Le climat est fortement influencé par les courants océaniques (voir illustration de droite). Le Gulf Stream charrie à chaque seconde 55 millions de mètres cubes d'eau au large du Canada atlantique à des vitesses pouvant atteindre 15 km/h. Le courant du Labrador transporte 6 millions de mètres cubes d'eau par seconde de l'Arctique vers le sud, à une vitesse moyenne de 1 km/h seulement.

La température de l'eau influe sur le taux de croissance des poissons

(Source : K. Drinkwater, Institut océanographique Bedford)

Taille relative d'une morue de 4 ans dans divers secteurs périphériques de l'Atlantique Nord, et plus particulièrement dans les eaux au large de la côte Est du Canada. On trouve de la morue du nord-est de l'Arctique dans les eaux au large de la Norvège. Il convient de noter que les plus grosses morues proviennent des secteurs où les températures du fond marin sont les plus élevées.

Image composite de la température de surface des océans du 1er au 15 mai 1999

In coastal areas, the white color respresents sea ice. (Source : Pêches et Océans Canada)

(Source : Memorial University of Newfoundland)

Le saviez-vous?
La plupart des capelans frayent sur des plages de gravier. Il y a 14 000 ans, alors que le niveau de la mer était plus bas, des capelans ont commencé à frayer sur les plages de gravier au pourtour des Grands Bancs de Terre-Neuve. Bien que le climat ait évolué depuis et que le niveau de la mer soit maintenant plus élevé, les capelans n'ont pas modifié leurs habitudes. Ils continuent de frayer sur du gravier, même s'il se trouve actuellement à 100 mètres sous le niveau de la mer.

(Source : K. Drinkwater, Institut océanographique Bedford)

La figure ci-contre illustre la taille relative d'une morue de 4 ans dans différents secteurs du Canada atlantique. Les poissons étant sensibles à la température, toute fluctuation aura à terme des effets sur la répartition et l'abondance des populations de certaines espèces. De nombreux autres facteurs, tels que les sources de nourriture et la prédation, influeront également sur l'abondance des populations.

(Source : Memorial University of Newfoundland)

Le saviez-vous?
De 1900 à 1920, une hausse des températures a favorisé la remontée de la morue vers le nord le long des côtes du Labrador et du Groenland. Après 1930, lorsque les températures ont baissé, la morue a regagné le sud. Des fluctuations similaires liées au " Petit Âge glaciaire " sont survenues au début du XIXe siècle et ont entraîné le déplacement des morues vers le sud, depuis l'Islande et le détroit de Davis jusqu'aux Grands Bancs de Terre-Neuve où elles se sont concentrées. Les variations de la température affectent également le capelan, le hareng et toutes les espèces du réseau trophique marin.

Étant donné les nombreux facteurs, dont la surpêche, qui influent sur les stocks de poissons, il n'est pas facile d'établir un lien entre les changements climatiques et les espèces marines.