Ministère de la Justice Canada / Department of Justice CanadaGouvernement du Canada
Éviter le premier menu Éviter tous les menus
   
English Contactez-nous Aide Recherche Site du Canada
Accueil Justice Plan du site Programmes et initiatives Divulgation proactive Lois
Page d'accueil, Recherche et statistiques
Recherche et statistiques, image graphique

Publications

Créer un cadre de sagesse communautaire : examen des services aux victimes dans les territoires du Nunavut, du Nord-Ouest et du Yukon

  1. 3.0  Territoires du Nord-Ouest
    1. 3.2  Services offerts dans les collectivités des Territoires du Nord-Ouest
      1. 3.2.1 Portée et méthodologie

Page précédente | Table des matières | Page suivante

3.2        Services offerts dans les collectivités des Territoires du Nord-Ouest

3.2.1     Portée et méthodologie

Au début des travaux de recherche, les parrains et les auteurs de l'étude ont décidé de consulter tous les services aux victimes et tous les services sociaux et éducatifs des T.N.-O. qui s'occupent des victimes de violence dans le cadre de leur mandat général. Cette décision traduit la réalité de la gouvernance et du développement social dans les T.N.-O., qui offrent toute la gamme des services, depuis les services bien développés dans les six grands centres (Yellowknife, Rae Edzo, Inuvik, Fort Simpson, Hay River et Fort Smith) jusqu'aux services presque inexistants, y compris les services de police et les soins de santé offerts par les résidents, dans les très petites collectivités.

Il y a 30 collectivités dans les Territoires du Nord-Ouest, qui comptent une population de 40 570 personnes[72]. Comme il est mentionné plus haut, ces collectivités se subdivisent en six régions politiques : Delta, Sahtu, Deh Cho, Dogrib, South Slave et North Slave ou Yellowknife[73]. Ces dernières années, chaque région est devenue de plus en plus autonome sur le plan de la responsabilité de la prestation des services. Chaque région a son propre conseil de santé et son propre conseil d'éducation ainsi que d'autres services administrés à l'échelle régionale. Les fonds des autorités régionales en question proviennent des recettes générales du gouvernement territorial, et elles doivent rendre des comptes au gouvernement territorial et à leurs propres conseils régionaux. Dans certaines régions, les conseils de santé et d'éducation ont été fusionnés pour former des conseils de services communautaires.

La conclusion d'ententes sur l'autonomie gouvernementale avec les Premières nations et les Métis dans toutes les régions des T.N.-O  a rendu plus complexe la situation administrative. Comme il est mentionné plus haut, ces régions visées par les ententes sur le règlement des revendications territoriales et l'autonomie gouvernementale correspondent généralement aux régions susmentionnées. (Il y a quelques exceptions, car certaines collectivités et sous-régions concluent leurs propres ententes distinctes et autonomes sur le règlement des revendications territoriales et l'autonomie gouvernementale). À mesure que ces ententes sont mises en œuvre, la responsabilité de nombreux services sociaux qui relevaient des autorités régionales et territoriales est transférée aux gouvernements des Métis et des Premières nations. Ce processus ne fait que commencer, mais il a déjà une incidence sur l'administration de la prestation des services, car chaque région procède au transfert de ses services de diverses façons. On répond encore aux questions concernant le rôle et le but du gouvernement territorial par rapport à l'autonomie gouvernementale des Premières nations et des Métis[74].

En outre, un certain nombre d'autres facteurs compliquent la prestation de services dans les T.N.-O. Même si certaines collectivités ont des routes praticables l'hiver, il y a des routes praticables en tout temps dans seulement 9 collectivités des T.N.-O., toutes situées dans le sud des T.N.-O. Il y a une route praticable en tout temps qui unit certaines collectivités du Delta (Inuvik, Tsiigehtchic et Fort McPherson) à Dawson et Whitehorse au Yukon, mais elle n'est pas utile pour la prestation de services dans les T.N.-O. Cela signifie que les habitants dans les 21 autres collectivités accessibles par avion ne peuvent pas avoir accès aux services offerts dans les grands centres, y compris les possibilités de rétablissement, d'éducation et de formation qui renforceraient leur capacité d'assurer les services nécessaires dans leurs propres collectivités. Il existe un service aérien dans chaque collectivité, mais il est coûteux.

Étant donné ce grand nombre de petites collectivités, dispersées sur un grand territoire, où les conditions climatiques sont peu clémentes, où il n'y a pas de réseau routier et où il y a de plus en plus de structures de gouvernance et administratives, il est extrêmement difficile d'offrir des services uniformes et efficaces à la population, et encore plus dans le cas des personnes victimes de violence.

Le document Victim Services in the Territories: A Compilation of Contacts and Resources[75] fait état du manque d'homogénéité des services qui en résulte. La capitale Yellowknife, dont le nombre d'habitants s'élève à 18 028 (45 % de la population du territoire), offre une gamme relativement complète de services au public et aux victimes de crime. Les petits centres régionaux (Rae Edzo, Inuvik, Fort Simpson, Hay River et Fort Smith) ont élaboré un réseau de services semblables. Yellowknife et les trois autres grands centres régionaux (Hay River, Fort Smith et Inuvik) comptent 73 % de la population totale du territoire. Dans ces quatre collectivités, il y a des refuges pour femmes et enfants battus, des programmes de services aux victimes, de services de counseling communautaires, de santé mentale et sociaux et des programmes de traitement des toxicomanes, des programmes pour les jeunes, des banques d'alimentation, des hôpitaux, plusieurs écoles, des défenseurs des ONG, et des organismes d'enseignement et de justice sociale. Ils comptent des agents de probation, des coordonnateurs de la justice régionaux, des travailleurs auprès des tribunaux, des agents de la GRC et ils ont un accès plus facile à des avocats et à l'aide juridique. Yellowknife et Inuvik ont des programmes d'aide aux victimes et aux témoins du bureau du procureur de la Couronne. Ces quatre centres ont également des comités sur la justice communautaire actifs et la plupart ont des programmes correctionnels et divers établissements de traitement, qui acceptent des personnes provenant de l'ensemble du territoire. Tous ces centres ont un campus du Collège Aurora (enseignement postsecondaire).

Grâce à ces services, les quatre grands centres régionaux (Yellowknife, Hay River, Fort Smith et Inuvik) ont moins de difficulté à attirer des personnes qualifiées pour qu'elles demeurent pendant une longue période afin d'aider à établir l'infrastructure sociale. Les autres petits centres régionaux (Rae Edzo et Fort Simpson) comptent moins de services que les grands centres, mais ils sont relativement faciles d'accès, car ils sont accessibles par le réseau routier, et Rae Edzo n'est qu'à une heure de Yellowknife. Ce sont les 24 plus petites collectivités, dont 21 ne sont accessibles que par avion, qui ont le plus de difficulté à offrir des services de base fonctionnels constants comme les soins de santé et l'éducation, en particulier le genre de programmes nécessaires pour faire face aux niveaux élevés de victimisation dans les T.N.-O.

Les divers gouvernements (fédéral, territorial, Premières nations, inuvialuit et municipal) ont tenté de faire face à cette situation de différentes façons. La principale méthode a consisté à envoyer par avion tous les mois ou toutes les semaines des professionnels comme du personnel infirmier, des travailleurs sociaux, des avocats et d'autres spécialistes d'un centre régional dans les petites collectivités. Les gouvernements ont également cherché à offrir des services complets, comme des programmes de traitement des toxicomanes « mobiles » dans les collectivités pendant plusieurs semaines d'affilée. En outre, ils ont subventionné la formation de personnes de la localité dans diverses spécialités professionnelles.

Ces réalités ont des répercussions sur l'établissement d'un répertoire des services territoriaux à l'intention des victimes de crime. Les services universels sont théoriquement offerts à tous les habitants, mais il se peut qu'ils ne soient pas disponibles dans leur propre collectivité. Dans la plupart des cas, les victimes qui demeurent dans ces petites collectivités devront se rendre dans un centre régional ou à Yellowknife pour avoir accès à ces services, et aux autres services figurant sous chaque centre régional principal dans le répertoire.

Cela signifie que sur une base quotidienne, les fournisseurs de services locaux actuels, à savoir les écoles, les postes de soins infirmiers, les services sociaux et certains bureaux de conseil de bande ou gouvernements des Premières nations, offrent leurs services autorisés et tous les services supplémentaires qu'ils peuvent gérer, à la population locale. (Il ne faut pas oublier que ce ne sont pas toutes les collectivités qui offrent même ces services de base.) Comme un pourcentage élevé de la population des T.N.-O. a été victime de violence par le passé, les fournisseurs de services qui résident dans la collectivité, quel que soit leur rôle désigné, assurent le seul service disponible aux victimes.

Par conséquent, il a été décidé de contacter les écoles, les postes de soins infirmiers, les bureaux de services sociaux et les programmes sociaux des Premières nations et des Inuvialuits dans les centres régionaux à l'extérieur de Yellowknife et dans les 24 collectivités offrant des services limités. À Yellowknife, seuls les organismes qui offraient un service universel ou un programme axé sur les victimes ont été contactés.

Au total, 29 fournisseurs de services clés d'organismes, dont le mandat consiste à assurer des services aux victimes de crime ont été interrogés en avril et mai 2002[76]. De plus, sept victimes de crime ont été interrogées en personne[77]. Ces répondants provenaient des collectivités suivantes :

  • Yellowknife : 18 fournisseurs de services et 1 victime de crime;
  • Hay River : 3 fournisseurs de services et 2 victimes de crime;
  • Fort Smith : 2 fournisseurs de services et 2 victimes de crime;
  • Fort Good Hope : 1 fournisseur de services et 1 victime de crime;
  • Inuvik : 3 fournisseurs de services et 1 victime de crime;
  • Tuktoyaktuk : 1 fournisseur de services;
  • Fort Providence : 1 fournisseur de services.

En outre, nous avons contacté par téléphone et par courrier électronique dix fournisseurs de services, qui offrent un service universel qui peut s'adresser aux victimes de violence, pour obtenir une description de leur service[78].

Le répertoire de tous les services territoriaux, dont le mandat ne consiste pas à offrir des services aux victimes en particulier, contenait 141 fournisseurs de services, des 30 collectivités des T.N.-O. De ce nombre, 111 fournisseurs de services du territoire ont répondu[79]. Les réponses dans chaque région étaient les suivantes[80] :

  • Région du Delta/Sahtu
     
    • Aklavik : 5 réponses de 5 services identifiés;
    • Colville Lake : 1 réponse de 2 services identifiés;
    • Deline : 3 réponses de 4 services identifiés;
    • Fort Good Hope : 5 réponses de 6 services identifiés;
    • Fort McPherson : 6 réponses de 6 services identifiés;
    • Holman : 4 réponses de 4 services identifiés;
    • Inuvik : 8 réponses de 9 services identifiés;
    • Norman Wells : 2 réponses de 4 services identifiés;
    • Paulatuk : 2 réponses de 3 services identifiés;
    • Sachs Harbour : 2 réponses de 2 services identifiés;
    • Tsiigehtchic : 2 réponses de 3 services identifiés;
    • Tuktoyaktuk : 5 réponses de 6 services identifiés;
    • Tulita : 4 réponses de 5 services identifiés;
       
  • Région de Deh Cho
     
    • Fort Liard : 4 réponses de 4 services identifiés;
    • Fort Providence : 5 réponses de 6 services identifiés;
    • Jean Marie River : 2 réponses de 4 services identifiés;
    • Kakisa Lake : 1 réponse de 2 services identifiés;
    • Fort Simpson : 4 réponses de 6 services identifiés;
    • Nahanni Butte : 1 réponse de 2 services identifiés;
    • Wrigley : 1 réponse de 2 services identifiés;
    • Trout Lake : 3 réponses de 3 services identifiés;
       
  • Région des Dogrib
     
    • Rae Edzo : 3 réponses de 5 services identifiés;
    • Gameti : 3 réponses de 4 services identifiés;
    • Wha Ti : 3 réponses de 3 services identifiés;
    • Wekweti : 2 réponses de 3 services identifiés;
       
  • Région de South Slave
     
    • Enterprise : 1 réponse de 1 service identifié;
    • Hay River Reserve : 3 réponses de 4 services identifiés;
    • Hay River: 7 réponses de 9 services identifiés;
    • Fort Resolution: 3 réponses de 3 services identifiés;
    • Lutselk'e: 2 réponses de 4 services identifiés;
    • Fort Smith: 5 réponses de 8 services identifiés;
       
  • Région de Yellowknife
     
    • Yellowknife: 9 réponses de 9 services identifiés[81].

Les numéros des personnes ressources et d'autres renseignements pertinents provenaient de plusieurs répertoires des T.N.-O. axés sur la prestation de renseignements sur les services sociaux. Ces répertoires étaient les suivants :

  • « NWT Help Directory » publié par le gouvernement des T.N.-O., Santé et Services sociaux;
  • annuaire téléphonique de NWT Status of Women;
  • site Web du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest à www.gov.nt.ca;
  • « NWT Social Programs and Services : A Living History » publié par le NWT Social Agenda Working Group en mai 2002;
  • Annuaire téléphonique NorthwesTel, « Blue Pages ».

[72]   Selon le gouvernement territorial, qui conteste les chiffres du recensement du Canada concernant le nombre d'habitants des T. N.-O., il y a 42 083 habitants.

[73]   Le gouvernement territorial administre généralement les régions du Delta et du Sahtu comme une seule région selon divers noms, selon le service en question : « Delta de Beaufort », « Inuvik Sahtu ». Aux fins du présent recensement, les deux régions figurent ensemble sous la rubrique « Delta/Sahtu ».

[74]   Les Premières Nations et les Métis négocient leurs ententes en matière de règlement des revendications territoriales et d'autonomie gouvernementale directement avec le gouvernement fédéral, et non avec le gouvernement territorial.

[75]   Mary Beth Levan,Victim Services in the Territories: A Compilation of Contacts and Resources, Ottawa, Centre de la politique concernant les victimes et Division de la recherche et de la statistique, ministère de la Justice Canada, 2002.

[76]   Voir à l'annexe A les noms des fournisseurs de services clés.

[77]   Ces entrevues étaient confidentielles; par conséquent les noms ne figurent pas à l'annexe A.

[78]   Voir l'annexe B.

[79]   Chaque service identifié a été contacté jusqu'à 3 fois pour une entrevue.

[80]   Il y a 32 collectivités énumérées ici. Enterprise et la réserve de Hay River sont administrées en grande partie par Hay River et ne sont généralement pas comptés comme des collectivités distinctes. De plus, certains des programmes de la réserve de Hay River sont administrés par la région de Deh Cho, car les Autochtones de la réserve descendent des Esclaves du Sud. Toutefois, sur une base quotidienne, la réserve de Hay River est généralement considérée comme une collectivité de la région de South Slave.

[81]   À Yellowknife, comme il est mentionné plus haut, seuls les services offrant un programme axé sur les victimes ont été contactés.

Page précédente | Table des matières | Page suivante

 

Haut de la page Avis importants