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Portail des familles des délinquants

Manchette

Soutien aux familles offert dès la première journée


En 2003, le Regroupement canadien d'aide aux familles des détenu(e)s (RCAFD) a reçu une contribution de la part du Service correctionnel du Canada pour son projet pilote, d'une durée de deux ans, qui s'est tenu à l'unité d'évaluation de Millhaven (UEM), dans la région de l'Ontario. Dans le cadre de ce projet, fondé sur une approche de justice réparatrice, un coordonnateur du soutien avait pour responsabilité de fournir des informations et des services d'aiguillage aux familles des délinquants, dès la première journée de ces derniers dans le « système ».

Le projet comportait plusieurs volets :

Dans le cadre du processus d'orientation, tous les nouveaux détenus participaient à une séance d'information sur les familles, les services correctionnels et la justice réparatrice. Puis, des discussions prenaient place sur les répercussions du comportement criminel sur les familles et les moyens de remédier au préjudice causé, dès maintenant et à l'avenir. On donnait des renseignements sur les coûts des appels téléphoniques et les visites, les comportements criminels intergénérationnels et les conséquences liées aux pressions exercées sur les membres de la famille pour déménager ou faire entrer de la drogue dans les établissements. Deux vidéos étaient également présentés à l'occasion de cette séance : Making links to the community traitait du rôle joué par le secteur bénévole auprès des délinquants et leur famille, tandis que Prisoner Families: Facing the Challenge mettait l'accent sur les besoins particuliers des familles dont l'un des membres est incarcéré.

Voici le commentaire de l'un des délinquants qui a participé à cette séance :

« Le contenu, dans son ensemble, est très utile pour une personne qui souhaite remettre sa vie dans le droit chemin et l'amener à se rapprocher de la personne la plus importante dans sa vie pour que cette dernière puisse l'aider à y arriver. »

Voici ce que disait un autre délinquant :

« Cette séance m'a aidé à comprendre comment il est difficile pour la famille d'avoir l'un de ses membres, qu'elle aime, en incarcération. Ça m'a aussi permis de comprendre que je peux aider à réduire les difficultés sur le plan émotif qu'elle vit. »

Les délinquants qui ont participé à la séance d'orientation avaient la possibilité de demander qu'on communique du matériel à leur famille. Le RCAFD a donc envoyé Du temps ensemble : in guide de survie à l'intention des familles et des amis en visite dans les prisons fédérales canadiennes aux partenaires intimes et One Day at a Time: Writings on Facing the Incarceration of a Friend or Family Member aux parents et aux autres membres de la famille. D'autres documents d'aide étaient également transmis aux familles sur demande.

Les familles pouvaient, au moyen d'un numéro sans frais (1-866-315-8280), avoir accès à des services d'aiguillage et à des ressources en établissement (SCC) et dans la collectivité (SCC, secteur bénévole et groupes confessionnels). Le coordonnateur avait pour responsabilité d'aiguiller les familles vers les organisations les mieux placées pour répondre à leurs besoins. Le soutien des organismes du secteur bénévole, offert dans le cadre de ce processus d'aiguillage, permettait aux familles de savoir à quel moment et à quel endroit elles pouvaient obtenir des services.

Voici ce qu'un membre d'une des familles avait à dire sur le modèle de prestation de services :

« La lecture de votre livre m'a ravi. J'ai été heureux d'apprendre que je n'étais pas seul à vivre cette situation et à la percevoir ainsi. Je ne suis pas seul à vivre ces frustrations, et votre livre m'a grandement aidé à le comprendre ».

L'un des aspects les plus novateurs de ce projet était la « visite virtuelle » d'un établissement du SCC, accessible aux familles sur Internet. Ce concept se fondait sur le format des visites virtuelles offertes par les agences immobilières. L'objectif était de réduire l'angoisse ressentie par les familles, particulièrement à l'idée de leur première visite dans un établissement carcéral, en leur montrant à quoi ressemblait l'entrée principale, les salles de visite et l'unité privée réservée aux visites familiales d'un établissement correctionnel. La visite virtuelle permettait aussi d'aider les soignants qui voulaient expliquer le processus d'incarcération aux enfants dont l'un des parents est incarcéré. Le concepteur de la visite virtuelle, le coordonnateur des programmes nationaux du RCAFD, M. Lloyd Withers, est heureux des résultats :

« Les services d'information et d'aiguillages améliorés, offerts par le coordonnateur du soutien, ont été utiles aux familles au cours de l'incarcération et de la réinsertion sociale. Ils ont permis de réduire les répercussions de l'incarcération sur les familles. Les délinquants peuvent ainsi compter sur elles pour les aider à réussir leur libération conditionnelle. »

Également, un cours d'autoévaluation en ligne sur la prestation de services efficaces aux familles était offert à titre de perfectionnement professionnel aux employés des services correctionnels, au personnel du secteur bénévole et aux bénévoles.

Un composant de recherche était également prévu dans le projet. On recueillait les données après avoir demandé aux délinquants, à leur admission, de remplir un questionnaire, sur une base volontaire. Des questions leur étaient posées sur leur statut civil, le nombre d'enfants qu'ils avaient et leur âge, leur toxicomanie, l'emploi qu'il occupait et l'endroit où il vivait au moment où ils avaient commis leur infraction et sur la participation des membres de leur famille au système de justice pénale. Les données recueillies serviront aussi à mettre sur pied d'autres services utiles aux familles touchées par les processus d'incarcération et de réinsertion sociale, ainsi qu'une approche coordonnée pour les familles à l'échelle du pays.

Une évaluation menée au cours de la deuxième année, dans le cadre de laquelle on recueillait les commentaires des familles ayant fait appel aux services, permettrait de juger de l'efficacité de l'approche mise en place. M. Kevin MacInnis, sous-directeur, Programmes correctionnels, Unité d'évaluation de Millhaven, ne peut contenir son enthousiasme vis-à-vis du projet :

« Le projet de CFS est pour moi l'un des " secrets les mieux gardés ", en ce sens que beaucoup de ses effets ne sont pas visibles. On offre une séance d'orientation aux nouveaux arrivants, mais on met aussi l'accent sur les familles dans la collectivité. Au quotidien, on ne voit pas les familles, ni les effets que ce projet a sur elles. Ce que nous voyons par contre en établissement, c'est que les délinquants sont plus calmes parce qu'ils savent qu'ils peuvent faire quelque chose pour aider leur famille en demandant, par exemple, que lui soit transmis du matériel d'orientation. Ils peuvent également compter sur une personne désignée et de confiance avec laquelle leur famille peuvent communiquer par téléphone pour obtenir de plus amples informations ou du soutien. »

Le RCAFD a également présenté une proposition en vue de mettre sur pied un autre projet pilote pour 2005 2008, dans le cadre duquel on élaborerait un modèle de soutien pour les familles en prévision de la libération d'un de leurs membres, incarcérés dans un établissement du SCC. Il s'agit du troisième volet, avec le coordonnateur du soutien aux familles et les centres de ressources pour les visiteurs, d'une série de modèles de prestation de services qui permettent de fournir des services appropriés aux familles tout au long des processus d'incarcération et de réinsertion sociale.

 

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