Conclusion
69. Il est clair que les allergènes
alimentaires peuvent poser de graves dangers pour la
santé des consommateurs touchés. De 1997 à
2001, environ 58 % des rappels alimentaires liés aux
allergènes auxquels l'ACIA a participé étaient
de classe I . Un rappel de classe I survient lorsqu'il existe
une probabilité raisonnable que la consommation
d'allergènes ou l'exposition à des allergènes
ait des effets graves sur la santé ou cause le
décès. Aussi, le pourcentage de rappels de classe I
associés à des allergènes était plus
élevé au cours des quatre dernières
années que celui des autres types de rappels
(contamination microbiologique, matières
étrangères et contamination chimique), comme le
montre la Pièce 3 (moyenne d'environ 70 %).
70. En résumé, l'Agence canadienne
d'inspection des aliments participe à un ensemble
d'activités qui portent sur les effets potentiellement
dangereux des allergènes alimentaires non
déclarés. Par l'intermédiaire des comités
scientifiques, qui comptent des représentants de
Santé Canada, tous les secteurs et les divisions de
l'Agence en lien avec l'alimentation adoptent une approche
scientifique horizontale pour traiter les risques posés
par les allergènes alimentaires connus. L'Agence est
aussi engagée dans des activités d'information et
de sensibilisation du public, ainsi que d'appui et de
promotion de la collaboration de l'industrie. D'autres
activités appuient l'étiquetage sur la
salubrité des aliments, l'analyse en laboratoire et les
efforts en matière de conformité et
d'exécution. Au cours de notre collecte de
renseignements, nous avons convenu que certaines pratiques
parmi les activités principales sur la salubrité
des aliments de l'ACIA, plus particulièrement sur la
surveillance des allergènes, méritent d'être
examinées et probablement mises à jour.
71. Par exemple, des analyses de tendances
pourraient fournir des renseignements qui aideraient à
déterminer le type et la concentration
d'allergènes, ainsi que les risques associés. Cette
démarche aiderait à élaborer des
stratégies appropriées pour réduire le nombre
de rappels liés aux allergènes alimentaires. Les
résultats énoncés dans tout rapport national
d'évaluation d'un secteur de l'industrie
pourraient servir de points de référence pour
mesurer les changements relatifs à la conformité
dans le secteur des aliments importés et pour
évaluer la conformité des autres secteurs
pertinents. Ainsi, l'Agence disposerait de renseignements sur
les améliorations apportées et les lacunes qui
subsistent en matière de sensibilisation sur les
allergènes alimentaires. Des mesures d'exécution
pourraient être mises en oeuvre efficacement dans le
domaine des allergènes alimentaires non
déclarés pour éliminer les infractions
commises à répétition, comme c'est le cas pour
le chocolat importé d'Europe.
72. Finalement, nous avons noté que
l'établissement de liens plus étroits entre les
associations sur les allergies et les départements du
gouvernement et des agences permettrait de renforcer
l'ensemble du réseau sur les allergies et
d'offrir des possibilités de collaboration, par
exemple, en matière d'élaboration de normes ou de
lignes directrices qui serviraient à l'étiquetage
préventif. La question de l'étiquetage
préventif devra faire l'objet d'un examen
approfondi par Santé Canada en collaboration avec
l'ACIA.
73. Nous croyons que l'examen et la mise
à jour de ces pratiques auraient des résultats
positifs en termes de réduction des risques posés
par les allergènes alimentaires non déclarés
pour le public et d'amélioration de la santé des
Canadiens.
Réponse de la direction de l'ACIA
74. L'Agence canadienne d'inspection
des aliments a examiné le document de
Santé Canada sur ses activités liées au
contrôle des allergènes alimentaires.
Elle a le plaisir de formuler les commentaires qui suivent.
75. Le Bureau d'évaluation de la
salubrité des aliments de Santé Canada a fournit
des renseignements concernant les activités de
l'ACIA liées au contrôle des allergènes
alimentaires. Le document présente des renseignements
recueillis sur les activités de l'ACIA liées
au contrôle des allergènes alimentaires qui ont eu
lieu entre avril 1997 et mai 2001. Toutefois, ces
renseignements ne couvrent pas les activités du Bureau
de la salubrité des aliments et de la protection des
consommateurs de l'Agence, récemment examiné
et réaménagé. Les activités de ce bureau
incluent la protection des consommateurs et l'aide aux
consommateurs à se protéger eux-mêmes contre
les dangers pour la santé (y compris les
allergènes) associés aux produits alimentaires. Le
réaménagement a empêché qu'une
évaluation complète ne soit effectuée.
76. Quoiqu'une évaluation
complète des activités liées à la
salubrité des aliments n'ait pas été
effectuée, le document fait réfléchir sur la
possibilité d'utiliser régulièrement
l'analyse des tendances pour comprendre les raisons qui
justifient les rappels liés aux allergènes et de
mettre en oeuvre des procédures plus efficaces de
conformité et d'application de la loi en ce qui a
trait aux récidivistes. L'Agence est tout à
fait d'accord avec ces observations et des mesures ont
été prises pour y faire suite. Par exemple,
l'analyse des tendances est utilisée aux fins de
l'élaboration de stratégies
opérationnelles et de plans de travail, et
l'Agence met sur pied de meilleures procédures de
conformité et d'application de la loi qui visent
à diminuer le nombre de récidives.
77. L'Agence se réjouit à
l'idée de poursuivre sa collaboration avec
Santé Canada en matière d'évaluation de
la salubrité des aliments.
À propos du présent document
78. La collecte des renseignements s'est
fait principalement lors d'entrevues réalisées
auprès du personnel de l'ACIA, à l'administration
centrale et dans plusieurs bureaux régionaux. Nous avons
obtenu des renseignements du Bureau de la salubrité et
des rappels des aliments dans le but de comprendre le type de
rappels liés aux allergènes et la façon
employée par l'ACIA pour collecter et utiliser les
données. Étant donné que nous n'avions pas
accès directement à la base de données du
système de gestion des questions de l'ACIA, où les
données sur les rappels sont entreposées, nous
n'avons pas pu analyser les causes des rappels (comme un
mauvais étiquetage ou une contamination croisée).
79. Le personnel clé du Programme
laitier et du Programme des produits transformés a
fourni des renseignements sur la surveillance exercée
par le personnel des programmes de l'Agence. Nous avons
également obtenu des renseignements du Bureau de la
salubrité des aliments et de la protection des
consommateurs à propos de leur Programme des pratiques
équitables d'étiquetage et de leur Programme
des enquêtes sur la salubrité des aliments. De
plus, nous avons examiné les manuels pertinents des
programmes et de la formation, ainsi que la législation
connexe.
80. Nous n'avons pas interrogé les
employés des autres programmes sur la viande, les oeufs
ou le poisson vu le nombre peu élevé de rappels qui
y sont liés. Toutefois, nous avons examiné leurs
manuels et la législation associée. Nous avons
interrogé les employés des programmes et de
l'exploitation de deux centres opérationnels de
l'ACIA pour mieux comprendre leurs rôles et leurs
responsabilités en ce qui a trait aux allergènes
alimentaires non déclarés. Nous avons
également interrogé le personnel de Santé
Canada et le personnel de laboratoire de l'ACIA pour mieux
saisir les méthodes utilisées et celles en cours
d'élaboration.
81. Les spécialistes techniques de
l'ACIA qui s'occupent des allergènes ont été
questionnés pour mieux comprendre leurs rôles et
leurs responsabilités liées aux activités de
surveillance des allergènes. Nous avons recueilli des
renseignements sur les mesures de conformité et
d'exécution, au moyen d'entrevues avec le personnel
clé de l'organisation et de l'exploitation
et examiné les documents sur les politiques dans ce
domaine.
82. Nous avons questionné des
représentants de 2 associations sur les allergies pour
connaître leur opinion sur la surveillance requise pour
protéger les consommateurs. Nous avons aussi
rencontré un représentants de l'industrie des
Fabricants de produits alimentaires et de consommation au
Canada pour savoir ce qu'ils pensent de la surveillance des
allergènes alimentaires. Afin d'être au courant des
principales activités de surveillance des
allergènes aux États-Unis, nous avons examiné
la documentation et rencontré des représentants de
la Food and Drug Administration, responsable des questions
liées à la surveillance des allergènes.
Équipe du projet:
Gestionnaire principal de projet Irene Roberts
Vérificatrice de la salubrité des aliments Shirley
Chalouh
Vérificateur de la salubrité des aliments Lucien
Comeau
Vérificateur de la salubrité des aliments Michel
Cloutier
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