Ministère de la Justice Canada / Department of Justice CanadaGouvernement du Canada
Éviter le premier menu Éviter tous les menus
   
English Contactez-nous Aide Recherche Site du Canada
Accueil Justice Plan du site Programmes et initiatives Divulgation proactive Lois
Page d'accueil, Recherche et statistiques
Recherche et statistiques, image graphique

Publications

Corrélats de la délinquance autodéclarée :
Une analyse de l'Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes

Avril 2003

Les opinions exprimées dans le présent rapport sont celles de l'auteur et ne représentent pas nécessairement celles du ministère de la Justice Canada.

Page précédente | Table des matières | Page suivante

4.0 Analyse

Le taux de délinquance autodéclarée de notre échantillon (39 %) est considérablement plus élevé que le taux officiel de 5 % que l'on trouve dans la Déclaration uniforme de la criminalité (DUC) [7] . Les taux de délinquance contre les biens (39 %) et de délinquance avec violence (15 %) sont considérablement plus élevés aussi que les taux officiels. Les données de la DUC indiquent que le taux de prévalence des infractions contre les biens est d'environ 3 %, alors que le taux des infractions avec violence est inférieur à 1 %. Les écarts entre les taux de délinquance officiels et les taux de délinquance autodéclarée sont à prévoir. En fait, selon Moffitt (1993), bien qu'une partie seulement des jeunes aient des démêlés avec la justice, les comportements déviants sont tellement courants durant l'adolescence que les jeunes qui ne commettent aucun acte de délinquance sont considérés comme des anomalies sur le plan statistique.

Si l'on regarde la question du sexe, nos résultats indiquent que les sources de données officielles sous-estiment considérablement l'ampleur de la délinquance chez les filles. Nous avons constaté que les filles constituent environ 44 % de tous les jeunes qui ont déclaré avoir commis des actes de délinquance, tandis que les données officielles de la DUC révèlent que les filles constituent seulement 22 % de l'ensemble des jeunes délinquants. Toutefois, selon leurs propres déclarations, une moins grande proportion des filles ont commis des infractions graves et fréquentes, ce qui peut expliquer en partie cet écart. La police porte probablement moins souvent des accusations contre les jeunes qui commettent les infractions mineures généralement commises par les filles.

Même si le taux de délinquance autodéclarée chez les jeunes Autochtones (41 %) est semblable au taux des jeunes non-Autochtones (39 %), les premiers ont déclaré avoir commis des infractions plus graves dans une plus grande proportion. Malheureusement, nous n'avons pas pu comparer les résultats de notre échantillon avec les sources de données officielles, puisque la DUC ne rend pas compte de l'appartenance à la population autochtone.

De façon générale, les résultats de notre étude viennent appuyer les conclusions d'autres recherches. Les corrélats les plus importants de la délinquance générale sont les liens négatifs avec l'école, la fréquentation de pairs antisociaux, la victimisation, l'agressivité et les pratiques parentales négatives. Ces conclusions sont encourageantes, puisque ce sont là des facteurs dynamiques que l'on peut modifier au moyen d'interventions ciblées auprès des jeunes et de leur famille.

Bien que nous ayons mis en évidence des corrélats uniques de la délinquance chez les filles et chez les garçons, les grandes catégories des liens négatifs avec l'école, de la fréquentation de pairs antisociaux, de l'agressivité et des pratiques parentales négatives sont présentes chez les jeunes des deux sexes. La principale différence est que la victimisation est fortement corrélée avec la délinquance féminine, et que la faible motivation présente une corrélation uniquement avec la délinquance masculine. Par conséquent, dans les interventions visant à réduire la récidive chez les filles et les garçons, il faudrait s'efforcer de réduire les conséquences de la victimisation chez les filles et d'augmenter la motivation personnelle chez les garçons.

La délinquance sexuelle ne présente de forte corrélation avec aucun des facteurs que nous avons examinés. Il semble que les voies qui mènent à la délinquance sexuelle soient particulières et puissent être liées à un ensemble différent de variables indépendantes.

Pour ce qui est de la délinquance avec violence, les cinq mêmes concepts de base (école, pairs, agressivité, victimisation et pratiques parentales) s'appliquent, avec l'ajout de l'âge, de l'estime de soi, de l'hyperactivité/l'inattention, et du sexe. C'est donc dire que les jeunes qui commettent des infractions avec violence présentent les mêmes attributs que les autres délinquants, mais ont tendance à être de sexe masculin, plus âgés, hyperactifs, et à avoir une image positive d'eux-mêmes.

Quant à la délinquance contre les biens, quatre des cinq concepts de base s'intègrent au modèle, les pratiques parentales négatives constituant une exception. De plus, le sexe, l'hyperactivité/l'inattention et le statut socio-économique présentent une corrélation avec ce genre d'infractions. Autrement dit, les délinquants ayant commis des infractions contre les biens, en tant que groupe, ont tendance à être des garçons hyperactifs de statut socio-économique élevé.

Le trafic de drogues présente également une corrélation avec quatre des cinq concepts de base. Seule la victimisation n'entre pas dans le modèle.

Page précédente | Table des matières | Page suivante

 

Haut de la page Avis importants