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Traitement par la justice pénale des homicides commis par un partenaire intime par opposition aux autres types d’homicides

  1. 2.0 Étude documentaire
    1. 2.2 L’existence d’une relation intime revêt-elle effectivement de l’importance?

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2.2 L’existence d’une relation intime revêt-elle effectivement de l’importance?

Jusqu’à récemment, peu d’études canadiennes avaient examiné de façon systématique l’importance accordée à la relation entre l’accusé et la victime dans le cadre du processus pénal. Par conséquent, une grande partie des connaissances à ce sujet découlaient de recherches menées dans d’autres pays, principalement aux États-Unis. Un examen des résultats de ces recherches révèle que la corrélation entre l’existence d’une relation intime et l’application du droit pénal s’avère plus complexe qu’on ne l’avait cru traditionnellement. Par exemple, les études faisant appel à des analyses bidimensionnelles indiquent généralement un lien entre la relation qui existe entre la victime et l’accusé, d’une part, et, d’autre part, les décisions judiciaires, montrant que les intervenants du système de justice pénale font preuve de plus d’indulgence vis-à-vis de la violence entre partenaires intimes qu’à l’égard des autres types de violence (Ferraro et Boychuk, 1992; Hickman, 1995; Lundsgaarde, 1977; Rapaport, 1994; Vera Institute, 1977). Cependant, l’influence que l’existence d’une relation intime entre la victime et l’accusé peut avoir dans les cas de violence ressort moins nettement des analyses multidimensionnelles qui évaluent les effets d’autres facteurs (judiciaires ou autres) sur les décisions judiciaires. Certaines de ces analyses confirment les résultats des analyses bidimensionnelles et appuient la théorie selon laquelle les accusés qui connaissent leur victime ou entretiennent avec elle des rapports intimes font généralement l’objet d’un traitement différent au sein du système de justice pénale (voir par exemple Horney et Spohn, 1996; Erez et Tontodonato, 1990, Miethe, 1987; Williams, 1976) Par contre, d’autres études n’indiquent aucun lien entre la relation qui existe entre la victime et l’accusé, et les sanctions imposées par la justice pénale (voir notamment Albonetti, 1991; Simon, 1996b; Myers, 1979a; Myers, 1979b).

Les recherches ont aussi montré que l’importance accordée à la relation intime par la justice pénale peut dépendre de l’étape du processus qui est examinée. En effet, une telle relation entre la victime et l’accusé peut être associée à un traitement différent à l’une de ces étapes, mais pas à d’autres. Par exemple, les affaires d’homicides dans lesquelles l’accusé est un partenaire intime de la victime donnent plus souvent lieu à une négociation de plaidoyer que les autres affaires d’homicides. Toutefois, on observe parfois peu de différence dans le taux de condamnations à l’issue d’un procès entre ces deux genres d’affaires. Par ailleurs, plusieurs études qui se sont penchées sur diverses étapes décisionnelles du processus pénal indiquent que les cas de violence entre partenaires intimes sont traités avec plus de clémence que les autres cas de violence. De façon plus précise, notre étude a montré que les accusés dont la victime est un partenaire intime sont3 : 1) plus susceptibles de voir l’accusation initiale rejetée (Miethe, 1987); 2) plus susceptibles de voir l’affaire se terminer par un non-lieu à l’étape où l’action peut être rejetée avant l’instruction (Miethe, 1987); 3) moins susceptibles d’être déclarés coupables à l’issue d’un procès (Myers, 1980); 4) moins susceptibles de se voir imposer une peine d’emprisonnement (Erez et Tontodonato, 1990); 5) plus susceptibles de recevoir une peine moins sévère dans les cas où une peine d’emprisonnement est imposée (Erez et Tontodonato, 1990; Simon, 1996b). D’autres études indiquent cependant qu’il n’y a pas, aux diverses étapes du processus pénal, de différence entre le traitement réservé à la violence entre partenaires intimes et celui dont les autres types de violence font l’objet. De façon plus particulière, cette étude indique une absence de préjugés à l’égard de la violence entre partenaires intimes aux étapes suivantes : 1) étape où un non-lieu peut être prononcé avant l’instruction (Myers, 1980); 2) mise en accusation (Myers, 1980; Adams, 1983); 3) négociation de plaidoyer (Myers et Hagan, 1979; Myers, 1981); 4) condamnation (Myers, 1979); 5) détermination de la peine (Miethe, 1987; Myers, 1979; Myers, 1980; Albonetti, 1991; Simon, 1996a).


3 Les conclusions présentées dans cette partie se fondent surtout sur des études réalisées aux États-Unis; les étapes du processus pénal qui sont mentionnées peuvent donc être différentes de celles qui existent au Canada.

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