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Créer un cadre de sagesse communautaire : examen des services aux victimes dans les territoires du Nunavut, du Nord-Ouest et du Yukon

  1. 3.0 Territoires du Nord-Ouest
    1. 3.1 Considérations sur la prestation de services aux victimes dans les Territoires du Nord-Ouest
      1. 3.1.1 Introduction
      2. 3.1.2 Données démographiques des Territoires du Nord-Ouest
      3. 3.1.3 Conditions sociales et données statistiques connexes pour les Territoires du Nord-Ouest
      4. 3.1.4 Considérations historiques sur les Territoires du Nord-Ouest
      5. 3.1.5 Les groupes culturels/linguistiques autochtones des Territoires du Nord-Ouest et leur statut politique

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3.0 TERRITOIRES DU NORD-OUEST

3.1 Considérations sur la prestation de services aux victimes dans les Territoires du Nord-Ouest

3.1.1 Introduction

La présente section est consacrée à l'acquisition d'une connaissance pratique des principaux facteurs contributifs à prendre en considération pour concevoir des services aux victimes et d'autres genres de services et de programmes sociaux dans les Territoires du Nord-Ouest (T.N.-O.). Les fournisseurs de services, les fournisseurs de soins communautaires, les victimes de crime ainsi que les décideurs et responsables des politiques des administrations fédérales, territoriales et municipales interrogés au cours de la présente étude ont demandé que les nouveaux services ou les services actuels modifiés tiennent compte des différences culturelles actuelles entre les cultures des Premières nations, des Métis et des Inuits et la culture canadienne dominante. De plus, ils ont demandé de brosser un tableau clair à l'intention des décideurs et des responsables des politiques, à tous les paliers de gouvernement, des nombreux obstacles et défis qui existent sur le plan de l'élaboration et de l'exécution de programme de services aux victimes dans les collectivités des Territoires du Nord-Ouest.

Par conséquent, le présent chapitre est consacré à deux sujets : un aperçu général des différences entre les cultures des Premières nations, des Inuits et des Métis et la culture canadienne dominante et un aperçu général des défis et obstacles inhérents à l'élaboration et à l'exécution de programmes de services aux victimes dans les collectivités des T.N.-O.

La première section du chapitre décrit les différences entre la culture « occidentale » dominante au Canada et les cultures autochtones des T.N.-O. Il s'agit simplement d'un aperçu de base, aux fins de la planification des programmes, des principales différences entre la culture euro-canadienne et les cultures autochtones dans les domaines qui ont une incidence sur la planification des programmes. Cet aperçu est fondé sur les entrevues tenues avec des fournisseurs de services et des fournisseurs de soins auprès des Premières nations, des Métis et des Inuits ainsi que des victimes de crime et des fonctionnaires. Des citations de ces répondants figurent tout au long du chapitre.

En bref, le chapitre décrit les renseignements utiles à la compréhension de la prestation de services aux victimes dans les Territoires du Nord-Ouest. Ces renseignements sont les suivants :

  • données démographiques des T.N.-O.;
  • conditions sociales et données statistiques connexes pour les T.N.-O.;
  • considérations historiques sur les T.N.-O.;
  • les groupes culturels/linguistiques autochtones des T.N.-O. et leur statut politique

3.1.2     Données démographiques des Territoires du Nord-Ouest

Il y a 30 collectivités dans les Territoires du Nord-Ouest, qui comptent une population totale de 40 570 personnes[41]. Ces collectivités se divisent en six régions sur le plan politique : Delta, Sahtu, Deh Cho, Dogrib, South Slave et Yellowknife[42]. Il y a six grands centres (Yellowknife, Rae-Edzo, Inuvik, Fort Simpson, Hay River et Fort Smith) comptant plus de 1 500 habitants. Les agglomérations les plus importantes sont Yellowknife (18 028 habitants), Hay River (3 858 habitants), Inuvik (3 451 habitants) et Fort Smith (2 685 habitants). Ensemble, ces quatre collectivités comptent 73 % de la population du territoire. Environ 45 % des habitants des T.N.-O. vivent dans la capitale, Yellowknife.

En ce qui concerne la composition ethnique, 51 % de la population du territoire se compose de membres des Premières nations, de Métis et d'Inuvialuits. Le reste de la population est en grande partie d'origine euro-canadienne (42,8 %). Les groupes des minorités visibles les plus importants sont les Asiatiques du Sud, les Chinois et les Philippins. La plus grand partie de la population est plus jeune que les autres Canadiens. Environ 30 % de la population des T.N.-O. a moins de 15 ans (contre 20 % à l'échelle nationale) et seulement 4 % de la population a plus de 65 ans (12 % à l'échelle nationale)[43].

3.1.3     Conditions sociales et données statistiques connexes pour les Territoires du Nord-Ouest

Les habitants des T.N.-O. font face à des conditions sociales et à des problèmes de santé sans commune mesure avec ceux des Canadiens du Sud. Dans les T.N.-O., le taux d'agression sexuelle est six fois plus élevé que le taux national[44] et le taux de suicide, deux fois plus élevé[45]. Le taux de syndrome de mort subite du nourrisson est plus élevé dans les T.N.-O. que partout ailleurs au Canada[46].

Dans les T.N.-O., le taux de consommation abusive d'alcool et de consommation de marijuana et de drogues dures [47] est deux fois plus élevé que le taux national et le taux de tabagisme est trois fois plus élevé que le taux national[48]. Les décès attribuables aux blessures évitables sont deux fois plus nombreux que la moyenne nationale[49]. Le taux d'admission des femmes agressées dans les refuges est huit fois plus élevé que le taux national[50]. Le taux de crime de violence déclaré est cinq fois plus élevé que la moyenne nationale et le taux de grossesse d'adolescentes est deux fois plus élevé que la moyenne nationale[51]. Il est probable que les taux de syndrome d'alcoolisation fœtale sont élevés, car jusqu'à 30 % des femmes des T.N.-O. boivent pendant leur grossesse[52]. De plus, le taux de maladies transmises sexuellement est très élevé comparativement à celui du reste du Canada[53].

Ces problèmes sociaux ont amené le ministère de la Santé et des Services sociaux du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest à prévoir que, outre les autres dépenses médicales, jusqu'à 50 % des habitants des T.N.-O. auront besoin de services de santé mentale d'ici 2008[54]. Les problèmes de santé mentale constituent la principale cause des admissions des hommes dans les hôpitaux à l'heure actuelle[55].

Dans tous les pays, il existe une relation évidente entre le revenu et la santé, entre les écarts de revenu et les inégalités de l'état de santé. Cela reste vrai pour le Canada également, comme le mentionne le Deuxième rapport sur la santé de la population canadienne :

« Des études indiquent que la distribution du revenu dans une société peut constituer un déterminant plus important de la santé que le montant total de revenu gagné par les membres de cette société. Des écarts importants dans la distribution du revenu entraînent un accroissement des problèmes sociaux et une baisse de qualité de la santé au sein de la population totale »[56].

Même si le revenu moyen dans les T.N.-O. est supérieur d'environ 13 000 $ à celui de l'ensemble du Canada, dans les collectivités autres que Yellowknife, et les centres régionaux, le revenu moyen est inférieur de 4 000 $ à la moyenne canadienne et de 11 000 $ à la moyenne du territoire.

Le revenu est lié à l'emploi et à l'instruction. Environ 35 % des habitants du territoire de 15 ans ou plus n'ont pas de diplôme d'études secondaires. Dans le cas de la population autochtone, ce chiffre grimpe à 55 %[57]. Le taux d'obtention de diplôme dans les T.N.-O. s'établit à 40 % comparativement à 74 % pour le reste du Canada. Les activités économiques récentes dans les T.N.-O. ont réduit le taux de chômage à 6,8 % (en mai 2002); toutefois, dans les collectivités à prédominance autochtone, de 30 à 50 % des habitants de plus de 15 ne travaillent pas[58]. Dans l'ensemble, 21 % de la population des T.N.-O. s'en remet, à des degrés divers, au soutien du revenu de l'État pour assurer sa survie[59].

En ce qui concerne le logement, la Société d'habitation des Territoires du Nord-Ouest estime qu'environ 20 % des ménages des T.N.-O. ont des « besoins impérieux »[60]. Selon les estimations, il s'agit du double de la moyenne nationale[61]. À l'extérieur des centres régionaux, le nombre de ménages ayant des besoins impérieux s'élève à 44 %[62].

En résumé, les questions clés de santé relevées par le ministère de la Santé et des Services sociaux des T.N.-O. dans le NWT Health Status Report (1999) sont les suivantes :

  • faibles niveaux de soins d'hygiène personnelle et niveaux élevés de comportements à risque (consommation d'alcool, tabagisme, accidents évitables, etc.);
  • piètres conditions sociales (manque de logement, manque de services communautaires, etc.);
  • disparités économiques (écart important entre les riches et les pauvres, les collectivités bien nanties et les collectivités défavorisées, etc.);
  • manque d'instruction et de possibilités de s'instruire (possibilités limitées de s'instruire et faible niveau d'instruction, etc.)[63].

Du point de vue des déterminants sociaux et économiques généraux de la santé, des progrès ont été réalisés dans le domaine de l'éducation, et les perspectives économiques commencent à sembler plus favorables. Toutefois, nombre de personnes demeurant dans les petites collectivités sont encore défavorisées sur le plan économique et peuvent, par conséquent, courir des risques plus élevés. Le défi le plus grand à relever concernant la santé de la population au cours de la prochaine décennie consistera probablement à améliorer les conditions sociales des collectivités, des familles et des personnes les plus défavorisées[64]. [TRADUCTION]

Il s'agit du contexte actuel sur le plan social et de la santé dans lequel la victimisation et la prestation de services aux victimes ont lieu.

3.1.4     Considérations historiques sur les Territoires du Nord-Ouest

Les premiers habitants des T.N.-O. avaient un mode de vie axé sur la chasse et la cueillette et vivaient au gré des rythmes naturels de la Terre et des saisons[65]. Toutefois, la culture européenne ayant eu de plus en plus d'incidence dans la région au cours des 150 dernières années, ces modes de vie et certaines des traditions qui les accompagnent ont été modifiés radicalement. Les participants autochtones, inuvialuits et métis à la Social Agenda Conference des T.N.-O. tenue en juin 2001 ont décrit les réalités et les effets de ce changement culturel de la façon suivante :

Les séparations, les placements en établissement, la dépendance, la dislocation et les expériences dans les pensionnats pendant des générations ont traumatisé les gens et ont remplacé la culture traditionnelle fondée sur la confiance et le respect par une culture de la peur et de l'oppression. L'incarcération des délinquants, le placement des enfants à l'extérieur de leur foyer, le recours aux foyers pour Aînés et aux refuges pour les femmes battues et les enfants ont tendance à refléter ce sentiment de séparation et de dislocation de la famille. Des religions étrangères ont été imposées aux gens, les compétences liées au territoire ont été perdues, de nouvelles maladies ont tué bien des personnes et des collectivités ont été déménagées de force. Par conséquent, la capacité de transférer les connaissances et de comprendre les rôles sociaux, culturels et assignés à chacun des sexes, les stades de la vie, la sexualité et les relations a été réduite. Il y a une perte de liens entre les uns les autres, les lieux et le territoire parce qu'il n'y a pas de communication et de partage … les connaissances familiales collectives sont perdues et notre histoire culturelle collective n'est pas bien connue. Ces expériences traumatisantes ont entraîné des difficultés sur le plan du rôle parental et du respect des femmes, la perte des compétences traditionnelles, des difficultés de communication et de partage, l'érosion de la langue, des problèmes chez les jeunes et les Aînés, le déni et le silence et, en général, la normalisation de réactions traumatiques comme la honte, la culpabilité, la méfiance, la colère, la haine, l'amertume, la confusion, la douleur, le blâme, le déni, la paranoïa, la mémoire partielle et sélective, les modes de vie malsains et risqués, la toxicomanie et la violence[66]. [TRADUCTION]

En particulier, les membres des Premières nations et d'autres groupes autochtones ont souligné l'effet préjudiciable des pensionnats sur leur vie collective et personnelle. Cet effet est résumé en partie dans les observations d'un participant à la conférence : les pensionnats ont abouti au fait que cinq générations ne connaissent pas l'art d'être parent … il y avait de la culpabilité de la part de ceux qui ont constaté la violence dans les pensionnats, qui ne savaient pas quoi faire à ce sujet et qui n'ont rien fait [67]. Les pensionnats, les religions étrangères et les gouvernements, un mode de vie sédentaire (non nomade) et une économie capitaliste fondée sur les salaires ont miné la stabilité collective et personnelle, les croyances traditionnelles, les relations, les rôles et les normes sociales.

Nombre d'habitants du Nord croient que cette histoire du colonialisme a été permanente et que des formes contemporaines de colonialisme revêtent la forme d'un contrôle général des terres ainsi que de lois et de politiques gouvernementales discriminatoires. Ils affirment qu'a surgi une forme de néo‑colonialisme selon lequel des groupes et des personnes colonisés auparavant s'oppriment et se contrôlent maintenant avec l'aide d'intérêts commerciaux et politiques « extérieurs ». Dans ces circonstances, divers problèmes sociaux[68] se sont généralisés et sont devenus chroniques.

« Le colonialisme, la discrimination et le racisme permanents, le contrôle général du territoire et les politiques et programmes gouvernementaux comme la Loi sur les Indiens et la Loi sur les T.N.-O. qui enlèvent le pouvoir et le contrôle des individus, des familles et des collectivités et détruisent l'autonomie et le soutien mutuel font partie du problème. En outre, les colonisés sont devenus des colonisateurs, le racisme s'est internalisé et les opprimés sont maintenant les oppresseurs. Dans ce contexte, les femmes, les enfants et les Aînés sont impuissants. La violence sexuelle à l'endroit des enfants à la maison ainsi que dans les pensionnats ont dévasté la population. Il est très difficile d'adopter deux modes de vie : le mode de vie autochtone traditionnel et le mode de vie moderne axé sur l'économie basée sur les salaires … la pauvreté s'est généralisée. En outre, il y a eu une perte considérable d'êtres chers et un deuil intergénérationnel par suite de décès prématurés, dont bon nombre à cause de la fracture occasionnée par cette histoire coloniale »[69]. [TRADUCTION]

À l'instar des peuples autochtones du monde entier, les Dénés, les Inuvialuits et d'autres peuples autochtones des T.N.-O. récupèrent maintenant leur identité et leurs traditions. Des ententes sur les revendications territoriales et l'autonomie gouvernementale ont été conclues avec une grande partie des Inuvialuits et certaines Premières nations. Les autres Premières nations et des groupes de Métis en sont aux derniers stades de la négociation de leurs ententes. La section qui suit présente un bref aperçu de ces ententes et un aperçu sur les origines et la composition des Premières nations des T.N.-O.

3.1.5     Les groupes culturels/linguistiques autochtones des Territoires du Nord-Ouest et leur statut politique

Ceux qui sont en mesure de financer et de concevoir des programmes de services aux victimes doivent comprendre les cultures et les structures gouvernementales auxquelles ils feront face à court terme. Certains programmes seront vraisemblablement négociés avec les gouvernements des Premières nations. Par conséquent, des détails pertinents sont présentés ici.

Les Autochtones des Territoires du Nord-Ouest sont des descendants de plusieurs groupes culturels et linguistiques distincts. Les deux principaux groupes autochtones sont les Dénés et les Inuvialuits.

Les « Dénés » ont été les premiers peuples autochtones de cette région du Canada. Le nom déné traditionnel de cette région est « Denedeh », ce qui signifie terre des Dénés. Les Dénés comprennent plusieurs Premières nations et conseils tribaux régionaux qui traduisent leur affiliation culturelle traditionnelle. Ces conseils tribaux et Premières nations sont les suivants : Premières nations Deh Cho, Conseil des Dogrib signataires du traité no 11, Conseil tribal Gwich'in, Conseil tribal visé par le traité no 8 des T.N.-O., Conseil des Dénés du Sahtu, Première nation de Salt River. Chacun de ces conseils tribaux et Premières nations se compose de 4 à 10 petits bureaux du conseil de bande ou d'autres Premières nations[70].

Les Dénés des T.N.-O. ont conclu des traités avec le gouvernement fédéral à la fin des années 1800 et au début des années 1900. Ces traités servent de base aux règlements actuels en matière de revendications territoriales et d'autonomie gouvernementale dans les T.N.-O. Voici une brève description de la situation actuelle de chaque Première nation.

  • Premières nations Deh Cho
    Les Premières nations Deh Cho descendent des Esclaves du Sud signataires du traité no 11, qui ont utilisé et occupé traditionnellement les terres de la région de Deh Cho, située au sud-ouest des T.N.-O. Ils négocient actuellement une entente en matière de territoire, de ressources et de gouvernance avec les gouvernements fédéral et territorial. Les collectivités Deh Cho comprennent les établissements plus importants de Fort Providence, de Fort Simpson, de Fort Liard et de la réserve de Hay River. Elles incluent également les collectivités plus petites de Nahanni Butte, de Wrigley, de Jean Marie River, de Kakisa Lake et de Trout Lake.
     
  • Conseil des Dogrib signataires du traité no 11,
    Il y a environ 3 000 Dogrib, qui demeurent surtout dans les collectivités de Behcho Ko (Rae-Edzo), de Wha Ti (Lac La Martre), de Gameti (Rae Lakes) et de Wekweti (Snare Lake) dans la région North Slave des Territoires du Nord-Ouest (au nord du Grand lac des Esclaves ). Les Dogrib négocient la première entente combinée en matière de règlement des revendications territoriales et d'autonomie gouvernementale dans les Territoires du Nord-Ouest, et au nord du 60e parallèle. Cette entente permettra aux Dogrib de posséder 39 000  kilomètres carrés de territoire, y compris les ressources du sous-sol, et prévoira l'octroi de l'autonomie gouvernementale aux Dogrib. Les Dogrib créeront un seul gouvernement (tribal) dont relèveront les citoyens dogrib et les terres dogrib. Le gouvernement des Dogrib gérera la mise en valeur des ressources et de la faune dans le cadre de conseils de cogestion. Il exercera sa compétence législative dans les domaines de l'éducation, de l'adoption, des services à l'enfance et à la famille, de la formation, de l'aide sociale et du logement social ainsi que de la langue et de la culture.
  • Conseil tribal Gwich'in
    Les Gwich'in utilisent et occupent les terres situées dans la région du delta de Beaufort. Ils ont signé le traité no 11 et en sont venus à un règlement concernant les intérêts subsistants liés aux territoires et aux ressources lorsqu'ils ont négocié la revendication territoriale globale des Gwich'in en 1992. Les 2 200 bénéficiaires sont représentés actuellement par des conseils de bande qui sont administrés aux termes de la Loi sur les Indiens. Les Gwich'in vivent dans les collectivités de Fort MacPherson, d'Inuvik, d'Aklavik et de Tsiigehtchic.
  • Conseil tribal visé par le traité no 8 des T.N.-O.
    À l'heure actuelle, le Conseil tribal visé par le traité no 8 des T.N.-O. se compose des Premières nations dénées de l'Akaitcho à Dettah, à N'dilo[71], à Lutsel K'e et à Deninu Kue (Fort Resolution). Les Premières nations dénées visées par le traité no 8 dans l'Akaitcho, le gouvernement du Canada et le gouvernement des T.N.-O. ont examiné les terrains d'entente et sont parvenus à un consensus sur le libellé de l'entente cadre. (Les Dénés de l'Akaitcho ont signé le traité no 8 avec le gouvernement du Canada en 1900. Toutefois, certaines dispositions de ce traité n'ont pas été appliquées. Les gouvernements ont convenu de résoudre les différends en matière de territoire, de ressources et de gouvernance au moyen de négociations.)
  • Conseil des Dénés du Sahtu
    Les Dénés du Sahtu occupent la région du centre des T.N.-O. autour du Grand lac de l'Ours et du fleuve Mackenzie. À titre de signataires du traité no 11, ils ont conclu l'entente sur la revendication territoriale globale des Dénés et des Métis du Sahtu en 1993. Au total, 2 000 personnes bénéficient de cette entente dans les T.N.-O. Les Dénés du Sahtu vivent dans les collectivités de Colville Lake, de Deline, de Fort Good Hope, de Norman Wells et de Tulita.
  • Premières nations de Salt River
    Cette Première nation se compose de descendants des Cris et des Chipewyan visés par le traité no 11, qui utilisent et occupent depuis longtemps le territoire de la région de Fort Smith. Ils négocient une entente fondée sur les droits fonciers issus des traités qui permettra de respecter les obligations en suspens associées au traité no 8, qui a été signé en 1899. La Première nation de Salt River veut établir une réserve à l'intérieur et à proximité de la ville de Fort Smith.

En plus des conseils tribaux des Dénés et des Premières nations susmentionnés, il y a des Inuvialuits autochtones dans les Territoires du Nord-Ouest. Ils ont toujours vécu dans la région du delta de Beaufort. Il s'agit de la région autour du delta du fleuve Mackenzie qui borde la mer de Beaufort. Les Inuvialuits sont d'ascendance inuite et ils ont toujours été tributaires de la mer et des régions côtières environnantes. Ils n'ont pas signé de traité au Canada, mais ils sont reconnus comme des Autochtones aux termes de la Loi constitutionnelle de 1982. Ils ont négocié et conclu en 1982 avec le gouvernement du Canada l'entente sur les revendications territoriales des Inuvialuits. Il y a 2 500 bénéficiaires de cette entente dans les collectivités d'Inuvik, d'Aklavik, de Holman, de Paulatuk, de Sachs Harbour et de Tuktoyaktuk.

La carte ci-dessous, disponible auprès du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, indique les limites et les collectivités des régions autochtones susmentionnées.

Carte - limites et collectivités régions autochtones

[41]   Selon le gouvernement territorial, le nombre d'habitants des T.N.-O. s'élève à 42 083, chiffre qui diffère des données du recensement du Canada de 2001.

[42]   Le gouvernement territorial administre généralement les régions de Delta et de Sahtu comme une région et sous divers noms selon le service en question : « Beaufort Delta », « Inuvik Sahtu ». Toutefois, chacune de ces régions a négocié des accords de revendication territoriale et d'autonomie gouvernementale à titre d'entités distinctes, et certains services sont administrés séparément.

[43]   Statistique Canada, recensement de 1996.

[44]   « Family Violence Statistics Report 2000/2001 », Santé et Services sociaux des T.N.-O., 2001. Selon le rapport du Bureau de la condition féminine des T.N.-O., en 1996, 27 % des femmes inuites, 23 % des femmes dénées, 14 % des femmes métis et 11 % des femmes non autochtones de 10e et de 11e année ont dit qu'elles avaient eu des relations sexuelles contre leur volonté.

[45]   «  Working Together for Community Wellness, A Strategy for Addictions, Mental Health and Family Violence in the NWT  »,   Santé et Services sociaux des T.N.-O , mars 2001.

[46]   «  New Directions: Healthy Choices, Health Promotion Strategy  », Santé et Services sociaux des T.N.-O, août 1999.

[47]   «  Working Together for Community Wellness, A Strategy for Addictions, Mental Health and Family Violence in the NWT  », Santé et Services sociaux des T.N.-O. , mars 2001.

[48]   «  New Directions: Healthy Choices, Health Promotion Strategy  », Santé et Services sociaux des T.N.-O, août 1999.

[49] « NWT Health Status Report », Santé et Services sociaux des T.N.-O., 1999.

[50]   « Family Violence Statistics Report 2000/2001 », Santé et Services sociaux des T.N.-O., 2001.

[51]   « NWT Health Status Repor t», Santé et Services sociaux des T.N.-O., 1999.

[52]   Ibid.

[53]   Ibid.

[54]   Ibid.

[55]   Ibid.

[56]   « Deuxième rapport sur la santé de la population canadienne », Santé Canada, 1999.

[57]   « Highest Level of Schooling », Bureau de la statistique des T.N.-O., octobre 1999.

[58]   « Labour Force Activity », Bureau de la statistique des T.N.-O., mai 2002.

[59]   « NWT Health Status Report », Santé et Services sociaux des T.N.-O., 1999.

[60]   On mesure les besoins impérieux en surveillant les problèmes de surpeuplement, la condition physique de la maison et l'abordabilité. Les ménages qui éprouvent un ou plusieurs de ces problèmes et qui ont un revenu total inférieur à un seuil donné sont considérés comme ayant des besoins impérieux.

[61]   « Report on Housing», Société d'habitation des T.N.-O., G.T.N.-O., 1998.

[62]   Ibid.

[63]   « NWT Health Status Report », Santé et Services sociaux des T.N.-O., 1999.

[64]   Ibid.

[65]   Une description plus détaillée de la dynamique de cette vision du monde et de ce mode de vie et de son incidence éventuelle sur la prestation de services aux victimes figure dans les chapitres de la présente étude sur le Nunavut et le Yukon.

[66]   « Honesty Takes Courage », Social Agenda Conference Report, juin 2001.

[67]   Ibid.

[68]   Les problèmes sociaux des T.N.-O. sont décrits en détail par les fournisseurs de services plus loin dans le présent chapitre.

[69]   « Honesty Takes Courage », Social Agenda Conference Report, juin 2001.

[70]  En outre, il y a plusieurs organismes de Métis dans les T.N.-O., dont certains négocient des accords distincts avec le gouvernement fédéral. Voir le site Web du ministère des Affaires autochtones, gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, www.gov.nt.ca/MAA.aboriginal_directory, pour obtenir une liste complète des organismes autochtones
dans les T.N.-O.

[71]   Dettah et N'dilo ne figurent pas dans Victim Services in the Territories: A Compilation of Contacts and Resources comme collectivités distinctes, car elles sont situées près de Yellowknife et la plupart de leurs services, y compris les services spécialisés aux victimes, sont offerts à Yellowknife.

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