Laurentie

Position des continents (600 Ma)

Les roches précambriennes qui se trouvent au nord et à l'ouest de la RCN font partie du craton nord-américain, appelé la Laurentie, qui constitue une portion du Bouclier canadien. L'Amérique est considéré comme un vieux continent étant donné que le craton y est cohérent depuis 1,7 Ga, alors que ceux d'Amérique du Sud et d'Afrique se sont formés à 0,7 Ga et celui d'Eurasie, à 0,3 Ga. La Laurentie résulte de la fusion de plusieurs microcontinents dans l'intervalle allant de l'Archéen (~3,80 Ga) au Protérozoïque précoce (1,65 Ga). Les roches précambriennes de la RCN se sont mises en place durant l'orogenèse la plus récente de la Laurentie, soit l'orogenèse de Grenville entre 1,3 et 1,0 Ga, au cours de laquelle l'ancienne croûte a été considérablement remaniée.

À la fin de l'orogenèse de Grenville, les Laurentides s'allongeaient sur presque tout le sud de l'Ontario et le Québec. On n'a pas déterminé la position exacte des continents entourant la Laurentie, mais il est généralement admis que l'Amérique du Nord se trouvait au centre d'une Pangée précambrienne tardive. La position des continents à la fin du Précambrien, à 600 Ma, lorsque la Pangée s'est fracturée, était la suivante : la Laurentie était située à l'équateur, orienté à 90° par rapport à sa position actuelle, et l'Avalonie (Appalaches) et la Floride étaient loin de la Laurentie, près du craton africain.

Le terrain précambrien (Carte - GéoServ) de la RCN est caractérisé par un relief de collines qui s'élèvent au-dessus des roches paléozoïques à surface plate, comme le montre la carte topographique du socle (Carte - GéoServ) et il n'est généralement recouvert que d'une mince couche de sédiments non consolidés (voir la carte des débris glaciaires, Carte - GéoServ). Les roches précambriennes qui affleurent maintenant correspondent aux racines des Laurentides qui étaient beaucoup plus élevées et qui ont été érodées par les agents atmosphériques et les glaciers durant les milliards d'années qui ont suivi leur mise en place.

La géologie très complexe des roches précambriennes ne peut être cartographiée qu'à l'échelle de 1/25 000 ou plus, à cause de la présence de nombreuses failles, de nombreux plis et de successions lithologiques rapides. Pour s'informer sur la structure des formations, il faut consulter les cartes originales. La synthèse régionale de la géologie du substratum rocheux (Carte - GéoServ) est basée sur les cartes publiées par divers auteurs et à différentes échelles. Les roches précambriennes forment un complexe rocheux sous-jacent à toute la région. Leurs affleurements prennent les formes suivantes : collines de la Gatineau, au nord de la rivière des Outaouais, la crête de Carp, une bande étroite se dirigeant vers le sud dans l'ouest de la RCN et des hautes terres vers le sud-ouest où elles forment l'arche de Frontenac.

La carte de la géologie du substratum rocheux (Carte - GéoServ) regroupe les roches précambriennes selon leur origine : intrusives (felsiques, mafiques et ultramafiques) migmatiques, métasédimentaires et dykes. Les roches intrusives sont le résultat d'un magma qui s'est solidifié lentement d'où la présence de gros cristaux. Les roches intrusives felsiques massives et foliées de couleur claire (granite, quartz, monzonite, syénite) abondent et forment souvent de vastes batholites (batholite de Wakefield) au nord de la rivière des Outaouais. Les roches intrusives mafiques et ultramafiques de couleur foncée (diorite, gabbro, anorthosite) sont beaucoup moins abondantes et n'affleurent que par endroits. Les roches de la zone de contact longeant les massifs de roche intrusive qui sont en partie ignées et en partie métamorphiques sont classées parmi les roches migmatiques (amphibolite, roches vertes, gneiss). Dans ces zones de transition, la nature des roches réflète la nature des roches originales qui ont été envahies et les roches injectées. Les roches métasédimentaires, qui sont surtout situées dans l'ouest de la zone, se différencient par leur origine : les roches sédimentaires carbonatées (calcaire) ont été transformées en marbre ou en roches calco-silicatées et les roches non carbonatées (shale et grès) sont devenues des gneiss et des quartzites. Les dykes indiqués sur cette carte sont composés de pegmatite associée à un granite (pegmatite rose) ou à un marbre (pegmatite blanche). Plusieurs dykes de diabase plus récents (de 675 à 450 Ma) à direction est-ouest recoupent les roches de la région; ces dykes n'apparaissent pas sur la carte synthèse puisqu'elles ne sont pas toutes rapportées sur les cartes originales.