Le mandat premier de lInitiative
des IDDE portait sur lélaboration des indicateurs.
Cependant, il est rapidement devenu évident que la qualité
de ces indicateurs reposait sur celle des systèmes dinformation
dont ils sont dérivés. En raison de limportance
prise par la qualité de linformation et des données,
la TRNEE recommande la création dun système
national dinformation sur le capital. Ce système
présentera deux grandes caractéristiques : |
Il tissera de meilleurs liens entre les
enjeux économiques et le patrimoine. En élargissant
le SCN pour y inclure des comptes de capital naturel, humain et
social, le système offrira un cadre danalyse beaucoup
plus robuste pour lintégration des considérations
à long terme dans la prise de décision économique.
Il augmentera la quantité de données nationales
uniformes et de qualité sur lenvironnement. Un élément
clé de la création de nouveaux comptes de capital
sera la fourniture dune information plus abondante et, selon
toute probabilité, dune information nouvelle. Laugmentation
du soutien accordé aux efforts de surveillance (y compris
linformation de télédétection) et au
SCIE constitue un élément crucial du succès
de cette proposition.
Comme nous lavons signalé plus haut, les travaux à
court terme porteront sur lélargissement du SCN dans
les secteurs directement reliés aux indicateurs proposés.
La section qui suit précise la vision à long terme.
Elle fournit également une évaluation détaillée
du système recommandé dinformation sur le capital,
qui comprend une description des nouveaux comptes nationaux dont
la création est proposée dans le cadre du SCN et une
discussion du rôle du SCIE 1.
5.1
ÉLARGISSEMENT DU SYSTÈME DE COMPTABILITÉ
NATIONALE
Le SCN, qui a évolué au fil des cinquante
dernières années, sert de base à la plupart
de nos principaux indicateurs macroéconomiques, y compris
le PIB et la balance commerciale. À ce titre, il constitue
le cadre le plus largement utilisé pour lanalyse structurelle
de léconomie canadienne. Afin de fournir des données
pour les nouveaux indicateurs du capital national et une information
complète sur le patrimoine canadien, la TRNEE recommande
au gouvernement du Canada dinvestir dans un élargissement
permanent du SCN afin dy inclure des mesures explicites du
capital naturel, humain et social.
Le SCN fournit déjà des renseignements
importants pour le soutien de lanalyse économique et
des décisions de développement. Toutefois et de toute
évidence, il est nécessaire détendre
la portée de ce type danalyse et de fonder les décisions
de développement sur une compréhension plus approfondie
des répercussions à long terme des activités
actuelles. Bien quil ait évolué considérablement
depuis ses débuts, le SCN continue de mettre principalement
laccent sur les activités reliées à léconomie
de marché. À titre dexemple, il comprend des
données dentrée et de sortie sur quelque 700
biens et services produits par plus de 300 types dindustries.
À lheure actuelle, toutefois, le SCN exclut les données
sur les ressources naturelles non monétisées, qui
entrent dans le système économique, et les polluants
non chiffrés, qui en sortent. De même, le SCN ne contient
actuellement aucune mesure du capital humain ou social 2.
Lélargissement des comptes nationaux
permettra de créer un système dinformation complet,
cohérent et uniforme, qui établit des liens entre
les questions environnementales, sociales et économiques,
ce qui permettra de mesurer la totalité du capital du Canada,
donnant une image plus complète de la richesse totale du
pays lorsque vient le moment délaborer des politiques
ou de prendre des décisions économiques. Cette information
pourrait par exemple aider à clarifier la valeur implicite
que nous accordons à des éléments comme la
qualité de lair. Les Canadiens consacrent des sommes
importantes pour prévenir, réduire ou pallier la pollution
de lair (et dautres ressources). Or, ce faisant, nous
accordons une valeur implicite à la qualité de l'environnement
qui en résulte. La mise en place dun système
national dinformation, qui nous permettrait de recenser ces
évaluations sociales implicites et den tenir compte,
ajouterait une valeur considérable au processus délaboration
des politiques.
De la même façon, le fait de considérer
les dépenses déducation et de promotion de la
santé comme des investissements dans le développement
du capital humain pourrait avoir une incidence importante sur la
perception quont les Canadiens de leurs choix en matière
déconomie et de politique publique. On ouvrirait ainsi
une nouvelle perspective sur la pertinence de ces débours
dans un contexte de vieillissement de la population, dexpansion
rapide de la connaissance et de la technologie dans le monde moderne
et du débat qui se poursuit au pays sur les dépenses
reliées à la santé. De fait, les choix budgétaires
auxquels doivent faire face les gouvernements, les entreprises et
les ménages pourraient très bien, à la lumière
de cette nouvelle source dinformation, être perçus
de manière fort différente.
Il existe un large consensus chez les statisticiens
et dautres groupes de par le monde sur le bien-fondé
des renseignements du type dont il est question ici. En ce qui a
trait à linformation sur lenvironnement, les
lignes directrices sur lintégration des données
aux systèmes de comptabilité nationale seront incluses
dans un manuel intitulé System of Environmental and Economic
Accounts 2003, qui sera publié sous peu par les Nations Unies
3.
Le travail délargissement du SCN sappuiera
sur les efforts menés par Statistique Canada dans le cadre
du Plan vert au début des années 90 sur lélaboration
de comptes reliés à des mesures déterminées
du capital naturel (comme les ressources minières souterraines).
Il faudra toutefois plusieurs années pour en arriver à
un élargissement du SCN permettant de disposer dun
solide ensemble de données pour chacun des principaux types
de capital. C'est pour cette raison que la TRNEE recommande au gouvernement
du Canada daccorder un soutien à long terme aux activités
menées par Statistique Canada dans le secteur.
5.1.1 Nouveaux comptes du capital naturel
Dans le Système de comptabilité nationale,
les comptes du capital naturel devraient comprendre :
des comptes dactif du capital naturel;
des comptes de flux de matériel et dénergie;
des comptes de protection de lenvironnement.
Comptes dactif du capital naturel
La quantité et la qualité de linformation
sur le capital naturel varient considérablement. Le capital
naturel peut être mesuré de multiples façons.
Les plus directes sont les mesures des réserves de capital
naturel. Statistique Canada a élaboré des comptes
de base, quoique incomplets, pour certaines réserves de ressources
naturelles (bois duvre, ressources souterraines et terres)
et certaines zones terrestres; toutefois, cet organisme ne dispose
que de très peu dinformation sur dautres réserves
de ressources naturelles (ressources aquatiques et marines) et de
virtuellement nulle information sur lactif environnemental
qui assure le flux des fonctions écologiques.
Certains indicateurs du capital naturel abordent également
les tendances à lépuisement ou à la dégradation
du capital naturel. Statistique Canada et les organismes des ressources
naturelles du Canada et des provinces disposent de certains renseignements
sur la consommation des ressources naturelles (c.-à-d. sur
lépuisement). Toutefois, Statistique Canada ne recueille
elle-même aucune donnée sur la dégradation.
Le succès de lélargissement du SCN dépendra
de la création de partenariats avec les organismes qui recueillent
ce type de données (Environnement Canada, Ressources naturelles
Canada et Agriculture Canada). Dautres ministères et
organismes gouvernementaux, des universitaires et des organisations
non gouvernementales conservent des données pertinentes sur
ces réserves, mais les données sont généralement
dispersées et incomplètes et ne sont pas intégrées
à léchelle nationale. Malgré des efforts
de diffusion importants sur le plan des installations, les données
nationales sur la pollution sont limitées et manquent duniformité,
alors que dautres facteurs qui ont une incidence sur la situation
de notre capital naturel, comme lurbanisation et le tourisme,
sont mal mesurés ou ne sont pas mesurés du tout. Par
conséquent, la participation du SCIE et la nécessité
dune surveillance accrue sont de la plus grande importance.
Les comptes du système élargi mesureront
la quantité de capital naturel (ressources naturelles, terres
et écosystèmes) et lévolution annuelle
de ces réserves occasionnée par les processus naturels
et les activités humaines. Ces réserves serviront
de base à lévaluation de la richesse en ressources
naturelle, qui pourrait ensuite être intégrée
à lestimation globale de la richesse nationale du Canada
dans le cadre du Système de comptabilité nationale
(voir section 5.1.4) en complément des mesures traditionnelles
de la richesse produite. Il en résulterait une évaluation
plus complète de la richesse totale du Canada. Le bilan des
ressources naturelles permettra également dévaluer
dans quelle mesure le capital produit est utilisé comme substitut
du capital naturel. En outre, ces données présenteraient
un certain intérêt pour le suivi sur la présence
et lexploitation de ces ressources.
Les comptes de capital naturel seront étroitement
liés aux comptes de flux matériels (voir ci-dessous).
Lépuisement annuel ou la récolte annuelle des
réserves de ressources naturelles inscrit en unités
physiques dans le compte de lactif du capital naturel représentera
une partie des flux de ressources inscrit dans le compte de flux
matériels. Lintégration des deux comptes pourrait
également servir à mesurer les répercussions
de lutilisation des matériaux sur les réserves
de ressources « vierges » dans lenvironnement.
Au fil du temps, les comptes de capital naturel qui
seront élaborés devraient comporter ce qui suit :
- comptes de lactif souterrain : mesure physique
des réserves dactifs souterrains non renouvelables
(combustibles fossiles, minéraux et métaux) et estimation
monétaire de la valeur des réserves;
- comptes de lactif biologique : quantité
et qualité des ressources biologiques renouvelables (bois
duvre, ressources marines, faune de chasse et de piégeage)
et estimation monétaire de la valeur des réserves;
- comptes de lactif des terres et des écosystèmes
terrestres : étendue physique des terres du Canada, classées
selon lutilisation dominante, la couverture terrestre et
la capacité des terres. Ces comptes comprendront une «
matrice de changement daffectation des terres » qui
permet de représenter la conversion dune utilisation
à une autre (et lévolution de la qualité
des sols) durant des périodes préétablies
(p. ex. cinq ans). Dans la mesure du possible, ces comptes comprendront
également une estimation de la valeur des terres au Canada;
- comptes de lactif de leau et des écosystèmes
hydriques : ces comptes comprennent la quantité deau
renouvelée par bassin versant, les précipitations,
le flux des eaux de surface et le flux des eaux souterraines;
létendue et la qualité des grands écosystèmes
hydriques (lacs, fleuves, rivières, marécages, tourbières,
etc.); et une estimation monétaire de la valeur des ressources
hydriques exploitées commercialement. Un projet mené
en collaboration par Statistique Canada et Environnement Canada
procède actuellement à une estimation de la valeur
nationale des ressources hydriques au Canada et au développement
dun compte monétaire de ces ressources, qui pourraient
être intégrés dans lensemble proposé
de comptes du capital national;
- comptes de lactif atmosphérique :
information sur les questions reliées au changement climatique,
comprenarit les variations climatiques extrêmes et la qualité
de lair en milieu urbain.
Comptes de flux matériels et énergétiques
Les comptes de flux matériels traiteront, en
termes physiques, des flux matériels entre léconomie
canadienne et le « reste du monde », et entre léconomie
et lenvironnement. Ces flux devraient comprendre les ressources
naturelles (eau, énergie, minéraux), les matériaux
recyclés (métaux, papier, bois), les déchets
(gaz à effet de serre, déchets solides et déchets
liquides) et les substances chimiques toxiques (pesticides, fertilisants).
Le fait de relier ces comptes directement aux statistiques économiques
du Système de comptabilité nationale fournira une
information importante pour la mesure de la demande placée
par léconomie sur lenvironnement à titre
de source de matière première et de puits pour les
déchets. Par ailleurs, en reliant les mesures physiques aux
données des comptes dintrants et dextrants par
secteur industriel, il devrait être possible de produire des
estimations détaillées de lintensité
de lutilisation de la ressource et de la production de déchets
dans les différents types dactivités économiques.
Ces intensités donneront la quantité physique de ressources
utilisées ou de déchets produits pour chaque unité
dactivité économique (mesure de lécoefficacité).
Comptes de protection de lenvironnement
Lépuisement et la dégradation
du capital naturel sont reconnus comme des problèmes graves
par la société, qui déploie déjà
beaucoup dactivité pour les contrer. Les entreprises
engagent des frais pour se doter déquipements de contrôle
de la pollution et remédier aux effets des dégradations
passées. Les gouvernements investissent dans des usines de
traitement des eaux pour réduire les dégâts
causés par les effluents dans les lacs et les cours deau.
Les ménages participent aux programmes de recyclage et versent
des contributions aux organisations environnementales sans but lucratif.
La majeure part de ces activités est déjà
calculée dans les comptes nationaux, mais non de façon
explicite. À partir des comptes actuels, il nest pas
possible de dire avec certitude si les dépenses liées
à la protection de lenvironnement augmentent ou diminuent,
ou comment elles sont réparties entre lindustrie et
les différents paliers de gouvernement. Nous ne pouvons pas
non plus dire grand-chose du potentiel de croissance économique
offert par la production de biens et services environnementaux.
Les entreprises qui les produisent souhaitent savoir si la demande
pour ces biens et services augmente et, si oui, doù
elle provient. Sagit-il principalement dentreprises
qui achètent ces produits ? Les gouvernements en achètent-ils
beaucoup aussi ? Quelle proportion de la demande vient de létranger
et représente de ce fait des possibilités dexportation
pour les entreprises canadiennes ? Les comptes de protection environnementale
seront conçus pour répondre à ces questions,
qui sont aussi légitimes qu'importantes.
5.1.2 Les comptes du capital humain
Bien que Statistique Canada mesure de nombreux facteurs
associés au capital humain, lorganisme ne produit pas
destimations officielles du capital humain. La pratique qui
consiste à passer en charges toutes les dépenses de
développement humain fausse la représentation des
réserves totales de capital du Canada. Lépargne
et linvestissement peuvent être sous-évalués,
et une analyse des facteurs sous-jacents à la croissance
économique qui ne tiendrait pas compte des investissements
en éducation serait incomplète. Comme le capital humain
est lun des actifs les plus importants dun pays, il
doit être intégré dans la comptabilité
nationale; les dépenses de développement humain qui
ont une incidence qualitative et quantitative à long terme
devraient être considérées comme des investissements
et inscrits de manière appropriée dans les réserves
de capital humain.
5.1.3 Les comptes du capital social
On réalise de plus en plus que les mesures
institutionnelles officielles ou non, les relations, les réseaux
et les normes qui facilitent laction collective jouent un
rôle important dans la capacité dune société
de fonctionner efficacement, et dans le bien-être des individus
membres de cette société. Les gouvernements qui sefforcent
dassurer la propreté et la quiétude des voisinages
ont besoin dinstitutions qui fonctionnent bien et dun
système de justice respecté par les citoyens. De même,
les individus ont besoin de réseaux sociaux pour se sentir
reliés à leur communauté et disposer doccasions
de sexprimer et de développer des relations interpersonnelles
efficaces.
Malgré son importance évidente, la compréhension
actuelle du « capital social » est de loin inférieure
à celle des autres formes de capital. Or, sans une compréhension
claire de ce qui est entendu par lexpression capital social,
il nest pas possible de mesurer ce dernier ou den faire
rapport. Toutefois, les travaux visant à comprendre et à
mesurer le capital social sont en nette progression dans le monde.
Des documents publiés récemment par la Banque mondiale
et lOCDE ont mis en lumière les travaux de recherche
importants qui sont en cours, plus particulièrement aux États-Unis
et en Europe 4.
Au Canada, les travaux du professeur John Helliwell 5
et dautres chercheurs suscitent un intérêt considérable;
Statistique Canada mène des recherches dans le domaine et
prévoit utiliser le cycle 2003 de lEnquête sociale
générale pour recueillir des données sur le
capital social.
Reflétant l'état de pensée actuel
sur cet important sujet, la TRNEE a examiné les liens entre
le capital humain et le capital social, et a établi un cadre
de capital contenant une disposition relative aux données
et aux indicateurs du capital social. Toutefois, vu le caractère
embryonnaire des connaissances dans ce domaine, la TRNEE na
pas établi dindicateurs précis pour le capital
social dans le cadre de ses recommandations à court terme.
Toutefois, afin dassurer la mise en place dun ensemble
dindicateurs fournissant de linformation sur tous les
aspects du patrimoine canadien, il faudra continuer de soutenir
à long terme les travaux de recherche sur cette question,
avec pour objectif lincorporation des mesures du capital social
au Système de comptabilité nationale élargi.
5.1.4 Un indicateur de la richesse nationale
Au fil du temps, le système élargi pourrait
servir à mener une estimation élargie de la richesse
nationale du Canada, une mesure unique de la richesse regroupant
en un seul chiffre la totalité de lactif du pays. En
élargissant la gamme des comptes de capital, on parviendrait
un jour à savoir, avec de solides fondements théoriques,
si la capacité de soutenir un développement continu
va augmentant ou diminuant sur le plan de lévolution
du patrimoine total.
De nombreux pays examinent diverses formes de comptabilisation
de la richesse nationale élargie. Certains de ces efforts
portent sur la « richesse totale » (la valeur totale
de tous les types de capital dune même année);
dautres mettent laccent sur « lépargne
réelle » (lévolution annuelle dans la
valeur de tous les types de capital, en tenant compte de la consommation
et des revenus tirés de toutes les sources de capital); dautres
encore mettent laccent sur le « produit national net
» (consommation totale moins dépréciation totale,
y compris la dépréciation des réserves de capital
naturel). Toutes ces initiatives n'en sont qu'à la phase
initiale, et aucun pays na encore établi d'indicateur
agrégé total ou entrepris den faire rapport
sur une base régulière 61.
Les travaux les plus complets sont le fait de la Banque mondiale,
qui a produit une estimation de « lépargne véritable
» pour plusieurs pays, dont le Canada 7.
Le développement de ce type dindicateur
agrégé unique est hautement controversé. Il
soulève des questions difficiles sur les types de capital
qui doivent être monétarisés, la façon
destimer la valeur de lactif hors marché et la
question de savoir sil est approprié de supposer que
tous les types de capitaux sont interchangeables et peuvent de ce
fait être regroupés dans une valeur globale unique
(voir la section 6.2 ci-dessous).
La TRNEE recommande que le Canada prenne avantage
des travaux de pionnier de la Banque mondiale et utilise un Système
de comptabilité nationale élargi comme base de travail
menant à la publication périodique dun indicateur
élargi de la richesse nationale. À mesure que se poursuit
le développement de techniques pour la monétarisation
de lactif hors marché, cet indicateur de richesse nationale
pourra être élargi aux autres types de capital. Pour
linstant toutefois, lindicateur de richesse nationale
sera accompagné dautres indicateurs du capital naturel
et humain (et, à terme, social), pour lesquels les estimations
monétaires ne sont pas encore possibles ou crédibles.
Ce sont les indicateurs recommandés à la section 4.
5.2
AMÉLIORATION DE LA QUANTITÉ ET DE LA QUALITÉ
DE LINFORMATION ENVIRONNEMENTALE COMMUNIQUÉE AUX CANADIENS
Le Système de comptabilité nationale
fournira une approche structurée permettant de relier les
tendances du capital naturel, humain et, par la suite, social, aux
données économiques. Toutefois, on doit charger dans
ces nouveaux comptes des données fiables et uniformes portant
sur lensemble du pays. Lélargissement du SCN
dépend de la capacité des fournisseurs de données
de poursuivre les activités de surveillance et de les étendre,
plus particulièrement en ce qui a trait aux questions environnementales.
Lun des plus importants constats de lInitiative
des IDDE est la piètre et surprenante qualité dune
bonne partie de linformation environnementale à léchelle
nationale au Canada, en particulier pour un pays qui se targue d'une
relation privilégiée avec le cadre naturel. En raison
de labsence de données complètes, cohérentes,
actualisées et fiables, il s'avère impossible de faire
des rapports catégoriques sur différents indicateurs.
En conséquence, la TRNEE recommande deffectuer les
investissements nécessaires pour générer et
améliorer linformation environnementale à léchelle
nationale. En particulier, le gouvernement devrait appuyer la mise
en uvre du Système canadien dinformation sur
lenvironnement (SCIE).
Bien que le gouvernement ait donné son approbation
de principe au SCIE, il na pas encore reconnu que lorganisme
aura besoin dun financement important. À lheure
actuelle, les activités du SCIE sont financées par
des réaménagements dans les budgets dEnvironnement
Canada. Toutefois, pour être efficace, le SCIE ne devra pas
compter uniquement sur un financement ponctuel. Doter le SCIE dun
financement stable et continu permettra daméliorer
largement la production dune information précise et
actuelle sur la situation du capital naturel et de lenvironnement
au Canada. Le financement stable aiderait également à
la création de bases de données détaillées
pour les indicateurs, pouvant être dégroupées
par secteur et zone géographique, afin den permettre
lutilisation par les différents paliers de gouvernement
et par dautres organisations.
Avec le financement limité dont il dispose,
le SCIE a déjà entrepris de répondre à
certaines des préoccupations sur les données menant
à létablissement des indicateurs proposés
dans ce rapport, y compris les indicateurs de la qualité
de lair et de leau, et lindicateur des terres
humides.
La phase initiale de mise en uvre du SCIE comprend
également des projets de développement de partenariats,
ainsi que la mise en place de mécanismes et dinfrastructure
de partage des données entre les différents organismes
et ressorts. Des partenariats importants sont en voie dêtre
établis avec le Système national dinformation
sur les forêts et GéoConnexions (deux initiatives de
Ressources naturelles Canada), le Service national dinformation
sur la terre et les eaux (Agriculture et Agroalimentaire Canada),
lAgence spatiale canadienne, les provinces, les territoires
et certaines organisations non gouvernementales.
En plus de la création par le SCIE de bases
de données uniformes et accessibles, il faudra mettre en
place dautres types dactivités de surveillance
de lenvironnement. En particulier, la disponibilité
accrue de données de télédétection précises
et régulièrement mises à jour présente
de belles perspectives quant à la création dindicateurs
nationaux adéquats pour plusieurs formes de capital naturel,
en particulier celles qui sont reliées à la couverture
terrestre et à la qualité des terres.
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