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Evaluation du programme Rescol

Direction générale de la vérification et de l'évaluation
Industrie Canada

Le 16 janvier 2004

Sommaire exécutif

Le présent rapport expose les résultats d’une étude d’évaluation réalisée par BearingPoint pour la Direction générale de la vérification et de l’évaluation et la Direction générale des applications de l’autoroute de l’information (DGAAI) d’Industrie Canada (IC).

Méthode — La méthode retenue pour réaliser l’étude a nécessité un vaste processus de consultation des personnes-ressources, des participants et des partenaires impliqués dans les initiatives et les activités de Rescol; un examen de six autres études d’évaluation de diverses composantes du programme Rescol; un examen d’autres documents pertinents comme des rapports sur le développement des politiques, des documents sur les enjeux stratégiques et des études de planification et de recherche de Rescol; et des observations sur les résultats de l’étude réalisée par un Comité directeur d’évaluation de Rescol mis sur pied par Industrie Canada. Ensemble, ces documents de référence, y compris les études d’évaluation déjà réalisées, se fondent sur toute une gamme de méthodes d’évaluation qui ont servi à recueillir des témoignages de sources variées, notamment de participants et de personnes étrangères au programme Rescol, de parties intéressées, de candidats sélectionnés et non-sélectionnés, de fonctionnaires des gouvernements canadien et provinciaux, du secteur privé et des organisations, établissements et associations scolaires. Nous invitons les lecteurs à consulter les six autres études d’évaluation mentionnées comme source de référence dans le présent rapport. Ils y trouveront un fondement supplémentaire à notre synthèse des conclusions, des leçons apprises et des recommandations.

Objectifs — La présente évaluation vise à apporter des renseignements qui pourront contribuer aux décisions de développement des politiques et de programmation qui ont trait à l’élaboration de la suite de la stratégie Un Canada branché et de la Stratégie d’innovation d’Industrie Canada, et particulièrement aux programmes qui relèvent de Rescol. En outre, cette évaluation se veut un apport à l’engagement du gouvernement, contenu dans le budget fédéral de 2003, d’examiner « tous ses programmes visant à brancher les Canadiens pour déterminer la meilleure façon de collaborer à ce chapitre avec le secteur privé, les provinces, la collectivité, etc. »

Accent sur le programme Rescol d’Industrie Canada — Le présent sommaire reprend les conclusions et les recommandations relatives au groupe de programmes Rescol. Il représente une synthèse de notre étude et de six autres évaluations précédentes qui traitent de divers enjeux et composantes du programme. Nous avons intégré les principaux résultats de ces évaluations antérieures des programmes de Rescol aux différents chapitres du rapport principal.

Bien que la présente étude traite principalement du programme Rescol d’Industrie Canada, il faut souligner qu’IC administre certaines composantes de ce programme en partenariat avec d’autres ministères et organismes des gouvernements fédéral et provinciaux, qui possèdent eux-mêmes leurs propres initiatives et programmes pour répondre aux questions et aux besoins de technologie et d’apprentissage en ligne dans le monde de l’éducation. Comme chacun de ces ministères et organismes fédéraux et provinciaux détient la responsabilité et le mandat d’évaluer ses propres initiatives et programmes, le résultat de leurs évaluations ne fait pas partie du cadre de référence de la présente étude de Rescol, réalisée pour Industrie Canada.

Questions d’évaluation

La présente évaluation porte sur les principaux domaines de recherche suivants, conformément aux directives du Secrétariat du Conseil du Trésor pour les études d’évaluation :

  • La pertinence du programme — Le programme Rescol est-il toujours pertinent?


  • L’atteinte des objectifs — Dans quelle mesure Rescol a-t-il atteint ses objectifs?


  • Les options — Quelles sont les possibilités ou les options pertinentes qui pourraient régler de façon efficace les défis actuels en matière de connectivité ou d’innovation?


  • Les thèmes et les défis en émergence et le rôle d’Industrie Canada — Pour Rescol, quels sont les thèmes et les défis en émergence en matière de connectivité et d’innovation? Quel rôle Industrie Canada devrait-il jouer? Quels sont les mécanismes de prestation de services appropriés aux objectifs de Rescol?


  • Les leçons apprises et les recommandations pour répondre aux besoins des politiques et des programmes à venir — Quelles sont les leçons pertinentes tirées de Rescol? Quelles recommandations peut-on émettre pour répondre aux besoins des politiques et des programmes à venir?

Conclusions


La pertinence du programme Rescol

  • Conséquences sur les politiques économiques et sociales — Les personnes-ressources consultées dans le cadre de l’étude croient qu’il est amplement justifié de poursuivre un programme Rescol axé principalement sur les objectifs suivants :


    • développer et conserver les compétences et la compétitivité en appliquant les technologies de l’information et des communications (TIC) à l’éducation;


    • passer de la connectivité aux applications innovatrices — s’enrichir par la connaissance et l’esprit communautaire;


    • établir une main-d’œuvre adaptable au moyen d’un système d’apprentissage qui renouvelle sans cesse via la formation et l’éducation reçues, comme un système d’apprentissage continu;


    • élaborer un système d’apprentissage basé sur les compétences et capable de réagir aux variations économiques et aux besoins de l’industrie;


    • promouvoir des solutions d’apprentissage innovatrices élaborées à partir de projets précis;


    • favoriser les partenariats qui franchissent les barrières politiques et culturelles et sollicitent la participation de l’industrie et des établissements d’enseignement.

  • Les personnes-ressources interrogées offrent aussi des arguments en faveur d’un programme Rescol axé sur des résultats sociaux — on souhaite notamment contribuer à rétrécir le « fossé numérique » en éducation, en orientant le programme vers les établissements scolaires des régions rurales et isolées, les écoles des Premières nations et celles des quartiers urbains défavorisés. Rescol pourrait aussi se tourner vers d’autres préoccupations sociales, comme les élèves handicapés ou à risque.


  • Cibler le programme — Les personnes-ressources croient fermement que le programme Rescol est toujours pertinent et qu’il doit continuer d’évoluer et d’aider les experts utilisateurs de TIC dans le monde de l’éducation (les premiers adeptes et les adeptes tardifs). Toutefois, on s’entend aussi sur la nécessité de répondre aux besoins des adeptes tardifs et des utilisateurs non initiés, dans la mesure des ressources disponibles. En outre, même si Rescol s’adresse surtout aux élèves de la maternelle au secondaire 5 (12e année), les intervenant de l’industrie et des établissements postsecondaires en particulier estiment prioritaires la formation postsecondaire et celle offerte aux adultes. Cette dernière est vue comme une priorité immédiate, alors que d’autres pourraient la considérer comme une priorité à moyen ou à long terme.


  • Consolider Rescol — Depuis dix ans, Rescol est le chef de file pour la connectivité, les capacités techniques, le développement et l’intégration des technologies d’information et de communications. Parmi les personnes-ressources interrogées dans le cadre de notre étude, certaines considèrent qu’aujourd’hui, Rescol doit se doter d’une nouvelle orientation et d’une programmation qui axe sa raison d’être sur les grands thèmes économiques et sociaux mentionnés ci-dessus.

L’atteinte des objectifs

  • Le programme Rescol a atteint son objectif de connectivité : 15 300 écoles, y compris 480 écoles de Premières nations, et 3 400 bibliothèques ont été branchées et les écoles et bibliothèques ont reçu plus de 450 000 ordinateurs remis à neuf. Toutefois, la mise à niveau des technologies et le renforcement des compétences en TIC constituent une mission permanente qui exige un engagement à long terme de tous les intervenants du système d’éducation canadien et le soutien du gouvernement et des autres participants et partenaires.


  • La plupart des répondants s’accordent à confirmer un fait qui ressort des études précédentes, à savoir que grâce au programme Rescol, les enseignants ont fortement développé leurs compétences en TIC appliquées, ce qui amène l’avancement des possibilités d’apprentissage. C’est ce qui amène également ce qui ressort d’un récent rapport de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants, qui signale que la plupart des enseignants ont bien accueilli les ordinateurs et les autres technologies de l’information et des communications dans leur classe et intègrent les TIC à leur enseignement. Le rapport conclut en mentionnant que huit enseignants sur dix estiment que l’ordinateur est un élément essentiel ou important de leur façon d’enseigner (trois sur dix le considèrent essentiel).


  • Le programme Rescol représente un forum efficace et ouvert pour l’échange d’idées et le débat entre enseignants et pour le partage des connaissances et des expériences réussies d’utilisation des TIC à des fins éducatives. Il semble que cette caractéristique ait créé un effet d’entraînement sur les retardataires en matière de technologie dans le monde de l’enseignement.


  • Le programme a renforcé l’autonomie des enseignants comme des élèves, en plus d’offrir d’importantes mesures incitatives d’optimisation des ressources aux écoles et aux autres milieux d’apprentissage qui choisissent d’introduire les TIC dans leurs locaux.


  • Le programme a offert de nouvelles possibilités d’apprentissage grâce à des projets technologiques (les 29 400 projets de classe de Rescol à la Source, par exemple) dont la portée s’étend partout aux niveaux régional, national et international. Par une collaboration mettant en jeu divers projets scolaires, le programme a réuni les élèves et les enseignants autour d’une vaste gamme de nouvelles applications.


  • Les premiers bénéficiaires du programme ont eu un effet de cascade sur les autres, les incitant à profiter du programme et créant une demande et un vent de changement au sein de certaines écoles canadiennes, comme en témoignent les 150 membres du Réseau des écoles innovatrices.


  • Dans l’ensemble, les personnes interviewées dans le cadre de notre étude reconnaissent que, sans Rescol, le niveau de collaboration et de développement qui anime le système d’éducation canadien dans l’utilisation des TIC serait bien inférieur à ce qu’il est aujourd’hui, ce que confirment les études précédentes. D’autre part, on estime fort probable que toute réduction ou annulation des initiatives de Rescol entraînerait un recul de l’utilisation des TIC dans les milieux d’apprentissage canadiens, surtout en raison des ressources limitées des budgets provinciaux de l’éducation et des autres priorités concurrentes du système.


  • Les partenariats engendrés par Rescol se sont avérés très populaires comme nouvelle méthode fructueuse de prestation des programmes. Les personnes-ressources interrogées, tout comme les conclusions des études précédentes, indiquent que les activités relevant de Rescol ont engendré des milliers d’initiatives de collaboration et de partenariat depuis la création du programme.


  • Le renforcement des compétences technologiques d’information et de communications dans les écoles des Premières nations reste encore inachevé. La plupart des enseignants des Premières nations n’ont toujours pas les compétences et l’expérience requises pour intégrer les TIC à leur enseignement.


  • Les enseignants interrogés sont tous d’accord pour louanger le travail réalisé par les gestionnaires des programmes Rescol et les administrateurs de la DGAAI dans la prestation d’un programme complexe et dans la conception d’instruments pédagogiques qui traitent de problèmes technologiques difficiles et de portée nationale. Par contre, bien qu’au départ, le programme Rescol se soit doté d’objectifs efficaces du point de vue de l’administration et de la prestation, on a plutôt l’impression aujourd’hui que les objectifs et le but de Rescol ont perdu leur clarté initiale.

Les options

  • Concevoir et exécuter les nouveaux programmes en continuant de soutenir les premiers adeptes et les innovateurs — Le programme Rescol a toujours eu comme principe fondamental de soutenir les premiers adeptes de la technologie et les innovateurs de la scène de l’éducation. On estime que ce principe est toujours pertinent étant donnés les défis actuels et futurs que pose l’exécution du programme.


  • Enseigner aux enseignants — On juge nécessaires les mécanismes de conception des programmes qui ciblent les enseignants pour leur aider à mettre les TIC en application (par exemple les programmes de mentorat pour enseignants, les réseaux, les outils et référentiels de meilleures pratiques). Toutefois, l’enseignement destiné aux enseignants est une responsabilité des provinces; Industrie Canada ne peut contribuer à cet effort que de façon indirecte, à titre de partenaire des provinces et des écoles et conseils scolaires locaux.


  • Soutenir l’élaboration d’objets et de normes d’apprentissage — Il faut continuer de soutenir la création d’objets d’apprentissage en établissant un référentiel pour ces objets. Le programme pourrait aussi coordonner une initiative nationale visant l’adoption de normes volontaires d’application des TIC en éducation, y compris de normes régissant les objets d’apprentissage, la qualité et les spécifications d’interfonctionnalité pour l’apprentissage en ligne.


  • Réduire le fossé numérique en augmentant l’accessibilité — En ce qui concerne l’accès aux TIC dans les milieux d’apprentissage, l’équité est un but social et économique à atteindre. Au fil des ans, le programme Rescol tend vers ce but (notamment par le programme Premières nations sur Rescol), mais il faut accentuer les efforts et la collaboration avec les principaux centres de responsabilité des autres organismes fédéraux et gouvernements provinciaux et municipaux, afin d’affronter les défis croissants que pose le fossé numérique, surtout dans les régions rurales et isolées.


  • Entamer des recherches pour évaluer les besoins et les intérêts du secteur privé et mesurer les effets des TIC sur l’apprentissage — Il faut élaborer des options et des mécanismes de prestation de programmes fondés sur une bonne compréhension des modèles de gestion qui ont les meilleures chances d’attirer la participation du secteur privé dans les futures initiatives de Rescol. Il faut entamer de nouvelles recherches et analyses du marché qui permettent d’élaborer des mécanismes appropriés pour atteindre cet objectif. Le programme Rescol pourrait aussi contribuer à la recherche visant à surmonter les difficultés que pose toujours la mesure des effets réels des TIC sur l’apprentissage.


  • Mettre en œuvre des options de programme communautaires — Certains autres programmes d’Industrie Canada portent sur des initiatives communautaires (par exemple, le Programme d’accès communautaire (PAC)). À l’intérieur de ses programmes, Rescol a aussi la possibilité de créer des mécanismes qui favorisent les applications communautaires de la technologie dans les établissements scolaires locaux.

Les thèmes et les défis en émergence

  • Depuis ses débuts, le programme Rescol est fondé en grande partie sur les partenariats et la collaboration avec les gouvernements des provinces et des territoires, les écoles et conseils scolaires, les établissements postsecondaires, les sociétés d’enseignement, les bénévoles et le secteur privé. En décembre 2000, une évaluation du programme concluait que ce dernier avait connu « un succès extraordinaire » du point de vue des partenariats et que « la vaste gamme des partenariats formés dans le cadre du programme est l’un des facteurs clés de son succès ». Par contre, le programme a connu un succès variable d’une province à l’autre. Certaines provinces se sont retirées d’initiatives de partenariat et de composantes de programmes Rescol en raison de leur dynamique sociopolitique différente de celle des autres ou de systèmes scolaires et de questions de compétences sur lesquels le gouvernement fédéral n’a aucun contrôle.


  • Toutefois, la situation actuelle laisse croire qu’en plus des occasions de partenariat et de collaboration existantes, de nouvelles sont en émergence dans les domaines suivants :


    • l’élaboration de normes et d’exigences pour l’agrément des applications des TIC dans l’enseignement;


    • la reconnaissance mutuelle des crédits entre les établissements scolaires;


    • les initiatives communautaires, l’élargissement de la portée des occasions d’apprentissage pour les élèves de la maternelle au secondaire 5 (12e année), l’éducation des adultes, l’apprentissage de compétences et la formation professionnelle;


    • l’élaboration de consortiums de campus universitaires qui favorisent le développement d’applications Internet pour les programmes d’enseignement postsecondaire et d’apprentissage continu, puis l’apport de soutien à ces consortiums;


    • la collaboration internationale axée sur le partage du contenu pédagogique et des possibilités de réseautage.

  • Il faut aussi stimuler un nouvel engagement de la part du secteur privé, des grandes entreprises comme des PME, comme on l’a fait au début du programme. L’expérience de Rescol a vite démontré que les partenariats avec le secteur privé étaient souhaitables en soi, puisqu’ils ont contribué à favoriser la participation et la durabilité, surtout dans le cas de composantes de Rescol comme le Programme ordinateurs pour les écoles (OPE), le Programme didacticiels et la Stratégie emploi jeunesse.


  • En général, on reconnaît les avantages de favoriser les initiatives communautaires, mais aussi le besoin d’améliorer les outils pédagogiques généraux et les composantes de base qui soutiennent ces initiatives locales. Il faut notamment développer et mettre en application des portails d’éducation, des modules de formation et des objets d’apprentissage.


  • Depuis des années, la contribution du Conseil consultatif national de Rescol est un facteur de succès du programme Rescol, particulièrement par son apport aux questions de politique et de stratégie, qui aide à orienter et à cibler les diverses composantes de Rescol. Cependant, il est temps de réaffirmer le rôle du Conseil à la lumière des nouveaux défis de partenariat, des priorités provinciales et des fondements sociaux et économiques du programme Rescol.


  • Le Programme d’innovation d’Industrie Canada est un thème central qui continue d’orienter les initiatives des divers programmes du Ministère. Dans le cas du programme Rescol, l’« innovation » s’articule autour de nouvelles applications des TIC qui visent à promouvoir les occasions d’éducation à l’école et dans les autres milieux d’apprentissage (virtuels ou autres). Les personnes-ressources interrogées indiquent que, si on veut faire progresser le programme Rescol, il faut clarifier ce que signifie « innovation » dans le contexte de Rescol, surtout à la lumière des thèmes et des défis technologiques actuels et en émergence.


  • Les thèmes et défis technologiques en émergence rendent indispensables les outils suivants :


    • les applications à large bande;


    • des objets d’apprentissage et des normes et spécifications d’interfonctionnalité pour l’éducation en ligne;


    • l’établissement de référentiels de connaissances et d’outils modernes pour les applications de TIC;


    • des outils multimédia enrichis;


    • une infrastructure mobile (sans fil, portables) plutôt que fixe (ordinateurs de bureau);


    • un soutien de Rescol à la recherche et au développement (pour les applications de didacticiels, par exemple);


    • le recyclage (aborder les questions environnementales) et la réutilisation des ordinateurs (fournir des ordinateurs aux écoles et aux bibliothèques).

  • Au fil des ans, le programme Rescol s’est bâti une très bonne réputation, qu’il a su maintenir, et s’est fait connaître auprès des enseignants d’ici et d’ailleurs. Comme certaines personnes-ressources l’ont signalé, la « marque » Rescol est un atout que les prochaines configurations du programme devraient exploiter.


  • On craint toutefois que le programme ne soit devenu trop « fragmenté », qu’il se soit diversifié pour englober de nombreux sous-thèmes, au point de nécessiter aujourd’hui une nouvelle vision audacieuse qui permettra de consolider son but et ses orientations stratégiques au cours des prochaines années.


  • Le programme s’est grandement clarifié lors de la publication de son Cadre de gestion et de responsabilisation axé sur les résultats (CGRR) (dont la plus récente mise à jour remonte à février 2003) et de son Cadre de vérification axé sur le risque (CVAR) (dont la plus récente mise à jour date de juin 2003). Il s’agit de deux documents complets qui représentent une étape importante dans l’établissement des structures appropriées au rendement du programme et à la responsabilisation financière. Il reste toutefois la lourde tâche d’établir une méthode efficace et continue de cueillette d’information destinée à la mesure et à l’évaluation du programme.


  • À cet égard, plusieurs évaluations du programme se sont soldées par des résultats positifs depuis quelques années. Ces évaluations ont défini les réalisations et les principaux enjeux des différentes composantes de Rescol. En réponse aux problèmes soulignés par ces évaluations, la DGAAI a réagi de façon appropriée et exhaustive, en apportant des justifications supplémentaires et des stratégies d’atténuation afin de réduire les risques et de dissiper les malentendus sur les intentions et les mécanismes de prestation du programme.


  • Toutefois, il faudrait encore affiner l’évaluation en mesurant les effets des TIC dans les situations d’apprentissage. On n’a pas encore établi l’ampleur et la nature des effets des TIC, les meilleurs indicateurs pour jauger ces effets, ni les effets à long terme d’un système d’enseignement assisté par les TIC sur l’économie canadienne et le bien-être socio-économique des Canadiens.

Le rôle d’Industrie Canada

  • Jusqu’ici, le programme Rescol a bien respecté le mandat de connectivité et d’innovation que lui a accordé Industrie Canada, en ciblant clairement les applications technologiques et le rôle des TIC dans l’évolution des Canadiens vers une économie dont les exigences en matière de compétences et de connaissances sont en constante mutation.


  • La concentration des efforts sur la connectivité demeure un des objectifs permanents et pertinents d’Industrie Canada et de Rescol. En général, les personnes interrogées dans le cadre de notre étude s’entendent toutefois pour dire que la DGAAI et Industrie Canada doivent se pencher sur une série d’enjeux plus complexes que cet objectif. On mentionne notamment l’utilisation stratégique des technologies de l’apprentissage en ligne, dans leur sens le plus large, pour préparer la main d'œuvre canadienne actuelle et future à l’économie du savoir qui se développe. Cette vision élargie comprend une définition holistique de l’apprentissage en tant qu’entreprise permanente, de la maternelle à la fin du secondaire et de l’université à l’éducation des adultes, en passant par la formation professionnelle.


  • Les résultats des études d’évaluation précédentes et la majorité des personnes consultées dans le cadre de notre étude indiquent qu’IC détient une position de « leader » idéale pour articuler clairement où doit se situer le Canada dans cinq ans quant à l’application des TIC à l’éducation et pour déterminer avec précision les objectifs réalisables et les types de programmes nécessaires pour les atteindre.


  • L’infrastructure et le réseau de partenariats que Rescol a bâti au fil des ans confirment cette opinion et témoignent de la probabilité d’une reconduction réussie du programme au cours de 2004 et des années suivantes.


  • L’ensemble des participants estiment que, sans le leadership dont fait preuve IC en favorisant l’utilisation des TIC dans l’éducation et l’apprentissage au Canada par son programme Rescol, les progrès réalisés en ce sens seraient ralentis, avec pour conséquence une division des initiatives et des disparités d’évolution entre les provinces et les territoires du Canada.

Leçons apprises et recommandations

Les leçons apprises et les recommandations exposées ci-dessous représentent une synthèse des résultats des consultations et de l’analyse de notre étude et des six études d’évaluation déjà réalisées sur les composantes du programme Rescol. Les recommandations proposées, qui concernent un large spectre de politiques et de programmes, se fondent sur des observations et des indications tirées de sources variées. L’intention du présent rapport d’évaluation est de constituer une source parmi d’autres sur laquelle fonder les futures priorités en matière de développement de politiques et de programmes, en réaction aux leçons apprises et aux recommandations qui émanent du travail d’évaluation entrepris. Industrie Canada et la Direction générale des applications de l’autoroute de l’information ont le pouvoir et la responsabilité d’apporter une réponse administrative appropriée aux conclusions et aux recommandations, ainsi que d’établir les priorités des futures initiatives qui relèvent du programme Un Canada branché.

  • Souplesse du programme — Le programme Rescol est généralement perçu comme un mécanisme de prestation de programmes souple. En effet, il a toujours sollicité la participation de nombreux partenaires et réussi à réagir aux possibilités offertes par les différentes autorités législatives, dans les limites du mandat accordé par IC en tant que catalyseur et facilitateur d’applications technologiques innovatrices, et dans le contexte du programme ministériel visant à aider les Canadiens à évoluer vers une économie dont les exigences en matière de compétences et de connaissances sont en constante mutation. Au Canada, le système d’éducation varie d’une province à l’autre et la souplesse du programme Rescol face à ces différences l’a bien servi en lui permettant de s’adapter aux divers besoins et situations que l’on retrouve au pays et à l’intérieur même des provinces et des territoires.
    Recommandation : Pour répondre aux besoins futurs en matière d’élaboration des programmes, nous recommandons que Rescol conserve la souplesse de son approche de la prestation de programmes, ce qui lui permettra de répondre à la diversité des exigences des systèmes d’éducation des provinces, des territoires et des Premières nations du Canada.


  • Mission — Rescol a largement été servi par son objectif initial de brancher les écoles, objectif qui est original et propice au consensus, visionaire et à long terme. Actuellement, on sent le besoin d’articuler une mission à long terme du même type, tout aussi stable et propice au consensus, pour Rescol. Autrement dit, il faut clarifier le rôle de Rescol par rapport à la place que devrait occuper l’éducation canadienne dans cinq ans en ce qui concerne l’utilisation des TIC.
    Recommandation : Le Conseil consultatif national de Rescol devrait être chargé de cette tâche, pour laquelle des membres du CCNR formeraient un groupe de travail spécial pour examiner certains problèmes particuliers et trouver des solutions pratiques. En ce sens, le document « Vision », établi par le CCNR, représente un point de départ intéressant. Il faut solliciter une représentation active des établissements scolaires, du secteur privé, des parties intéressées et des ministères fédéraux, provinciaux et territoriaux au sein de ce groupe.


  • Composantes du programme — Les composantes Rescol à la Source et Réseau des écoles innovatrices REI ont fait leurs preuves à titre de programmes modèles qui ont réussi à introduire les TIC à l’école. On pense en particulier à l’élaboration et au concept de soutien au programme axé sur les projets (Rescol à la Source) et aux aspects de perfectionnement professionnel des enseignants (REI) sur lesquels se fondent ces composantes.
    Recommandation : Les programmes qui seront élaborés par Rescol doivent continuer à incorporer une prestation axée sur les projets et des processus de perfectionnement professionnel des enseignants, de façon à favoriser l’implication des partenaires et à mettre en œuvre des solutions technologiques innovantes dans l’enseignement.


  • Partenariats et participation volontaire — Depuis dix ans, l’idée des partenariats et la nature volontaire des nombreuses initiatives de Rescol ont suscité un grand intérêt chez les enseignants. Rescol n’a jamais été un programme obligatoire pour les participants, ni été intégré dans le cadre d’un programme scolaire. Grâce à cette caractéristique, le programme a attiré des partenariats actifs et la participation de ministères fédéraux, provinciaux et territoriaux, ainsi que de groupes de bénévoles, de conseils scolaires et d’organisations du secteur privé. Le plus récent CVAR établi pour Rescol (juin 2003) stipule que le plus grand risque associé au programme est la perte de partenaires et le nombre de bénévoles disponibles. Diverses stratégies sont actuellement en place pour contrer ce risque.
    Recommandation : Rescol doit continuer à mettre en œuvre les objectifs qu’il s’est donnés au moyen d’initiatives fondées sur la participation volontaire des partenaires, en offrant des mesures incitatives intéressantes, financières et en nature, qui contribuent à l’adoption et à l’utilisation des TIC par les établissements scolaires et les milieux d’apprentissage.


  • Solutions de rechange et options — Le soutien du gouvernement fédéral à la prolifération des TIC dans l’apprentissage par des mécanismes de prestation de programmes d’approvisionnement (comme le Programme ordinateurs pour les écoles) et de programmes de renforcement des compétences (comme Rescol à la Source et REI) pourrait s’avérer non durable à long terme. Ce risque est particulièrement prononcé en ces temps de restrictions budgétaires et de priorités changeantes au sein des gouvernements et lorsqu’il est question de répartir l’argent des contribuables entre les gouvernements fédéral et provinciaux. Il est donc non seulement nécessaire, mais responsable, de définir et de partager les pratiques les plus efficaces du point de vue du coût et des résultats et qui répondent aux exigences particulières des systèmes d’éducation des provinces, des territoires et des Premières nations.
    Recommandation : Une étude des pratiques les plus efficaces du point de vue du coût et des résultats pour les différents systèmes d’éducation des provinces et des territoires peut contribuer à déterminer s’il existe des mécanismes de prestation de remplacement appropriés qui répondent aux défis actuels et futurs. En outre, des comparaisons de rentabilité entre le programme Rescol du Canada et ceux d’autres pays apporteraient sûrement de précieux renseignements. Industrie Canada devrait entreprendre une étude comparative pour définir les pratiques les plus efficaces du point de vue du coût et des résultats en vue de continuer d’intégrer les technologies de l’information et des communications aux milieux d’apprentissage.


  • Innovation — Depuis le début, un des principaux objectifs du programme Rescol est de faciliter les applications innovatrices en éducation. Le concept d’innovation a cependant évolué en même temps qu’apparaissaient des nouvelles technologies de plus en plus puissantes, y compris les technologies sans fil et les médias enrichis. Il faut repenser notre perception de l’innovation et redéfinir ce qui est actuellement à la fine pointe (par exemple on ne peut plus vraiment considérer la conception et la prolifération des pages Web, en soi, comme une raison d’être innovatrice de Rescol).
    Recommandation : Tout nouveau travail d’élaboration de politique et de programme de Rescol qui s’adresse particulièrement aux premiers adeptes et aux innovateurs doit relever le niveau de ce qui constitue une innovation. Évidemment, il faut aussi tenir compte de la pertinence et des répercussions des initiatives innovantes.


  • Niveaux d’introduction — Le niveau de compétence en TIC des enseignants et des élèves varie d’une région à l’autre du Canada et à l’intérieur des provinces, des écoles et même de chaque classe.
    Recommandation : Les futurs programmes de Rescol doivent tenir compte des divers niveaux d’introduction des participants au programme, en fonction par exemple des niveaux de compétence, des groupes d’âge, de la répartition géographique, des différences culturelles et des systèmes scolaires et des caractéristiques de chaque province et territoire.


  • Possibilités de réseautage — Aux yeux des enseignants, les possibilités de réseautage qu’engendrent les activités et les événements relevant du programme Rescol font partie des principaux avantages du programme. Sans ces occasions de créer des réseaux, de nombreuses réussites en matière d’application des TIC n’auraient pas vu le jour.
    Recommandation : Rescol doit organiser de nombreux événements de réseautage (virtuels et en personne) et prévoir les ressources nécessaires pour le faire, afin de donner l’occasion aux participants et aux partenaires du programme, et particulièrement aux enseignants, de se rencontrer pour apprendre des expériences des autres et partager les résultats de leurs initiatives.


  • Régionalisation et transfert des responsabilités — Les participants au programme estiment que la régionalisation et le transfert des responsabilités des initiatives de Rescol aux centres de responsabilité locaux est une caractéristique positive du programme. On considère par exemple qu’il s’agit de l’un des points forts du programme Premières nations.
    Recommandation : Industrie Canada et le programme Rescol doivent continuer à utiliser un mécanisme décentralisé de prestation des composantes du programme, tout en conservant le contrôle du budget d’ensemble, la responsabilité de la surveillance et la charge décisionnelle en matière de politiques et de conception et de prestation des programmes.


  • Collaboration avec les écoles et les conseils scolaires — En général, le programme Rescol est très bien coté par les enseignants, la direction des écoles et les représentants des conseils scolaires, partout au Canada.
    Recommandation : Pour que le succès du programme se poursuive, il est essentiel de collaborer avec les écoles et les conseils scolaires.


  • Le rôle d’Industrie Canada et du secteur privé — Industrie Canada joue un rôle valable de promoteur des TIC dans l’éducation et doit continuer ainsi, mais il manque actuellement la motivation nécessaire pour élaborer les partenariats avec le secteur privé.
    Recommandation : Il faut soutenir les recherches visant à comprendre quels sont les mesures incitatives et le modèle de gestion appropriés pour impliquer le secteur privé dans les futures initiatives de Rescol.


  • Analyse des questions — Il semble que le temps soit venu de réaliser une vaste analyse des questions qui examine les besoins et le travail à faire en ce qui a trait aux futures applications des TIC dans l’éducation au Canada.
    Recommandation : Comme Industrie Canada est en position de « leader » pour surveiller une telle analyse des questions, il devrait envisager d’en prendre l’initiative.


  • Absence de stratégie nationale d’utilisation des TIC en éducation — Souvent, les résultats des initiatives Rescol mettent du temps à voir le jour et le processus visant à favoriser l’innovation et les utilisations innovantes des TIC en éducation nécessitent un engagement à long terme de toutes les parties intéressées et des gouvernements fédéral et provinciaux. En l’absence d’une stratégie nationale d’utilisation des TIC en éducation, il faut absolument articuler au moins une vision claire, afin de s’entendre pour agir.
    Recommandation : Industrie Canada, avec la participation du Conseil consultatif national de Rescol, doit assumer un rôle de chef de file dans l’articulation de cette vision.


Rapport final (PDF - 528 ko - 70 pages)

Réponse de la direction — janvier 2004 (PDF - 89 ko - 8 pages)

Mise en œuvre de la mise à jour de la réponse de la direction à l'évaluation de Rescol pour 2004 — juin 2005 (PDF - 40 ko - 14 pages)

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