Étude de cas d'Al-Pac Première partie : Objectifs de gestion Daniel Farr, Biota Research Steve Kennett, Institut canadien du droit des ressources Monique M. Ross, Institut canadien du droit des ressources Brad Stelfox, Forem Technologies Marian Weber, Alberta Research Council
Cette étude de cas a été commandée comme recherche de base pour La Conservation du capital naturel du Canada: Le programme de la forêt boréale. Les opinions exprimées dans l’étude de cas sont celles des auteurs et ne représentent pas nécessairement celles de la Table ronde nationale, de ses membres ou des membres du Groupe de travail du programme. Juillet 2004

Indicateurs de capital naturel

Les indicateurs de capital naturel proposés dans cette étude de cas ont pour but de favoriser les conditions à préserver dans le paysage qui cadrent avec les valeurs de conservation. Ils s’apparentent aux indicateurs nationaux prônés par l’Initiative des indicateurs de la TRNEE (2003a), modifiés en fonction de la région faisant l’objet de cette étude de cas. Il est à noter qu’un indicateur national (indice de biodiversité) n’a pas encore été mis au point, mais que la TRNEE (2003a) a fortement recommandé que son élaboration se fasse sous les auspices du Programme des indices de la biodiversité du Canada (Groupe de travail fédéral-provincial-territorial sur la biodiversité, 2003). On trouvera dans le document de la TRNEE (2003a) une analyse de la pertinence de chacun de ces indicateurs quant au capital naturel.

Indicateurs nationaux du capital naturel

1. Qualité de l’air
2. Qualité de l’eau douce
3. Émissions de gaz à effet de serre
4. Couvert forestier
5. Étendue des terres humides
6. Indices de biodiversité (en cours d’élaboration)

Source : TRNEE, 2003a

Les indicateurs appliqués dans cette étude de cas sont énoncés ci-dessous :

Indicateurs de capital naturel dans le nord-est de l’Alberta

Couvert forestier
Zone d’activités ou d’« empreintes » industrielles
Zone de forêt ancienne
Approvisionnement en bois à long terme
Zone de terres humides
Zone de terres protégées
Longueur des aménagements linéaires
Étendue disponible de l’habitat du caribou
Fragmentation des cours d’eau par les ponceaux
Stocks de carbone aérien

Les tendances possibles pour ces indicateurs ont été projetées à l’aide d’ALCES (Simulateur d’effets cumulatifs sur le paysage), modèle de simulation initialisé avec une série de règles définissant dans quelles proportions la zone de chaque type de couvert forestier et la longueur de chaque élément linéaire pourraient changer dans l’avenir. Ces changements sont généralement causés par des utilisations des terres telles que la foresterie et l’énergie, et par des phénomènes naturels tels que les incendies de forêt et la succession de végétation. Comme la superficie totale de la région demeure constante dans toutes les simulations, l’augmentation de la superficie d’un type de couvert exige une diminution équivalente dans la zone d’un ou de plusieurs autres types de couvert. Ce modèle retrace ainsi les changements possibles dans la composition de la zone d’étude et calcule les données de sortie associées à la production des ressources naturelles. Ce modèle comprend des données d’entrée qui définissent dans quelles proportions les perturbations industrielles rétablissent la végétation indigène et sont corrigées (p. ex. profils sismiques, emplacements des puits). Lorsqu’on examine les résultats du modèle de simulation, il convient de se concentrer sur l’orientation relative des tendances projetées, et non pas sur des chiffres précis à un point futur dans l’intervalle de simulation. Les simulations ont pour but de faire comprendre ce qui se passe au niveau stratégique et ne sont pas censées être très précises au cours d’une année donnée. Une description plus détaillée du modèle de simulation d’ALCES est présentée dans le site suivant : www.foremtech.com.

Les données d’entrée du modèle pour la zone de l’étude de cas ont déjà été décrites (Schneider et al., 2003). Pour certaines variables, les valeurs des données saisies ont été révisées en fonction des changements dans la composition du paysage et des projections des trajectoires d’utilisation des terres depuis l’étude de Schneider et al. (2003). La composition du paysage, fournie par Al-Pac, était basée sur deux sources d’information numérique sur le couvert forestier : Alberta Vegetation Inventory et Phase 3 Forest Inventory. Les paramètres qui ont servi aux analyses de quantités de bois disponibles
(p. ex. séquence de récolte, normes d’utilisation, production du bois) étaient tirés de l’ébauche du plan détaillé d’aménagement forestier d’Al-Pac (Detailed Forest Management Plan, Al-Pac, 2004). Les tendances possibles dans l’aménagement futur du secteur énergétique s’inspiraient d’entrevues auprès de représentants de l’industrie menées par un agent de liaison du secteur énergétique d’Al-Pac (D. Pope, comm. pers.). Comme le rythme d’exploitation du pétrole et du gaz est incertain, les tendances projetées qui sont utilisées dans les simulations de modèles ont été encadrées de 20 p. 100 au delà et en deçà de cette meilleure estimation possible.