LE BLANCHIMENT DE LA MONNAIE ÉLECTRONIQUE
Analyse de l'environnement
Justice Canada Solliciteur général Canada
Octobre 1998
« Les administrations
devraient examiner les menaces que représentent les nouvelles technologies
telles que les cartes intelligentes et la banque électronique lorsqu'elles sont
utilisées pour blanchir de l'argent et prendre les mesures nécessaires pour
prévenir l'emploi de ces technologies à des fins malhonnêtes. » (Groupe
d'action financière international, 1996)
La présente analyse de
l'environnement vise à stimuler la réflexion sur les nouvelles questions qui se
posent en matière de justice pénale. Elle ne représente cependant pas la
politique du ministère du Solliciteur général du Canada ou du gouvernement du
Canada, ni celle d'autres ministères ou organismes fédéraux.
TABLE DES MATIÈRES
RÉSUMÉ
1.0 LE BLANCHIMENT DE L'ARGENT
1.1 Qu'est-ce que le blanchiment de l'argent?
1.2 Les conséquences du blanchiment de l'argent
1.3 Stratégies et initiatives
2.0 LA MONNAIE ÉLECTRONIQUE
2.1 Qu'est-ce que la monnaie électronique?
2.2 L'étendue de la monnaie électronique
2.3 Le risque de blanchiment d'argent électronique
3.0 DÉFIS EN MATIÈRE DE JUSTICE PÉNALE
3.1 Questions touchant la législation et la réglementation
3.2 Questions relatives à la police et à l'application de la loi
4.0 COOPÉRATION INTERNATIONALE
5.0 CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
Annexe I : Le fonctionnement des systèmes de monnaie électronique
Annexe II : Cryptographie et commerce électronique
Annexe III : Caractéristiques des systèmes de paiement
Annexe IV : Aperçu des politiques sur la monnaie électronique établies par
les pays du G-10
Annexe V : Recommandations du GAFI
RÉSUMÉ
Le présent rapport a été
produit par les ministères du Solliciteur général et de la Justice du
Canada.
Dans les nouveaux systèmes financiers, la valeur économique des échanges est
représentée sous une forme électronique. Ces échanges électroniques sont
possibles grâce à de nouvelles technologies telles que les cartes intelligentes
et Internet. La monnaie électronique est censée remplir la même fonction que la
monnaie-papier, mais sans les risques, les inconvénients et les coûts reliés à
la manipulation, à la gestion et à la protection de l'argent liquide.
Le développement fulgurant de la technologie de la monnaie électronique
engendre divers problèmes dont le blanchiment d'argent. Tout crime qui rapporte
des sommes importantes -extorsion, trafic des stupéfiants, trafic d'armes et
certains types de criminalité des cols blancs -peut donner lieu à des
tentatives de blanchiment d'argent.
La monnaie électronique peut présenter de l'intérêt pour les blanchisseurs
d'argent pour deux principales raisons : les opérations électroniques peuvent
être effectuées de manière à ne pas laisser de traces et elles offrent
une mobilité incroyable. Il est facile d'effectuer des opérations
électroniques anonymes qui ne permettront pas d'établir une piste de
vérification traditionnelle. La technologie de la monnaie électronique permet
aussi d'effectuer instantanément des virements de fonds d'un pays à un autre
sans aucune restriction imposée par les autorités des pays visés.
Dans ce contexte, il pourra être nécessaire, pour prévenir et dépister le
blanchiment d'argent électronique et arrêter les auteurs de ce type de crime,
de mettre en oeuvre de nouvelles mesures législatives et réglementaires, de
recourir à de nouvelles techniques en matière d'enquêtes et d'application de la
loi et, ce qui est plus important encore, d'accroître la coopération
internationale. Des mesures devraient probablement être prises dans plusieurs
champs d'activité :
- outils plus efficaces mis à la disposition
des organismes d'application de la loi;
- formation, tant pour les membres des
organismes d'application de la loi que dans le secteur financier,
notamment au sein des organismes de réglementation de ce secteur;
- échange et enregistrement de
renseignements, au Canada et à l'échelle internationale;
- modification des lois sur le secret bancaire, de manière à faire obstacle
au blanchiment d'argent mais non aux opérations légitimes.
1.0 LE BLANCHIMENT DE L'ARGENT
Pour pouvoir saisir toutes les répercussions que peuvent avoir les
technologies de la monnaie électronique sur le blanchiment de l'argent, il faut
d'abord comprendre comment fonctionne le blanchiment de l'argent.
1.1 Qu'est-ce que le blanchiment de l'argent?
Le blanchiment d'argent consiste à recycler ou à transférer des biens,
c'est-à-dire des produits de la criminalité, dans le but de cacher aux
autorités gouvernementales leur nature et leur origine illicites.
Toute activité criminelle qui génère des profits importants - extorsion,
trafic des stupéfiants, trafic d'armes et certains types de criminalité des
cols blancs - peut donner lieu au blanchiment d'argent.
De quelle façon l'argent est-il blanchi? En général, l'argent est transféré
d'un pays à un autre (par des moyens physiques ou électroniques) et son origine
est camouflée au moyen de transactions financières complexes. D'après le Groupe
d'action financière international (GAFI), les estimations des sommes blanchies
chaque année dans le monde, uniquement dans le secteur du trafic des drogues,
se situent entre 300 milliards et 500 milliards de dollars US. Si l'on inclut
l'argent tiré des crimes économiques et d'autres formes de criminalité non
associées à la drogue, ces chiffres pourraient doubler (Porteous, 1998).
Le blanchiment de l'argent représente pour notre
économie une perte de plusieurs milliards de dollars.
|
On a estimé la taille du marché des drogues illicites au Canada entre 7 et
10 milliards de dollars. D'après les experts, de 50 à 70% des revenues tirés de
la vente des drogues sont disponibles pour être blanchis et réinvestis. Si l'on
suppose en outre, comme certains l'ont soutenu, que de 50 à 70 % des fonds
blanchis au Canada proviennent du commerce de la drogue, on peut dire que
chaque année, au Canada, entre 5 et 14 milliards de dollars d'argent illicite
est blanchi (Porteous, 1998)
Le blanchiment d'argent qui n'est pas relié au trafic des stupéfiants se
rapporte généralement à des activités reliées au crime organisé, par exemple la
contrebande de l'alcool, des produits du tabac et des armes à feu, la
pornographie, l'immigration clandestine (réseaux de passeurs), les jeux de
hasard illégaux ainsi que la prostitution.
L'évasion fiscale à grande échelle dans l'économie souterraine mène
également au blanchiment d'argent, car les contrevenants cherchent des moyens
de cacher leurs revenus au Canada ou de les transférer à l'étranger.
Les méthodes traditionnelles de blanchiment d'argent comprennent le recours
à des sociétés fantômes, aux pays refuges et à des entreprises dont les
recettes sont uniquement en argent liquide et l'utilisation abusive de certains
services financiers offerts par les banques et autres institutions de dépôt.
Les nouveaux marchés financiers (par exemple, les secteurs des valeurs
mobilières et de l'assurance et les bureaux de change) attirent aussi de plus
en plus les blanchisseurs de grosses sommes d'argent.
Une quantité importante de devises fortes (sous forme d'argent liquide,
d'obligations ou de certificats d'actions) franchit la frontière
canado-américaine par l'entremise de passeurs ou à l'intérieur de chargements.
Les transferts électroniques de fonds (virements télégraphiques) sont de plus
en plus fréquents, et l'utilisation d'Internet préoccupe de plus en plus les
autorités.
1.2 Les conséquences du blanchiment de
l'argent
Le blanchiment de l'argent est lourd de conséquences :
-
- Le crime devient payant. Le blanchiment de l'argent permet aux
trafiquants de drogue, aux contrebandiers et autres criminels d'étendre leurs
opérations, d'où une augmentation du coût de l'application de la loi et des
soins de santé (p. ex., traitement des toxicomanes).
- Le blanchiment de l'argent peut avoir pour effet d'ébranler les milieux
financiers en raison de l'ampleur des sommes en cause. Le risque de
corruption augmente à mesure que les montants d'argent en circulation obtenus
par des moyens illégaux s'accroissent.
-
- Les recettes fiscales diminuent, d'où les préjudices causés
indirectement aux contribuables honnêtes et la diminution des possibilités
d'emploi dans les entreprises légitimes.
- Du fait qu'on croit qu'il est facile d'entrer au Canada, notre pays
attire des éléments indésirables, il s'ensuit une détérioration
de notre qualité de vie et la sécurité nationale se trouve menacée.
Le blanchiment de l'argent touche tous les
Canadiens, dans les rues et dans les collectivités.
|
3. Stratégies et initiatives
Des mesures sont mises en oeuvre au Canada et ailleurs dans le monde pour
lutter contre le blanchiment de l'argent. Par exemple, le renforcement du
leadership à l'échelle nationale, l'adoption de nouvelles lois, de nouveaux
règlements et de nouvelles politiques financières, une coopération
internationale et des contrôles à la frontière. Nous exposerons dans les
paragraphes qui suivent certaines des stratégies et initiatives clés
actuelles.
Le Canada a mis en application de nouvelles lois et de nouveaux
règlements pour lutter contre le blanchiment de l'argent. Par exemple, des
modifications ont été apportées au Code criminel en vue de criminaliser
le blanchiment de l'argent et on a adopté des dispositions prévoyant
l'obligation de tenir des registres en vue de faciliter les enquêtes et les
poursuites.
Les modifications apportées récemment au Code criminel dans le cadre
du projet de loi C-95 donnent à la police, aux procureurs de la Couronne et aux
tribunaux une série de nouveaux pouvoirs dans le contexte de la lutte contre le
crime organisé. De plus, on envisage d'apporter des modifications législatives
visant la création d'un régime de rapports obligatoires sur les transactions
suspectes et le contrôle des mouvements transfrontaliers de devises.
Pour combattre le transfert de fonds illicites entre le Canada et les autres
pays, les agents des douanes pourraient se voir confier des pouvoirs accrus
grâce auxquels ils pourraient procéder à des fouilles et détenir des devises et
autres instruments financiers suspects. Bien que les Douanes soient habilitées
à effectuer des fouilles et à détenir des marchandises suspectes, les devises
ne sont pas incluses dans la définition de « marchandises ». On envisage de
modifier la loi en vue de corriger cette situation.
Le Canada pourrait également envisager de créer un organisme central
chargé de surveiller la plupart des activités menées dans le cadre des
initiatives améliorées en matière de lutte contre le blanchiment de l'argent.
Actuellement, un comité national de coordination et cinq comités régionaux de
coordination composés de représentants de la police et d'autres organismes
tiennent régulièrement des réunions en vue de définir les meilleures pratiques
et d'échanger des renseignements, de sorte qu'une approche multidisciplinaire
est adoptée pour lutter contre le crime organisé.
Le gouvernement canadien travaille à
l'élaboration de lois et de contrôles plus sévères pour lutter contre le
blanchiment de l'argent.
|
Le Canada travaille en étroite collaboration avec d'autres
pays pour améliorer l'échange de renseignements et établir des stratégies
visant les paradis fiscaux et les juridictions fiscales des pays où il existe
une loi sur le secret bancaire. Ce travail est effectué par des organismes
internationaux tels que l'Organisation de coopération et de développement
économiques et la Pacific Association of Tax Administrators dans le cadre de
discussions bilatérales avec les pays signataires des conventions et d'échanges
de renseignements.
Le Canada participe aussi activement aux travaux du Groupe d'action
financière international établi par le G-7 dans le but de lutter contre le
blanchiment de l'argent, du Groupe de travail P-8 sur le crime organisé
transnational, de la Commission interaméricaine de lutte contre l'abus des
drogues, du forum sur la criminalité transfrontalière et d'autres organisations
qui se consacrent à la lutte contre le crime organisé de nature essentiellement
financière. Des discussions ont également lieu au sein de la Commission pour la
prévention du crime et la justice pénale des Nations Unies en vue de la
création d'un mécanisme international de lutte contre le crime organisé
transnational.
Des protocoles d'entente et des traités d'entraide juridique pourraient être
conclus pour assurer des échanges de renseignements efficaces et la conclusion
d'ententes équitables sur le partage des biens.
Il existe déjà des mécanismes pour lutter contre le blanchiment de l'argent
par des méthodes traditionnelles, mais de nouvelles approches devraient être
adoptées pour faire face à la menace particulière que représente le blanchiment
de l'argent électronique.
2.0 LA MONNAIE ÉLECTRONIQUE
2.1 Qu'est-ce que la monnaie électronique?
Étant donné sa structure décentralisée, la
monnaie électronique est susceptible de transformer la structure économique de
la même façon que les ordinateurs personnels ont transformé la structure de la
gestion et des communications. (Birch et McEvoy, 1996)
Les nouveaux systèmes financiers permettent de représenter la valeur
économique sous une forme numérique à l'aide de dispositifs électroniques. La
monnaie électronique peut être échangée contre des biens ou des services à
l'aide de « cartes intelligentes » ou sur Internet.
Contrairement aux porte-monnaie électroniques, la monnaie électronique peut
être transmise immédiatement lors d'une transaction en ligne entre deux
parties, sans intermédiaire (p. ex., DigiCash Inc.).
La monnaie électronique est censée en définitive remplir la même fonction
que la monnaie-papier, mais sans les risques, les inconvénients et les coûts
associés à la manipulation, à la gestion et à la protection de la monnaie
traditionnelle.
(Pour de plus amples renseignements sur la façon dont la monnaie
électronique fonctionne, consulter l'annexe I.)
Une très grande variété de systèmes de paiement électronique sont mis au
point actuellement dans de nombreux pays. Étant donné que ces systèmes évoluent
sans cesse, pour des raisons pratiques, nous ne décrirons pas ici leur
fonctionnement.
La monnaie électronique transformera la structure
de notre économie.
|
Les lecteurs qui désirent en savoir davantage sur le sujet pourront
consulter certains des nombreux ouvrages énumérés dans la bibliographie. Dans
la présente section, nous nous contenterons de définir la nature de la monnaie
électronique et son ampleur et d'indiquer le rôle qu'elle pourrait jouer dans
le blanchiment de l'argent.
Les systèmes de paiement ont évolué au même rythme que la technologie. La
monnaie électronique représente la méthode d'échange la plus récente. Les
gouvernements doivent être prêts à intervenir face aux nouvelles possibilités
offertes par cette monnaie et à la menace qu'elle représente.
Les opérations électroniques ne constituent nullement une toute nouvelle
technologie. Les banques et autres institutions financières utilisent les
ordinateurs pour les transferts entre établissements depuis déjà un certain
temps.
Aux États-Unis, 90 % de toutes les opérations sont effectuées au moyen de
deux systèmes, le Fedwire et le Clearing House Interbank Payments System (ou
CHIPS), si on considère le volume des dollars échangés. Ces systèmes
sont surtout utilisés par d'importantes institutions financières.
Par contre, si on compte le nombre d'opérations, 90 % sont encore effectuées
en argent ou par chèque. Il s'agit d'opérations à petite échelle effectuées par
des particuliers. Ces statistiques sont valables aussi pour le Canada.
Grâce aux progrès réalisés dans trois secteurs technologiques, la monnaie
électronique s'est de plus en plus répandue et elle est devenue viable sur le
plan économique, d'où l'intérêt pour cette monnaie. Ces progrès sont les
suivants :
- les communications en réseau, fiables et
rapides, permettent d'effectuer des opérations à un coût peu
élevé;
- les progrès de l'ordinatique ont permis la
production en série de cartes à puce;
- l'utilisation de la cryptographie s'est généralisée et a contribué à
assurer efficacement la protection des renseignements personnels et à prévenir
la fraude. (Voir l'annexe II pour de plus amples renseignements sur la
cryptographie et le commerce électronique.)
Ce qu'il y a de révolutionnaire dans les systèmes de monnaie électronique
qui sont mis au point actuellement, c'est qu'ils sont conçus pour imiter
l'argent traditionnel. Sur un plan stratégique, ces systèmes pourront donc
occuper une place importante dans le marché des petites opérations, qui
représentent la majeure partie de toutes les opérations effectuées. La monnaie
électronique aura plus de répercussions sur la société qu'en ont eu les progrès
du commerce électronique dans le passé, car elle changera la vie du citoyen
moyen et celui-ci contribuera également à faire évoluer ce mode de paiement.
(Voir l'annexe III pour une comparaison entre les systèmes de paiement actuels
et les cyberpaiements.)
2.2 L'étendue de la monnaie électronique
La valeur réelle des opérations commerciales effectuées sur Internet n'est
pas très élevée actuellement. Selon une estimation non officielle, les
opérations effectuées annuellement sur Internet ne représentent actuellement
qu'environ 100 à 200 millions de dollars. (Conférence du Département américain
des finances, 1996) Cependant, certains prévoient que cette valeur (qui
n'inclut pas les opérations au moyen des cartes intelligentes) montera en
flèche et représentera environ 10 milliards de dollars d'ici l'an 2000.
Bien que le commerce sur Internet n'ait pas encore une grande ampleur, la
technologie de la monnaie électronique est au point et ce type de commerce
pourrait prendre de l'expansion rapidement. Selon le magazine Smart
Cards, une publication dans le secteur du commerce, d'ici l'an 2001, le
volume des opérations commerciales effectuées à l'aide des cartes intelligentes
pourrait représenter plus de 100 milliards de dollars. (Cherneff et
coll., 1996)
On a déjà commencé à produire le matériel informatique qui permettra une
pénétration importante du marché des achats à domicile à l'aide de la monnaie
électronique. Par exemple, Microsoft, Hewlett-Packard et Gemplus produisent
déjà des claviers d'ordinateurs personnels capables de lire les cartes
intelligentes. AT&T prévoit convertir ses téléphones publics pour qu'ils
puissent fonctionner au moyen de cartes intelligentes. Mondex et Digi-Cash
mettent à l'essai des cartes intelligentes dans plusieurs pays dans le cadre de
projets pilotes. Même le gouvernement américain a l'intention de mettre en
place des systèmes basés sur l'utilisation de la monnaie électronique. Il
étudie la possibilité de procéder à des transferts électroniques pour le
versement des prestations d'ici 1999.
En définitive, ce seront les consommateurs et les entreprises qui
décideront, par leur degré d'acceptation de la monnaie électronique, de
l'ampleur que prendra l'utilisation de cette monnaie. La monnaie électronique
présente plusieurs avantages pour les consommateurs. Par exemple :
- des opérations plus rapides et plus
efficientes;
- moins d'argent de poche nécessaire;
- fidélité et plans avantageux pour les
utilisateurs fréquents;
- tenue automatique de registres financiers
personnels;
- anonymat possible des opérations
financières;
- protection possible contre les vols;
- accès au commerce électronique;
- services et instruments bancaires plus personnalisés.
Les avantages possibles de la monnaie électronique pour les entreprises sont
nombreux. Par exemple :
- opérations instantanées;
- économies substantielles réalisées grâce à
une moins grande manipulation de la monnaie;
- collecte plus facile de renseignements sur
les consommateurs aux fins du marketing;
- promotion des opérations bancaires gratuites.
Le temps et la distance ont toujours été les deux plus importantes
contraintes dans le commerce. Ces deux contraintes disparaissent grâce aux
systèmes de monnaie électronique. Ces systèmes contribueront sûrement à la
mondialisation des marchés.
Cependant, plusieurs obstacles risquent d'interrompre ou de ralentir la
progression de l'utilisation de la monnaie électronique s'ils ne sont pas
éliminés. Par exemple :
- le coût de l'installation de l'infrastructure technologique peut être
important;
- les systèmes de monnaie électronique devront être compatibles avec les
modes de paiement actuels et pouvoir y être intégrés;
- le coût d'utilisation du système devra demeurer inférieur au coût
d'utilisation des systèmes de paiement actuels;
- le risque de perdre une carte et la valeur économique qu'elle représente
pourrait représenter un inconvénient pour certains consommateurs;
- comme la sécurité est un aspect important pour les utilisateurs, les
systèmes de monnaie électronique devraient posséder les caractéristiques
suivantes : convertibilité, possibilité d'obtenir des reçus et niveau élevé de
sécurité;
- la protection des renseignements personnels constituera aussi un aspect
important.
On trouvera probablement des solutions à tous ces problèmes. Tout compte
fait, il semble probable que la monnaie électronique occupera une place
importante dans notre vie quotidienne dans un proche avenir.
2.3 Le risque de blanchiment d'argent
électronique
L'utilisation abusive de la monnaie électronique
par les blanchisseurs d'argent constitue une menace importante.
|
Que représente la monnaie électronique pour le blanchisseur d'argent?
On croit pour l'instant que le risque de blanchiment de l'argent
électronique est négligeable.
Jusqu'ici, les pays du G-10 n'ont rien noté qui puisse indiquer qu'il y ait
des activités de blanchiment d'argent en rapport avec la technologie de la
monnaie électronique. Si cette technologie était utilisée sur une grande
échelle, il est concevable que les criminels puissent chercher à en tirer parti
pour le transfert de fonds illicites. (Groupe des dix, 1997)
En effet, les criminels sont toujours à l'affût d'un nouveau type de
détergent pour mieux lessiver leur argent. (Bortner, 1996) Jusqu'ici, ils n'ont
pas mis de temps à tirer profit de chaque nouvelle méthode de transfert
financier. Dans les années 80 et 90, les virements télégraphiques sont devenus
populaires pour le transfert de fonds tant à des fins légitimes qu'à des fins
illégitimes. D'ici l'an 2000, le même phénomène pourrait se produire dans le
cas de la monnaie électronique
Les blanchisseurs d'argent pourraient à l'avenir faire une utilisation
abusive de la monnaie électronique et cela pourrait constituer un problème
grave. Les blanchisseurs d'argent seront attirés par cette monnaie pour deux
raisons :
- les opérations peuvent ne pas laisser de
traces;
- elles offrent une mobilité incroyable.
Possibilité de ne pas laisser de traces
L'utilisation de la monnaie électronique pourrait
présenter deux avantages pour les membres du crime organisé : elle ne laisse
pas de traces et elle offre une grande mobilité.
|
Avec l'introduction de la monnaie électronique, très peu d'opérations seront
effectuées en personne. Il sera donc plus difficile de « connaître les
clients ».
Les systèmes de monnaie électronique permettront aux parties d'effectuer des
opérations entre eux sans passer par les institutions financières réglementées.
Par conséquent, la piste de vérification traditionnelle ne pourra pas toujours
être suivie.
Mobilité
Hypothétiquement, la monnaie électronique pourrait venir de n'importe quel
pays et être envoyée partout dans le monde. Il serait donc possible d'effectuer
des virements instantanément au moyen d'un réseau qui, en fait, ne serait pas
réglementé.
Pour illustrer le problème que pose l'utilisation de la monnaie
électronique, il est nécessaire de distinguer les trois étapes de base du
blanchiment d'argent - le placement de l'argent, les virements successifs et
l'intégration, et de comparer les systèmes de blanchiment d'argent
traditionnels avec les cybersystèmes.
La première étape du blanchiment d'argent est l'écoulement de l'argent
liquide (le placement). L'argent peut être déposé dans une banque ou une
autre institution financière au pays. Il peut aussi être introduit
clandestinement dans d'autres pays en vue d'y être déposé dans des comptes. Il
peut aussi être utilisé pour acheter des biens de grande valeur, comme des
oeuvres d'art, des avions, des métaux précieux ou des pierres précieuses qui
peuvent être revendus et payés par chèque ou par virement bancaire.
Dans le cas du blanchiment de l'argent électronique, des sommes d'argent
peuvent être déposées dans une institution financière non réglementée. Le
placement peut facilement se faire en achetant, par exemple, des devises
étrangères ou des biens au moyen d'une carte intelligente ou d'un ordinateur
personnel. On aura recours à un cryptage complexe pour assurer l'anonymat des
opérations.
La deuxième étape, la technique des virements successifs, consiste à
effectuer des virements successifs complexes dans le but d'établir une distance
entre les produits illicites et leur source et de brouiller la piste de
vérification. Pour arriver à leurs fins, les blanchisseurs font des virements
télégraphiques de l'argent liquide qui a été déposé, convertissent l'argent
déposé en instruments financiers (p. ex., des obligations, des actions ou des
chèques de voyage), revendent les biens de grande valeur ou les instruments
financiers ou investissent dans l'immobilier et dans des entreprises légitimes,
surtout dans les secteurs des loisirs et du tourisme. Pour effectuer une série
de virements, on se sert beaucoup de sociétés fantômes, qui sont généralement
enregistrées dans des paradis fiscaux. Ces sociétés, dont les administrateurs
sont souvent des avocats qui agissent à titre de propriétaires apparents,
cachent l'identité des véritables propriétaires. Les propriétaires réels
bénéficient de lois sur le secret bancaire et du privilège du secret
professionnel de l'avocat.
Dans les systèmes de monnaie électronique, les virements successifs peuvent
être effectués au moyen d'un ordinateur personnel. Ces opérations ne laissent
généralement aucune piste de vérification. De plus, les systèmes de monnaie
électronique permettent des virements de fonds instantanés, dans un cadre où il
n'y a pas de frontières.
La dernière étape, l'intégration, consiste à prendre des mesures pour
s'assurer que les produits de la criminalité paraissent légitimes. Diverses
techniques traditionnelles sont utilisées, notamment le recours à des
sociétés-écrans qui « prêtent » aux blanchisseurs des sommes d'argent qu'ils y
ont placées, ou encore l'utilisation de fonds déposés dans des institutions
financières à l'étranger pour garantir des prêts au pays. Une autre technique
courante est la surfacturation, ou encore la production de fausses factures,
pour des biens vendus, ou soi-disant vendus, dans d'autres pays.
Dans le blanchiment de l'argent électronique, le criminel peut réaliser
l'intégration des produits de la criminalité en se servant d'un ordinateur
personnel pour faire des placements ou acheter des biens sans recourir aux
services d'une institution financière.
Bref, les blanchisseurs d'argent seront tentés d'utiliser la monnaie
électronique parce qu'elle ne laisse pas de traces et qu'elle offre une grande
mobilité.
3.0 DÉFIS EN MATIÈRE DE JUSTICE PÉNALE
3.1 Questions touchant la législation et la
réglementation
Le blanchiment de l'argent n'est qu'un des nombreux problèmes complexes
auxquels doit s'attaquer le législateur depuis l'introduction de la monnaie
électronique. Comme le blanchiment de l'argent électronique est une forme
particulière de crime économique assisté par ordinateur, il relève de plusieurs
branches du droit : droit commercial, protection de la vie privée, droit de
l'informatique, droit bancaire, droit de la propriété intellectuelle et droit
criminel. Les répercussions exactes de cette nouvelle technologie sur le plan
juridique restent à déterminer.
Les lois et règlements actuels exigent que les entreprises et les
consommateurs fournissent des renseignements pour que le gouvernement puisse
lutter contre certains types de crimes économiques. Pour ce qui est des
systèmes de paiement électronique, il n'y a rien de bien défini sur le plan de
l'application de la loi.
Les lois et règlements actuels pourraient devoir
être modifiés.
|
En général, les organismes de réglementation considèrent qu'il faut laisser
les forces du marché s'exercer. Étant donné le rythme effréné de l'innovation
technologique, les autorités ont hésité jusqu'ici à établir de nouvelles
dispositions régissant la monnaie électronique tant qu'elles ne seront pas
fixées sur les formes et les usages de ce type de monnaie.
Certains pays ont néanmoins déjà commencé à modifier leurs lois de manière à
y intégrer des dispositions portant sur l'utilisation de la monnaie
électronique. L'Europe est plus avancée que l'Amérique du Nord à cet égard, car
elle a déjà commencé à réglementer ce secteur et à établir un contrôle
centralisé. (Voir l'annexe IV pour un aperçu des politiques sur la monnaie
électronique établies par les pays du G-10.)
- Certains États américains ont commencé à étendre l'application des
règlements relatifs à la transmission de l'argent aux fournisseurs de monnaie
électronique.
- Le gouvernement américain a aussi modifié les classifications de sa loi
intitulée Electronic Fund Transfer Act de manière à distinguer les
opérations en ligne et les opérations hors ligne des systèmes de monnaie
électronique.
- L'Allemagne envisage de modifier sa loi sur les banques en vue d'inclure
les transferts de monnaie électronique dans le répertoire des opérations
bancaires, établissant ainsi un principe de base selon lequel seules les
banques seraient autorisées à appliquer des méthodes de paiement
électronique.
Le Canada a décidé d'attendre et de surveiller l'évolution de la situation
avant d'adopter des dispositions sur l'utilisation de la monnaie électronique.
Il concentre actuellement ses efforts sur des communications avec les
entreprises qui s'intéressent à la monnaie électronique et avec d'autres
gouvernements.
Au Canada, les principales lois qui pourraient comporter des dispositions
sur le blanchiment de l'argent électronique sont :
- la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le Règlement
connexe;
- la Loi sur les banques et le Règlement connexe;
- le chapitre C-46 du Code criminel (en particulier le
paragraphe 462.31 intitulé « Recyclage des produits de la criminalité »).
En bref, les gouvernements ont concentré leurs efforts sur la recherche,
l'établissement de réseaux et la surveillance des activités dans le nouveau
secteur que représente la monnaie électronique.
3.2 Questions relatives à la police et à
l'application de la loi
À mesure que l'utilisation des systèmes de monnaie électronique prendra de
l'ampleur, les gouvernements devront décider des mesures à prendre au chapitre
de la législation et de la réglementation pour lutter contre le blanchiment
d'argent et les autres crimes économiques commis à l'aide de ces systèmes. La
police pourrait devoir mettre au point de nouvelles techniques pour dépister
les opérations en ligne effectuées à des fins criminelles. Toutefois, il est
probable que lois et règlements seront toujours en retard par rapport aux
progrès technologiques et les criminels continueront à tirer profit de la
technologie et essaieront de conserver une longueur d'avance sur la loi.
Le risque que les membres du crime organisé, les blanchisseurs d'argent et
autres criminels du secteur financier fassent un usage illégitime des systèmes
de monnaie électronique pourrait être important. Étant donné que la monnaie
électronique pourrait être utilisée pour effectuer des opérations qui ne
laissent pas de traces et que cette monnaie offre une mobilité sans précédent -
rapidité des transferts et absence de frontières - elle pourrait engendrer des
défis nouveaux sur le plan de l'application de la loi.
- Comme les nouveaux systèmes de paiement ne comporteront pas de supports
papier et que les utilisateurs seront anonymes, les autorités ne pourront se
servir autant qu'avant des techniques traditionnelles telles que les analyses
de documents financiers et la surveillance des individus soupçonnés de crimes
économiques.
- Sans piste de vérification, il sera beaucoup plus difficile pour les
organismes d'application de la loi de dépister et d'empêcher les activités
illicites effectuées au moyen de la monnaie électronique et de faire enquête
sur ces activités.
- Étant donné que les transactions sont instantanées, il est plus difficile
de les dépister, d'exercer une surveillance et d'appréhender des individus. Par
exemple, une fois qu'un crédit à codification numérique a été établi, il peut
être utilisé pour n'importe quelle opération. À l'exception des factures de
téléphone, il n'y aura aucun registre des opérations effectuées, qui seront en
général protégées grâce à un système de cryptage à clé. Et si un numéro 1-900 a
été utilisé pour camoufler l'appel, celui-ci ne paraîtra pas sur la facture de
téléphone. Par conséquent, les enquêtes coûteront plus cher et seront plus
difficiles à mener.
La police devra peut-être mettre au point de
nouvelles techniques de dépistage, de surveillance et d'enquête.
|
- Si les opérations ne sont pas effectuées à l'intérieur de limites
géographiques précises, la question de la juridiction devient beaucoup plus
complexe. Si on ne sait pas où l'activité criminelle a été commise,
comment savoir qui devrait être chargé de mener l'enquête ou d'intenter
des poursuites.
Il faudra nécessairement évaluer la situation en fonction des
caractéristiques des systèmes de paiement électronique et des différents types
de monnaie électronique. Par exemple, les systèmes actuels de cartes
intelligentes comme Mondex laissent des pistes de vérification et limitent la
valeur maximale des cartes. Des rapports produits par les autorités des pays où
ces cartes sont utilisées indiquent que les criminels s'intéressent peu à ces
cartes (Conférence du Département américain des finances, 1996). Cependant, les
organismes d'application de la loi sont préoccupés par le fait que, dans
l'avenir, les systèmes de monnaie électronique pourraient permettre à leurs
utilisateurs d'effectuer, sans laisser de piste de vérification, des opérations
anonymes et instantanées à l'étranger. Ils devront peut-être mettre au point de
nouvelles techniques de dépistage, de surveillance et d'enquête afin d'empêcher
les blanchisseurs d'argent de se servir des systèmes de paiement électronique
pour leurs activités criminelles.
4.0 COOPÉRATION INTERNATIONALE
L'arme la plus importante pour lutter contre le blanchiment de l'argent
électronique est la coopération internationale. Étant donné que la monnaie
électronique n'est pas limitée par les frontières, dans le domaine de la lutte
contre le blanchiment d'argent, les lois, les règlements, les techniques
d'enquête et les mécanismes d'application de la loi ne constituent que le
maillon le plus faible de la chaîne internationale.
Depuis environ 15 ans, les gouvernements unissent leurs efforts dans la
lutte contre le blanchiment de l'argent. Les principales ententes
internationales sur le blanchiment de l'argent ont été établies lors de la
Convention de Vienne de 1988 des Nations Unies et de la Convention de 1990 du
Conseil de l'Europe.
Le Comité de Bâle des règles et pratiques de
contrôle des opérations bancaires, l'Union européenne et
l'Organisation internationale des commissions de valeurs ont examiné
le rôle des institutions financières dans la prévention et le
dépistage du blanchiment d'argent. D'importants organismes
internationaux, dont le Groupe d'action financière international
(GAFI) et le G7/P8 (Groupe de Lyon), essaient de guider les
organismes d'application de la loi chargés de prévenir et de
dépister le blanchiment d'argent et d'arrêter les auteurs de ce type
de crime.
Les
techniques d'enquête et les mécanismes d'application de la loi
ne constituent que le maillon le plus faible de la chaîne
internationale. |
Le GAFI est le principal organisme
international qui effectue un travail continu et approfondi en vue
de définir des politiques et de promouvoir des contre-mesures à
l'égard du blanchiment de l'argent. Le Canada est un membre actif de
ce Groupe de travail. Le GAFI a adopté 40 recommandations
détaillées sur des sujets tels que l'identification des clients,
l'établissement de normes minimales sur la tenue de registres, la
coopération entre les banques, le travail des organismes de
surveillance et d'application de la loi ainsi que la production de
rapports sur les opérations suspectes. (Voir l'annexe V pour la
liste complète des recommandations.)
Le Groupe de Lyon concentre ses efforts sur
les mécanismes légaux pouvant être utilisés pour lutter contre les
crimes économiques, et en particulier le blanchiment de l'argent. Un
sous-groupe composé d'experts en haute technologie a étudié des
moyens de repérer et d'identifier les escrocs informatiques qui se
livrent à des activités criminelles au moyen de réseaux
informatiques sans fil et de recueillir et échanger des éléments de
preuve, notamment lorsqu'il faut effectuer des recherches à
l'extérieur des frontières.
Les points saillants de certaines des
recommandations les plus pertinentes sont présentés ci-dessous.
Mesures
internes
- S'assurer qu'il existe des mécanismes
d'entraide juridique appropriés, notamment des traités, de sorte
que les institutions financières soient tenues de produire des
registres et autres documents, sur demande, ainsi que d'autres
types d'assistance.
- Donner aux organismes d'application de la
loi les pouvoirs nécessaires pour leur permettre de reconnaître,
de bloquer ou de confisquer les produits de la criminalité ou de
découvrir les méthodes utilisées pour la perpétration des crimes
économiques.
- Accroître les exigences relatives à
l'identification des clients et à la tenue de registres en vue de
faciliter le dépistage et la déclaration des opérations suspectes,
la découverte des blanchisseurs d'argent et les poursuites à leur
endroit.
- Adopter des lois grâce auxquelles il sera
possible de tenir les personnes morales criminellement
responsables dans certaines situations.
- Encourager tous les pays à considérer les
crimes économiques graves comme des infractions pouvant entraîner
l'extradition.
Formation et
sensibilisation
- Établir des programmes internationaux de
formation pour aider les gouvernements à mettre au point des
opérations efficaces permettant de faire appliquer les
dispositions sur les crimes économiques et pour encourager la
coopération entre les organismes d'application de la loi.
- Donner une formation appropriée dans le
secteur financier pour qu'il soit possible de définir les
faiblesses du système et de trouver des solutions.
- Donner une formation aux organismes de
réglementation du secteur des finances et à leurs examinateurs
afin de les aider à mieux dépister les crimes économiques. Établir
des programmes de formation au sein des institutions financières
afin d'aider les employés à mieux dépister et prévenir les crimes
économiques et à répondre aux exigences relatives à la tenue de
registres et à la production de rapports.
Échange et
enregistrement de renseignements
- Faire en sorte qu'Interpol communique
davantage de renseignements sur les crimes économiques
internationaux. Interpol devrait envisager d'établir une
sous-unité des crimes économiques.
- Évaluer les mécanismes actuels d'entraide
juridique afin de déterminer si des efforts additionnels devraient
être faits pour lutter contre les crimes économiques.
- Encourager l'établissement de groupes de
travail inter-organismes internationaux qui pourront mener des
enquêtes sur les crimes économiques.
- Exiger que les institutions financières
gardent des registres des opérations effectuées au pays et à
l'étranger depuis au moins cinq ans.
Lois sur le secret
bancaire
- Examiner les lois sur le secret bancaire
afin d'évaluer la nécessité d'établir de nouvelles dispositions,
de nouveaux règlements ou autres mesures visant à faciliter
l'échange, entre les organismes d'application de la loi, les
organismes de réglementation et les divers gouvernements, des
registres et autres documents connexes produits par les
institutions financières.
Il est trop tôt pour dire si les
blanchisseurs d'argent en viendront à s'intéresser à la monnaie
électronique. Jusqu'ici, les pays du G-10 n'ont pas senti le besoin d'établir de nouvelles
dispositions, de nouvelles politiques en matière d'application de la
loi ou des mécanismes de coordination officiels portant
spécifiquement sur la monnaie électronique. En fait, ils ont plutôt
cherché jusqu'ici à surveiller la situation et à rester en contact
avec les concepteurs des systèmes de monnaie électronique.
5.0 CONCLUSION
Le succès du Canada au XXIe siècle dépendra de notre capacité de
participer à l'économie mondiale fondée sur la connaissance. Le
gouvernement du Canada entreprend, en partenariat avec le secteur
privé et les autres paliers de gouvernement, de nombreuses
initiatives à cette fin. Ce partenariat aidera le Canada à tirer
profit de la croissance économique qui pourra être réalisée grâce à
une approche intelligente en matière de commerce électronique.
Cependant, ce marché devra être régi par un
ensemble de règles clairement définies de manière que les sociétés,
les institutions et les individus puissent avoir confiance au
système de commerce électronique. Il sera donc fondamental d'assurer
la sécurité et la fiabilité de ce système.
Les
criminels qui opèrent à l'échelle transnationale pourraient
bénéficier considérablement des technologies de la monnaie
électronique. |
Le blanchiment de l'argent par les méthodes
traditionnelles constitue déjà un problème grave. Avec les nouvelles
technologies de la monnaie électronique, le blanchiment de l'argent
risque de prendre une grande ampleur et il deviendra plus compliqué
de lutter contre ce fléau.
Les exigences selon lesquelles les paiements
électroniques doivent passer par une institution financière (les
autorités voulant s'assurer que les opérations ne dépassent pas une
certaine limite et qu'il est possible d'identifier les clients)
pourraient perdre de leurs effets en raison de la demande accrue
pour un service anonyme et des systèmes qui accepteraient des sommes
élevées. Ce changement a déjà commencé à s'opérer. Les entreprises
qui développent des systèmes de monnaie électronique mettent à
l'essai leurs systèmes dans un cadre où il y a moins de restrictions
et où les montants limites des opérations sont plus élevés. En fait,
dans le cas de certains systèmes, il n'y a aucune limite. Et ce qui
est encore plus inquiétant, c'est que certains systèmes permettront
d'avoir accès à des sommes et de les transférer sans l'intervention
d'une institution financière réglementée.
Avec la monnaie électronique, il serait
possible d'effectuer des opérations en espèces dans l'anonymat tout
en profitant de la fluidité des communications numériques. Les
criminels qui opèrent à l'échelle transnationale pourraient
bénéficier considérablement de ces progrès technologiques.
Il ne fait aucun doute que la monnaie
électronique jouera aussi un rôle dans d'autres infractions
criminelles et sur le plan de la sécurité nationale, par exemple
dans les domaines de l'évasion fiscale, de la fraude et de la
contrefaçon. De plus, cette technologie soulève des questions qui ne
sont pas directement reliées à la justice pénale, comme le risque
d'érosion de l'assiette fiscale, la perte de seigneuriage et des
préoccupations relatives à la protection de la vie privée.
Les gouvernements pourraient devoir analyser
les différents problèmes pouvant découler du blanchiment de l'argent
électronique et modifier les lois et règlements actuels et les
mécanismes d'application de la loi appliqués actuellement. Il
pourrait aussi devenir nécessaire d'accroître la coopération
internationale en raison de l'importance et de l'ampleur
grandissantes de l'utilisation de la monnaie électronique.
BIBLIOGRAPHIE
Nota :
Différents groupes de travail composés de représentants de banques
centrales, de ministères responsables des finances et du revenu et
d'organismes de réglementation et d'application de la loi ont
commencé à définir l'ampleur du problème (voir la bibliographie).
Par exemple, Revenu Canada a mis sur pied un comité consultatif sur
le commerce électronique composé de représentants de fournisseurs
d'accès à Internet, et d'institutions financières, de fiscalistes,
d'informaticiens ainsi que de représentants des provinces et des
ministères fédéraux visés. Ce comité prévoit déposer son rapport
préliminaire au début du printemps.
Mode de présentation des références
Auteurs (collaborateur, société ou
entité affiliée). Titre du
document, titre de la revue ou de l'organisme et adresse
Internet s'il y a lieu, numéro de la version ou du dossier
s'il y a lieu, date de la dernière mise à jour s'il y a lieu,
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(6 mai 1997)
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(4 juin 1997)
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(31 juillet 1997)
VAN HOVE, Leo. A
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bibliography on electronic purses.
http://cfec.vub.ac.be/cfec/purses.htm (28 mai 1997)
WAHLERT, Glenn. Money Laundering, the Perils
of Cyberpayments, Technological Crime
Bulletin, vol. 2, no 2,
septembre 1996, p. 2-3.
*** D'autres sources ont parfois été
consultées.
ANNEXE I LE
FONCTIONNEMENT DES SYSTÈMES DE MONNAIE ÉLECTRONIQUE (Les renseignements donnés valent pour la
plupart des systèmes actuels.)
On entend par « monnaie
électronique » une monnaie portant la signature numérique de
l'établissement émetteur qui a utilisé à cette fin une clé de
cryptage confidentielle. Cette monnaie est transmise au client, qui
peut s'en servir pour payer électroniquement des biens et des
services partout dans le monde.
- Au moyen d'Internet et à partir de son
ordinateur personnel, l'utilisateur demande de la monnaie
électronique en entrant en communication avec sa banque et en
certifiant qu'il est le titulaire du compte.
- Une fois qu'il a certifié qu'il est le
titulaire du compte, l'utilisateur présente une demande à l'aide
d'une clé de cryptage aléatoire dans une enveloppe numérique
protégée.
- La banque appose sa signature numérique
(authentifiant ainsi la monnaie électronique pour le bénéficiaire
éventuel) et l'utilisateur en reçoit la confirmation.
- L'utilisateur peut alors télécharger la
monnaie dans sa carte intelligente à l'aide d'un périphérique
semblable à un guichet automatique, ou bien il peut transférer ou
dépenser cette monnaie sur Internet comme il le ferait pour un
message transmis par courrier électronique.
- Les bénéficiaires n'ont qu'à mémoriser la
monnaie électronique et à ajouter, au moyen de leur ordinateur, le
code d'identification de leur compte. Ils peuvent télécharger la
monnaie dans une carte intelligente ou la transférer dans leur
compte bancaire.
Autre système de
monnaie électronique
La monnaie électronique peut faire l'objet
d'un échange en ligne entre deux parties, sans l'intervention d'un
tiers. Les porte-monnaie électroniques découlent d'une technologie
différente; il ne s'agit en fait que d'une monnaie prépayée.
Le porte-monnaie électronique peut être
décrit comme suit :
Il s'agit d'une carte intelligente prépayée
dans laquelle une valeur a été mémorisée et dont le titulaire peut
se servir pour régler ses achats chez des détaillants. Les
détaillants qui acceptent ces cartes sont remboursés périodiquement
avec de la monnaie traditionnelle par les fournisseurs du système.
Ces fournisseurs reçoivent à l'avance de l'argent des titulaires de
ces cartes et mémorisent la valeur correspondante dans les cartes.
Dans chacun de ces trois types d'opérations, des données protégées
représentant une valeur sont échangées contre de l'argent ou contre
des biens ou services. (Chaum, 1994)
Les cartes d'appel, les cartes qui remplacent
la petite monnaie dans les universités et les systèmes de paiement
dans les stations de ski sont des exemples de porte-monnaie
électroniques simples. Durant les Jeux olympiques d'Atlanta, des
cartes semblables mais plus perfectionnées ont été distribuées à
plus de 300 000 personnes.
Il y a quatre principaux types de
technologie :
Les cartes à
mémoire - Ces cartes servent uniquement à mémoriser des
données (elles n'ont pas de fonction de calcul). Elles renferment un
programme pour les besoins du NIP.
Les cartes à clés
partagées - Grâce à des clés intégrées à une puce, la carte peut
communiquer avec tout autre dispositif qui possède les mêmes clés.
(Chaum, 1994)
Les cartes
porte-signature - Ces cartes sont semblables aux cartes à clés
partagées, mais elles renferment un programme légèrement différent.
Une signature numérique y est mémorisée. Chaque fois que la carte
est utilisée, le fournisseur du système introduit la signature
numérique comme s'il libellait un chèque.
Les cartes-signatures
- Ces cartes sont presque identiques aux cartes porte-signature.
Cependant, la puce qui s'y trouve renferme une signature numérique.
Le fournisseur du système n'a donc pas à l'introduire.
ANNEXE II CRYPTOGRAPHIE
ET COMMERCE ÉLECTRONIQUE
La cryptographie (ou encryptage) est
particulièrement importante pour la croissance du commerce
électronique car elle permet d'assurer l'authenticité, l'intégrité
et la confidentialité des opérations et des communications, rendant
ainsi sécuritaires les communications numériques.
La cryptographie consiste à remplacer des
chiffres et des lettres par d'autres chiffres et lettres afin de
rendre le message ou la communication incompréhensible. Il faut des
clés pour le cryptage et le décryptage de ces messages ou
communications.
Les criminels et les terroristes peuvent
assez facilement utiliser la cryptographie pour faire obstacle au
travail de collecte de renseignements des organismes d'application
de la loi et des agences de sécurité. Par exemple, des éléments de
preuve qui ont été chiffrés sont incompréhensibles s'ils ne sont pas
déchiffrés. L'incapacité de décoder ces éléments pourrait avoir de
graves conséquences sur la prévention, le dépistage, les enquêtes et
les poursuites ainsi que sur la capacité du gouvernement canadien
d'exercer une surveillance à l'égard des menaces à la sécurité des
Canadiens. C'est pour ces raisons que l'on préconise que des limites
raisonnables soient fixées pour la production, l'exportation,
l'importation et l'utilisation des techniques de cryptographie.
(Pour une analyse plus détaillée de la
question de la cryptographie, voir le document de travail intitulé
Politique cadre en matière de cryptographie
aux fins du commerce électronique : Pour une économie et une
société de l'information au Canada, Industrie Canada, février
1998.)
ANNEXE III CARACTÉRISTIQUES DES SYSTÈMES DE PAIEMENT QUELQUES GÉNÉRALISATIONS SUCCINCTES AUX FINS DE
LA DISCUSSION
Systèmes de
paiement actuels |
Systèmes de
cyberpaiement |
-
- Degré élevé de contrôle des banques
centrales
|
-
- Approches nationales différentes à
l'égard du contrôle
|
- Surveillance et réglementation très
structurées
|
-
- À déterminer - aspects très
techniques
|
- Abondante documentation sur les
questions juridiques et les politiques
|
-
- Degré moindre de règlements
|
- Vérification et mécanismes mis en
place aux douanes
|
-
- Pas encore de technologie pour la
surveillance
|
-
- Modes de paiement
traditionnels - chèques, monnaie
|
-
- Paiements électroniques intangibles
|
-
- Infrastructure imposante partout
dans le monde
|
- Réduction des effectifs due à
l'informatisation
|
-
- Densité de main-d'oeuvre
relativement forte
|
- Intensité relative du capital
|
-
- Infrastructure de grande valeur -
solide
|
- Installations décentralisées à
faible coût
|
-
- Virements télégraphiques effectués
surtout par les banques
|
- Virements au moyen d'un ordinateur
personnel
|
-
- Paiements effectués surtout par
chèque
|
- Prédominance de la cybermonnaie
|
-
- Faible vélocité de la monnaie
|
- Forte vélocité de la monnaie
|
-
- Intermédiaires - surtout les banques
|
- Disparition des intermédiaires
traditionnels
|
-
- Mécanismes de compensation
nécessaires
|
- Moins grand besoin de mécanismes de
compensation
|
-
- Transport par messager, transport
routier, maritime ou aérien
|
|
-
- Utilisation de la devise américaine
partout dans le monde
|
-
- Change facile - une seule monnaie
|
-
- Numéros de série et relevés
bancaires
|
|
-
- Collecte importante de données
statistiques
|
- Aucune méthode pour la collecte de
statistiques sur Ms
|
-
- Frontières économiques nationales
|
|
|
- Chevauchement, juridiction non
définie
|
-
- Méthodes de validation uniformisées,
généralement reconnues
|
- Évolution constante des méthodes de
vérification des opérations
|
|
- Convertibilité propre au système
pour l'obtention d'argent
|
-
- Structure établie pour
l'authentification
|
- Non déterminé - intervention d'un
tiers nécessaire dans certains systèmes
|
ANNEXE IV APERÇU DES
POLITIQUES SUR LA MONNAIE ÉLECTRONIQUE
ÉTABLIES PAR LES PAYS DU G-10
Inventaire des politiques à l'égard de la
monnaie électronique dans les pays du G-10
Pays |
Fraude, perte, vol, litiges |
Obligations d'information |
Allemagne |
Application
générale du code civil.
Programme d'ombudsman. |
Application
générale du code civil et des règles régissant les
établissements de crédit. |
Belgique |
Application
générale du Code civil et des règles régissant les
établissements de crédit.
Le programme volontaire de l'ombudsman
pour le règlement des litiges, mis sur pied par l'association
des banques, peut s'appliquer à la monnaie
électronique. |
Application
générale du Code civil et des règles régissant les
établissements de crédit. |
Canada |
Application
générale du Code civil et des règles régissant les
établissements de crédit.
Ombudsman de la profession
bancaire.
L'association professionnelle élabore
des normes sur la sécurité contre la fraude et le vol pour la
monnaie électronique, notamment les porte-monnaie
électroniques. |
Information
obligatoire sur tous les frais de service reliés aux comptes
de banque, de fiducie et de sociétés de prêts, y compris sur
les frais pour les transferts électroniques de fonds en
provenance de comptes de dépôt. Il faut également donner de
l'information sur les droits et obligations des consommateurs
en ce qui concerne les cartes de crédit. |
États-Unis |
Application
générale du droit commercial.
Application de l'Electronic Fund
Transfer Act (Loi sur les transferts électroniques de fonds)
aux porte-monnaie électroniques en cours d'examen par la
Federal Reserve. |
Application des
obligations d'information de l'Electronic Fund Transfer Act
aux porte-monnaie électroniques en cours d'examen par la
Federal Reserve.
L'Office of the Comptroller of the
Currency a établi des directives pour les banques
nationales. |
France |
Application
générale du Code civil (erreurs et litiges) et des règles
régissant les établissements de crédit (s'appliquant
actuellement à la perte et au vol de chèques et de cartes de
crédit). |
Application
générale du Code civil et des règles régissant les
établissements de crédit. |
Italie |
Application
générale du code civil et de la loi de 1993 sur les banques.
Code d'autoréglementation de la
profession bancaire, applicable aux systèmes de monnaie
électronique.
Ombudsman de la profession bancaire
pour le règlement des litiges. |
Les autorités
de contrôle projettent d'exiger qu'une information détaillée
soit donnée aux consommateurs. |
Japon |
Application
générale du code civil et des règles régissant les
établissements de crédit.
Les entités financières et les sociétés
de technologie ont élaboré des normes techniques pour prévenir
la fraude, la perte et le vol pour les systèmes informatiques
des établissements financiers. |
Application
générale du code civil et des règles régissant les
établissements de crédit.
La loi sur les cartes prépayées prévoit
que les limites sur la durée ou le territoire d'utilisation
doivent être indiquées sur la carte
. |
Pays-Bas |
Les procédures
de solution des litiges des tribunaux et du comité de la
profession bancaire s'appliquent à la monnaie électronique.
Code des meilleures pratiques de la
profession bancaire sur la protection du consommateur. Le
gouvernement hollandais reconnaît les mesures
d'autoréglementation. |
Application
générale du code civil et des règles régissant les
établissements de crédit. |
Royaume-Uni |
Règlement des
litiges et clauses abusives traités dans le Fair Trading Act
(Loi sur les pratiques commerciales loyales) et l'Unfair Terms
in Consumer Contracts Act (Loi sur les clauses abusives dans
les contrats de consommation).
Le Code of Banking Practice (Code des
pratiques bancaires) couvre la perte et les erreurs dans les
cas où des banques ou des mutuelles d'épargne et de
construction sont impliquées.
Programme d'ombudsman volontaire pour
les banques et obligatoire pour les mutuelles d'épargne et de
construction. |
Les
dispositions générales du Code of Banking Practice (Code des
pratiques bancaires) s'appliquent aux banques et aux mutuelles
d'épargne et de construction. |
Suède |
Application
générale du code civil et des règles régissant les
établissements de crédit. |
Application
générale du code civil et des règles régissant les
établissements de crédit. |
Suisse |
Application
générale du Code civil et du Code pénal. |
Application
générale du Code civil. |
Pays |
Règles prudentielles applicables aux
émetteurs |
Inspections, contrôles internes et
sécurité des systèmes d'information |
Allemagne |
Règles
ordinaires de fonds propres, de solvabilité et de liquidité
pour les établissements de crédit qui acceptent des dépôts et
consentent des prêts. Règles modifiées possibles pour les
établissements qui ne font qu'émettre de la monnaie
électronique. |
Les
établissements de crédit présentent un rapport mensuel à la
Bundesbank, ainsi que des comptes annuels, un rapport annuel
et un rapport du vérificateur aux FBA et à la
Bundesbank. |
Belgique |
Mêmes règles
pour les établissements de crédit que pour les autres
activités bancaires. |
Procédures
applicables aux établissements de crédit.
La Banque nationale de Belgique
collecte des informations statistiques auprès des exploitants
de systèmes de monnaie électronique deux fois par année. Elle
a procédé à une vérification officieuse du système de monnaie
électronique. |
Canada |
Dans le cas des
institutions financières réglementées, la législation et la
réglementation existantes, notamment en ce qui concerne les
fonds propres, s'appliquent. |
Procédures
applicables aux institutions financières réglementées. |
États-Unis |
Pas de règles
financières particulières pour les banques qui émettent de la
monnaie électronique.
Certains États prescrivent des normes
de placement pour les établissements non bancaires de
transfert de fonds; l'application de ces normes aux émetteurs
de monnaie électronique est incertaine. |
Inspections des
banques sur place, généralement une fois par année, portant
sur la sécurité des systèmes d'information, les contrôles
internes, etc. L'habilitation en matière d'inspection couvre
la société de portefeuille qui possède une banque et les
filiales de banques.
Certains États procèdent à des
inspections des établissements non bancaires de transfert de
fonds ou leur imposent d'autres règles. |
France |
Réglementation
bancaire ordinaire. |
Même procédures
pour les établissements de crédit (inspections sur place,
contrôles internes, vérification de la sécurité
informatique). |
Italie |
Mêmes règles
que pour les autres activités bancaires. |
Règles
ordinaires en matière d'inspections et de rapports applicables
aux établissements de crédit.
Les systèmes de monnaie électronique
sont soumis à des contrôles non sur place.
La Banque d'Italie envisage
l'introduction de règles en matière de sécurité des systèmes
d'information et de contrôle interne. |
Japon |
Les
établissements de crédit sont soumis aux règles de la loi sur
les banques.
Les émetteurs soumis à la loi sur les
cartes prépayées doivent déposer auprès du bureau des dépôts
des fonds correspondant à 50 % au moins des soldes
inutilisés des cartes émises. |
Les
établissements de crédit sont soumis aux règles ordinaires en
matière d'inspections et de rapports.
Les émetteurs soumis à la loi sur les
cartes prépayées sont assujettis aux règles ordinaires en
matière de rapports et, pour les émetteurs tiers,
d'inspections. |
Pays-Bas |
Les émetteurs
doivent se conformer à toutes les dispositions de la loi sur
la surveillance du système de crédit, y compris les règles de
liquidité et de fonds propres. |
Mêmes
procédures pour les établissements de crédit, y compris en
matière de qualification, de direction et d'obligations pour
l'exploitant du système de respecter les règles de sécurité et
d'intégrité du système de monnaie électronique.
Inspections sur place et non sur place
et vérifications externes. |
Royaume-Uni |
Les lois et la
réglementation bancaires ordinaires s'appliquent aux
banques. |
Les banques et
les mutuelles d'épargne et de construction doivent établir
qu'elles ont un plan d'activité réaliste ainsi que des
systèmes et des contrôles suffisants. |
Suède |
Les lois et la
réglementation bancaires ordinaires s'appliquent aux
banques. |
Les règles
bancaires ordinaires s'appliquent.
Inspections sur place et non sur place
et vérifications externes. |
Suisse |
La Loi sur les
banques définit les règles financières pour les banques,
soumises au contrôle de la Commission fédérale des banques. |
Rapports du
réviseur pour les banques.
Le Code des obligations soumet les
autres sociétés à une procédure d'inspection de manière à
respecter la norme commune pour la
profession. |
Pays |
Autorisation |
Allemagne |
L'émission de
monnaie électronique est réservée aux établissements de
crédit, sauf en ce qui concerne les cartes prépayées de
clientèle (à deux parties). Les établissements de crédit de
plein exercice n'ont pas besoin d'autorisation particulière
pour émettre des cartes prépayées ou de la monnaie pour réseau
électronique. L'émetteur de carte prépayée universelle peut
être dispensé de l'agrément par le bureau de surveillance de
la Banque fédérale. |
Belgique |
À l'heure
actuelle, aucune restriction légale sur l'émission de monnaie
électronique.
Jusqu'à maintenant, seuls les
établissements de crédit ont émis de la monnaie électronique.
Ces établissements n'ont pas besoin d'autorisation
particulière pour émettre de la monnaie
électronique. |
Canada |
À l'heure
actuelle, rien n'interdit aux établissements non financiers
d'émettre de la monnaie électronique (toutefois, seules des
institutions financières de dépôt, réglementées, ont émis de
la monnaie électronique jusqu'à maintenant).
Il se peut qu'une institution
financière doit obtenir une approbation en vue d'établir une
filiale. |
États-Unis |
Les banques
n'ont pas besoin d'autorisation particulière pour émettre des
produits de monnaie électronique. Cependant, une banque peut
avoir besoin d'une autorisation pour investir dans une entité
distincte en vue d'exercer ces activités.
Les lois des États sur les
établissements de transfert de fonds peuvent obliger les
établissements autres que les établissements de dépôt à
obtenir l'agrément pour émettre de la monnaie
électronique. |
France |
La loi bancaire
réserve aux établissements de crédit l'émission de monnaie
électronique, sauf en ce qui concerne les cartes prépayées de
clientèle.
Les établissements de crédit n'ont
besoin d'aucune autorisation particulière pour émettre de la
monnaie électronique, mais tout système doit être soumis à la
Banque de France. |
Italie |
L'émission de
cartes universelles est réservée aux établissements de crédit.
Les établissements de crédit n'ont pas
besoin d'autorisation particulière. |
Japon |
À l'heure
actuelle, l'émission de monnaie électronique rachetable en
espèces est limitée aux établissements de crédit; cette
politique est en voie de révision.
Selon la loi sur les cartes prépayées,
les émetteurs de cartes à deux parties (l'émetteur et le
marchand doivent être la même personne) doivent notifier le
ministère des Finances; les émetteurs de cartes à trois
parties (c.-à-d. autres que les cartes à deux parties) doivent
s'inscrire auprès du ministère des Finances. |
Pays-Bas |
Les émetteurs
de monnaie électronique sont considérés comme des
établissements de crédit, qui doivent être agréés par la
Banque des Pays-Bas. Des exceptions sont possibles dans le cas
de petits systèmes de monnaie électronique.
Les entités qui interviennent dans la
mise en ouvre d'un système de monnaie électronique, sans être
elles-mêmes des émetteurs de monnaie électronique, ne sont pas
considérées comme des établissements de crédit. |
Royaume-Uni |
Les banques
sont assujetties à une autorisation générale selon le Banking
Act (Loi sur les banques) et les mutuelles d'épargne et de
construction, selon le Building Societies Act (Loi sur les
mutuelles d'épargne et de construction).
Les émetteurs de monnaie électronique
autres que les banques, s'ils ne présentent pas les
caractéristiques liées à la réception de dépôts, n'auraient
pas besoin d'autorisation. Quant à ceux qui présentent ces
caractéristiques, ou bien ils devront demander eux-mêmes une
autorisation, ou bien ils devront former une coentreprise avec
un établissement autorisé, lequel sera responsable de la
réception de dépôts. |
Suède |
À l'heure
actuelle, aucune restriction sur l'émission de monnaie
électronique.
Les banques n'ont pas besoin
d'autorisation particulière.
Jusqu'à maintenant, les banques et les
établissements de crédit ont été les seuls à émettre de la
monnaie électronique. |
Suisse |
Les autorités
n'ont pas encore pris de position sur l'émission de monnaie
électronique. Jusqu'à maintenant, les banques et la Poste
suisse participent à des systèmes de monnaie électronique
universelle. Selon la position de la Commission fédérale des
banques, l'émission de monnaie électronique est liée à l'offre
d'accepter des dépôts du public à titre professionnel,
activité réservée aux banques.
La législation envisagée en matière de
blanchiment de capitaux obligera les émetteurs de monnaie
électronique à faire partie d'un organisme
d'autoréglementation ou à obtenir l'agrément d'un organisme
public spécialisé. |
Pays |
Mesures contre le blanchiment de
capitaux |
Allemagne |
Les lois et
règlements sur le blanchiment des capitaux s'appliquent aux
établissements de crédit. |
Belgique |
Les lois contre
le blanchiment des capitaux s'appliquent aux établissements de
crédit. |
Canada |
Les mesures
contre le blanchiment des capitaux s'appliquent si l'émetteur
est une institution financière réglementée. |
États-Unis |
Les lois et
règlements sur le blanchiment des capitaux s'appliquent aux
établissements de crédit et aux autres établissements. Leur
application aux produits de monnaie électronique est en cours
de révision. |
France |
Les lois et
règlements sur le blanchiment des capitaux s'appliquent aux
établissements de crédit. |
Italie |
Les lois et
règlements sur le blanchiment des capitaux s'appliquent aux
établissements de crédit. |
Japon |
Les lois et
règlements sur le blanchiment des capitaux s'appliquent aux
établissements de crédit et aux autres établissements. |
Pays-Bas |
La loi sur le
blanchiment des capitaux s'applique, notamment la règle sur la
connaissance du client et la déclaration des opérations
inhabituelles. |
Royaume-Uni |
Les Money
Laundering Regulations (Règlement sur le blanchiment des
capitaux) de 1993 s'appliquent à la monnaie électronique.
Obligation de déclarer les opérations suspectes et d'être en
mesure de fournir une piste de vérification. |
Suède |
Les lois et
règlements sur le blanchiment des capitaux s'appliquent aux
établissements de crédit. |
Suisse |
La loi
envisagée sur le blanchiment des capitaux s'appliquera à tous
les intermédiaires financiers, y compris les émetteurs de
monnaie électronique. Ce texte obligera les intermédiaires
financiers à fournir toute l'information nécessaire pour
reconstituer les opérations. |
Pays |
Assurance-dépôts ou autres
garanties |
Protection des renseignements
personnels |
Allemagne |
Règles pour les
établissements de crédit. |
Application
générale du code civil. |
Belgique |
L'application
du régime d'assurance-dépôts aux produits de monnaie
électronique est en cours de révision. |
Le droit belge
incorpore la directive de la CE sur la protection des données
à caractère personnel. |
Canada |
L'application
du régime d'assurance-dépôts aux produits de monnaie
électronique est en cours de révision. |
Règlements à
venir en 1997 pour les institutions financières de
réglementation fédérale. Une loi générale sur la protection
des renseignements personnels sera élaborée par le
gouvernement fédéral pour l'an 2000. Le Québec a adopté
une loi sur la protection des renseignements personnels dans
le secteur privé.
Les institutions financières vont
adopter en 1997 le Code sur la protection des renseignements
personnels de la CSA. L'Association canadienne des paiements
impose des obligations générales de protection des
renseignements personnels. |
États-Unis |
Application
générale du droit commercial.
L'application de l'Electronic Fund
Transfer Act (Loi sur les transferts électroniques de fonds)
aux porte-monnaie électroniques est en cours d'examen par la
Federal Reserve. |
Application des
obligations d'information de l'Electronic Fund Transfer Act
aux porte-monnaie électroniques en cours d'examen par la
Federal Reserve.
L'Office of the Comptroller of the
Currency a établi des directives pour les banques
nationales. |
France |
Le régime
d'assurance-dépôts s'applique à la monnaie électronique. |
Application
générale du Code civil. Application de la loi bancaire
française. Le consentement du consommateur est nécessaire pour
le transfert de renseignements personnels. |
Italie |
Le régime
d'assurance-dépôts s'applique à la monnaie électronique. Les
cartes au porteur sont exclues. |
La directive de
la CE a été récemment mise en ouvre par le Parlement. |
Japon |
L'application
du régime d'assurance-dépôts à la monnaie électronique est en
cours de révision.
En vertu de la loi sur les cartes
prépayées, les titulaires de carte ont priorité sur les fonds
que les émetteurs doivent déposer auprès du bureau des
dépôts. |
Des groupes
professionnels ont établi des directives détaillées sur la
protection des renseignements personnels pour les
établissements financiers. |
Pays-Bas |
L'application
du régime d'assurance-dépôts à la monnaie électronique est à
l'étude.
Les banques qui participent à des
systèmes de monnaie électronique ont élaboré un plan de
partage des pertes en cas d'insolvabilité de l'un des membres
du groupe. |
La loi
hollandaise sur l'enregistrement des données à caractère
personnel et la directive de la CE s'appliquent à la monnaie
électronique. |
Royaume-Uni |
Règlement des
différends et clauses abusives traités dans le Fair Trading
Act (Loi sur les pratiques commerciales loyales) et l'Unfair
Terms in Consumer Contracts Act (Loi sur les clauses abusives
dans les contrats de consommation).
Le Code of Banking Practice (Code des
pratiques bancaires) couvre la perte et les erreurs dans les
cas où des banques ou des mutuelles d'épargne et de
construction sont impliquées.
Programme d'ombudsman volontaire pour
les banques et obligatoire pour les mutuelles d'épargne et de
construction. |
Les
dispositions générales du Code of Banking Practice (Code des
pratiques bancaires) s'appliquent aux banques et aux mutuelles
d'épargne et de construction. |
Suède |
L'office de
garantie des dépôts a pris la position que le régime de
garantie des dépôts s'applique aux cartes prépayées existantes
émises par les banques. |
Les lois
générales sur la protection des renseignements personnels sont
applicables aux banques et aux autres établissements de
crédit. |
Suisse |
Les banques qui
participent à des systèmes de monnaie électronique ont
développé un plan de partage des pertes en cas d'insolvabilité
de l'un des membres du groupe. |
Application
générale du Code civil. |
ANNEXE V RECOMMANDATIONS DU GAFI
Recommandations révisées du GAFI
Introduction
1. Le Groupe d'action financière sur le
blanchiment de capitaux (GAFI) est un organisme intergouvernemental
qui a pour objectif de concevoir et de promouvoir des stratégies de
lutte contre le blanchiment de capitaux, processus consistant à
dissimuler l'origine illégale des produits de nature criminelle. Ces
stratégies visent à empêcher que ces produits soient utilisés dans
le cadre d'activités criminelles futures et qu'ils nuisent aux
activités économiques légitimes.
2. Le GAFI regroupe actuellement 26 pays
(Dans le présent document, la mention du mot « pays » vise
également les « territoires » ou
« juridictions ».) Les vingt-six pays et gouvernements
membres du GAFI sont : l'Allemagne, l'Australie, l'Autriche, la
Belgique, le Canada, le Danemark, l'Espagne, les États-Unis, la
Finlande, la France, la Grèce, Hong Kong, l'Irlande, l'Islande,
l'Italie, le Japon, le Luxembourg, la Norvège, la Nouvelle-Zélande,
le Portugal, le Royaume des Pays-Bas, le Royaume-Uni, Singapour, la
Suède, la Suisse et la Turquie) et deux organisations
internationales. Les deux organisations internationales sont la
Commission européenne et le Conseil de coopération du Golfe. Il
compte parmi ses membres les principaux centres financiers d'Europe,
d'Amérique du Nord et d'Asie. Il s'agit d'un organisme
multidisciplinaire - condition fondamentale pour lutter contre le
blanchiment - qui concentre en son sein les pouvoirs de décision
d'experts en ce qui concerne les questions juridiques et financières
et l'application de la loi.
3. Cette nécessité de couvrir tous les
aspects de la lutte contre le blanchiment de capitaux se reflète
dans la portée des quarante Recommandations du GAFI, mesures que le
Groupe d'action est convenu de mettre en oeuvre et que tous les pays
sont encouragés à adopter. Ces quarante Recommandations, rédigées à
l'origine en 1990, ont été révisées en 1996 pour prendre en compte
l'expérience des six précédentes années et pour refléter l'évolution
intervenue sur la question du blanchiment de capitaux. (De 1990 à
1995, le GAFI a aussi élaboré diverses notes interprétatives dont
l'objet est de clarifier l'application de recommandations
spécifiques. Certaines de ces notes interprétatives ont été
actualisées dans le cadre de l'exercice d'inventaire pour refléter
les changements dans les recommandations.)
4. Les quarante Recommandations constituent
le fondement des efforts de lutte contre le blanchiment de capitaux
et elles ont été conçues pour une application universelle. Elles
portent sur le système de justice pénale et l'application des lois,
le système financier et sa réglementation, ainsi que sur la
coopération internationale.
5. Le GAFI a reconnu dès le départ que les
pays étaient dotés de systèmes juridiques et financiers divers et
que, en conséquence, ils ne pouvaient pas tous prendre des mesures
identiques. Les Recommandations constituent donc les principes
d'action dans le domaine du blanchiment que les pays doivent mettre
en oeuvre en fonction de leurs circonstances particulières et de
leurs cadres constitutionnels; elles leur laissent une marge de
manoeuvre plutôt que de tout leur imposer dans le détail. Les
mesures ne sont pas particulièrement complexes ou difficiles, mais
il doit y avoir une volonté politique d'agir. Elles ne risquent pas
non plus de compromettre la liberté d'effectuer des opérations
légitimes ou de menacer le développement économique.
6. Les pays du GAFI se sont clairement
engagés à accepter la discipline qui consiste à se soumettre à une
surveillance multilatérale et à des examens mutuels. Pour tous les
pays membres, la mise en oeuvre des quarante Recommandations est
supervisée selon une approche en deux volets : un exercice
annuel d'auto-évaluation et une procédure plus détaillée
d'évaluation mutuelle dans le cadre de laquelle chaque membre fait
l'objet d'un examen sur place. Par ailleurs, le GAFI effectue des
examens horizontaux des mesures prises pour mettre en oeuvre
certaines recommandations particulières.
7. Ces mesures sont essentielles à la
création d'un cadre efficace de lutte contre le blanchiment de
capitaux.
QUARANTE RECOMMANDATIONS DU GROUPE DE
TRAVAIL
A. CADRE GÉNÉRAL DES RECOMMANDATIONS
1. Chaque pays devrait prendre des mesures
immédiates pour ratifier et mettre en oeuvre sans restrictions la
Convention des Nations-Unies sur le trafic illicite des stupéfiants
et des substances psychotropes (Convention de Vienne).
2. Les lois sur le secret professionnel des
institutions financières devraient être conçues de telle façon
qu'elles n'entravent pas la mise en oeuvre des Recommandations.
3. Un programme efficace de lutte contre le
blanchiment d'argent devrait comprendre une amélioration de la
coopération multilatérale et de l'entraide judiciaire dans les
enquêtes et les poursuites pour des cas de blanchiment de capitaux,
ainsi que des procédures d'extradition lorsque c'est possible.
B. RÔLE DES
SYSTÈMES JURIDIQUES NATIONAUX DANS LA LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT DE
CAPITAUX
Champ d'application de l'infraction de
blanchiment de capitaux
4. Chaque pays devrait prendre les mesures
nécessaires, y compris des mesures législatives, en vue de
criminaliser le blanchiment des fonds comme le prévoit la Convention
de Vienne. Chaque pays devrait étendre l'infraction du blanchiment
des capitaux issus du trafic de stupéfiants au blanchiment de
capitaux se rapportant aux infractions graves. Chaque pays
déterminerait quelles infractions graves doivent être considérées
comme des infractions sous-jacentes du blanchiment de capitaux.
5. Comme le prévoit la Convention de Vienne,
l'infraction de blanchiment de capitaux devrait s'appliquer au moins
aux activités intentionnelles de blanchiment, étant entendu que
l'élément intentionnel peut être déduit de circonstances factuelles
objectives.
6. Dans la mesure du possible, les sociétés
elles-mêmes, et non pas seulement leurs employés, devraient être
assujetties à la responsabilité pénale.
Mesures provisoires
et confiscation
7. Les pays devraient, au besoin, adopter des
mesures similaires à celles qui sont indiquées dans la Convention de
Vienne, y compris des mesures législatives, afin que leurs autorités
compétentes soient en mesure de confisquer les biens blanchis, les
produits en découlant, ainsi que les instruments utilisés ou devant
l'être pour commettre toute infraction de blanchiment, ou encore des
biens de valeur correspondante, sans préjudice des droits des tiers
de bonne foi.
De telles mesures devraient permettre :
1) d'identifier, de retrouver et d'évaluer les biens faisant
l'objet d'une mesure de confiscation; 2) de mettre en oeuvre
des mesures provisoires, tels le gel et la saisie, afin de faire
obstacle à toute transaction, tout transfert ou toute cession de
tels biens, et 3) de prendre les mesures d'enquête
appropriées.
Outre la confiscation et les sanctions
pénales, certains pays devraient aussi envisager des sanctions
pécuniaires et civiles ou des poursuites judiciaires, notamment
devant une juridiction civile, afin d'annuler les contrats conclus
lorsque les parties savaient ou auraient dû savoir que le contrat
préjudicierait à la faculté pour ce pays de recouvrer ses créances,
par exemple, par le biais d'une confiscation ou en infligeant des
amendes et autres peines.
C. RÔLE DU SYSTÈME
FINANCIER DANS LA LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT DE CAPITAUX
8. Les recommandations 10 à 29 devraient
s'appliquer non seulement aux banques mais également aux
institutions financières non bancaires. Même pour les institutions
financières non bancaires qui ne sont pas soumises à un régime de
surveillance prudentielle formelle dans tous les pays, par exemple
les bureaux de change, les gouvernements devraient s'assurer que ces
institutions sont assujetties aux mêmes lois et règlements
anti-blanchiment que toutes les autres institutions financières, et
que ces lois et règlements sont appliqués effectivement.
9. Les autorités nationales concernées
devraient envisager d'appliquer les recommandations 10 à 21 et
23 à l'exercice d'activités financières, à but commercial, par des
entreprises ou professions qui ne sont pas des institutions
financières, lorsqu'un tel exercice est autorisé ou non interdit.
Les « activités financières » comprennent, de manière non
limitative, les activités énumérées dans l'annexe ci-jointe. Il
appartient à chaque pays de décider si certaines situations ne
donneront pas lieu à l'application de mesures anti-blanchiment, par
exemple lorsqu'il s'agit d'une activité financière occasionnelle ou
limitée.
Règles
d'identification des clients et de conservation des documents
10. Les institutions financières ne devraient
pas tenir de comptes anonymes ni de comptes sous des noms
manifestement fictifs; elles devraient être tenues (par des lois,
des règlements, des accords entre autorités de contrôle et
institutions financières, ou par des accords d'autodiscipline entre
institutions financières) d'identifier, sur la base d'un document
officiel ou d'une autre pièce d'identité fiable, leurs clients
habituels ou occasionnels, et d'enregistrer cette identité,
lorsqu'elles nouent des relations d'affaires ou effectuent des
transactions (en particulier lorsqu'elles ouvrent des comptes ou des
livrets, lorsqu'elles réalisent des transactions fiduciaires,
lorsqu'elles louent des coffres, lorsqu'elles procèdent à des
transactions importantes en espèces).
Afin de satisfaire aux exigences
d'identification concernant les personnes morales, les institutions
financières devraient, si nécessaire, prendre des mesures telles
que :
(i) vérifier l'existence et la structure
juridiques du client en obtenant de celui-ci ou d'un registre
public, ou de ces deux sources, une preuve de la constitution en
personne morale, y compris des renseignements sur le nom du client,
sa forme juridique, son adresse, ses dirigeants et les dispositions
régissant le pouvoir d'engager la personne morale;
(ii) vérifier que toute personne prétendant
agir au nom du client est autorisée à le faire et identifier cette
personne.
11. Les institutions financières devraient
prendre des mesures raisonnables pour obtenir des renseignements sur
l'identité véritable des personnes dans l'intérêt desquelles un
compte est ouvert ou une transaction est effectuée, s'il y a le
moindre doute sur le fait que ces clients pourraient ne pas agir
pour leur propre compte, par exemple dans le cas de sociétés de
domicile (c'est-à-dire des institutions, des sociétés, des
fondations, des fiducies, etc., qui ne se livrent pas à des
opérations commerciales ou industrielles ni à aucune autre forme
d'activité commerciale dans le pays où est situé leur siège
social).
12. Les institutions financières devraient
conserver pendant au moins cinq ans tous les dossiers nécessaires se
rapportant aux transactions effectuées, à la fois nationales et
internationales, afin de pouvoir répondre rapidement aux demandes
d'information des autorités compétentes. Ces dossiers doivent être
suffisamment complets pour permettre de reconstituer les
transactions individuelles (y compris les montants et les types
d'espèces en cause, s'il y en a) de façon à fournir, si nécessaire,
des preuves en cas de poursuites pour conduite criminelle.
Les institutions financières devraient tenir
des registres concernant l'identité de leurs clients (par exemple,
copie ou enregistrement de pièces d'identité officielles comme les
passeports, les cartes d'identité, les permis de conduire, ou de
documents similaires), les livres de comptes et la correspondance
commerciale pendant cinq ans au moins après la clôture du
compte.
Ces documents devraient être à la disposition
des autorités nationales compétentes, dans le cadre de leurs
poursuites et de leurs enquêtes pénales.
13. Les pays devraient apporter une attention
particulière aux menaces de blanchiment de capitaux qui découlent
des technologies nouvelles ou en développement, lesquelles risquent
de favoriser l'anonymat, et prendre des mesures supplémentaires, si
nécessaire, pour éviter l'utilisation de ces technologies dans les
dispositifs de blanchiment de capitaux.
Diligence accrue
des institutions financières
14. Les institutions financières devraient
apporter une attention particulière à toutes les opérations
importantes, complexes et inhabituelles et à tous les types
inhabituels de transactions, lorsqu'elles n'ont pas de but
économique ou licite apparent. Le contexte et l'objet de telles
opérations devraient être examinés dès que possible; les résultats
de cet examen devraient être établis par écrit, et être disponibles
pour aider les superviseurs, les vérificateurs et les autorités
chargées de l'application des lois.
15. Lorsque les institutions financières
suspectent que des fonds proviennent d'une activité criminelle,
elles devraient être obligées à déclarer rapidement leurs soupçons
aux autorités compétentes.
16. Les institutions financières, leurs
dirigeants et leurs employés devraient être protégés par des
dispositions législatives contre toute responsabilité, pénale ou
civile, pour violation des règles de confidentialité - qu'elles
soient imposées par contrat ou par toute disposition législative,
réglementaire ou administrative - s'ils déclarent de bonne foi leurs
soupçons aux autorités compétentes, même s'ils ne savent pas
précisément quelle était l'activité criminelle en question, et même
si l'activité illégale soupçonnée ne s'est pas produite.
17. Les institutions financières, leurs
dirigeants et leurs employés ne devraient pas avertir leurs clients
ou, le cas échéant, ne devraient pas être autorisés à les avertir,
lorsqu'ils portent à la connaissance des autorités compétentes des
renseignements relatifs à ces clients.
18. Les institutions financières qui
déclarent leurs soupçons devraient se conformer aux instructions
provenant des autorités compétentes.
19. Les institutions financières devraient
mettre au point des programmes de lutte contre le blanchiment de
capitaux; ces programmes devraient comprendre au minimum :
(i) des politiques, des procédures et des
contrôles internes, y compris la désignation de personnes
responsables au niveau de la direction générale, et des procédures
de sélection adéquates lors de l'embauche des employés, de façon à
s'assurer qu'elle s'effectue selon des critères exigeants;
(ii) un programme continu de formation des
employés;
(iii) une fonction de vérification pour
contrôler l'efficacité du système.
Mesures pour faire
face au problème des pays dépourvus totalement ou partiellement de
dispositifs de lutte contre le blanchiment de capitaux
20. Les institutions financières devraient
s'assurer que les principes susmentionnés sont également appliqués
par leurs succursales et leurs filiales majoritaires situées à
l'étranger, particulièrement dans les pays qui n'appliquent pas ou
qui appliquent trop peu ces recommandations, dans la mesure où les
lois et les règlements locaux le permettent. Lorsque les mêmes lois
et règlements s'y opposent, les institutions financières devraient
informer les autorités compétentes du pays où est située la société
mère qu'elles ne peuvent pas appliquer ces recommandations.
21. Les institutions financières devraient
porter une attention particulière à leurs relations d'affaires et à
leurs transactions avec les personnes physiques et morales, y
compris les compagnies et les institutions financières, résidant
dans les pays qui n'appliquent pas ou qui appliquent peu les
présentes recommandations. Lorsque ces transactions n'ont pas
d'objet économique ou licite apparent, leur contexte et leur objet
devraient être examinés dans la mesure du possible; les résultats de
cet examen devraient être établis par écrit et être disponibles pour
aider les superviseurs, les vérificateurs et les autorités chargées
de l'application des lois.
Autres mesures pour
éviter le blanchiment des capitaux
22. Les pays devraient songer à la mise en
oeuvre de mesures réalistes destinées à détecter ou à surveiller la
circulation physique transfrontalière d'espèces et d'instruments au
porteur, à la condition que cette information soit utilisée à bon
escient et que la liberté des mouvements de capitaux ne se trouve en
aucune façon entravée.
23. Les pays devraient réfléchir à la
faisabilité et à l'utilité d'un système dans lequel les banques et
d'autres institutions financières et intermédiaires déclareraient
toutes les transactions nationales et internationales en espèces
au-dessus d'un certain montant à une agence centrale nationale
disposant d'une base de données informatisée; cette information
serait accessible aux autorités compétentes dans les affaires de
blanchiment de capitaux et son utilisation serait strictement
limitée.
24. Les pays devraient davantage encourager,
de façon générale, la mise en oeuvre de techniques modernes et sûres
de gestion de fonds. Un usage accru des chèques, des cartes de
débit, des virements automatiques de salaires et de l'enregistrement
automatisé des opérations sur titres serait un moyen d'encourager la
réduction des transferts d'espèces.
25. Les pays devraient prêter attention aux
possibilités d'utilisation abusive de personnes morales inactives
par les auteurs d'opérations de blanchiment de capitaux; ils
devraient envisager de prendre des mesures supplémentaires pour
prévenir une utilisation illicite de ces entités.
Mise en oeuvre des
recommandations et rôle des autorités de réglementation et d'autres
autorités administratives
26. Les autorités compétentes chargées du
contrôle des banques et d'autres institutions financières ou
intermédiaires et les autres autorités compétentes devraient
s'assurer que les institutions contrôlées disposent de programmes
adéquats pour éviter le blanchiment de capitaux. Ces autorités
devraient coopérer avec les autorités nationales judiciaires ou avec
les autorités chargées de l'application des lois et leur apporter
leur concours, soit spontanément, soit sur demande, dans les
enquêtes et les poursuites relatives au blanchiment de capitaux.
27. Des autorités administratives compétentes
devraient être désignées pour assurer la mise en oeuvre effective de
l'ensemble des présentes recommandations par un contrôle et une
réglementation des professions non bancaires recevant des espèces,
telles que définies par chaque pays.
28. Les autorités compétentes devraient
établir des directives pour aider les institutions financières à
détecter des modes de comportement suspects chez leurs clients. Il
est clair que de telles directives devront évoluer dans le temps et
qu'elles n'auront jamais un caractère exhaustif. De plus, elles
seront surtout utilisées pour former le personnel des institutions
financières.
29. Les autorités compétentes qui assurent la
réglementation ou la supervision des institutions financières
devraient prendre les mesures législatives ou réglementaires
nécessaires pour éviter que des criminels ou leurs complices ne
prennent le contrôle d'institutions financières ou n'y acquièrent
une participation significative.
RENFORCEMENT DE LA
COOPÉRATION INTERNATIONALE
Coopération
administrative / Échange d'information de caractère général
30. Les administrations nationales devraient
envisager d'enregistrer, au moins sous forme agrégée, les flux
internationaux d'espèces en toutes devises, pour rendre possible, en
combinant ces données avec celles émanant d'autres sources
étrangères et avec les informations détenues par les banques
centrales, des estimations des flux d'espèces entre pays. Ces
informations devraient être mises à la disposition du Fonds
monétaire international et de la Banque des règlements
internationaux pour faciliter les études internationales.
31. Les autorités internationales
compétentes, peut-être l'Interpol et l'Organisation mondiale des
douanes, devraient être chargées de rassembler puis de diffuser aux
autorités compétentes les informations relatives aux évolutions les
plus récentes en matière de blanchiment de capitaux et de techniques
de blanchiment. Les banques centrales et les organes de
réglementation bancaire pourraient également le faire dans le
secteur dont ils ont la charge. Les autorités nationales des
différents secteurs, en consultation avec des associations
professionnelles, pourraient alors diffuser ces renseignements
auprès d'institutions financières dans chaque pays.
Échange
d'information relative à des transactions suspectes
32. Chaque pays devrait s'efforcer
d'améliorer un échange international d'information spontané ou
« sur commande » entre autorités compétentes, relatif à
des opérations suspectes, et à des personnes ou des sociétés
impliquées dans ces opérations. Des garanties strictes devraient
être instituées pour assurer la conformité de cet échange
d'information avec les dispositions nationales et internationales en
matière de protection de la vie privée et de sécurité des
données.
Autres formes de
coopération
Fondements de la
coopération en matière de confiscation, d'entraide judiciaire et
d'extradition, et moyens à prendre à ce sens
33. Les pays devraient essayer de veiller,
dans un cadre bilatéral ou multilatéral, à ce que les différents
critères pris en compte dans les définitions nationales au titre de
la connaissance de l'acte commis - c'est-à-dire les différents
critères relatifs à l'élément intentionnel de l'infraction -
n'affectent pas la capacité ou la volonté des pays de se prêter
mutuellement assistance en matière judiciaire.
34. La coopération internationale devrait
s'appuyer sur un réseau d'accords et d'arrangements bilatéraux et
multilatéraux fondés sur des concepts juridiques communs, destinés à
mettre en oeuvre des mesures pratiques au bénéfice d'une entraide
mutuelle aussi large que possible.
35. Les pays devraient être encouragés à
ratifier et mettre en oeuvre les conventions internationales
pertinentes sur le blanchiment d'argent, telles que la Convention de
1990 du Conseil de l'Europe sur le blanchiment de capitaux, la
perquisition, la fouille, la saisie et la confiscation des produits
d'activités criminelles.
Orientations pour
l'amélioration de l'entraide judiciaire dans le domaine du
blanchiment d'argent
36. La coopération entre les autorités
compétentes appropriées des différents pays devrait être encouragée
dans le cadre des enquêtes. À cet égard, une technique d'enquête
valable et efficace est la livraison surveillée relative aux actifs
connus comme étant des produits du crime ou suspectés en être. Les
pays sont encouragés à soutenir cette technique, lorsque cela est
possible.
37. Il conviendrait de prévoir des procédures
d'entraide judiciaire en matière pénale concernant le recours à des
mesures de contrainte telles que la production de documents par des
institutions financières et d'autres personnes, la fouille de
personnes et de locaux, la saisie et l'obtention d'éléments de
preuve destinés à être utilisés dans des enquêtes et des poursuites
en matière de blanchiment et dans des procédures connexes devant des
juridictions étrangères.
38. Il serait souhaitable que l'on puisse
prendre des mesures rapides en réponse à des requêtes émanant de
gouvernements étrangers demandant d'identifier, de geler, de saisir
et de confisquer les produits, ou d'autres biens d'une valeur
équivalente à ces produits, tirés du blanchiment d'argent ou des
délits sur lesquels repose l'activité de blanchiment.
39. Afin d'éviter les conflits de compétence,
il conviendrait d'étudier la possibilité d'élaborer et de mettre en
oeuvre des mécanismes permettant de déterminer, dans l'intérêt de la
justice, le ressort le plus approprié pour le jugement des
défendeurs, dans des affaires qui pourraient faire l'objet de
poursuites dans plusieurs pays. De même, il devrait exister des
mesures visant à coordonner les procédures de saisie et de
confiscation et pouvant inclure le partage des avoirs
confisqués.
40. Les pays devraient mettre en place des
procédures permettant d'extrader, lorsque cela est possible, des
individus accusés de blanchiment de capitaux ou d'infractions
connexes. Dans le respect de son système juridique national, chaque
pays devrait reconnaître le blanchiment de capitaux comme une
infraction pouvant donner lieu à extradition. Dans la mesure où
leurs structures juridiques le permettent, les pays pourraient
envisager de simplifier l'extradition, par la transmission directe
des demandes d'extradition entre les ministères appropriés,
l'extradition des personnes sur le seul fondement de mandats d'arrêt
ou de jugements, l'extradition de leurs ressortissants nationaux ou
l'extradition simplifiée de personnes acceptant de renoncer à la
procédure formelle d'extradition.
Annexe à la
Recommandation 9 : Liste des activités financières entreprises
par des professions ou institutions qui ne sont pas des institutions
financières
- Acceptation de dépôts et d'autres fonds
remboursables du public.
- Prêts (y compris : le crédit à la
consommation, le crédit hypothécaire, l'affacturage avec ou sans
recours, le financement de transactions commerciales (forfaitage
inclus).
- Crédit-bail.
- Services de transmission monétaire.
- Émission et gestion de moyens de paiement
(par exemple, cartes de crédit et de débit, chèques, chèques de
voyage et traites bancaires, etc.).
- Octroi de garanties et souscription
d'engagements.
- Négociation pour le compte de clients
(marché au comptant, marché à terme, swaps, opérations à terme,
options...) en ce qui concerne :
a) les instruments du marché monétaire
(chèques, effets, certificats de dépôt, etc.);
b) le marché des changes;
c) les instruments sur devises, taux
d'intérêt et indices;
d) les valeurs mobilières cessibles;
e) les marchés à terme de
marchandises.
- Participation à des émissions de valeurs
mobilières et prestation de services financiers connexes.
- Gestion individuelle et collective du
patrimoine.
- Conservation et administration des titres
garantis par des fonds pour le compte des clients.
- Assurance sur la vie et autres produits de
placement dans le domaine de l'assurance.
- Le change manuel.
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