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Bulletin de recherche sur
les
politiques de santé
Volume
1, Numéro 4
Au fil des ans, il est clair que les politiques de
santé publique et les politiques environnementales visant
à réduire l'incidence des maladies liées à
l'environnement ont permis d'améliorer l'état de santé
de la population canadienne. Mais malgré le progrès
accompli, bien des Canadiennes et Canadiens s'inquiètent
encore des effets néfastes des contaminants environnementaux
auxquels ils sont exposés. Cette inquiétude est particulièrement
justifiée dans le cas de populations qui, en raison de leur
niveau de développement physique ou de leur situation professionnelle
ou personnelle, s'avèrent plus vulnérables que l'ensemble
de la population. Un nombre croissant de Canadiens craignent les
effets cumulatifs d'une exposition à long terme à
de faibles doses de contaminants dans l'environnement.
Bien qu'au sens large du terme, « l'environnement »
ait des effets majeurs sur la santé humaine, le présent
numéro du Bulletin de recherche sur les politiques de santé
s'attarde plutôt aux effets de « l'environnement physique
» sur la santé. Il explore, plus précisément,
l'ensemble des études et des preuves jugées nécessaires
pour évaluer et gérer efficacement les dangers inhérents
à l'hygiène du milieu, comme :
- développer des indicateurs d'hygiène du milieu
et garantir la mise en place de systèmes de surveillance
appropriés;
- identifier les dangers possibles pour l'environnement et mesurer
leurs effets sur la santé;
- établir les voies et mécanismes d'une quelconque
exposition, ainsi que les points d'intervention éventuels.
Selon les preuves, les modes de gestion des risques liés
à des menaces environnementales potentielles varient, allant
d'une intervention de niveau minimal (p. ex., une meilleure sensibilisation
du public) à une intervention de niveau maximal (p. ex.,
une loi interdisant le rejet d'une substance dans l'environnement).
Pour illustrer l'utilité de la recherche dans une telle gestion,
on peut penser à l'adoption de lois ou de règlements
visant à contenir le taux de soufre dans l'essence, par exemple.
Dans ce numéro
La santé et l'environnement
Des politiques convergentes
Environnements sains, populations saines
Mesure des incidences
Populations et voies critiques
Conditions de vie et maladie
Mesures de réduction des émissions
des véhicules
Un mot sur la surveillance de la santé
Comprendre la signification statistique
Faites une croix sur votre calendrier
Notre mission est d'aider les Canadiens et les Canadiennes
à maintenir et à améliorer leur état
de santé.
Santé Canada
Profil du Bulletin de recherche sur les politiques de santé
Le Bulletin de recherche sur les politiques de santé de
Santé Canada est publié trois fois l'an. Le bulletin
s'inscrit dans un programme général de communication
axé sur la recherche en politique ayant pour but d'enrichir
la base de données probantes pertinente aux politiques de
Santé Canada. Un comité directeur ministériel
présidé par Cliff Halliwell, directeur général
de la Direction de la recherche appliquée et de l'analyse
(DRAA),
Direction générale de l'information, de l'analyse
et de la connectivité, oriente le tracé du bulletin.
La Division de la gestion et de la diffusion de la recherche (DGDR),
qui fait partie de la DRAA,
coordonne la préparation et la production du bulletin. La
DGDR
tient à remercier les membres du comité directeur,
ainsi que les membres de son personnel, en particulier Nancy Hamilton
et Linda Senzilet, directrices-rédactrices en chef, Jaylyn
Wong, rédactrice adjointe, et Marilyn Ryan, responsable de
la production et de la distribution. Il importe de remercier de
façon particulière le rédacteur en chef invité
du présent numéro, Ray Edwards, directeur général,
Bureau de gestion de politiques et de programmes, Direction générale
de la santé environnementale et de la sécurité
des consommateurs.
Nous vous invitons à faire part de vos observations, de
vos suggestions ou de tout changement d'adresse à : bulletininfo@hc-sc.gc.ca
ou par téléphone à
(613) 954-8549 ou télécopieur à (613) 954-0813.
Vous pouvez accéder à la version électronique
du bulletin en formats HTML et PDF à l'adresse suivante :
http://www.hc-sc.gc.ca/iacb-dgiac/arad-draa/francais/dgdr/fbulletin/bulindex.html
Bulletin de recherche sur les politiques de santé
Les avis exprimés dans les articles, notamment en ce qui
concerne l'interprétation des données, appartiennent
aux auteurs et ne peuvent être considérés comme
des positions officielles de Santé Canada.
La présente publication est offerte en d'autres formats
sur demande.
La reproduction à des fins non commerciales est autorisée
à condition que la source soit clairement indiquée.
Publié sous l'autorité du ministre de la Santé.
© Sa Majesté la Reine du Chef du Canada, représentée
par le ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux
Canada, 2002
ISSN 1496-466 X ISSN 1499-3511 (En ligne)
Révision, conception et mise en page : Allium Consulting
Group Inc.
Postes Canada : Numéro de convention 4006 9608
En cas de non livraison, retourner à :
Santé Canada
2750, chemin Sheffield, baie 1
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Législation axée sur l'hygiène
du milieu
Santé Canada s'occupe de gérer, entièrement
ou partiellement, 20 lois liées au domaine de la santé.
Le présent document traite de diverses lois clés conçues
pour protéger et promouvoir une saine hygiène du milieu.
Une liste détaillée des lois visées est disponible
à l'adresse électronique suivante :
http://www.hc-sc.gc.ca/francais/a_propos/regulations.html
Loi qui relève d'Environnement Canada et de Santé
Canada :
- Loi canadienne sur la protection de l'environnement (LCPE)
: régit la prévention de la pollution ainsi
que la protection de l'environnement et de la santé humaine
dans un but constant de développement durable.
Lois qui relèvent de Santé Canada :
- Loi sur les produits dangereux (LPD)
: interdit la publicité, la vente et l'importation
de produits dangereux.
- Loi sur les aliments et les drogues : assure la sécurité
de la nourriture (salubrité des aliments), des médicaments,
des cosmétiques et des appareils thérapeutiques.
- Loi sur les produits antiparasitaires (LPA)
: régit l'importation, la fabrication, la vente et l'utilisation
des pesticides.
Loi qui relève d'Environnement Canada :
- Loi canadienne sur l'évaluation environnementale
(LCEE)
: garantit que tout nouveau projet intégrant la participation
du gouvernement fédéral comporte une évaluation
de l'incidence environnementale, notamment une évaluation
des effets sur la santé humaine.
La santé et l'environnement : Des politiques
convergentes
L'article suivant s'inspire d'une entrevue effectuée avec
Rod Raphael, directeur général du Programme de la
sécurité des milieux, Direction générale
de la santé environnementale et de la sécurité
des consommateurs de Santé Canada. Nancy Hamilton, l'une
des rédactrices en chef du Bulletin de recherche sur les
politiques de la santé, s'est entretenue avec Monsieur Raphael.
Ce numéro du Bulletin analyse la relation entre deux secteurs
clés : la santé et l'environnement. Quel est le point
de départ idéal pour nous aider à bien saisir
cette relation?
La santé et l'environnement constituent deux secteurs de
politiques cruciaux et étroitement reliés. En ce qui
a trait aux politiques de la santé, il faut d'abord reconnaître
que « l'environnement » figure parmi les grands déterminants
de la santé. Notre santé, voire notre survie, dépendent
de l'environnement, qu'il s'agisse de l'air que nous respirons,
de l'eau que nous buvons ou de la nourriture que nous consommons.
Dès qu'un de ces éléments s'avère menacé,
la santé humaine est compromise. C'est de là que partent
les bureaux de santé pour identifier, réduire et prévenir
les dangers susceptibles d'affecter l'hygiène du milieu.
Vous dites que l'environnement est un déterminant
de la santé. Mais comment définissez-vous le terme
« environnement »?
Au sens le plus large, la notion d'environnement fait référence
aux éléments physiques, culturels et économiques
qui nous entourent. Même si tous ces attributs ont une grande
influence sur la santé humaine, « l'environnement physique
», en plus de faire partie des déterminants d'une
approche de la santé, a été identifié
comme l'un des douze déterminants interreliés de l'environnement.
Aux fins du présent échange, nous nous attarderons
donc aux incidences de l'environnement physique sur la santé
humaine. Peu importe comment on définit l'environnement,
c'est-à-dire l'air, l'eau, le sol, les arbres ou le biote,
il est clair que la santé humaine est tributaire d'un environnement
et d'écosystèmes équilibrés.
![Cette figure présente dans un cercle les douze déterminants globaux de la santé. Les déterminants sont les suivants : environnement physique, patrimoine biologique et génétique, hygiène de vie et capacité d=adaptation personnelles, développement harmonieux pendant l=enfance, services de santé et services sociaux, environnement social, sexe, culture, revenu et condition sociale, réseau de soutien social, emploi et conditions de travail, et niveau de scolarité.](/web/20071115101930im_/http://www.hc-sc.gc.ca/iacb-dgiac/arad-draa/francais/images/bulletin/page3f.png)
En admettant que l'environnement physique est un déterminant
de la santé, de quelle façon affecte-t-il notre santé?
Notre santé peut être affectée par les effets
directs de substances naturellement présentes dans l'environnement,
tout comme par nos interactions individuelles et collectives avec
l'environnement. En tant que société, nous avons recours
aux ressources naturelles présentes dans notre environnement
aux fins de développement économique et social. Par
conséquent, nous devons prendre en compte les effets primaires,
secondaires et tertiaires du développement sur la santé
humaine. La plupart de ces effets résultent de ce qu'on qualifiait,
dans les années 1980 et 1990, « d'environnement pollué
».
Comment mesurer l'incidence de l'environnement sur
la santé humaine?
Dans un contexte de politique publique, il est très difficile
de calculer l'incidence de l'environnement sur la santé humaine.
En outre, cette tâche exige beaucoup plus d'efforts que ceux
investis jusqu'ici. Nous devons pleinement saisir les risques et
avantages liés à ces divers plans d'action pour être
en mesure de prendre des décisions stratégiques qui
favoriseront la santé humaine. Une façon de procéder
consiste à identifier les variables et indicateurs, ou encore
les indicateurs supplétifs et variables représentatives,
qui nous aideront à comprendre en quoi nos interactions avec
l'environnement affectent la santé et les systèmes
humains. Nous avons fait des progrès dans certains domaines.
Pour ce qui est du lien entre la qualité de l'air et les
maladies respiratoires ou cardiorespiratoires par exemple, nous
avons réussi à calculer les tendances en utilisant
des indicateurs approximatifs de maladie, incluant des analyses
de mortalité et de morbidité (voir
l'article en page 9). Cela dit, il nous reste beaucoup à
faire! Très souvent, nous nous concentrons sur les cas graves
et nous négligeons les dimensions sous-jacentes qui doivent
être prises en compte.
En quoi la recherche peut-elle favoriser l'élaboration
des politiques axées sur la santé et l'environnement?
Comme je l'ai déjà mentionné, le développement
des politiques sur la santé et l'environnement se fonde sur
des données probantes. Nous avons recours à une approche
scientifique pour mieux comprendre les procédés écologiques
qui ont été bouleversés et pour établir
les mesures à prendre en vue de prévenir ou d'adoucir
leurs effets, ou de les éviter carrément. Cette recherche
exige des efforts monumentaux de la part des chercheurs de Santé
Canada, d'autres ministères, des établissements universitaires
et des sociétés privées.
Le principe de précaution et le rôle de la recherche
dans le développement des politiques publiques sont d'une
importance capitale. L'application du principe de précaution
dans un cadre d'évaluation et de gestion des risques suppose
que l'action est justifiée, même en l'absence de certitude
scientifique, lorsqu'on note la présence de dangers importants
ou irréversibles affectant la santé. En ce qui touche
la santé environnementale des enfants par exemple, nous ne
saisissons pas toujours pleinement en quoi les facteurs environnementaux
affectent le développement physiologique des enfants. Malgré
tout, nous allons de l'avant en fondant nos actions sur une information
rudimentaire, persuadés que la société s'attend
à ce que l'on protège la santé des enfants
contre les assauts de l'environnement. Il importe de se rappeler
que la disponibilité de données probantes n'est pas
le seul déterminant qui sous-tend un projet. Les valeurs
sociales jouent également un rôle important.
En ce qui concerne l'information probante liée
aux effets de l'environnement physique sur la santé humaine,
où en est-on actuellement?
Malgré certains progrès, l'information probante est
encore relativement récente dans plusieurs secteurs, surtout
celle sur les effets cumulatifs d'une exposition prolongée
aux changements environnementaux. On dispose depuis très
peu de temps d'informations probantes sur les effets des dérèglements
endocriniens liés à la présence, dans l'environnement,
de produits chimiques associés au développement industriel
du XXe siècle (voir l'article en page 5).
Dans d'autres domaines, l'information probante s'avère plus
étoffée. Nous savons, par exemple, qu'il existe une
étonnante diversité au sein de la population humaine,
y compris des variances génétiques sous-jacentes pouvant
engendrer des prédispositions à certains types de
réactions à des facteurs environnementaux. Par conséquent,
certains individus sont plus sensibles que d'autres aux facteurs
présents dans l'environnement. De plus, il est clair que
nous traversons des périodes de sensibilité plus élevée
à diverses étapes de vie, soit de la naissance à
l'adolescence, pendant la grossesse et en vieillissant (voir
l'article en page 13).
Par ailleurs, les recherches se multiplient pour mieux connaître
les mécanismes d'exposition qui sous-tendent le lien environnement-santé.
Nous savons, par exemple, que le danger résultant de la présence
d'une substance quelconque dans l'environnement ne dépend
pas uniquement de la sensibilité de l'individu à cette
substance mais aussi de son taux de concentration et des voies ou
mécanismes d'exposition. Nous devons nécessairement
comprendre le fonctionnement de tels mécanismes pour être
en mesure d'agir efficacement et d'éliminer ou de gérer
les risques pour la santé afférents.
En raison de progrès fort encourageants en « épidémiologie
moléculaire », nous comprenons de mieux en mieux les
effets subtils mais durables au niveau du génome. Même
si on recueille de plus en plus d'information probante sur ces incidences
chroniques, voire entre les générations, cette dernière
n'est pas aussi étoffée que celle portant sur les
incidences graves de substances toxiques à effet rapide.
Néanmoins, l'amélioration des techniques de surveillance
à l'échelle de la population et notre capacité
accrue d'analyse de données de surveillance au niveau moléculaire
contribuent à une croissance rapide de données probantes
dans ce nouveau domaine prometteur.
Environnements sains, populations saines
Anthony W. Myres, Ph.D., Programme de la sécurité
des milieux, Direction générale de la santé
environnementale et de la sécurité des consommateurs
de Santé Canada, et Katherine Betke, School of Applied Biology
(programme coop), Université de Victoria
Dans cette vue d'ensemble du lien entre l'environnement et la santé,
les auteurs s'intéressent particulièrement au rôle
de l'environnement physique en tant que déterminant de la
santé. Ils examinent l'évolution du savoir en se questionnant
sur les effets des éléments de l'environnement physique
sur la santé. Ils introduisent aussi les points principaux
dont il faut tenir compte dans l'évaluation et la gestion
des risques en matière d'hygiène du milieu.
L'environnement - un déterminant de la santé
« L'environnement, c'est tout sauf moi. » (Einstein)
Cette déclaration souligne non seulement à quel point
« l'environnement » est véritablement envahissant
mais fait allusion à la difficulté d'établir
un lien de causalité entre les éléments distinctifs
de l'environnement et leur incidence sur la santé. Selon
la Loi canadienne sur la protection de l'environnement (LCPE),
qui constitue la législation fondamentale du gouvernement
fédéral en matière de protection de l'environnement,
le concept d'environnement comprend :
« (l')ensemble des conditions et des éléments
naturels de la Terre, notamment l'air, l'eau et le sol; toutes les
couches de l'atmosphère; toutes les matières organiques
et inorganiques ainsi que les êtres vivants; les systèmes
naturels en interaction qui comprennent les éléments
visés aux derniers alinéas1 ».
Du point de vue de la santé humaine, le sens de l'expression
hygiène du milieu est plus large encore, puisqu'il englobe
tous les aspects de la santé humaine, des maladies et des
blessures déterminés par des facteurs présents
dans l'environnement. Ces facteurs incluent les effets pathologiques
directs des agents chimiques, physiques et biologiques, ainsi que
les effets majeurs de la santé sur l'environnement social
et physique (p.ex., l'habitation, le développement urbain,
l'utilisation du sol et le transport, l'industrie et l'agriculture)2.
Ce concept d'hygiène du milieu établi par l'Organisation
mondiale de la santé (OMS)
est présenté sous forme d'illustration à la
figure 1.
![Cette figure illustre les influences de l=environnement sur la santé à la maison, dans le voisinage de la maison et dans le milieu environnant. À la maison, des facteurs comme l=hygiène, l=élimination des déchets, le bruit, l=approvisionnement en eau, la qualité de l=air ambiant, la qualité du logement et les produits chimiques à usage domestique peuvent avoir des effets sur la santé. La sphère d=influence entourant la maison est le voisinage, qui inclut certains facteurs environnementaux comme la sécurité routière, le crime et la violence, la main-d=oeuvre enfantine, l=abus des drogues, la sécurité alimentaire, l=innocuité des aliments, la nutrition et le régime alimentaire, et l=eau potable. De même, certains éléments du milieu environnant ont des effets sur la santé des humains, c=est le cas des maladies transmises par les insectes, des déchets, des catastrophes naturelles, des radiations, des produits chimiques dangereux, de la qualité des eaux de surface et de la qualité de l=air ambiant.](/web/20071115101930im_/http://www.hc-sc.gc.ca/iacb-dgiac/arad-draa/francais/images/bulletin/figure1.gif)
Le concept de santé a aussi évolué au fil
des ans, en partant de la définition suivante énoncée
par l'OMS
en 1948 : «
la santé est
un état
de complet de bien-être physique, mental et social et ne consiste
pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité ».
Cette façon de penser, qui déviait radicalement de
la façon de penser prépondérante jusqu'alors,
généralisait un concept de santé qui a continué
d'évoluer jusqu'à effectuer une première percée
au Canada lors de la publication du document Nouvelle perspective
de la santé des Canadiens3. Ce rapport
marquant constituait la première publication gouvernementale
importante dans laquelle on reconnaissait que les influences sur
la santé dépassaient les soins de santé pour
englober la biologie humaine (facteurs génétiques),
les habitudes de vie (mode de vie) et l'environnement.
La nature changeante des maladies liées à l'environnement
Même si l'approche holistique en hygiène publique
est relativement nouvelle, il y a longtemps qu'on fait des liens
entre la santé et l'environnement (dans le sens restreint
d'air pur, d'eau saine et d'aliments nutritifs et sûrs). Au
Canada, le progrès accusé en ce sens au siècle
dernier a donné lieu à de grandes améliorations
sur le plan de l'hygiène publique. Notons toutefois qu'au
Canada, les collectivités des Premières Nations sont
encore confrontés à de sérieux problèmes
sur le plan de l'hygiène du milieu (voir
l'article en page 15).
Malgré les récents progrès, les Canadiennes
et Canadiens s'inquiètent toujours des effets néfastes
de l'environnement sur la santé. Ils pensent, entre autres,
que les problèmes d'hygiène du milieu s'aggravent
et nuisent à leur santé. Près des deux tiers
croient que l'environnement affecte leur santé et une proportion
similaire perçoit la pollution environnementale comme la
plus grande menace qui guette les générations futures
(comparativement à 9 pour cent qui considèrent les
« guerres et conflits » comme la plus grande menace)4.
Nous vivons un paradoxe intéressant car selon les mesures
d'hygiène publique actuelles (p. ex., les taux de mortalité
infantile et d'espérance de vie), les Canadiennes et Canadiens
n'ont jamais été en aussi bonne santé. De sérieux
problèmes subsistent néanmoins. C'est ainsi, par exemple,
que l'incidence d'asthme chez les enfants liée à la
mauvaise qualité de l'air a quadruplé depuis les années
19705.
La révolution chimique
Une inquiétude grandissante tient à l'utilisation
accrue des produits chimiques au niveau de l'industrie, de l'agriculture
et des produits de consommation, une révolution chimique
qu'on juge aussi importante que la révolution industrielle.
Alors même que plusieurs sociétés industrialisées
ont recours aux produits chimiques pour maintenir leur niveau de
vie, les dangers que ces derniers présentent pour la santé
provoquent des inquiétudes grandissantes. Les majeures ont
trait à l'exposition prolongée à de faibles
doses de produits chimiques et aux effets secondaires sur le développement
du foeus, des bébés et des jeunes enfants (voir
l'article en page 13).
La publication de Silent Spring de Rachel Carson, en 1962,
a contribué à sensibiliser le public à la pollution
environnementale résultant de l'usage abusif de pesticides6.
Cet ouvrage et les mouvements écologistes qu'il a générés
par la suite ont incité les gouvernements canadiens et américains
à établir des ministères de l'Environnement
et à adopter des lois axées sur la protection de l'environnement.
La réaction fédérale
Au Canada, les lois sur l'environnement relèvent conjointement
des ministères de l'Environnement et de la Santé.
Il revient toutefois au ministère de l'Environnement de remplir
les obligations administratives générales. La première
mesure législative engagée a été l'adoption,
en 1974, de la Loi sur les contaminants de l'environnement, qui
a engendré la Loi canadienne sur la protection de l'environnement
(LCPE)
(1988). Quoique plus complète, cette dernière a toutefois
subi des modifications considérables en 1999. Dans le cadre
de la LCPE,
le gouvernement a instauré des mesures de contrôle
des dangers environnementaux, y compris l'élimination progressive
des produits destructeurs d'ozone, des émissions de dioxines
et furanes des usines de pâte à papier qui utilisent
le blanchiment au chlore, et du plomb et du soufre dans l'essence
(voir l'article en page 19).
Tel qu'indiqué en page 2, Santé
Canada est également responsable d'une série de lois
destinées à protéger et promouvoir la santé
des Canadiennes et Canadiens. Quatre de ces lois sont particulièrement
utiles pour protéger l'hygiène publique contre les
dangers posés par les produits chimiques, contrôler
le niveau des substances dangereuses présentes dans divers
produits ou enrayer les émissions de substances dangereuses
à la source.
Le développement durable : Un lien entre l'environnement,
la santé et l'économie
Le lien entre la santé, l'environnement et l'économie
est devenu un centre d'intérêt sur le plan international
en 1987, lorsque la Commission Bruntland a défini le développement
durable comme « un développement qui répond
aux besoins du présent sans compromettre la capacité
des générations futures à satisfaire leurs
propres besoins7 ». En 1995, le gouvernement
fédéral a officiellement intégré la
prévention de la pollution et le développement durable
à son programme d'élaboration des politiques. En 1997,
tous les ministères fédéraux étaient
tenus d'élaborer et de mettre en oeuvre un plan d'action
sur le développement durable démontrant les facteurs
sociaux, économiques et environnementaux pris en compte dans
leurs processus décisionnels8. Une stratégie
fédérale de développement durable fort importante
est en voie d'élaboration.
L'évaluation et la gestion des risques
« La sécurité ne saurait être acquise
sans risque. » (Wildavsky)
Même s'ils admettent qu'il n'est pas possible d'établir
un environnement sans danger, les gouvernements ont besoin d'un
processus de décision systématique pour définir
le niveau de risque acceptable pour l'hygiène publique et
celle du milieu. Au fil des ans, on a conçu un certain nombre
de plans intégrant les étapes fondamentales suivantes
: cerner le risque; caractériser et quantifier le risque;
élaborer des options pour contrôler le risque; mettre
en oeuvre des mesures de contrôle (gestion des risques); procéder
à une évaluation. L'approche adoptée par Santé
Canada face au processus décisionnel reprend ces étapes9.
Notons que malgré l'apparente simplicité du processus
décisionnel, ce dernier comprend un certain nombre de contraintes
majeures, comme la nécessité de10,11
:
- extrapoler, à partir de données probantes, les
risques liés aux fortes doses pour déterminer les
risques à plus faible dose;
- extrapoler, à partir de données animales, en
vue d'établir les risques pour l'être humain et extrapoler,
à partir de données passées ou courantes,
pour déterminer les risques pour les générations
futures;
- tenir compte des effets d'une exposition à des mélanges
complexes de produits chimiques et de leurs interactions;
- définir et évaluer la qualité de vie.
Le rôle de la science
«
lorsqu'on n'arrive pas à mesurer le savoir
c'est qu'il est nécessairement limité et nsuffisant.
» (Lord Kelvin)
L'identification du danger, de l'évaluation et de la gestion
des risques sert à établir un plan d'action rigoureusement
scientifique, intégré et rentable tout à la
fois. En d'autres mots, les risques sont réduits, compte
tenu des principaux facteurs sociaux, culturels, éthiques,
politiques, économiques et juridiques. Même si les
rétroactions scientifiques s'avèrent importantes,
la mise en place d'une relation de cause à effet sans équivoque
relève d'un long et difficile processus, sans compter les
éternelles incertitudes. Par conséquent, les discussions
relatives à la protection de l'environnement et de la santé
engagées au cours du dernier quart de siècle ont donné
lieu à une approche fondée sur le « principe
de prudence ».
La définition du principe de prudence la plus courante est
celle entérinée lors du Sommet de la Terre de Rio,
en 1992. La Déclaration de Rio stipule que : «
En cas de risque de dommages graves ou irréversibles, l'absence
de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte
pour remettre à plus tard l'adoption de mesures effectives
visant à prévenir la dégradation de l'environnement
». La LCPE
a adopté cette définition et le gouvernement du Canada
a maintenant la fonction explicite d'appliquer le principe.
Dans le même ordre d'idée, la première Stratégie
de développement durable de Santé Canada reconnaît
le besoin d'appliquer le principe de précaution pour prévenir
des incidences importantes et irréversibles sur la santé
humaine8. Il n'est pas question d'agir en l'absence de preuve mais
de s'assurer que la qualité et le poids de la preuve sont
pris en compte même s'ils ne répondent plus aux normes
de la « preuve » scientifique. En outre, il n'est pas
question d'envisager automatiquement la pire éventualité,
puisque cette approche pourrait entraîner l'adoption de pratiques
inefficaces et le gaspillage de précieuses ressources qu'il
serait préférable de consacrer à des problèmes
plus graves.
Il va de soi que les gens peuvent être exposés à
n'importe quelle substance présente dans l'environnement.
La question qui se pose est donc celle-ci : « Dans quelle
mesure l'exposition à une substance quelconque peut-elle
causer des dommages? » (évaluation des risques), suivie
de son corollaire : « Quelles mesures doit-on engager? »
(gestion des risques). Les dommages causés à la santé
sont fonction de la toxicité inhérente (danger) et
du degré d'exposition (c.-à-d. la concentration ou
dose, et la durée d'exposition).
Le danger est une propriété du produit ou
de la substance chimique; la sensibilité est une propriété
de l'organisme affecté par le produit chimique (dans ce cas-ci,
l'être humain); et l'exposition est une propriété
de l'environnement en cause (l'environnement au moment où
le produit chimique est utilisé et les voies qu'il emprunte
pour atteindre l'humain). Le risque constitue une mesure
du danger et de la probabilité de son apparition (voir
la figure 2). Afin de donner une meilleure idée, considérons
la traversée de l'océan en bateau (un navire régulier
ou une chaloupe). Le danger (de noyade) est le même, mais
le risque est considérablement moindre sur un paquebot car
la probabilité d'exposition est minime par rapport au trajet
en chaloupe.
![Cette figure détaille les éléments des risques pour la santé posés par l=environnement. Le risque est caractérisé par un danger (toxicité inhérente) et la probabilité qu=un danger survienne. Le danger dépend des effets néfastes pour la santé d=une substance chimique. La probabilité que le danger survienne est déterminée par le niveau d=exposition et la vulnérabilité d=une personne au produit chimique en question.](/web/20071115101930im_/http://www.hc-sc.gc.ca/iacb-dgiac/arad-draa/francais/images/bulletin/figure2.gif)
Il y a plus de 400 ans, Paracelse faisait la constatation suivante
: « Toutes les substances sont des poisons; il n'en est
aucune qui ne soit un poison. Ce qui différencie un poison
d'un remède, c'est la dose juste. » Voilà
une vérité de grande portée puisqu'elle indique
que toute surexposition à une substance quelconque peut s'avérer
nuisible à la santé et que le degré de dommage
dépend du niveau d'exposition. Par conséquent, le
défi constant consiste à déterminer, par l'évaluation
des risques, le niveau d'exposition à des substances
particulières (notamment la nourriture, l'eau, l'air et les
produits de consommation) susceptibles d'accroître les risques pour
la santé. Les options de gestion des risques couvrent
la gamme complète des risques, depuis une intervention minimale
(augmenter la sensibilisation du public) jusqu'à une intervention
maximale (une interdiction).
Les défis à venir : À la recherche d'un équilibre
La science constitue toujours l'outil de choix pour établir
les données probantes qui sous-tendent le processus décisionnel,
surtout lorsqu'il s'agit d'identifier les dangers environnementaux
et leurs effets sur la qualité de la santé. Les Instituts
de recherche en santé du Canada (IRSC),
en accord avec Santé Canada, ont un rôle de premier
plan à jouer dans l'élaboration d'un programme national
de recherche qui permette d'examiner les incidences de l'environnement
sur la santé. Ce programme vise à consolider la base
de recherches au cours des 10 à 15 prochaines années.
Cela dit, il ne faut pas ralentir les mesures d'intervention actuelles
dans l'attente de recherches additionnelles. Le statisticien médical
britannique, Sir Austin Bradford Hill12, auteur
d'un texte qui fait foi sur la causalité et la maladie, souligne
la difficulté de parvenir à un bon équilibre
:
« Tout travail scientifique est susceptible d'être
questionné ou modifié par un savoir qui change. Cela
ne nous confère pas le droit d'ignorer le savoir que nous
avons déjà, ni celui de différer une action
que celui-ci semble requérir à un certain moment.
»
Indicateurs d'hygiène du milieu
Sabit Cakmak et Sheryl Bartlett, Programme de la sécurité des milieux,
Direction générale de la santé environnementale et de la sécurité
des consommateurs de Santé Canada; ainsi que Paul Samson, jusqu'à
récemment au service d'Environnement Canada
Les indicateurs d'hygiène du milieu (IHM)
constituent d'importants outils qui servent à évaluer l'incidence
des facteurs environnementaux sur la santé humaine. à l'heure actuelle,
Santé Canada collabore avec d'autres ministères dans le but d'élaborer
une série d'indicateurs 'hygiène du milieu qui seront utilisés à
l'échelle canadienne. Le présent article examine en quoi ces indicateurs
s'avèrent nécessaires et propose un cadre pour composer avec les
complexités du processus d'élaboration de l'indicateur.
Introduction
Les individus, les entreprises et les gouvernements se basent sur
des indicateurs économiques tels le produit intérieur brut (PIB),
le taux d'inflation et le taux de chômage pour orienter leurs
décisions. Encouragés par l'usage généralisé de ces indicateurs
économiques, les organismes internationaux et les divers ordres
de gouvernements ont conçu une série de projets axés sur
l'élaboration d'indicateurs dans les secteurs sociaux et environnementaux
(voir aussi « Qui fait quoi? » en
page 23). Ces nouveaux indicateurs doivent répondre à divers
critères en vue de répondre aux besoins variés des chercheurs et
des décideurs.
En quoi consistent les indicateurs?
Les indicateurs environnementaux constituent d'importantes mesures
pour évaluer les phénomènes qui menacent l'environnement naturel
et les organismes vivants. Le bureau national des indicateurs et
de l'évaluation d'Environnement Canada décrit ces indicateurs
comme des statistiques ou paramètres qui, suivis de près, fournissent
de l'information sur les tendances des conditions d'un phénomène.
Les indicateurs environnementaux sont les statistiques clés
qui représentent ou résument les aspects significatifs de l'état
de l'environnement. Ils se basent sur les tendances des changements
environnementaux et des pressions qui les causent. Ils se fondent
également sur la réaction de l'écosystème et de ses composantes,
ainsi que sur les démarches engagées par la société pour prévenir,
alléger et améliorer ces pressions. L'atteinte d'un équilibre entre
l'exactitude scientifique et la simplicité pose un grand défi lorsqu'on
cherche à élaborer des indicateurs environnementaux pertinents.
La plupart du temps, la difficulté consiste à regrouper des données
complexes pour en faire un sommaire d'indicateurs, surtout si ces
indicateurs pertinents ne sont pas contenus dans un cadre conceptuel
efficace. Des indicateurs environnementaux comme l'Indice de qualité
de l'air (IQA)
décrit dans l'encadré de la page 10 ne fournissent
que des indications quant aux risques pour la santé, car on n'a
pas réussi à établir de liens formels entre ces indicateurs et la
santé. Par conséquent, on est à mettre au point des indicateurs
d'hygiène du milieu (IHM)
pour mesurer les liens entre l'environnement et la santé.
Un indicateur environnemental
L'indice de qualité de l'air (IQA),
qui relie les polluants aux objectifs nationaux afférents à la qualité
de l'air ambiant (ONQAA)
par exemple, est un indicateur environnemental qui vise l'atteinte
d'un juste équilibre entre l'exactitude scientifique et la simplicité.
L'indice de qualité de l'air se base sur les mesures de polluants
qui ont des effets nocifs pour la santé humaine et pour l'environnement,
notamment l'anhydride sulfureux, le dioxyde d'azote, l'ozone, les
composés soufrés, le monoxyde de carbone et les particules en suspension
mesurées comme indice de brume sèche. Chaque heure, la concentration
de chacun de ces polluants à un endroit précis est convertie en
un nombre sur une échelle graduée ou sur un indice. La valeur de
chaque polluant se nomme sous-indice et le polluant détenant la
plus haute valeur détermine l'indice de qualité de l'air pour cette
période, à cet endroit précis. Plus l'indice est bas, meilleure
est la qualité de l'air.
Les IHM : Indicateurs d'une relation
Les indicateurs d'hygiène du milieu sont des mesures d'état
de santé attribuables à l'environnement physique. Puisque les gens
peuvent établir un lien avec certains indicateurs (p. ex., des indicateurs
de mortalité et d'invalidité), les indicateurs d'hygiène du milieu
sont souvent mieux compris que les indicateurs environnementaux.
Les indicateurs d'hygiène du milieu peuvent aussi faire l'objet
d'agrégation grâce à des méthodologies éprouvées qui permettent
de pondérer divers états de santé (p. ex., la perte de capacité
pulmonaire par opposition à l'apparition d'un cancer). Les indicateurs
servent également à appuyer les indicateurs environnementaux, car
ils procurent une « macro » confirmation de preuve (ou
non) au sujet des développements environnementaux. On conclura,
par exemple, que la qualité de l'air s'améliore alors que les problèmes
de santé liés à la qualité de l'air diminuent.
La pollution de l'air présente un exemple de problème environnemental
reconnu comme ayant des répercussions sur la santé. Bell et Davis1
ont récemment réévalué les données sur les effets pour la santé
du brouillard mortel survenu au cours de l'hiver 1952 à Londres,
en Angleterre. Ils avaient estimé que 12 000 décès survenus entre
décembre 1952 et février 1953 étaient dus aux effets graves et pernicieux
du smog. (La figure 1 démontre les effets de
la pollution sur la mortalité au cours de décembre 1952). Les niveaux
de pollution pendant cette période étaient non seulement de 5 à
19 fois plus élevés que les normes de réglementation et les lignes
directrices actuelles (c.-à-d. 2002), mais également plus élevés
que les niveaux de certaines régions du monde en développement rapide1.
Depuis cette étude, plusieurs analogies comparables sont ressorties
des études menées sur d'autres régions métropolitaines. C'est ainsi,
par exemple, qu'à Toronto (Canada), entre 1986 et 1994, les niveaux
ambiants de particules ont été liés à des taux de mortalité quotidienne
(voir la figure 2).
![Cette figure présente les effets de la pollution sur le taux de mortalité durant une période de plusieurs jours à Londres en Angleterre. Le jour * zéro + représente une journée d'un épisode de grande pollution en décembre 1952. Le niveau de pollution est évalué en microgrammes par mètre cube de particules. Le taux de mortalité représente le nombre total de décès par jour. Lorsque l'on représente ensemble sur un graphique la quantité de particules et le nombre total de décès pour décembre 1952, on constate que plus le niveau de pollution augmente, plus le nombre total de décès par jour augmente également. Il semble y avoir une corrélation positive entre la quantité de particules et le taux de mortalité. De plus, le niveau de pollution semble avoir un effet prolongé sur le taux de mortalité puisque le nombre total de décès par jour reste sensiblement élevé jusqu'au jour six, et cela même si au jour 3 le niveau de particules redescend à un niveau semblable à ceux observés quelques jours avant le jour zéro.](/web/20071115101930im_/http://www.hc-sc.gc.ca/iacb-dgiac/arad-draa/francais/images/bulletin/figure3.gif)
![Ce graphique présente les effets de la pollution sur le taux de mortalité à Toronto au Canada. Le jour * zéro + représente une journée moyenne de grande pollution de l=air durant la période s=étalant de 1986 à 1994. Plusieurs jours situés avant et après le jour zéro sont déterminés de façon semblable. Le niveau de pollution est calculé en microgrammes par mètre cube de particules. Le taux de mortalité équivaut au nombre total de décès par jour. Lorsque l=on représente ensemble sur un graphique la quantité de particules et le nombre total de décès, on constate qu=en général plus le niveau de pollution augmente, plus le nombre total de décès par jour augmente également. Il semble y avoir une corrélation positive entre la quantité de particules et le taux de mortalité.](/web/20071115101930im_/http://www.hc-sc.gc.ca/iacb-dgiac/arad-draa/francais/images/bulletin/figure4.gif)
Comment établir les IHM?
Dans le cadre du processus d'élaboration des indicateurs, il faut
tenir compte de la nature de la relation entre un facteur présent
dans l'environnement et ses effets sur la santé. Dans cette perspective,
un cadre analytique est essentiel pour la classification des indicateurs
en fonction du continuum de cause à effet.
Les cadres : Un point de départ essentiel
Lorsqu'on élabore des indicateurs d'hygiène du milieu, une préoccupation
importante tient à la capacité de relier l'incidence de l'environnement
à l'état de santé, idéalement dans un contexte de cause à effet.
Par contre, contrairement aux exemples cités, les renseignements
sur l'état de santé ou sur l'exposition sont accessibles, mais jamais
en même temps. De plus, les liens entre l'exposition et l'état de
santé sont fragiles. Par conséquent, les résultats doivent être
formulés de façon à refléter cette incertitude. Pour toutes
ces raisons, il importe d'utiliser un cadre d'analyse dans le processus
d'élaboration des indicateurs d'hygiène du milieu pour permettre
une classification conforme au continuum de cause à effet.
Bon nombre de cadres du genre ont été proposés et la plupart ont
été empruntés au cadre de pression-état-réponse (PER).
Ainsi, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS)
a élargi son cadre de PER
pour tenir compte des liens fondamentaux qui sous-tendent l'évaluation
de l'hygiène du milieu. Ce modèle, qu'on appelle « force
motrice, pression, état, exposition, effets sur la santé humaine,
mesure » (FPEEEM)2, offre un point de départ assez
vaste pour permettre l'élaboration d'une série d'indicateurs nationaux
sur mesure. Bien que le modèle propose une situation « dans
son ensemble », il vise aussi des groupes individuels (état,
exposition et effets) aptes à définir la relation entre l'environnement
et la santé.
La question de qualité de l'air démontre en quoi le cadre FPEEEM et ses éléments ont servi à établir un indicateur
d'hygiène du milieu, créant un lien entre la qualité de l'air et
la santé. Les indicateurs « fondamentaux » suivants
représentent les éléments respectifs du cadre, en rapport avec la
qualité de l'air :
- la densité urbaine ou l'expansion tentaculaire urbaine, ainsi
que le volume et le type de trafic routier (forces motrices)
- les émissions des polluants de l'air (pression)
- les concentrations ambiantes de la pollution de l'air, p. ex.,
la concentration de PM2.5, de PM10, d'ozone
(état)
- l'exposition de la population à des niveaux supérieurs au taux
de pollution maximal acceptable (exposition)
- la mortalité ou la morbidité de la population liée aux maladies
respiratoires ou cardiorespiratoires (effet)
- les ententes, initiatives et programmes (mesure)
Le choix des thèmes et enjeux
à l'heure actuelle, les indicateurs s'élaborent en fonction des
thèmes généraux suivants : l'air et l'atmosphère, l'eau et les systèmes
aquatiques, le sol et la couverture terrestre, les aliments et les
produits alimentaires. Bien que les indicateurs d'hygiène du milieu
s'avèrent pertinents en soi, ils font partie du grand tableau du
développement durable. Pour être efficaces, les indicateurs doivent
être liés à des objectifs clairs et précis, prenant en considération
l'environnement physique et social ambiants. Ils doivent aussi s'inscrire
dans un contexte de développement durable3.
Les critères de sélection des indicateurs
Beaucoup d'ouvrages s'attardent aux critères de sélection des indicateurs.
Les travaux de base de l'Organisation de coopération et de développement
économiques4 sur les indicateurs, par exemple,
traitent les éléments techniques/scientifiques et utilisateur/politiques
comme s'il s'agissait de critères. Les critères de base scientifiques
incluent l'accessibilité et la constance des données, la validité,
la représentativité, la fiabilité et la possibilité d'être divisés
en d'autres variables. Les critères de base de l'utilisateur
pour les indicateurs sont la capacité d'accès et la pertinence de
l'indicateur pour ceux qui sont affectés. Les indicateurs doivent
également être rigoureusement scientifiques, stables, faciles à
comprendre, critiques face aux changements qu'ils illustrent, mesurables
et faciles à mettre à jour régulièrement5.
Un exemple d'indicateur : Faire le lien entre la qualité de
l'air et la santé
Les efforts engagés pour réduire les niveaux de pollution de l'air
visent, avant tout, à protéger la santé de la population. Mais l'indice
de qualité de l'air (IQA)
ne saurait mesurer vraiment l'importance de l'incidence d'exposition
aux polluants de l'air sur la santé. Burnett et al.6
ont proposé un indicateur de santé environnementale capable d'établir
des liens directs entre la qualité de l'air et la santé. Cet indicateur
mesure les améliorations de la santé de la population en fonction
de la diminution des fines particules ambiantes présentes au fil
du temps. C'est la fonction de plusieurs facteurs, notamment les
changements temporels des concentrations ambiantes propres à un
site, la relation entre ces concentrations et les taux de mortalité
quotidienne et d'admission dans les hôpitaux liés aux problèmes
pulmonaires et cardiaques. Ce nouvel indicateur, qui reprend une
méthodologie utilisée au niveau de nombreuses études épidémiologiques,
peut être établi pour un emplacement unique ou à un niveau régional
ou national. On peut également l'élargir pour inclure plusieurs
polluants. Il est même possible de pousser plus loin la méthodologie
pour pouvoir surveiller de près le nombre annuel de décès résultant
de l'exposition à de fines particules présentes au fil du temps
à l'échelle du Canada.
à quoi servent les IHM?
Sur le plan des politiques, on craint depuis longtemps les incidences
négatives que l'environnement pourrait avoir sur la santé humaine.
Il est généralement acquis que la clé de l'élaboration et de la
gestion des politiques dans ce secteur est l'accès à des renseignements
valables et pertinents quant aux incidences locales et nationales
des dangers environnementaux sur la santé. Les indicateurs constituent
une façon concise, efficace et facile de comprendre ces renseignements
et de les rendre accessibles aux services de santé publique, aux
décideurs et aux professionnels de la santé. Dans le contexte actuel,
les indicateurs jouent une fonction clé dans plusieurs secteurs
clés :
Identification des dangers et risques : Les indicateurs
peuvent servir à surveiller les dangers qui menacent l'hygiène du
milieu. De cette façon, ils permettent d'identifier et d'étudier
les liens potentiels entre les facteurs environnementaux et leurs
effets sur la santé.
Prise de décision et élaboration des politiques :
Les indicateurs peuvent contribuer au processus décisionnel en précisant
les tendances de santé dans un contexte d'exposition environnemental,
ainsi que les facteurs de risque.
Mise en place et évaluation des objectifs de programme
: Des indicateurs spécifiques sont utilisés pour définir des objectifs
de programme. Ils peuvent être suivis de près et évalués de nouveau
au fil du temps. Ces mesures de rendement peuvent aider à évaluer
les effets de diverses politiques et interventions.
Obligation de rendre compte et établissement de rapports
pour l'hygiène du milieu : Les ministères et organismes
fédéraux ont un rôle important à jouer en vue de fournir des
renseignements au Parlement et à la population canadienne. Dans
le passé, les mesures de rendement étaient largement fondées sur
l'évaluation subjective plutôt que sur les mesures objectives
des résultats de diverses mesures. Dans le cas des rapports environnementaux,
les indicateurs assurent un niveau de transparence qu'il n'était
pas possible d'atteindre auparavant.
Un pas en avant
Le recours aux indicateurs d'hygiène du milieu s'avère prometteur,
puisque ces derniers permettent d'établir des liens crédibles et
transparents entre le domaine scientifique et le secteur des politiques.
Cela dit, les questions complexes d'hygiène du milieu pourraient
bien exiger l'indexation d'un agrégat de séries d'indicateurs. Les
chercheurs devront trouver des façons de répondre à ces besoins
en poussant plus loin l'élaboration d'indices conviviaux susceptibles
d'aider les décideurs gouvernementaux, les chefs d'entreprise et
le public à prendre des décisions éclairées.
Populations vulnérables : Voies critiques
Anthony W. Myres, Ph.D., Programme de la sécurité des milieux,
Direction générale de la santé environnementale et de la sécurité
des consommateurs de Santé Canada
Lorsqu'on évalue les effets des risques environnementaux sur la
santé, il importe de reconnaître que chaque personne est unique,
qu'il s'agisse de son degré d'exposition ou de sa capacité de détoxification.
Même si la santé publique vise à protéger la santé de tous, certaines
sous-populations sont plus exposées que d'autres. Le fait de comprendre
l'incidence des dangers environnementaux qui menacent des populations
spécifiques permet d'établir des mesures positives menant à l'identification,
à la prévention, à la réduction et à l'élimination de divers risques
pour la santé.
Les collectivités du Nord
De nombreux habitants de l'Arctique canadien dépendent d'une diète
alimentaire essentiellement composée de poisson et de gibier. Par
conséquent, ces populations peuvent être exposées à de hauts niveaux
de contamination résultant de l'accumulation de contaminants qui
se situent plus haut dans la chaîne alimentaire. Le programme de
lutte contre les contaminants dans le Nord (PLCN), sous l'égide des Affaires indiennes
et du Nord canadien, s'intéresse de près à la contamination des
aliments qui font partie des régimes alimentaires du Nord. Entre
autre grands principes, le PLCN vise l'atteinte d'un juste équilibre
entre les risques et les avantages. Dans ce contexte, l'on s'entend
pour dire que les avantages nutritionnels, sociaux et culturels
liés à la consommation d'aliments traditionnels (c.-à-d. la récolte
de poisson et de gibier indigènes) l'emportent sur les risques posés
par les contaminants présents dans ces aliments1.
Santé Canada joue un rôle de premier plan dans le programme
de santé du PLCN.
Certaines questions environnementales ont des répercussions particulières
sur les habitants du Nord canadien. Le climat arctique, par exemple,
agit tel un condenseur, créant ainsi un « réceptacle »
pour divers polluants, comme les polluants organiques persistants
(p. ex., le DDT, les BPC) qui résultent du transport sur de longues
distances. Dans le cadre des efforts engagés pour régler ce problème,
le Canada a contribué, dans une large mesure, à élaborer la Convention
des Nations Unies sur les polluants organiques persistants (POP)
et a été le premier pays à ratifier cette convention2.
Tout au long du cycle de vie
La recherche démontre également que les humains sont plus vulnérables
aux dangers environnementaux à divers stades de leur développement.
Petite enfance et enfance
Les nourrissons et les jeunes enfants sont plus vulnérables aux
dangers environnementaux que la population adulte car le développement
de leurs tissus et organes se fait très rapidement3.
Même si les experts ne sont pas tous d'avis que les enfants sont
toujours plus exposés à la toxicité chimique que les adultes4,
il est indéniable que les enfants affichent des caractéristiques
uniques (le métabolisme, les modèles d'exposition, les caractéristiques
de comportement) et ne peuvent être considérés comme de simples
« modèles réduits » des adultes5.
Le lait maternel constitue une voie par laquelle les enfants sont
exposés aux contaminants présents dans l'environnement. Puisque
certains contaminants peuvent s'accumuler dans le lait maternel
(à partir de ceux accumulés dans les dépôts graisseux de la
mère), les nourrissons et les jeunes enfants allaités sont exposés
à de fortes doses de contamination. Les avantages uniques de l'allaitement
naturel (nutritionnels, immunologiques, psychologiques et émotifs)
l'emportent toutefois, et de loin, sur les risques, ce dont conviennent
les professionnels de la santé et les gouvernements à l'échelle
mondiale6.
De nos jours, nombre de troubles importants affectant les enfants
canadiens résultent de conditions invalidantes et chroniques qu'on
qualifie parfois de « nouvelle morbidité infantile ».
Hormis les blessures et l'obésité, la nouvelle morbidité infantile
inclut l'augmentation des cas d'asthme, de troubles de développement
endocriniens et reproductifs, et de dysfonction neurologique. Les
preuves démontrent que les substances chimiques présentes dans l'environnement
favorisent ces conditions7. Puisque le développement
sain du jeune enfant est un facteur déterminant de la santé ultérieure,
d'importants efforts ont été déployés au plan international pour
faire de l'hygiène du milieu des enfants une priorité8-9-10-11-12.
Adolescence
L'adolescence constitue une autre « période de vulnérabilité
» en raison du taux de croissance rapide et de la poussée
d'hormones liée au développement sexuel. La présence de substances
perturbatrices du système endocrinien (SPSE) s'avère particulièrement
inquiétante pendant l'adolescence, y compris une gamme de polluants
organiques et inorganiques qui peuvent éventuellement interférer
avec les hormones qui contrôlent la croissance, le développement,
la reproduction et le fonctionnement du système immunitaire et du
système nerveux central. Malgré l'absence de preuves concluantes
quant aux dangers d'une exposition aux niveaux actuels de SPSE chez
les humains, on a cerné certains effets néfastes au niveau des poissons
et de la faune, de même que de certains animaux de laboratoire.
Ces études identifient certains effets possibles sur la santé humaine,
dont la puberté précoce, le développement irrégulier des organes
reproductifs mâle et femelle, et la production réduite de
sperme13-14-15.
Les expériences effectuées sur les animaux indiquent que ces effets
résultent probablement d'une exposition antérieure, peut-être même
dans l'utérus.
Années de fertilité
Les dangers environnementaux peuvent aussi affecter la fertilité
et la grossesse, comme en témoignent les taux mesurés d'infertilité,
de fausses couches, d'anomalies chromosomiques, d'accouchements
prématurés, d'hypotrophie et d'accouchements de morts-nés. L'exposition
des femmes enceintes aux faibles doses de certaines substances toxiques
peut avoir des incidences à diverses étapes clés du développement
neurophysiologique foetal (et autres facettes) et se traduire plus
tard par des difficultés d'apprentissage et divers autres problèmes16.
Il existe peu d'études portant sur l'exposition aux substances
toxiques (comme les pesticides et les métaux) par les membres de
chaque sexe17. On reconnaît toutefois que les
hommes et les femmes ne sont pas également vulnérables aux SPSE. Chez les femmes, ces
effets sont liés à une proportion accrue de tissus adipeux, de cycles
régularisés par les hormones et aux procédés qui régissent les menstruations,
la grossesse et la ménopause. Chez les hommes, l'exposition aux
SPSE contribue au « syndrome
de fécondité des hommes » et se manifeste par un faible taux
de sperme, des anomalies procréatrices de naissance et par le cancer
des testicules18. Ces résultats cliniques résultent
d'événements survenus aux premiers stades de développement19,20.
Troisième âge
L'évolution de la médecine tout au long du siècle dernier a permis
de prolonger grandement la vie. Mais ironiquement, le fait de vivre
plus longtemps suppose une plus grande exposition aux effets néfastes
de l'environnement. Par conséquent, la santé des personnes âgées
est particulièrement menacée. Ces effets ne tiennent pas seulement
à l'effet cumulatif des dangers qui menacent l'environnement mais
aussi au rétrécissement de la « marge de sécurité »
de systèmes organiques importants comme les systèmes cardiorespiratoire
et immunitaire, et à l'existence d'un état de santé préalable.
Les effets combinés de l'âge et des risques liés à la maladie
sont particulièrement évidents en raison de la sensibilité accrue
des personnes âgées à la pollution. Le vieillissement réduit
généralement l'absorption maximale d'oxygène d'une personne. Certaines
personnes âgées ont donc de la difficulté à satisfaire leur
besoin d'oxygène quotidien21. Dans ces situations,
même des niveaux peu élevés de polluants peuvent avoir de graves
effets. La recherche révèle aussi que la prévalence de maladies
pulmonaires obstructives chroniques (MPOC)
augmente avec l'âge22. Les poumons et les
voies respiratoires, qui sont toujours affectés par les MPOC,
sont plus sensibles aux effets de la pollution de l'air, à l'intérieur
comme à l'extérieur.
Nous tenons à remercier tout particulièrement Sari Tudiver et Monica
Mavrak du Bureau pour la santé des femmes, Direction générale de
la politique de la santé et des communications; Louise Plouffe,
Tye Arbuckle et Barbara Sérandour du Centre du développement humain
en santé, Direction de la santé publique et de la population; et
Priya Raju, Programme de la sécurité des milieux, Direction générale
de la santé environnementale et de la sécurité des consommateurs,
Santé Canada, pour leur précieuse contribution.
La shigellose et les collectivités des Premières
Nations
Michael Clark, Direction des soins primaires et santé publique,
Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits
Le faible taux de maladies diarrhéiques à l'échelle de nations
développées comme le Canada témoigne des améliorations majeures
survenues sur le plan de l'hygiène et de l'infrastructure au cours
du dernier siècle. Malgré ces progrès, la récente flambée de cas
d'escherichia coli à Walkerton nous rappelle que certaines collectivités
sont encore vulnérables aux maladies diarrhéiques liées à l'environnement.
Une importante éclosion de la maladie diarrhéique shigellose s'est
récemment produite à Ottawa et a été attribuée à une source de nourriture
contaminée. Bien que les éclosions de shigellose de cette envergure
soient rares dans la plupart des collectivités canadiennes, plusieurs
collectivités des Premières Nations demeurent largement exposées
à cette maladie en raison des conditions environnementales qui prévalent
dans leurs milieux.
Qu'est-ce que la shigellose?
Même si un grand nombre de Canadiennes et de Canadiens craignent
les maladies cardiovasculaires et le cancer, la plupart en savent
très peu sur cette maladie potentiellement mortelle qu'est la shigellose.
La shigellose est une maladie bactérienne aigüe caractérisée
par la diarrhée, la fièvre et la nausée. Les gens deviennent infectés
par la maladie en consommant des aliments ou de l'eau contaminés
par la bactérie shigella ou par une propagation fécale-orale
entre humains. La période d'incubation est de un à trois jours et
la maladie dure de quatre à sept jours environ. Au Canada, le traitement
se compose habituellement de sels de réhydratation consommés par
voie orale et parfois, de médicaments antimicrobiens. Le taux de
létalité au Canada est heureusement très bas.
Les maladies diarrhéiques viennent au deuxième rang parmi les grandes
causes de mortalité des enfants de moins de cinq ans. La shigella
est l'un des cinq organismes responsables de la majorité des cas
pédiatriques de diarrhée dans presque toutes les zones géographiques.
C'est aussi la plus grande cause de diarrhée sanglante au monde,
et la cause de presque tous les épisodes graves ou mortels sur le
plan clinique1.
La shigellose au Canada
Les provinces et les territoires ont adopté des lois pour garantir
que tous les cas de shigellose sont rapportés aux autorités de santé
publique. En 1999, le taux d'incidence de cas de shigellose rapportés
au Canada atteignait 3,6 par 100 000 habitants. Les enfants de 5
à 9 ans constituaient le groupe d'âge le plus élevé, soit
14,5 par 100 000 habitants. Le taux global était plus élevé dans
les provinces des Prairies que partout ailleurs au Canada. Parmi
ces provinces, c'est le Manitoba qui affichait le taux le plus élevé
(14,0 par 100 000 habitants)2.
Un mot sur les données
En collaboration avec les autorités en matière de santé des Premières
Nations et des provinces, la Direction générale de la santé des
Premières Nations et des Inuits (DGSPNI) de Santé
Canada offre aux collectivités des Premières Nations des services
de santé de premier ordre ainsi que des programmes de santé publique.
Les cas de shigellose et d'autres maladies à déclaration obligatoire
qui surviennent au sein des collectivités des Premières Nations
sont signalés aux bureaux régionaux de la DGSPNI. Le taux de
maladies à déclaration obligatoire pour l'année 1999 a été compilé
à l'échelle nationale, analysé et comparé aux données de 1999 pour
l'ensemble de la population canadienne. De plus, les données conjoncturelles
sur les cas rapportés dans ces trois régions et les données sur
les départs de l'hôpital dans deux régions ont été obtenues,
respectivement, auprès des bureaux régionaux de la DGSPNI et dans les
dossiers informatisés des congés de l'hôpital.
Un fardeau hors de proportion
La population des réserves des Premières Nations où l'on
a signalé des cas de shigellose représente 1,1 pour cent de la population
canadienne. Cependant, 23 pour cent de tous les cas rapportés de
shigellose et 47 pour cent des cas chez les enfants de 0 à 14 ans
sont survenus dans les réserves des Premières Nations en 1999. Cette
année-là, le taux d'incidence rapporté de 74,1 par 100 000 habitants
parmi les collectivités des Premières Nations était 26 fois plus
élevé que le taux hors des Premières Nations, soit 2,8 par 100 000
habitants.
En 1999, la plupart des cas (93,6 pour cent) ont affecté les populations
des Premières Nations de l'Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba.
Le taux d'incidence rapporté était toujours plus élevé au sein des
collectivités des Premières Nations que des autres populations de
ces provinces à la fin des années 1990 (voir la
Figure 1). Les taux de départs de l'hôpital pour la shigellose
étaient également plus élevés chez les Premières Nations de la Saskatchewan
et du Manitoba pendant toute la décennie. Au cours de cette période,
plus de 80 pour cent des patients hospitalisés pour la shigellose
parmi les Premières Nations dans ces deux provinces étaient des
enfants de 0 à 14 ans. Une épidémie survenue au Manitoba au début
des années 1990 a affecté plus de la moitié des collectivités
des Premières Nations de cette province.
![Cette figure présente les taux déclarés d=incidence de la dysenterie bacillaire (par 100 000 personnes) au Manitoba, en Alberta et en Saskatchewan pour la période s=étalant de 1994 à 1998. Les taux déclarés d=incidence sont divisés en deux groupes, soit les populations des Premières nations et les autres populations. Chaque point de référence représente une densité triennale mobile de l=incidence où chaque année se situe au milieu d=une période de trois ans. Par exemple, 1995 représente les années 1994 à 1996 et 1996 représente les années 1995 à 1997. à la fin des années 90, les taux déclarés d=incidence de la dysenterie bacillaire dans les collectivités des Premières nations étaient toujours plus élevés que ceux enregistrés dans les autres populations des trois provinces. Les taux enregistrés dans les autres populations des trois provinces sont restés stables durant la période d=étude, c=est-à-dire moins de 10 cas par 100 000 personnes, mais les taux enregistrés dans les collectivités des Premières nations ont varié d=une province à l=autre et à l=intérieur de chaque province. En Saskatchewan, le taux enregistré dans la population des Premières nations a chuté à environ 95 cas par 100 000 personnes vers la fin des années 90. Par contre, en Alberta, le taux enregistré dans la population des Premières nations a augmenté durant cette période pour atteindre environ 120 cas par 100 000 personnes, alors que le taux enregistré pour la population des Premières nations du Manitoba a chuté pour revenir ensuite à sa position initiale d=environ 145 cas par 100 000 personnes.](/web/20071115101930im_/http://www.hc-sc.gc.ca/iacb-dgiac/arad-draa/francais/images/bulletin/figure5.gif)
La plupart des Canadiennes et des Canadiens échappent à l'infection
shigella pendant l'enfance, alors que ceux qui contractent la maladie
le font habituellement au cours d'un voyage dans les pays à risque
élevé ou pendant les éclosions de source commune telle que la récente
toxico- infection d'origine alimentaire à Ottawa. Dans les nations
en développement, où les épidémies de shigellose sont fréquentes,
la plupart des cas de morbidité et de mortalité affectent les enfants.
Il importe de noter que la répartition selon l'âge des cas
de shigellose au sein des populations des Premières Nations canadiennes
est grandement conforme aux observations faites dans les pays en
développement.
La figure 2 démontre les taux d'incidence répartis
selon l'âge au sein des populations des Premières Nations
et des autres populations au plan national pour 1999. Le taux le
plus élevé a été rapporté parmi les enfants de 1 à 4 ans des Premières
Nations (250 par 100 000 habitants). Quatre-vingt six pour cent
des cas survenus chez les Premières Nations en 1999 affectaient
les enfants de 0 à 14 ans, alors que 30 pour cent seulement des
cas déclarés au sein d'autres populations affectaient ce même groupe
d'âge.
![Ce graphique permet de comparer les taux d=incidence de la dysenterie bacillaire pour plusieurs groupes d=âge dans les populations des Premières nations et les autres populations au Canada. Voici les groupes d=âge : moins d=un an, 1-4 ans, 5-9 ans, 10-14 ans, 15-19 ans, 20-24 ans, 25-29 ans, 30-39 ans, 40-59 ans et 60 ans et plus. Les taux d=incidence de la dysenterie bacillaire ont été mesurés selon le nombre de cas par 100 000 personnes pour l=année 1999. Dans tous les groupes d=âge, les taux d=incidence de la dysenterie bacillaire étaient plus élevés dans les populations des Premières nations que dans les autres populations, notamment lorsqu=il s=agissait de comparer les taux enregistrés chez les enfants des Premières nations et ceux des autres populations. Les taux d=incidence de la dysenterie bacillaire pour les autres populations n=ont varié que très peu d=un groupe d=âge à l=autre, et le plus haut taux enregistré était inférieur à 10 cas par 100 000 personnes (pour les enfants âgés entre 1 et 4 ans dans les autres populations). Toutefois, les taux d=incidence enregistrés chez les enfants des Premières nations étaient beaucoup plus élevés que ceux enregistrés chez les adultes des Premières nations et les enfants des autres populations. Par exemple, le plus haut taux déclaré a été enregistré chez les enfants des Premières nations âgés entre 1 et 4 ans (presque 250 cas par 100 000 personnes). De même, le taux enregistré pour les enfants âgés de moins d=un an était de plus de 200 cas par 100 000 personnes, et le taux enregistré pour les enfants âgés entre 5 et 9 ans était de 185 cas par 100 000 personnes. En comparaison, le plus haut taux d=incidence enregistré chez les adultes des Premières nations était inférieur à 30 cas par 100 000 personnes (pour les adultes âgés entre 25 et 29 ans).](/web/20071115101930im_/http://www.hc-sc.gc.ca/iacb-dgiac/arad-draa/francais/images/bulletin/figure6.gif)
Les liens environnementaux
Les chercheurs ont identifié d'importants liens entre la shigellose
et certains facteurs environnementaux, dont les méthodes d'évacuation
des eaux, les réseaux d'approvisionnement en eau et les conditions
de logement.
évacuation des eaux
Les êtres humains constituent le seul réservoir important de la
bactérie shigella. Pour devenir une source d'infection, l'eau et
les aliments doivent être contaminés par des fèces humaines dans
lesquelles se trouvent la shigella. Pour cette raison, les collectivités
privées d'une méthode efficace d'évacuation des eaux usées ont plus
de chances de contracter la shigellose. Les gens vivant dans les
maisons dépourvues de systèmes d'évacuation des eaux usées doivent
parfois utiliser des seaux plutôt que des toilettes. Les enfants
peuvent alors être exposés à la contamination si l'on dispose des
fèces et des couches dans la cour. Les collectivités qui possèdent
des systèmes d'évacuation maison peuvent aussi être exposées à la
shigellose si les systèmes d'évacuation des eaux usées sont mal
construits. Des cas de shigellose ont été liés à un refoulement
des systèmes d'évacuation à travers l'égout des sous-sol, ainsi
qu'à des systèmes d'évacuation de surface mal construits. Les familles
qui utilisent des puits sont également menacées si les systèmes
septiques sont situés près des puits ou des sources d'eau de puits.
Dans le cas de nombreuses collectivités des Premières Nations,
les systèmes d'égout ne répondent pas aux normes provinciales de
conception et d'installation. Le nombre de maisons ayant un système
d'évacuation adéquat dans les Premières Nations a grimpé de 79 pour
cent en 1990 à 94 pour cent en 20003. Bien qu'il
s'agisse d'une grande amélioration, plusieurs personnes vivant dans
des endroits où la Shigella est endémique n'ont toujours
pas accès à un système d'évacuation convenable. En 1999, 22 pour
cent des unités d'habitation dans les collectivités des Premières
Nations au Manitoba ne possédaient pas d'installations de plomberie
modernes (une toilette à l'intérieur et un approvisionnement assuré
en eau courante)4.
Approvisionnement en eau
La récente éclosion épidémique d'escherichia coli à Walkerton
a soulevé beaucoup d'inquiétudes, à travers le pays, concernant
la qualité de l'eau potable disponible. Même s'il importe
d'avoir accès à une quantité acceptable d'eau potable, les recherches
indiquent que l'accès à une quantité suffisante d'eau pour se laver
quotidiennenement (quantité d'eau) constitue un facteur bien
plus déterminant de la maladie diarrhéique chez l'enfant que la
qualité de l'eau1. L'accès à une quantité d'eau
suffisante pour l'hygiène de base pose un problème dans plusieurs
collectivités des Premières Nations, une situation qu'on ne croirait
possible que dans les pays en développement, et non au Canada.
Dans les collectivités qui ne possèdent pas de système d'acheminement
de l'eau, les familles remplissent des contenants à l'eau d'une
borne fontaine ou des lacs et rivières. D'autres reçoivent
leur eau à domicile par camion et remplissent des barils à l'intérieur
des maisons ou des citernes. Ces méthodes d'approvisionnement en
eau limitent la quantité d'eau disponible pour se laver les mains
et peuvent augmenter les risques de propagation fécale-orale entre
humains de la bactérie shigella. Une étude menée auprès des collectivités
des Premières Nations du Manitoba a démontré que le taux de shigellose
était six fois plus élevé dans les collectivités où l'eau
était livrée dans des barils à domicile que dans les collectivités
possédant des systèmes de tuyauterie. Cette association entre le
mode d'acheminement de l'eau et l'incidence de shigellose demeure
significative lorsqu'on procède à une analyse multivariable des
facteurs de risque5.
Logements surpeuplés
Lorsque les logements sont surpeuplés, les contacts entre individus
sont plus fréquents, d'où un plus grand risque de contagion
de plusieurs maladies transmissibles entre humains. La shigellose
est la bactérie diarrhéique la plus facile à transmettre. Il suffit
d'ingérer de 10 à 100 micro-organismes capables de proliférer pour
engendrer la maladie6. Quarante pour cent des
personnes exposées à un cas de shigellose peuvent devenir infectées
suivant une contamination entre humains et les taux d'atteinte peuvent
être beaucoup plus élevés chez les enfants7. Il
a été démontré que les taux de shigellose au sein des Premières
Nations du Manitoba étaient plus élevés dans les logements surpeuplés5.
Les conditions de vie dans ces logements sont source de problème
dans plusieurs collectivités des Premières Nations. La densité moyenne
d'habitants dans les logements des réserves des Premières Nations
est de 0,7 personne par pièce, comparativement à la moyenne canadienne
de 0,4 personne par pièce.
La lutte contre la shigellose
Les taux élevés de shigellose parmi les habitants des Premières
Nations, ainsi que l'incidence de cette maladie sur la santé des
enfants sont inacceptables. Des stratégies à court et long terme
doivent être mises en oeuvre pour combattre la shigellose ainsi
que ses déterminants environnementaux.
Prévention à court terme
La promotion de la santé peut jouer un rôle clé pour prévenir,
à court terme, les flambées de cas de shigellose au sein des collectivités
à risque. Les messages de promotion de la santé devraient sensibiliser
les gens à l'importance de bien se laver les mains avec de l'eau
et du savon, de manipuler les aliments avec soin, de favoriser l'allaitement
maternel des nourrissons et de faire bouillir l'eau servant au lait
maternisé. Les enfants qui ont la shigellose ne devraient pas fréquenter
de garderie jusqu'à ce que les échantillons de selles ne démontrent
plus aucune trace de la bactérie. Il est particulièrement important
de mettre l'accent sur l'hygiène personnelle et les techniques de
préparation aseptique des aliments, surtout au niveau des gens qui
préparent des aliments lors d'événements importants comme les pow-wows.
Les parents qui vivent dans les collectivités dépourvues d'un système
adéquat d'évacuation des eaux devraient savoir qu'ils ne doivent
pas amener les enfants dans des endroits où ils risquent
d'être contaminés par des fèces ou des couches souillées. Ces renseignements
peuvent être transmis à l'occasion de rencontres communautaires,
d'ateliers de travail et d'émissions radiophoniques. On peut également
remettre des dépliants aux collectivités des Premières Nations.
Il importe aussi d'effectuer des inspections des installations
communautaires, notamment les garderies et les établissements de
soins de longue durée, dans le but d'identifier les facteurs pouvant
faire éclore la maladie. Ce sont les évaluations environnementales
sur l'approvisionnement en eau et les systèmes d'égout qui permettent
d'identifier les problèmes de contamination. Ces fonctions incombent
principalement aux autorités en matière de santé publique des collectivités
des Premières Nations, telles que la DGSPNI et les autorités
ayant conclu une entente de transfert avec les Premières Nations
en matière de santé publique. Les médecins hygiénistes, les agents
d'hygiène du milieu, les infirmiers et infirmières en santé communautaire
et les intervenants de la collectivité sont tous en mesure de procéder
aux évaluations et de mettre en oeuvre des mesures correctives.
La détection précoce des cas de shigellose et une intervention rapide
ont récemment empêché une éclosion majeure au sein d'une collectivité
des Premières Nations en Alberta.
Prévention à long terme
Les projets à long terme comprennent les stratégies de lutte contre
les déterminants environnementaux de la shigellose. L'encadré ci-dessous
fait brièvement état de diverses mesures requises pour alléger le
fardeau de la maladie à long terme.
Malheureusement, ces solutions ne relèvent pas des autorités de
santé publique, bien que ces dernières se doivent d'intervenir lorsqu'on
trouve un lien entre l'environnement et la maladie. Il revient au
ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien et aux dirigeants
des collectivités des Premières Nations et à la DGSPNI de trouver
des solutions à long terme. Il est peu probable qu'une intervention
unique suffise à débarrasser les collectivités des Premières Nations
de la shigellose ou encore, les pays en développement des maladies
diarrhéiques courantes. Un accès suffisant à l'eau, des systèmes
appropriés d'évacuation des eaux usées, de meilleures conditions
de vie dans des logements moins surpeuplées et une bonne hygiène
personnelle s'avèrent tous nécessaires pour arriver à prévenir la
shigellose8. En outre, ces mesures aideront à
prévenir l'émergence d'autres maladies infectieuses affichant des
déterminants socio-économiques et environnementaux semblables, notamment
l'hépatite A et la tuberculose.
Mesures de prévention à long terme de la shigellose au sein des
collectivités
- Assurer une quantité d'eau suffisante pour permettre aux gens
de faire leur toilette quotidienne avec du savon.
- Fournir des systèmes d'évacuation et de traitement des eaux
usées.
- S'assurer que les maisons et les systèmes d'égout répondent
aux normes appropriées de conception et d'installation.
- Construire des fosses septiques à une distance convenable et
à un endroit moins élevé que les puits et les sources d'eau de
puit.
- Engager des mesures pour réduire les conditions de surpeuplement
dans les logements.
Il est important de souligner que les collectivités des Premières
Nations ne sont pas toutes aux prises avec un taux démesuré de cas
de shigellose. L'épidémiologie de la maladie varie énormément d'une
région à l'autre. L'adoption de meilleures mesures d'hygiène a suffi
à enrayer les nombreux cas de shigellose qui affligeaient autrefois
plusieurs collectivités des Premières Nations. Les programmes de
prévention doivent être mis à niveau et minutieusement appliqués
au sein des collectivités où l'on continue de signaler des
cas de shigellose.
L'auteur tient à remercier le Groupe de travail technique sur les
données en matière de santé de la DGSPNI, Marion Perrin
et Wadieh Yacoub de la région de l'Alberta, ainsi que Suzanne Martel
de la région du Manitoba pour avoir fourni les rapports sur les
données et les éclosions relatives à la shigellose. L'auteur remercie
également Santé Saskatchewan et Santé Manitoba qui ont gracieusement
fourni des données sur l'hospitalisation.
Présence du soufre dans l'essence et les
autres carburants : Arguments en faveur de l'action (ou de l'inaction)
Barry Jessiman et Rick Burnett, Programme de la sécurité des milieux,
Direction générale de la santé environnementale et de la sécurité
des consommateurs (DGSESC); et Paul de Civita, Direction
des politiques et de planification, DGSESC, Santé Canada
Les inquiétudes liées à une mauvaise qualité de l'air résultant,
en partie, des émissions des véhicules, ont incité le gouvernement
du Canada, de concert avec l'industrie pétrolière, les fabricants
de véhicules automobiles, les gouvernements provinciaux et les comités
d'action des citoyens, à effectuer une analyse détaillée de l'incidence
de la concentration de soufre dans l'essence sur la qualité de l'air
et sur la santé. Cette analyse pourrait avoir des répercussions
sur l'industrie du carburant au Canada. Jusqu'à la fin des années
1990, il n'existait aucun règlement relativement à la concentration
de soufre dans l'essence. Par conséquent, elle variait largement
d'un endroit à l'autre du pays, selon la qualité du pétrole brut
et la capacité des raffineries. Le soufre présent dans l'essence
a un effet immédiat sur les émissions d'échappement et sur la pollution
atmosphérique. Mais plus que tout, le soufre nuit aux convertisseurs
catalytiques installés sur tous les véhicules automobiles modernes.
Ils réduisent les effets néfastes d'une grande partie des produits
de combustion toxiques présents dans l'essence, lesquels contribuent
grandement à la production de smog. Les auteurs étudient de quelle
façon les preuves produites dans le cadre de ce processus
à intervenants multiples ont donné lieu à une loi visant à réglementer
la concentration de soufre dans l'essence.
Un processus en trois phases
En général, les stratégies d'atténuation des incidences sur la
qualité de l'air ont recours à diverses méthodes pour déterminer
si elles sont en mesure d'améliorer la qualité de l'air et d'entraîner
des bienfaits afférents sur la santé en général (voir
la figure 1).
![Ce diagramme englobe les études et les politiques sur la pollution atmosphérique et illustre le processus général de l=évaluation des stratégies d=atténuation. La première étape du processus consiste à choisir une stratégie de réduction de la pollution. La deuxième étape consiste à modéliser l=évolution des émissions en fonction de la stratégie privilégiée. La troisième étape du processus consiste à modéliser l=évolution des concentrations de polluants dans l=air ambiant. La quatrième étape consiste à modéliser l=évolution de l=exposition des humains aux polluants atmosphériques. La cinquième étape du processus consiste à modéliser l=évolution des effets sur la santé. L=étape finale consiste à modéliser la valeur des bienfaits pour la santé et les coûts sociaux de la stratégie de réduction de la pollution. Pour chaque étape, il est nécessaire d=évaluer le degré d=incertitude et de mener une analyse de sensibilité.](/web/20071115101930im_/http://www.hc-sc.gc.ca/iacb-dgiac/arad-draa/francais/images/bulletin/figure7.gif)
L'étude sur le soufre dans l'essence comprend trois parties : étude
du processus, recherche des données et mise au point des options
et des recommandations. Il s'agit de l'évaluation la plus détaillée
effectuée à ce jour. Dans un premier temps, un plan global du processus
a été établi par des représentants du gouvernement et des entreprises.
Dans un deuxième temps, trois groupes d'experts ont recueilli des
données sur les points suivants : modelage atmosphérique1,
incidence sur l'environnement et la santé2, coûts
et compétitivité de l'industrie3,4.
Dans un troisième temps, les organismes gouvernementaux de réglementation
se sont appuyés sur les résultats fournis suivant la collecte des
données pour réglementer la teneur en soufre de l'essence au Canada.
La collecte des éléments probants
En général, la toxicité du soufre dans la plupart des procédés
chimiques et catalytiques est acquise. Des éléments précis démontrent
qu'au Canada, la concentration de soufre dans l'essence avant la
réglementation restreignait considérablement les capacités du convertisseur
catalytique de l'automobile. Les automobiles émettaient ainsi beaucoup
plus d'anhydride sulfureux, de particules solides, de dioxyde d'azote,
de sulfates et d'autres polluants générateurs de smog que si la
concentration de soufre était moins élevée. Grâce aux informations
glanées à l'aide du processus de soufre dans l'essence, on a pu
établir les conséquences possibles d'une réglementation en ce sens.
Lors de la phase de recherche des données, on a examiné différents
scénarios dont la réglementation potentielle de six niveaux de concentration
de soufre dans l'essence variant de 350 à 30 parties par million
(ppm). Le groupe d'experts sur le modelage atmosphérique a utilisé
ces scénarios pour projeter les changements dans les émissions d'échappement
et l'effet résultant sur la qualité de l'air. Le groupe d'experts
sur la santé et l'environnement a fait appel à
ces résultats pour estimer leur incidence sur la santé des êtres
humains et sur la salubrité de l'environnement.
Les changements les plus significatifs étaient prévus pour l'anhydride
sulfureux et le sulfate, mais on espérait aussi d'importantes réductions
au niveau des autres polluants, dont le monoxyde de carbone, les
oxydes d'azote, les composés organiques volatil allant jusqu'à l'ozone,
mais dans une moindre mesure dans ce dernier cas. Les données proviennent
de documents épidémiologiques portant sur les sulfates, considérés
comme les polluants les plus graves. Ces documents ont aussi fourni
des estimations quantitatives de leurs effets. L'élément clé des
délibérations du groupe d'experts était la supposition que l'information
sur les sulfates relevée dans les documents s'avérait plus utile
pour indiquer les types d'émissions réduites que pour spécifier
l'agent pathogène. Les experts du groupe ont reconnu la possibilité
que le recours à une telle approche minimise les bénéfices réels
de réduction de la concentration de soufre dans l'essence, puisque
les documents ne décrivaient qu'une partie des effets de la réduction
des autres polluants (p. ex., la gamme de produits chimiques auxquels
sont exposés les gens et qui ont des effets).
Cependant, ils étaient également d'avis que ces documents offraient
le point de vue le plus crédible, puisqu'ils renfermaient suffisamment
de déterminants pour estimer les effets sur la santé, lesquels pouvaient
être évités avec les réductions, y compris les décès prématurés,
les maladies respiratoires chroniques, les hospitalisations liées
aux problèmes cardiaques et respiratoires, les visites aux salles
d'urgence, les symptômes d'asthme, les activités restreintes,
les symptômes respiratoires aigus et les maladies respiratoires
des voies inférieures chez les enfants.
Lors de la phase de recherche des données, une évaluation pécuniaire
des effets évités à partir de la documentation sur l'économie de
la santé. De plus, le groupe d'experts a estimé les coûts
réels d'adaptation des raffineries pour qu'elles respectent davantage
les normes proposées pour le soufre. Il a évalué l'incidence prévue
de ces normes sur la compétitivité dans l'industrie, tant au Canada
qu'à l'étranger.
Il a été établi, pour l'option la plus stricte étudiée (p. ex.,
30 ppm, la norme actuelle en Californie), que les incidences cumulatives
évitées sur la santé pour une période de 20 ans incluraient
11 millions de nouveaux cas de laryngotrachéite aiguë et de
pneumonie, 5 millions de jours d'asthme ou d'autres maladies limitatives,
100 000 nouveaux cas de bronchite chronique chez les enfants et
les adultes, 9 000 admissions à l'hôpital ou à l'urgence et
plus de 2 000 cas de mort prématurée. Bien que cette option n'ait
que peu réduit le pourcentage de mortalité totale (le taux annuel
de mortalité au Canada est d'environ 240 000 personnes), des admissions
à un hôpital, des visites en salle d'urgence, des cas de bronchite
chronique et d'autres paramètres mesurés, elle semblait tout de
même constituer une mesure rentable. On a estimé que la valeur économique
de l'évitement de tels effets sur la santé (principalement basée
sur les valeurs monétaires associées à la mort prématurée et aux
coûts des maladies) dépassait 6 milliards $ sur une période
de 20 ans. Les coûts investis par les industries pour se conformer
aux normes proposées (basés sur le coût des investissements
et le coût des activités courantes) sont estimés à moins de
3 milliards $ sur une période de 20 ans. Il importe de noter qu'en
raison des limites des données, les bienfaits pour la santé en général
pourraient n'être calculés que pour les sept plus grandes villes
du Canada (qui représentent environ 40 pour cent de la population),
alors que les coûts des raffineries étaient applicables à
l'industrie canadienne entière. Les groupes d'experts sur la santé
ont donc jugé que l'évaluation des bénéfices pour la santé était
inférieure au compte réel.
La réglementation des mesures
C'est en se basant sur ces résultats que le gouvernement du Canada
a choisi la norme la plus stricte de 30 ppm. Parmi les six options
étudiées, il s'agissait de la norme la plus considérable, compte
tenu du lien entre les bienfaits et les coûts (voir
la figure 2). Il est intéressant de noter qu'alors que les résultats
des bienfaits pour la santé étaient directement proportionnels à
la réduction de teneur en soufre, il n'en était pas de même pour
les coûts imputés aux industries. En effectuant des modifications
mineures dans la plupart des raffineries, il aurait été possible
d'abaisser la teneur en soufre. Des objectifs plus ambitieux (environ
150 ppm) auraient nécessité l'installation de dispositifs matériels
technologiques complexes exigeant d'importants investissements.
Une fois ces technologies installées, il n'aurait pas été nécessaire
d'opter pour des technologies additionnelles coûteuses mais
seulement de prévoir des frais de fonctionnement plus élevés. Pour
cette raison, les coûts ne concordaient pas avec la réduction
de la teneur en soufre et les autres éléments décisifs (souvent
liés aux raffineries). Il était donc plus avantageux d'adopter la
norme la plus stricte. Les effets sur les convertisseurs catalytiques,
les bienfaits immédiats pour la santé ainsi que les frais raisonnables
ont joué gros dans cette décision.
![Cette figure permet de comparer les coûts, les avantages et les avantages nets de la réduction du taux de soufre dans l'essence en fonction de divers standards établis. Les standards testés étaient les suivants : 250 parties par million (ppm), 200 ppm, 150 ppm, 100 ppm, et 30 ppm. Les coûts et les avantages ont été évalués en milliards de dollars canadiens de 1994, pour une période de vingt ans s'étalant de 2001 à 2020. Les coûts ont été évalués pour l'ensemble du pays, mais les avantages ont uniquement été évalués pour sept villes (Toronto, Montréal, Vancouver, Halifax, Winnipeg, St. John's et Edmonton). Les avantages nets correspondaient aux avantages totaux moins les coûts totaux. Bien que les standards plus élevés aient été associés à des coûts estimés plus élevés, ils ont également été associés à des avantages plus élevés. Au fur et à mesure que les taux de soufre diminuaient, les avantages nets augmentaient. Cela a permis de constater que le standard le plus élevé, qui est de 30 ppm, génère les avantages nets les plus élevés.](/web/20071115101930im_/http://www.hc-sc.gc.ca/iacb-dgiac/arad-draa/francais/images/bulletin/figure8.gif)
Tel que précisé dans la Loi canadienne sur la protection de
l'environnement (LCPE),
la nouvelle réglementation prévoyait une période de mise en oeuvre
progressive répondant à la norme de 150 ppm (en moyenne) instaurée
en juillet 2002, la norme prévue de 30 ppm devant être atteinte
d'ici janvier 2005. L'application de cette réglementation modifiera
la teneur en soufre de l'essence de manière à ce que les normes
canadiennes s'accordent avec celles en vigueur en Californie et
au Japon, et bientôt à celles proposées pour les états-Unis
et l'Europe.
Lors de la mise en place de la nouvelle réglementation, le secteur
industriel a donné à entendre que jusqu'à six raffineries (parmi
les 18 en place au Canada) devraient éventuellement cesser leurs
activités et qu'en plus, si la norme de 30 ppm était choisie, il
y aurait une pénurie d'approvisionnement et une hausse considérable
des prix dans le sud de l'Ontario. Suivant l'adoption de la réglementation,
le secteur industriel a exercé de fortes pressions pour une modification
qui permettrait aux sociétés de raffinage d'outrepasser la période
de mise en place progressive débutant en 2002 et de devancer d'une
année la date recommandée pour la norme prévue de 30 ppm. à la suite
d'une analyse de chacune des raffineries, le gouvernement en est
venu à conclure qu'une telle stratégie ne serait pas aussi bénéfique
pour la santé que le règlement en vigueur puisque, si la date prévue
pour la norme de 30 ppm était devancée, l'élimination de la période
de mise en place progressive ne serait pas compensée. Le gouvernement
s'est appuyé sur les résultats de cette analyse scientifique approfondie
pour rejeter la demande. Depuis, le secteur industriel a fait savoir
qu'il n'avait l'intention d'interrompre les activités d'aucune raffinerie
et qu'aucune contrainte technologique ou économique ne justifierait
la violation du règlement.
Les leçons apprises : Aller de l'avant
Dans le cadre des efforts engagés pour réduire les effets de la
combustion de combustibles fossiles (comme le mazout domestique,
le carburant diesel et le mazout lourd), le gouvernement fédéral
tient compte des mesures relatives au soufre. Notons toutefois que
les experts du groupe de recherche chargé d'examiner la présence
du soufre dans l'essence étaient impressionnés par l'effet de réduction
des multi-polluants causé par la réduction du soufre dans l'essence,
une mesure qui permettait au convertisseur catalytique de fournir
son plein rendement. Il s'agit d'un élément clé servant à appliquer
à d'autres contextes (même qualitativement) les résultats de l'étude
sur la présence de soufre dans l'essence. Le Canada, par exemple,
a annoncé une réglementation qui exigera une réduction considérable
des émissions provenant des moteurs diesels ainsi qu'une très basse
concentration de soufre dans le carburant diesel. Cette réglementation
obligera l'installation de convertisseurs catalytiques et de filtres
à particules (ils exigent tous deux un carburant à très basse concentration
de soufre). Comme avec l'essence, les importantes réductions du
soufre feront appel aux technologies qui permettent de réduire bon
nombre de polluants (oxydes d'azote, particules, etc.). Quoique
l'éventail des polluants soit très varié et que l'application directe
des résultats de l'étude sur la présence de soufre dans l'essence
soulève quelques interrogations, il est néanmoins possible de justifier
l'adoption de la réglementation et d'en souligner les effets bénéfiques
sur la santé.
Pourtant, lorsque la discussion porte sur d'autres carburants,
comme le mazout léger, le mazout lourd et même le charbon, il est
moins clair que la réduction de la concentration de soufre s'avère
bénéfique pour la santé. On remarque actuellement une tendance à
mettre en oeuvre des réglementations visant à réduire la concentration
de soufre dans le mazout léger et le mazout lourd dans l'espoir
d'en retirer des bienfaits pour la santé. Cependant, puisqu'il n'est
pas question de l'aspect technologique (p. ex., les convertisseurs
catalytiques ou les filtres à particules), la réduction des émissions
se limiterait à l'anhydride sulfureux et au sulfate, sans espoir
de réduire les oxydes d'azote, le monoxyde de carbone, l'ozone ni
les composés organiques volatils. Cet élément limite l'applicabilité
de la logique et du raisonnement issus de l'étude susmentionnée
sur la présence de soufre dans l'essence.
D'autre part, le sulfate est une particule, ce qui paraît
justifier ces mesures puisque les particules solides ont été déclarées
toxiques par la LCPE.
Toutefois, cette stratégie est remise en question lorsqu'on découvre
pourquoi il faudrait qualifier de toxiques les particules solides.
Les observations se basent presqu'exclusivement sur des études épidémiologiques
d'envergure (le même genre d'études qu'utilise le groupe d'experts
sur les effets sur la santé). Ces études ont identifié un lien logique
important entre les particules solides ambiantes et les décès. La
pertinence de ces constatations a convaincu les organismes de santé
et de l'environnement (notamment Santé Canada, l'Environmental Protection
Agency aux états-Unis et l'OMS)
d'appuyer des mesures visant à réduire la quantité de particules
solides.
Il importe de souligner toutefois que les particules solides auxquelles
les études susmentionnées font référence constituent un mélange
complexe de produits chimiques et font partie d'une large gamme
de polluants (p. ex., le monoxyde de carbone, le dioxyde d'azote
et l'ozone). Lorsqu'une stratégie de gestion des risques réduit
bon nombre de ces composants, on peut raisonnablement s'attendre
à ce que les agents pathogènes soient pris en compte. Lorsqu'un
seul composant est réduit de manière sélective, il y a moins d'espoir
d'en tirer quelques bienfaits.
Somme toute, la réduction du soufre donnera lieu à une technologie
permettant de réduire une gamme de polluants de l'essence et du
carburant diesel. Pour ce qui est des autres stratégies de réduction
du soufre, un ou deux polluants seulement pourront être réduits.
La recherche en cours sur les particules solides se concentre sur
la découverte d'éléments qui les rendent toxiques. Avec le temps,
ce genre d'étude favorisera les stratégies de gestion des risques
et entraînera de plus grands bienfaits pour la santé, compte
tenu des sommes investies. L'extrapolation des résultats d'analyse
sur la présence de soufre dans l'essence au-delà d'un niveau raisonnable
pourrait engendrer une mauvaise orientation des ressources de gestion
des risques. Elle pourrait également donner une fausse illusion
du progrès accompli pour lutter contre les effets d'une piètre qualité
de l'air sur la santé de la population.
Qui fait quoi?
Qui fait quoi? est une chronique régulière du Bulletin de recherche
sur les politiques de santé axée sur les intervenants clés qui effectuent
des recherches sur les politiques dans des secteurs particuliers.
Puisque la thématique « Santé et environnement : Voies critiques
» est très large, cette chronique s'intéresse aux intervenants
dont les travaux de recherche sur les politiques s'appliquent directement
aux sujets abordés dans le présent numéro du Bulletin.
Le programme national de recherche sur l'environnement et la santé
Les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC)
collaborent présentement avec Santé Canada, Environnement Canada
et d'autres intervenants en vue d'établir un programme national
de recherche pour examiner les effets de l'environnement sur la
santé. Ce programme a pour but d'enrichir la recherche, d'orienter
les décisions relatives au financement et de favoriser la mise sur
pied de projets de recherche multidisciplinaires et plurisectoriels,
ainsi que de partenariats financiers novateurs. Les IRSC
ont rédigé la première ébauche d'un document dont il a été question
lors d'une conférence nationale qui se déroulait à Ottawa les 13
et 14 septembre 2002. (Vous pouvez consulter ce document à : http://www.cihr-irsc.gc.ca/institutes/ihdcyh/index_f.shtml
La surveillance et les indicateurs
Divers organismes font état d'aspects particuliers des liens entre
la santé et l'environnement :
- En mars 2002, la firme Environics Research Group a effectué,
pour le compte de Santé Canada, un sondage intitulé : «
Air Pollution and Its Impact on Health » (Incidence de la
pollution de l'air sur la santé), en accord avec des professionnels
de la santé canadiens. Le sondage abordait divers sujets dont
les effets perçus de la pollution de l'air sur la santé
et la gravité perçue des problèmes de santé liés à la qualité
de l'air par rapport aux autres problèmes de santé. Pour obtenir
d'autres détails à ce sujet, faire parvenir un courriel à : dddd_arad-draa_dedd@hc-sc.gc.ca
- L'Organisation mondiale de la Santé (OMS)
publie divers rapports sur l'environnement et la santé, notamment
Environmental Health Indicators: Framework and Methodology,
qui est affiché au site Internet suivant : http://www.who.int/
environmental_information
/Information_resources/ on_line_documents.htm
- Le Health Effects Institute (HEI)
est un organisme indépendant sans but lucratif ayant pour but
d'effectuer des recherches impartiales, pertinentes et de haute
qualité sur les effets des polluants émis par les véhicules automobiles
et autres sources sur la santé. Né d'un projet commun du U.S.
Environmental Protection Agency et du secteur industriel, le HEI
a déjà publié plus de 100 rapports de recherche qu'on retrouve
au site Internet suivant : http://www.healtheffects.org
- Le groupe Santé et Environnement du Centre hospitalier universitaire
de Québec (CHUQ) réunit une équipe de professionnels et de chercheurs
spécialisés qui effectuent des recherches dans divers domaines
afférents à la santé et à l'environnement. Pour obtenir d'autres
renseignements sur le CHUQ, prière de consulter le site Internet suivant :
http://www.chuq.qc.ca/oms/fr/mission/mission.htm
- La Commission mixte internationale (Canada et états-Unis) a
organisé une conférence sur la surveillance de la santé environnementale
à Québec au mois d'octobre 2000. Les travaux de recherche présentés
dans le cadre de cette conférence, qui portait sur l'identification
des indicateurs en santé environnementale, sont affichés au site
Internet suivant : http://ottserver1.ottawa.ijc.org/hptf
- Le Groupe de travail sur la surveillance de la santé a pour
tâche d'identifier les réseaux et les systèmes de surveillance
au Canada; d'évaluer les besoins et les possibilités de renforcement
des capacités; et de proposer des initiatives et des priorités
pour le Canada. Le Groupe de travail relève du Comité fédéral,
provincial et territorial de l'hygiène du milieu et du travail.
Il revient à la Direction générale de la santé environnementale
et de la sécurité des consommateurs de Santé Canada d'assurer
la bonne coordination des projets du Groupe de travail, en accord
avec ses partenaires. Pour en savoir plus à ce sujet, prière de
communiquer par courriel avec Sheryl_Bartlett@hc-sc.gc.ca
Les femmes, la santé et l'environnement
Le Programme des centres d'excellence pour la santé des femmes financé
par le Bureau pour la santé des femmes de Santé Canada a publié une
série de documents de recherche axés sur les femmes, la santé et l'environnement.
Ces documents sont affichés à http://www.cewh-cesf.ca/
La santé environnementale des enfants
Les effets de l'environnement sur la santé des enfants faisaient
récemment l'objet de plusieurs ateliers et autres projets, y compris
les suivants :
- En mai 2000, dans le cadre d'un atelier national, le Groupe
de travail des Cinq ressources naturelles sur la santé environnementale
des enfants établi par Santé Canada s'affairait à définir les
priorités et les possibilités de collaboration interministérielle.
Le rapport issu de cet atelier est affiché au site Internet suivant
: http://www.durable.gc.ca
- Santé Canada et Environnement Canada ont été les hôtes
conjoints de l'atelier sur la recherche canadienne en santé environnementale
des enfants qui se déroulait à Ottawa en mars 2002. Entre autres
objectifs, cet atelier cherchait à établir un programme canadien
de recherche en la matière. Le programme de l'atelier peut être
consulté au site Internet suivant : http://www.hc-sc.gc.ca/pphb-dgspsp/cehs-esm/wkshop_f.html
- La Commission de coopération environnementale (CCE,
Mexique, états-Unis, Canada), la Commission mixte internationale
et l'Organisation panaméricaine de la santé mettent présentement
au point un projet conjoint sur la santé environnementale des
enfants. Ce projet s'inscrit dans le cadre du programme de coopération
de CCE
sur la santé des enfants et l'environnement en Amérique du Nord,
que l'on peut consulter au site Internet suivant : http://www.cec.org
- En 2001, l'Institut canadien de la santé infantile et le U.S.
Children's Environmental Health Network étaient les hôtes
du Forum mondial de la Santé environnementale des enfants. La
Déclaration conjointe sur la santé environnementale des enfants
parue à la suite de ce forum soulignait les graves dangers qui
menacent la santé des enfants à travers le monde et identifiait
les endroits où une action immédiate s'impose. Ce document
est affiché à http://cich.ca/postglobal.htm
La salubrité des aliments et de l'eau
Un certain nombre d'initiatives importantes en cours visent à examiner
les problèmes liés à la salubrité des aliments et de l'eau :
- La Direction générale de la santé environnementale et de la
sécurité des consommateurs de Santé Canada collaborait récemment
avec Environnement Canada et divers autres partenaires pour organiser
la tenue à Ottawa d'une conférence internationale sur la salubrité
de l'eau, du 23 au 25 septembre 2002. Intitulée Drinking Water
Safety: A Total Quality Management Approach, ce forum met
l'accent sur les approches novatrices en matière d'écosystèmes
et d'indicateurs de santé sur la salubrité de l'eau, et sur les
lignes directrices scientifiques et politiques en matière de salubrité
de l'eau potable. Pour obtenir d'autres renseignements, se rendre
à http://www.neram.ca/Pages/events/events.htm
- L'Institut des maladies infectieuses et immunitaires des Instituts
de recherche en santé du Canada (IRSC) va de l'avant en créant la Coalition canadienne
pour la salubrité des aliments et de l'eau. Cette coalition, qui
regroupe 17 partenaires dont des ministères et organismes du gouvernement
fédéral et des membres des secteurs industriel et professionnel,
a pour mandat de promouvoir une approche coordonnée lui permettant
d'explorer les possibilités de financement dans ce domaine. Pour
obtenir de plus amples informations, faire parvenir un courrier
électronique à Kim_Elmslie@hc-sc.gc.ca
ou à jbray@cihr.ca
- établie en 1998, l'Initiative de recherche sur les substances
toxiques (IRST)
est un programme de 40 millions $ qui est cogéré par Santé Canada
et par Environnement Canada. L'IRST
tente surtout de mieux comprendre la nature des substances toxiques
et leurs effets nocifs. Le sommaire des recherches peut être consulté
au site Internet suivant : http://www.hc-sc.gc.ca/tsri
L'évaluation des incidences sur la santé
Santé Canada a publié une version préliminaire du Guide canadien
d'évaluation des incidences sur la santé (EIS).
Ce dernier favorise l'intégration d'EIS
dans l'évaluation des incidences environnementales (EIE).
Selon le Guide, l'inclusion des grands éléments de santé
dans le cadre de l'EIE
constitue une façon rentable d'intégrer au processus décisionnel
les effets de santé des projets de développement, des programmes
et des politiques. Les renseignements contenus dans les trois volumes
du Guide visent à renseigner les professionnels de la santé,
les spécialistes en évaluation environnementale et le grand public.
Les intéressés peuvent en savoir plus en consultant le site suivant
: http://www.hc-sc.gc.ca/ehp/dhm/behm/index.htm
L'utilisation des données relatives a la
santé au Canada
L'utilisation des données relatives à la santé au Canada est une
chronique régulière du Bulletin de recherche sur les politiques
de santé qui met en évidence certaines méthodes employées couramment
pour recueillir, analyser et utiliser les données relatives à la
santé. Ce numéro du Bulletin examine le rôle de la surveillance
de la santé, ainsi que le mode de création, d'analyse et d'utilisation
des données.
Qu'est-ce que la surveillance?
Elizabeth Stratton, Centre de coordination de la surveillance,
Direction générale de la santé de la population et de la santé publique,
Santé Canada; et Pierre Gosselin, Institut national de santé publique
du Québec
La surveillance de la santé est l'utilisation continue et
systématique des données sur la santé recueillies régulièrement
qui guident continuellement les interventions en santé publique1.
Le processus de surveillance comprend la collecte des données, l'intégration,
l'analyse et l'interprétation de ces données en produits de surveillance,
ainsi que la distribution de tels produits à ceux qui doivent être
familiers avec la situation. La surveillance affiche divers attributs.
Règle générale, elle comprend la collecte continuelle de données;
elle est axée sur la population; et elle produit de l'information
et des produits analytiques.
Une composante essentielle de ces définitions est la notion de
collecte continue des données actuelles ou nouvelles. Les nouvelles
données sont recueillies en vue d'une utilisation future pour la
surveillance, notamment lors d'enquêtes axées sur des conditions
particulières ou sur des risques liés au comportement. Ainsi, l'Enquête
de surveillance de l'usage du tabac au Canada (ESUTC) commandée par Santé Canada génère
de nouvelles données sur l'usage du tabac à un rythme continuel.
On recueille également de nouvelles données sur les maladies à déclaration
obligatoire à l'échelle nationale (là où un mandat de déclaration
est imposé par la loi, des régions locales de la santé publique
jusqu'aux provinces et territoires). Bon nombre de maladies transmissibles
doivent, à l'échelle nationale, être déclarées en raison des sérieuses
conséquences possibles sur la santé de la population (p. ex., la
rougeole, les infections à méningocoques et les maladies transmissibles
sexuellement). Pour des raisons de santé publique, les données sont
immédiatement enregistrées pour être utilisées lors du contrôle
et de la prévention routinière de la maladie.
Aux fins de surveillance, les données existantes sont extraites
de diverses sources disponibles. à titre d'exemple, il peut s'agir
de bases de données établies à d'autres fins que la surveillance
comme les bases de données administratives en milieu hospitalier,
les enquêtes, les registres des maladies et les statistiques de
vie. Les sources de données existantes sont d'une très grande utilité
pour la surveillance des maladies chroniques. Le Système national
de surveillance du diabète, pour ne citer que celui-là, utilise
les données administratives provenant de compétences provinciales
et territoriales pour arriver à fournir des renseignements sur la
surveillance du diabète à l'échelle nationale (http://www.diabetes.ca/Section_professionals/index.asp).
La surveillance ne se limite pas à la collecte des données. Sans
égard à l'utilisation de sources nouvelles ou existantes, les données
sont ensuite analysées et converties en mesures qui permettent d'évaluer
la santé de la population. On tentera de répondre aux questions
suivantes par exemple : Quel est le taux de maladie (prévalence)?
Combien y a-t-il de nouvelles maladies au sein de la population
(incidence)? Quel pourcentage de la population a reçu une
immunisation contre certaines maladies (taux de couverture)?
Comment utilise-t-on les données de surveillance?
Afin d'être utiles à la protection de la santé, les données de
surveillance doivent être fréquemment recueillies. Ensuite, les
données brutes doivent rapidement rejoindre les données de surveillance
déjà analysées en spécifiant tout fait inusité ou inexpliqué, ou
toute forme de maladie. Les éclosions d'intoxication alimentaire,
par exemple, doivent être dépistées et rapportées rapidement pour
permettre l'adoption de mesures de contrôle. Puisque de telles
éclosions peuvent survenir suivant quelques heures d'exposition
à la maladie seulement, le système de surveillance doit avoir une
capacité de détection en temps réel. L'ensemble des événements survenus
dans le passé ne constitue pas le seul indicateur de problèmes de
santé. En réalité, les événements rares et inhabituels, mêmes ceux
pour lesquels on ne rapporte qu'un cas ou deux, doivent pouvoir
être détectés par la surveillance. De tels cas peuvent être éloignés
dans l'espace et dans le temps, mais témoigner néanmoins de problèmes
naissants. à titre d'exemple, citons la détection de formes de cancer
extrêmement rares associés aux expositions professionnelles.
Tel que mentionné, Santé Canada reçoit de l'information
sur plusieurs maladies à déclaration obligatoire. La surveillance
de ces maladies s'effectue à l'échelle régionale, provinciale, fédérale
et territoriale. Cependant, les informations se rapportant à la
condition, au lieu, au temps, au sexe et à l'âge ne sont signalées
qu'à l'échelle nationale. De plus, il n'est pas possible d'identifier
les individus.
L'urgence et l'intégrité de la déclaration varient selon des conditions
particulières. Les cas de rougeole, par exemple, doivent être déclarés
le plus rapidement possible au bureau régional de santé publique
pour permettre un suivi de chaque cas par les responsables de la
santé publique. Dans le cas de plusieurs autres maladies, le but
de la surveillance est de détecter l'activité de la maladie et de
réagir à sa tendance. La grippe, par exemple, est une maladie sous-déclarée.
Il n'est ni pratique ni nécessaire de compter chaque cas pour arriver
à cibler les tendances de l'activité grippale au sein de la population.
Produits d'information axés sur la surveillance
Santé Canada produit et distribue une gamme de documents ponctuels
sur la surveillance :
Le saviez-vous?
La chronique régulière « Le saviez-vous? « qui figure
dans le Bulletin de recherche sur les politiques de santé porte
sur les aspects de la recherche et des données sur la santé pouvant
faire l'objet de méprise. Dans ce numéro, nous examinons les éléments
dont il faut tenir compte lorsqu'il s'agit d'interpréter la signification
statistique des résultats de la recherche.
Un survol de la signification statistique
Martin Ducharme, Direction de la recherche appliquée et de l'analyse,
Direction générale de l'information, de l'analyse et de la connectivité,
Santé Canada.
Imaginez la situation suivante : un groupe de chercheurs fait une
étude sur les polluants déversés dans l'eau par une industrie particulière
pour déterminer si une nouvelle technologie est plus purifiante
et fournit de meilleurs résultats pour l'environnement que le système
en place. Ils savent qu'avec le système standard, la concentration
moyenne d'une toxine dans les eaux qui entourent un échantillon
d'installations est de 4,0 mg/l. Pour un échantillon d'installations
utilisant
la nouvelle technologie, la concentration moyenne de la même toxine
dans les eaux environnantes est de 3,2 mg/l. Les chercheurs devraient-ils
conclure que le nouveau système est meilleur pour l'environnement?
Devraient-ils recommander que la nouvelle technologie remplace le
système standard dans les installations?
Trouver la réponse à ces questions n'est pas si simple qu'on pourrait
le croire. La présente chronique étudie le concept de signification
statistique et explique la plupart des éléments importants. La discussion
a pour objet d'aider les lecteurs à mieux comprendre la terminologie
statistique à laquelle ils peuvent se heurter en lisant des rapports
de recherche.
Que signifient les termes : inférence statistique, vérification
des hypothèses, valeur P?
Pour bien des gens, la notion de statistique se limite à la moyenne
et aux chiffres utilisés pour décrire comment réussissent leurs
équipes ou joueurs favoris. Ces données sont, en fait, des statistiques
descriptives. Ce sont des chiffres qui ont trait à la présentation,
à l'organisation, au résumé et donc, à la description des données.
Les statistiques étudiées dans le cadre de cette chronique sont
très différentes. Puisque les études exigent beaucoup de temps et
de ressources, les chercheurs doivent limiter leurs recherches à
des échantillons de population ciblée. Pour cette raison,
ils ne peuvent que rendre
une estimation des critères pour lesquels ils supposent l'existence
d'une valeur réelle. Toute mesure basée sur un échantillon sera
différente de celle de la valeur réelle jusqu'à un certain point,
en raison des processus aléatoires ou de la chance. C'est surtout
pour cette raison que les résultats de sondages d'opinion sont suivis
d'expressions comme « avec une marge d'erreur de trois points
de pourcentage « ou encore » 19 fois sur 20 ».
Par conséquent, certains outils s'avèrent essentiels aux analystes
pour établir la vraisemblance d'une conclusion tirée d'un échantillon.
Cette façon de généraliser les résultats obtenus à partir
d'un échantillon est désignée sous le terme inférence statistique.
Si nous revenons à l'exemple cité plus haut, cela signifie donc
qu'il faut évaluer si la plus basse concentration mesurée de la
toxine est réellement le résultat d'une technologie plus efficace
ou si le résultat pourrait être la conséquence d'un élément aléatoire.
La signification statistique sert à démontrer qu'une conséquence
ne tient pas à la chance mais résulte d'un lien particulier entre
diverses variables.
Vérification des hypothèses
Un peu comme le suspect criminel qui semble innocent jusqu'à preuve
du contraire, les résultats observés d'une étude sont d'abord considérés
comme s'ils tenaient à la seule chance. Cette étape se nomme hypothèse
nulle et d'habitude, elle affirme qu'une variable n'a aucun
effet sur une autre ou que deux distributions de variables ou plus
ne diffèrent pas l'une de l'autre. L'hypothèse nulle est toujours
la plus restrictive et son complément se nomme hypothèse alternative.
Prenant l'exemple du rejet de polluants, l'hypothèse nulle se traduit
par la concentration de toxine qui ne diffère pas lorsqu'on utilise
la nouvelle technologie plutôt que le système standard (p.
ex., elle est égale à 4,0 mg/l), alors que l'hypothèse alternative
suppose une concentration de toxine différente.
Valeur P
La façon la plus courante de vérifier si l'hypothèse nulle
dit vrai est de regarder la probabilité des résultats observés en
vertu de cette hypothèse. Dans le cas de l'exemple cité plus haut,
il s'agirait de regarder la probabilité de l'observation de 3,2
mg/l, alors que la concentration réelle est de 4,0 mg/l. Cette probabilité
se nomme valeur P et elle est formellement définie comme
étant la probabilité de l'observation d'une variable à tester aussi
extrême ou plus extrême que celle présentement observée lors de
la véracité de l'hypothèse nulle. Une valeur P de moindre importance
signifie aussi une moindre probabilité des résultats observés lors
de l'hypothèse nulle.
Un résultat devient statistiquement significatif seulement quand
la certitude est suffisante pour écarter la possibilité que l'hypothèse
nulle puisse être véridique. Plus la valeur P est petite, plus la
certitude de pouvoir écarter l'hypothèse nulle prévaut.
Les analystes utilisent les valeurs de seuil pour déterminer la
signification statistique d'un résultat. Ainsi, par exemple, un
résultat peut être considéré statistiquement significatif si sa
probabilité d'observation sous l'hypothèse nulle est inférieure
à 5 pour cent (p. ex., une valeur P inférieure à 0,05). La valeur
de seuil est désignée sous le terme niveau de signification,
souvent exprimé par alpha ( ). Il n'y a pas de règle empirique pour
déterminer le niveau de signification, mais il est habituellement
fixé à 1 pour cent, 5 pour cent ou 10 pour cent.
Une valeur P inférieure au niveau de signification établi démontre
que le cas observé est suffisamment improbable par rapport à l'hypothèse
nulle pour que cette dernière soit rejetée et que le résultat devienne
statistiquement significatif. Bien que ce ne soit pas catégoriquement
affirmé, une présomption implicite laisse entendre que l'hypothèse
alternative fournit une explication plus raisonnable pour ce même
cas. Une valeur P supérieure au niveau de signification démontre
que l'hypothèse nulle ne peut être écartée avec certitude et que
le résultat n'est pas statistiquement significatif (il est à noter
que l'hypothèse nulle n'est jamais acceptée; on choisit de la rejeter
ou non). Dans le présent exemple, en utilisant un niveau de signification
de 5 pour cent, une valeur P inférieure à 0,05 devrait être établie
pour que l'hypothèse nulle puisse être rejetée, cette dernière ne
supposant aucune différence dans la concentration de toxine.
Intervalle de confiance
Enfin, il existe une autre façon de vérifier si un résultat
est significatif ou non en établissant un intervalle de confiance
incluant 1 pour cent alpha (100 pour cent moins le niveau de signification)
des observations. Si la valeur de l'hypothèse nulle subsiste en
dehors de l'intervalle, le résultat devient alors statistiquement
significatif et l'hypothèse nulle est rejetée. Autrement, le résultat
n'est pas statistiquement significatif et l'hypothèse nulle ne peut
être rejetée. Si, par exemple, l'intervalle de confiance de 95 pour
cent sur la mesure de 3,2 mg/l exclut la valeur de 4,0 mg/l, l'hypothèse
nulle est rejetée.
Limites de la valeur P et de la signification statistique
L'utilisation de la valeur P pour déterminer la signification statistique
des résultats de recherche est très répandue en raison de leur utilisation
facile et parce que la plupart des progiciels statistiques créent
automatiquement la valeur P pour chacun des paramètres évalués.
Cependant, plusieurs articles publiés dans des revues de statistiques
et d'enseignement ont critiqué l'utilisation de la valeur P car
elles sont souvent mal interprétées ou mal utilisées.
L'une des critiques les plus répandues présume que la valeur P
et la signification statistique ne rendent pas l'ampleur ou la signification
pratique des résultats. Il est donc possible qu'une conséquence
ayant une petite signification pratique puisse atteindre un niveau
de signification statistique très élevé, puisqu'il est également
possible qu'une conséquence importante soit passée outre à cause
d'un modèle n'ayant pas le pouvoir statistique de la déceler à un
niveau de signification donné. Il reste que la signification statistique
et la signification pratique devraient être interprétées comme des
concepts complémentaires plutôt que concepts compétitifs.
Les ressources étant limitées, il est important que la vraisemblance
et l'ampleur de l'incidence soient connues avant d'investir dans
une nouvelle initiative.
Mettez vos connaissances à l'épreuve
Supposons qu'il existe cinq nouvelles technologies capables de
réduire la concentration d'une certaine toxine. Les résultats d'une
étude sur les conséquences de ces technologies apparaissent plus
bas. Prenez note que la mesure mentionnée équivaut à la réduction
observée dans la concentration comparativement à celle du système
standard. En utilisant un niveau de signification de 5 pour cent,
essayez d'établir quelles technologies ont une incidence statistiquement
significative sur la concentration de toxine. Lesquelles ont une
incidence d'importance pratique s'il est établi que toute réduction
inférieure à 0,5 mg/l n'a pas d'incidence significative sur l'écosystème
et la santé de la population? Certaines de ces technologies devraient-elles
remplacer le système standard, étant plus propres pour l'environnement
et plus avantageuses pour la santé?
Technologies
|
Réduction observée mg/l
|
Valeur P
|
Intervalle de confiance 95%
|
1
|
0,1
|
<0,0001
|
(0,08-0,12)
|
2
|
1,8
|
0,0034
|
(0,61-2,99)
|
3
|
0,8
|
0,0010
|
(0,40-1,20)
|
4
|
0,1
|
0,5065
|
(-0,20-0,40)
|
5
|
1,8
|
0,2330
|
(-1,18-4,78)
|
Réponses aux questions de la section « Mettez vos connaissances
à l'épreuve »
- Les technologies 1, 2 et 3 sont statistiquement significatives
au niveau de 5 pour cent. Les valeurs P pour ces technologies
sont inférieures à 0,05 et leur intervalle de confiance de 95
pour cent ne comprend pas la valeur zéro.
- En ce qui concerne les intervalles de confiance, seul le second
processus semble être de quelque signification pratique. Les résultats
du troisième et du cinquième processus ne sont pas clairs en raison
de leur intervalle de confiance respectif, qui comprend des valeurs
à la fois supérieures et inférieures à 0,5 mg/l.
- Seule la seconde technologie a une signification à la fois
statistique et pratique. Cette technologie est plus propre pour
l'environnement et meilleure pour la santé que le système standard.
Cependant, d'autres études pourraient être nécessaires avant l'adoption
d'une telle technologie. Une analyse de rentabilité devrait être
menée, par exemple, pour vérifier si les avantages de cette nouvelle
technologie justifient son prix.
Nouvelles notables
« Nouvelles notables » est une chronique régulière
du Bulletin de recherche sur les politiques de santé qui met en
lumière la recherche stratégique de l'heure dans le domaine de la
santé.
Forum de recherche de Santé Canada : De la science à la politique
Les 18 et 19 novembre 2002, plusieurs scientifiques et chercheurs
de Santé Canada se réuniront à Ottawa pour présenter leurs travaux
et leurs réalisations. Organisée par le Secrétariat de la recherche
en santé du Bureau de l'expert scientifique en chef de Santé Canada,
cette conférence sur les recherches menées par le Ministère permettra
d'engager la discussion sur trois vastes sujets (les polluants alimentaires,
aériens et aquatiques; la santé infantile; la génomique et la santé).
De plus, des présentations par affiches illustreront la gamme complète
des recherches et des initiatives scientifiques dirigées par Santé
Canada. Les partenaires du Ministère seront invités à la conférence,
ce qui leur permettra de se familiariser davantage avec les activités
scientifiques et la recherche entreprises par le Ministère. Pour
obtenir de plus amples renseignements, prière de communiquer par
courriel à Stephanie_Wilson@hc-sc.gc.ca
Financement de la recherche sur les politiques de santé
Le Programme de recherche sur les politiques en matière de santé
(PRPS),
un programme stratégique de contributions ciblées de la Direction
de la recherche appliquée et de l'analyse (DRAA)
de Santé Canada, donne naissance à une gamme de recherches extra-muros
en rapport avec les politiques conçues pour répondre aux
besoins du ministère. Le PRPS
soutient les projets de recherche et de développement, les projets
liés aux politiques, les ateliers, les séminaires, les conférences
et les partenariats en recherche de la santé au niveau fédéral,
provincial et territorial. Surveillez la publication prochaine de
demandes de propositions dans les secteurs d'intervention prioritaires
de Santé Canada sur le site Internet de la DRAA
(http://www.hc-sc.gc.ca/iacb-dgiac/arad-draa/francais/dgdr/prpsindex.html).
Infrastructure de surveillance des maladies transmissibles et
chroniques
Le Comité consultatif sur l'infrastructure de la santé (CCIS)
a donné au Groupe de travail sur la surveillance de la santé (GTSS)
le mandat de définir les modalités visant à renforcer la surveillance
de la santé au Canada. Le Centre de coordination de la surveillance
(CCS)
de Santé Canada fournit des services de secrétariat au GTSS.
à la demande du CCIS,
quatre études/rapports de découverte sur la surveillance de la santé
ont été entrepris et sont maintenant disponibles au CCS
:
- Data Definitions and Standards for National Notifiable Disease
Reporting
- Data Definitions and Standards for National Immunization
Records Network
- National Surveillance for Chronic Disease in Canada - Charting
a Path Forward
- Situational Analysis for Chronic Disease Surveillance Systems
and Networks in Canada.
Pour en savoir plus long à ce sujet, consultez le site Internet
suivant : http://www.hc-sc.gc.ca/pphb-dgspsp/csc-ccs/index_f.html
ou composez le numéro de téléphone suivant :
(877) 430-9995.
Projet de surveillance de la biotechnologie
à l'intérieur du Centre de coordination de la surveillance (CCS)
de Santé Canada, le Projet de surveillance de la biotechnologie
(PSB)
est chargé de mettre sur pied un système national de surveillance
afin d'observer les effets tardifs possibles des produits biotechnologiques
réglementés au Canada sur la santé des humains. Les secteurs d'intervention
privilégiés par le PSB
comprennent la surveillance des produits thérapeutiques et des vaccins
génétiquement modifiés et la surveillance après la mise sur le marché
des aliments génétiquement modifiés.
Une étude récente effectuée dans le domaine de la surveillance
après-vente des aliments génétiquement modifiés, le Global Environmental
Scan, décrit en détail les activités internationales et identifie
les experts mondiaux dans ce domaine. Dans cette optique, une publication
internationale portant sur une approche axée sur la dynamique des
systèmes et servant à évaluer l'impact économique de la surveillance
après-vente des aliments génétiquement modifiés voyait le jour en
septembre 2002. La première conférence internationale sur la surveillance
après-vente des aliments génétiquement modifiés organisée sous l'égide
de Santé Canada a eu lieu les 16 et 17 octobre 2002. Cette conférence
constituait une occasion unique de positionner le Canada comme leader
mondial en matière de partage et de collecte de renseignements internationaux
sur la surveillance après-vente d'aliments génétiquement modifiés.
Les personnes qui aimeraient obtenir d'autres renseignements à ce
sujet peuvent consulter le site Internet suivant : http://www.hc-sc.gc.ca/pphb-dgspsp/csc-ccs/index_f.html
Mobilisation en matière de santé de la population
L'approche axée sur la santé de la population vise à améliorer
et à maintenir l'état de santé de l'ensemble des Canadiennes et
des Canadiens, et à réduire les inégalités en matière de santé entre
différents groupes démographiques. Cette approche, qui constitue
un point de mire de la Direction générale de la santé de la population
et de la santé publique (DGSPSP) de Santé
Canada, oriente les améliorations en matière de santé vers des déterminants
de la santé vastes, généraux et, pour la plupart, hors du système
traditionnel de soins de la santé.
Le document études de cas pour la mobilisation régionale de
l'approche santé de la population - Rapport final présente les
résultats des six initiatives engagées par les bureaux régionaux
de la DGSPSP à travers
le Canada, y compris une analyse croisée de l'ensemble des cas axée
sur les grandes leçons apprises. Les résultats visent à faciliter
le travail pratique sur le terrain et à faire valoir l'approche
axée sur la santé de la population aux yeux des décideurs qui s'occupent
de politiques de santé et de planification de la santé. Ce document
est disponible au site Internet suivant, qui porte sur la santé
de la population :
http://www.hc-sc.gc.ca/hppb/ddsp/etudes_cas/index.html
Niveaux de service du Programme de nutrition prénatale
Une nouvelle base de données permet dorénavant d'accéder électroniquement
à un guichet unique d'information pour obtenir des données et des
renseignements explicatifs sur des projets de l'Ontario financés
par le Programme canadien de nutrition prénatale. Compilée par l'équipe
du Projet de développement des enfants en santé, la Direction générale
de la santé de la population et de la santé publique de Santé Canada
(région de l'Ontario), la base de données permet aux conseillers
des programmes d'étudier et de comparer des projets individuels,
puis d'identifier les projets qui ne respectent pas les normes en
vigueur en Ontario. Les informations contenues dans la base de données
sont intégrées à deux rapports, qui comprennent un compte rendu
de la recherche sur les meilleures pratiques en matière de programmes
prénataux. Au cours de la prochaine étape du projet, on combinera
la recherche sur les pratiques exemplaires en matière de programmes
prénataux avec l'information de la base de données pour mettre au
point des normes fondamentales applicables aux projets du PCNP ontariens.
Pour plus de renseignements, faire parvenir un courriel à : Nicole_Kenton@hc-sc.gc.ca
Mise en pratique de l'approche axée sur la santé de la population
Le Social Planning and Research Council (SPARC)
de la Colombie-Britannique obtenait récemment l'appui financier
du Fonds pour la santé de la population, en vue d'analyser et de
synthétiser les grandes leçons apprises en mettant en pratique
l'approche axée sur la santé de la population à l'échelle des projets
communautaires. Un document intitulé La créativité, un moteur
d'action : Apprendre des collectivités comment mettre en oeuvre
l'approche axée sur la santé de la population en est issu. Les
responsables de onze projets orientés vers divers problèmes liés
à la population et à la santé ont partagé avec le SPARC
leurs expériences vécues. Les personnes chargées d'élaborer les
politiques s'intéressent tout particulièrement au besoin d'informer
un public élargi, au développement accru des capacités communautaires
et à la durée des initiatives communautaires. Ce projet a été parrainé
par le Bureau régional de la Colombie-Britannique et du Yukon de
la Direction générale de la santé de la population et de la santé
publique de Santé Canada. Ce document est affiché au site Internet
suivant :
http://www.hc-sc.gc.ca/hppb/ddsp/index.html
Faites une croix sur votre calendrier
Quoi
|
Où
|
Thème
|
Forum sur la promotion de la santé dans les Amériques
de l'Organisation panaméricaine de la santé |
|
Promotion de la santé dans les Amériques grâce
au suivi du plan d'action de la Déclaration du Mexique; présentation
d'expériences vécues et de pratiques exemplaires, réseautage |
Conférence nationale de la recherche sur les politiques de
2002 sous le thème : Tendances futures : le risque |
23 au 25 octobre 2002
Ottawa (Ontario)
http://www.policyresearch.gc.ca
|
Approfondissement des connaissances sur le risque dans le
contexte canadien |
Health Research in Rural and Remote Canada: Meeting Challenges,
Creating Opportunities |
|
Examen de divers thèmes, tels que la santé communautaire et
la santé des populations autochtones |
XIXe Symposium international sur les questions de méthodologie
et ateliers : Modélisation des données d'enquête pour la recherche
économique et sociale |
6 au 8 novembre 2002
Ottawa (Ontario)
http://www.statcan.ca/francais/
conferences/symposium2002
|
Présentation de divers sujets d'intérêt comme la comptabilité
statistique nationale et l'évaluation des programmes sociaux |
24th Annual Research Conference of the Association for Public
Policy Analysis and Management (APPAM) |
|
Et si
? évaluation des politiques publiques et des incidences
sur la gestion de la recherche en sciences sociales |
Centre for Health Services and Policy Research: 15th Annual
Health Policy Conference |
|
Dépistage génétique : Aide, espoir ou fumisterie |
Forum de recherche de Santé Canada : De la science à la politique |
18 et 19 novembre 2002
Ottawa (Ontario)
E-mail: Stephanie_Wilson@hc-sc.gc.ca
|
Les polluants alimentaires, aériens et aquatiques; la santé
infantile; la génomique et la santé |
12e Conférence annuelle de l'Association canadienne de soins
et services à domicile |
|
Incidence maximale : Le rôle des soins à domicile dans
la réforme de la santé - idées, information, mise en oeuvre
et incidence |
Les déterminants sociaux de la santé : Perspectives canadiennes |
|
Tour d'horizon détaillé des problèmes dans le cadre social
des déterminants de la santé
|
Troisième Conférence nationale sur le tabac et la santé |
|
La science et la politique en action |
Références
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