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Ministère de la Sécurité communautaire
et des Services correctionnels
Police provinciale de l'Ontario

La sécurité routière est une priorité partagée et une responsabilité partagée

Nous commençons la nouvelle année à un moment de nombreux défis en matière de sécurité publique et je suis attristé par la perte toujours élevée de vies humaines, les traumatismes et autres conséquences résultant d’accidents de la circulation, attribuables en grande partie à des conducteurs irresponsables.

 

Le Code de la route de l’Ontario prévoit que : « seules les personnes qui démontrent qu’elles conduiront vraisemblablement avec prudence bénéficient du privilège de conduire sur une voie publique et le conservent ». Par conséquent, ceux qui abusent du privilège ou qui compromettent autrement la sécurité du grand public doivent être tenus responsables dans toute la rigueur de la loi.

 

La sécurité routière est une responsabilité partagée avec une autorité particulière accordée aux organismes policiers. Toutefois, trop souvent, les initiatives de sécurité routière occupent une place secondaire par rapport à ce qui est perçu comme plus important, à savoir les questions et préoccupations de sécurité publique comme les armes à feu et la violence, la menace du terrorisme, le crime organisé et d’autres problèmes. Certes, toutes ces questions sont des priorités légitimes en matière d’application de la loi mais, de manière générale, la sécurité routière doit être incluse comme un problème dont la priorité est aussi importante.

 

collision de véhiculePar exemple, la cause criminelle principale de décès au Canada n’est pas le meurtre mais la conduite automobile l’alcool et la drogue sont un facteur. L’homicide, causé par la conduite en état d’ébriété, devient le résultat tragique d’un acte criminel qu’on peut absolument éviter.

 

Arrive ensuite ce qu’on appelle à tort un « accident de la circulation ». En fait, plus de 80 % de toutes les collisions de véhicules sont des événements causés et non pas des accidents. L’analyse de reconstitution des collisions par les experts montre toujours des facteurs de causalité comme l’erreur du conducteur et d’autres états causés par l’homme : vitesse, non-respect des panneaux et signaux de la circulation routière, distractions, défaut d’ajustement à la circulation et aux conditions météorologiques, course automobile et, bien sûr, la cause tellement fréquente de conduite en état d’ébriété en raison de l’alcool et de la drogue.

 

Presque toutes ces causes sont évitables et constituent des domaines où, sur le plan individuel et collectif, nous avons un contrôle absolu sauf pour ce qui est des mauvaises habitudes, de la conduite irresponsable et d’une attitude mal placée d’invincibilité.

 

Le coût financier annuel des collisions de véhicules dans la province d’Ontario est environ de 10 milliards de dollars. Ajoutons à cette perte, la perte de vies, les conséquences des lésions à court et long terme et le traumatisme et l’angoisse qui résultent du carnage et nous devrions être tous motivés pour devenir plus responsables de notre privilège de conduire, sur terre et les voies d’eau.

 

Je suis particulièrement préoccupé par les incidents continus de conduite en état d’ébriété mis en évidence durant la campagne saisonnière du programme RIDE menée par la Police provinciale. Les agents de la Police provinciale dans toutes les régions de l’Ontario ont multiplié leurs efforts pour détecter et appréhender les conducteurs en état d’ébriété en faisant arrêter plus de 800 000 véhicules durant la campagne qui a duré cinq semaines. 797 suspensions du permis de conduire pendant 12 heures ont été délivrées et 339 personnes ont été accusées d’infractions prévues au Code criminel et reliés à l’alcool. À titre comparatif, l’année dernière, près de 577 000 véhicules ont été arrêtés, ce qui a entraîné 671 suspensions du permis de conduire pendant 12 heures et 278 personnes ont été accusées de conduite en état d’ébriété.

 

collision de véhiculeBien que, du point de vue policier, les résultats atteints par nos agents soient gratifiants, j’ai du mal à croire que de si nombreux conducteurs continuent à faire preuve d’une si grande irresponsabilité. Dans le contexte des conséquences criminelles, une telle situation ne fait que prouver l’irréfutable réalité que, au Canada du moins, les conducteurs en état d’ébriété causé par l’alcool et la drogue constituent un danger public extrêmement grave contre lequel il faut lutter avec la même vigueur, la même détermination et les mêmes ressources consacrés aux autres dangers criminels de sécurité publique.

 

Malgré tous les efforts visant à assurer une sécurité maximale des utilisateurs du réseau routier de l’Ontario durant la période des fêtes, les agents de la Police provinciale ont dû faire face à la réalité horrible des collisions qui ont entraîné la mort de 43 personnes et la blessure d’un nombre encore plus élevé de personnes. Chacune de ces collisions était évitable car chacune d’entre elles était la conséquence tragique d’un comportement contre-indiqué des conducteurs.

 

Le carnage se poursuit donc et, par conséquent, à compter d’aujourd’hui, les agents de la Police provinciale dans toutes les régions de la province traqueront sans relâche les conducteurs agressifs et irresponsables. Il n’y aura plus de campagnes éclair pendant les fins de semaine, ni d’application de la loi « au goût du jour » ni de récits humoristiques sur ceux qui compromettent la sécurité publique. Les agents de la Police provinciale seront déployés 24 heures par jour, 7 jours la semaine, dans le cadre d’un effort généralisé visant à mettre un terme au carnage insensé.

 

Je crois que le débat autour de la sécurité routière devrait être encadré dans le contexte du degré d’outrage public qui aurait lieu à la suite d’autres compromis de sécurité publique résultant, par exemple, d’impacts causés par l’homme à l’environnement, de conditions non hygiéniques dans la distribution de l’eau ou des aliments ou de conditions de travail dangereuses. Il n’y a aucun doute que l’acrimonie sera forte et rapide, comme elle devrait l’être.

 

Pourtant, lorsqu’il s’agit de compromis de la sécurité routière, nous faisons étrangement preuve de complaisance et de passivité et semblons même accepter la situation. Je n’entends pas l’outrage du public au sujet du danger absurde et évitable à la sécurité par ceux qui utilisent les routes et les voies d’eau et cette situation, en elle-même, fait partie du problème.

 

Les hommes et femmes de la Police provinciale ne font pas preuve de complaisance dans leur responsabilité d’assurer une sécurité routière optimale. Ils sont entièrement engagés à assurer la sécurité routière comme si elle était leur fonction essentielle et à appliquer une stratégie de la Police provinciale qui verra une attention renouvelée sur l’éducation et la prévention et à la mise en place d’un programme d’exécution agressif et ciblé visant à modifier les actions inappropriées des conducteurs particulièrement dangereux. Comme nous l’avons indiqué, la sécurité routière est une responsabilité partagée entre le public, la police et le système de justice.

 

Les agents de police doivent avoir également à leur disposition les outils modernes incorporés dans la loi pour faire face de manière efficace aux conducteurs en état d’ébriété à cause des drogues. Par ailleurs, nous avons tant besoin d’un processus simplifié et efficace au sein du système de justice pour lutter contre les conducteurs en état d’ébriété.

 

Le système de justice doit, lui aussi, prévoir des conséquences certaines et graves ainsi que des moyens dissuasifs spécifiques et généraux, par le biais du processus de détermination de la peine, de manière à renforcer avec certitude la sensibilisation et l’impact dans la conscience du public.

 

Nombreuses sont les situations que nous ne pouvons prévenir. La sécurité routière, dans tous ses rapports nombreux et changeants, est le seul domaine où, sauf en ce qui concerne l’état de l’être humain, la prévention n’est pas seulement à notre disposition mais elle est absolument en notre contrôle.

 

Je crois qu’un véhicule automobile entre les mains d’une personne irresponsable n’est pas moins dangereux qu’une arme chargée entre les mains d’un individu également irresponsable. En fait, le traumatisme potentiel est tragiquement similaire et les conséquences également inacceptables.

 

Le commissaire

Police provinciale de l’Ontario,

 

J. Fantino

 

 

Le 3 janvier 2007