se répandent dans un nouvel environnement et menacent les espèces indigènes, l'environnement, l'économie ou certains aspects de la société. Les espèces exotiques envahissantes (ou envahisseurs) ont été identifiées comme domaine d'action prioritaire aux termes de la Stratégie canadienne de la biodiversité.

Les espèces exotiques sont aussi connues comme des espèces étrangères, non indigènes, parasitaires ou nuisibles ou encore comme des ravageurs ou des mauvaises herbes. Elles peuvent provenir d'autres pays ou continents ou même d'un autre écosystème canadien. On estime que 10 p. 100 des espèces introduites s'établissent et que 10 p. 100 parmi celles-ci deviennent envahissantes. Une espèce peut devenir envahissante grâce, entre autres, à ses facultés d'adaptation et à sa capacité de concurrencer pour la nourriture, l'eau et l'espace, et en raison de l'absence de prédateurs ou de maladies dans son nouvel environnement. De plus, la nouvelle espèce peut être un prédateur de niveau trophique supérieur pour une espèce indigène, peut transmettre des maladies aux espèces indigènes ou peut modifier l'habitat. Les dégâts causés sont souvent irréversibles.

Parmi les envahisseurs, soulignons, à titre d'exemples, la salicaire pourpre qui étouffe les terres humides canadiennes, la moule zébrée qui a éliminé des espèces indigènes des Grands Lacs, obstrué des canalisations et encrassé des moteurs, des bateaux et des quais en Ontario, et le longicorne brun de l'épinette qui a causé la perte d'un nombre important d'arbres à Point Pleasant Park, à Halifax. Au Canada, les espèces exotiques totalisent 27 p. 100 de toutes les plantes vasculaires, 181 insectes qui se nourrissent de plantes ligneuses, 24 oiseaux, 26 mammifères, 2 reptiles, 4 amphibiens et 55 poissons d'eau douce. La liste de l'Union mondiale pour la nature, intitulée 100 of the World's Worst Invasive Alien Species, énumère plusieurs espèces déjà établies au Canada : la maladie hollandaise de l'orme, la salicaire pourpre, l'euphorbe ésule, la renouée japonaise, le crabe vert, le cladocère épineux, la spongieuse, la carpe, la truite arc-en-ciel, l'étourneau sansonnet, le chat domestique (haret) et les rats.

Salicaire pourpre

Contexte

Comment les espèces exotiques envahissantes arrivent-elles?

La mondialisation du commerce, des voyages et du tourisme a entraîné des introductions intentionnelles (délibérées) et involontaires (accidentelles) d'espèces exotiques envahissantes, à la fois importantes et irréversibles. Les méthodes d'introduction sont appelées « voies d'entrée » et peuvent inclure les marchandises elles-mêmes (commerce direct d'espèces exotiques), « l'entrée clandestine », (espèces exotiques dans les marchandises et les matériaux d'emballage) et les divers moyens de transport des marchandises (bateaux, avions, trains et autres).

Parmi les voies d'entrée clés d'une invasion, soulignons, à titre d'exemples, les plantes agricoles, le matériel de pépinière, les plantes ornementales de jardin, le bétail, l'élevage de gibier, l'aquaculture, l'empoissonnement, l'expédition, la navigation de plaisance, les appâts vivants, le commerce pour aquariums et jardins d'eau, les poissons comestibles vivants, l'élevage d'animaux à fourrure, le commerce d'animaux de compagnie, les animaux échappés de jardins zoologiques et d'installations de recherche, les introductions pour la chasse, les voyages et le tourisme, les déplacements transfrontaliers, les marchandises telles les semences et les dérivés du bois, le matériel d'emballage de bois dur et le bois de fardage, ainsi que la vente par correspondance et par Internet.

Quels en sont les coûts?

Au Canada, le coût des dégâts causés par les espèces exotiques envahissantes et celui de la lutte contre ces espèces n'est pas connu avec précision. Cependant, ces coûts sont considérables et continueront de s'accroître. Chaque année, les compagnies forestières et les agriculteurs perdent des millions de dollars en produits en raison des espèces et des maladies exotiques, et dépensent par surcroît des millions de dollars en pesticides, en fongicides et en herbicides pour lutter contre les envahisseurs. Un envahisseur aquatique vient également illustrer cette situation. Des dizaines de millions de dollars ont déjà été dépensés pour réparer les dégâts causés par la moule zébrée aux tuyaux d'adduction et d'évacuation industriels, aux écluses et à d'autres ouvrages dans les voies navigables du réseau des Grands Lacs. Si elle n'est pas enrayée, on estime que les dommages causés par ce mollusque envahissant au cours des dix prochaines années coûteront cinq milliards de dollars de plus au Canada et aux États-Unis. Les espèces envahissantes ont aussi une incidence sur la santé humaine. À titre d'exemple, le virus du Nil occidental, maladie transmise par des moustiques infectés, a causé de nombreux décès chez les humains et chez les espèces sauvages au Canada et aux États-Unis depuis la détection, en 1999, de sa présence en Amérique du Nord.

Moules zébrées

Quelles mesures ont été prises?

Certains rapports récents ont souligné l'important problème que pose les espèces exotiques envahissantes, notamment le 4e rapport du Comité permanent des pêches et des océans de la Chambre des communes intitulé Les espèces aquatiques envahissantes : des invités surprise (déposé en mai 2003) et le Rapport de la commissaire à l'environnement et au développement durable de la vérificatrice générale. Ce dernier, publié en 2002, recommandait qu'Environnement Canada élabore un plan d'action national, obtienne un engagement des autres ministères et suive de près les progrès réalisés dans la lutte contre les espèces exotiques envahissantes.

Environnement Canada assume la coordination nationale du dossier des espèces exotiques envahissantes. Pour combattre la menace posée par ces espèces, le Ministère collabore étroitement avec d'autres ministères et organismes fédéraux - particulièrement avec Pêches et Océans Canada, Agriculture et Agroalimentaire Canada, l'Agence canadienne d'inspection des aliments, Ressources naturelles Canada, Transports Canada et l'Agence Parcs Canada - ainsi qu'avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, et des intervenants.

Bien que d'importants progrès aient été réalisés au cours des deux dernières années en matière d'espèces exotiques envahissantes, il faudra en accomplir davantage durant les deux prochaines années. Lors d'une réunion en septembre 2001, les ministres de la faune ont convenu de désigner les espèces exotiques envahissantes comme domaine d'action prioritaire dans le cadre de la Stratégie canadienne de la biodiversité et ont réclamé l'élaboration d'un plan national sur les espèces exotiques envahissantes.

L'élaboration du plan national proposé sur les espèces exotiques envahissantes a commencé en novembre 2001. Lors de leur rencontre de septembre 2002, les ministres ont approuvé un avant-projet de plan national. Ils ont en outre réclamé la création de quatre groupes de travail chargés de développer davantage l’avant-projet en fonction des thèmes suivants : espèces aquatiques envahissantes; animaux terrestres; végétaux (plantes) terrestres; leadership et coordination. Les progrès réalisés jusqu’ici par les groupes de travail ont été intégrés à la Stratégie nationale sur les espèces exotiques envahissantes.

La présente stratégie propose de lutter contre les espèces exotiques envahissantes au Canada au moyen d’une approche sur les priorités suivantes :

  1. la prévention des nouvelles invasions;
  2. la détection précoce des nouveaux envahisseurs;
  3. l’intervention rapide en présence de nouveaux envahisseurs;
  4. la gestion des espèces exotiques qui sont établies ou qui se répandent (éradication, confinement et contrôle).

La présente stratégie regroupe les efforts de plusieurs ministères et organismes fédéraux ainsi que de plusieurs provinces. Les sources d’espèces envahissantes (p. ex. les espèces et les variétés cultivées mises au point au Canada) et les stratégies de gestion particulières (p. ex. les suggestions concernant la lutte antiparasitaire et le recours à la lutte biologique) que l’on proposera d’examiner seront intégrées dans les plans d’action en cours d’élaboration.