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Ce chapitre présente un portrait général de la nature et de l'ampleur des blessures liées aux chutes chez les Canadiens âgés, grâce à l'analyse des types suivants de données :
Il faut exercer une certaine prudence dans la comparaison de données sur les chutes provenant de sources différentes. Il faut aussi reconnaître les limites inhérentes à toute source de données et tenir compte des erreurs sur les données couramment reconnues et l'impact sur les données d'hospitalisations et de décès des changements survenus à la Classification internationale des maladies - de CIM 9 à CIM 10 (voir les détails en pages16-17 et dans les Rapports techniques, en ligne à l'adresse : www.phac-aspc.gc.ca/seniors-aines/pubs/ 2.1 Ce que rapportent les aînés à propos des chutesCette section fournit des estimés nationaux basés sur l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) pour les personnes de 65 ans et plus qui ont déclaré avoir fait une chute (dans l'année précédant l'enquête) ayant causé une blessure suffisamment grave pour limiter leurs activités normales. On trouve également des estimations sur les nombres de cas et les taux de chute avec blessure, les types de blessure, les types d'activité et les lieux où le traitement a été obtenu.
Définition et données Dans les données de l'ESCC, on considérait que les répondants définissaient une chute lorsqu'ils indiquaient tout d'abord qu'ils avaient souffert d'une blessure au cours de l'année précédente, blessure suffisamment grave pour limiter leurs activités normales, et ensuite, que la blessure avait été la conséquence d'une chute. Cette section :
Ces estimations sont basées sur des entretiens en face à face avec des répondants de foyers choisis au hasard dans des zones d'échantillonnage sélectionnées. Il faut noter que ces estimations sont susceptibles de contenir des erreurs. Le Rapport technique - Les blessures (www.phac-aspc.gc.ca/ Résultats Les données fournies dans le tableau 1 ont été extrapolées à partir de l'échantillon de l'ESCC (cycle 2.1) pour obtenir la population totale âgée de 65 ans et plus. L'échantillon des quelques 29 000 répondants pour 2002/03 représente une population d'environ 3,8 millions aînés canadiens. Dans l'échantillon, 56 % étaient des femmes. L'âge moyen de l'échantillon était de 72 ans. Soixante pour cent de l'échantillon de ces aînés étaient des personnes mariées et 34 % étaient des personnes veuves, séparées ou divorcées. Les données de l'ESCC indiquent qu'en comparaison de la population des aînés dans son ensemble, les personnes ayant subi une chute avec blessure étaient plus susceptibles d'être des femmes (68 % contre 56 %); d'appartenir au groupe d'âge de 80 ans et plus (28 % contre 21 %); d'être veuves, séparées ou divorcées (46 % contre 34 %); d'avoir un diplôme post-secondaire (34 % contre 32 %); et d'avoir un revenu inférieur à 15 000 $ (14 % contre 10 %). La conclusion établissant que les personnes subissant une chute avec blessure étaient plus susceptibles d'être des femmes et d'être âgées de 80 ans et plus est bien soutenue par la littérature sur les chutes chez les aînés10. En revanche, ce qui est moins connu, c'est l'association significative entre la situation de famille et le risque de blessure par chute. Les données de l'ESCC suggèrent que les personnes sans conjoint, qui vivent probablement seules, peuvent présenter un risque supérieur de chute avec blessure. Il est surprenant, et contraire à la littérature11, de découvrir aussi que l'éducation supérieure est associée à un risque supérieur de subir une blessure liée à une chute. La figure 1 présente des cas estimés de chutes avec blessure basés sur des rapports volontaires provenant de l'échantillon ESCC, avec une décomposition par sexe et groupe d'âge. En ajoutant la totalité des cas pour chaque groupe d'âge, on trouve presque 180 000 chutes avec blessure chaque année dans la population canadienne âgée de 65 ans et plus. La figure 2 donne les taux de chutes avec blessure pour les hommes et les femmes par groupe d'âge. Le taux de chutes avec blessure augmentait avec l'âge, de 35 pour 1 000 dans le groupe d'âge 65-69, à une valeur de 76 pour 1 000 pour la population âgée de 80 ans et plus. Les taux des femmes dépassaient les taux des hommes pour tous les groupes d'âge. Ces différences sont statistiquement significatives, sauf pour le groupe d'âge 75-79. Dans l'ensemble, les répondants de l'enquête avaient rapporté une blessure liée à une chute au cours de l'année passée, blessure suffisamment sérieuse pour limiter leurs activités normales, à un taux moyen national de 47,7 pour 1 000 pour le groupe d'âge de 65 ans et plus. Il n'est pas surprenant que le nombre de chutes augmente avec l'âge, les augmentations les plus importantes étant chez les femmes. Cependant, les augmentations découvertes dans le taux de chute par âge et par sexe sont inquiétantes. Le fait que les taux des femmes sont statistiquement significativement supérieurs à ceux des hommes pour tous les groupes d'âge sauf un, peut être lié au faible revenu, à un isolement social plus important et à des taux plus élevés de maladies chroniques chez les femmes. |
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La figure 3 présente la distribution des types de blessures rapportées par des aînés ayant subi une blessure à la suite d'une chute. Plus d'un tiers (37 %) des blessures subies concernaient la hanche, la cuisse, le genou, la partie inférieure de la jambe, la cheville ou le pied, avec ensuite le poignet ou la main (17 %) et le dos (14 %).
La figure 4 montre que la majorité des répondants (44 %) ont rapporté avoir glissé, trébuché ou titubé. Plus d'un quart (26 %) ont rapporté être tombés en montant ou en descendant des escaliers. Les catégories de réponses ont été combinées dans l'ensemble de données en raison des petits nombres et, en conséquence, aucun autre détail complémentaire n'est disponible. Les 20 % regroupés sous « patin à glace/ski/planche à neige » et « glissement/trébuchement/titubement sur glace/neige » sont fortement susceptibles d'avoir en prédominance glissé, trébuché et titubé sur la glace ou la neige. Ces résultats sont semblables à ceux rapportés dans le Registre national des traumatismes12, qui indiquent que 23 % des blessures graves dues à une chute chez les personnes âgées de 65 ans et plus étaient dues à une chute dans des escaliers ou sur des marches.
La figure 5 indique que, parmi 72 % d'aînés ayant subi une chute avec blessure et ayant eu un traitement médical dans les 48 heures suivant la chute, la majorité (soit 65 %) avait été traitée dans un service d'urgence hospitalier. Un bon nombre des personnes avaient été traitées dans un cabinet médical (20 %) ou une clinique hospitalière de jour (9 %). Parmi celles traitées dans un service d'urgence, 38 % avaient rapporté qu'elles avaient été admises à l'hôpital pour au moins une nuit en conséquence de la blessure.
Sommaire L'échantillon de l'ESCC de 2002/03 portant sur les personnes âgées de 65 ans et plus était d'environ de 29 000 répondants, représentant une population d'environ 3,8 millions d'aînés canadiens. En comparaison de la population des aînés dans son ensemble, les personnes ayant rapporté une chute avec blessure étaient plus susceptibles d'être des femmes, d'appartenir au groupe d'âge des plus de 80 ans, d'être veuves, séparées ou divorcées, d'avoir un diplôme post-secondaire et d'avoir un revenu inférieur à 15 000 $. En se basant sur les rapports des aînés, on peut voir que le taux de chutes avec blessure augmentait avec l'âge, et que le taux chez les femmes dépassait celui chez les hommes pour tous les groupes d'âge. Plus d'un tiers des blessures subies concernaient la hanche, le haut de la cuisse, le genou, la partie inférieure de la jambe ou la cheville. La majeure partie des répondants rapportaient « avoir glissé, trébuché ou titubé » et plus d'un quart rapportaient avoir subi la chute en montant ou descendant des escaliers. Près des trois quarts (72 %) des répondants ont reçu un traitement médical d'un professionnel de la santé dans les 48 heures consécutives à la blessure. 2.2 Ce que révèlent les données d'hospitalisation à propos des chutes chez les aînésLes analyses de cette section sont basées sur les données provenant de la Base de données sur les congés des patients (BDCP) de l'Institut canadien d'information sur la santé (ICIS) relativement aux hospitalisations de courte durée pour des chutes chez les aînés du Canada. Elles portent sur les cas et les taux d'hospitalisation liée aux chutes, la durée de l'hospitalisation, le type de blessure, le lieu de la chute et les différences par groupe d'âge et sexe pour les années 1998/99 à 2002/03.
Définitions et données Des révisions aux codes de Classification internationale des maladies (le changement entre la CIM 9 et la CIM 10) ont eu d'importantes répercussions sur le codage des données dans les hôpitaux partout au monde, surtout en ce qui concerne les données sur les blessures dues aux chutes. Il faut donc être prudent lorsque l'on compare des données basées sur l'une et l'autre de ces classifications. Au Canada, pour ce qui est des données d'hospitalisation, la conversion aux nouveaux codes s'effectue graduellement, entre 2001 et 2006.
Cette section utilise les données de la BDCP qui se rapportent aux aînés hospitalisés pour des blessures dues aux chutes. Les hospitalisations liées aux chutes pour une population spécifique sont une bonne estimation de l'ensemble des chutes entraînant des blessures graves pour cette population. Cependant, cette source de données ne capte pas l'information sur les chutes avec blessures de gravité moindre, lesquelles peuvent être traitées dans les urgences des hôpitaux, ou dans des cabinets de médecins, ou encore les chutes pour lesquelles un traitement médical n'a pas été demandé (voir la figure 5.) L'illustration qui suit fournit une représentation graphique des sources possibles de données sur les chutes des aînés et montre que les données disponibles ne fournissent qu'un portrait incomplet de la situation.
Les données de cette section :
Le Rapport technique - Les hospitalisations Résultats La figure 6 montre, sur une base d'âge spécifique, que les taux d'hospitalisations liées aux chutes pour les groupes d'âge 65-74 et 75-84 étaient stables à environ 6 et 16 pour 1 000, respectivement, durant la période de 1998/99 à 2002/03. Le groupe des 85 ans et plus demeurait aussi stable à 43 pour 1 000 au cours de cette période. Toutefois, l'augmentation anticipée du nombre d'aînés dans ce groupe, allant de 430 000 en 2001 à 1,6 million en 204113, associée au fait que les personnes vivent plus longtemps avec des maladies chroniques, peut suggérer que le taux d'hospitalisations liées aux chutes pour ce groupe d'âge pourrait augmenter. La figure 7 montre pour les aînés canadiens les taux d'hospitalisations liées aux chutes par sexe et par groupe d'âge, pour l'année 2002/03. Les hommes et les femmes présentaient tous deux des augmentations des taux d'hospitalisations avec l'âge. Les femmes âgées de 65 à 74 ans présentaient des taux d'environ 6 pour 1 000, avec une augmentation à 46 pour 1 000 pour le groupe d'âge de 85 ans et plus. Les hommes présentaient un taux similaire à celui des femmes pour le groupe d'âge de 65 à 74 (4 pour 1 000), mais ce taux n'augmentait qu'à 32 pour 1 000 pour le groupe de 85 ans et plus. Pour l'ensemble des personnes âgées de 65 ans et plus, les femmes présentaient un taux d'hospitalisations d'environ 16 pour 1 000, et les hommes de 9 pour 1 000. Ces résultats démontrant que les taux d'hospitalisations liées aux chutes étaient plus élevés chez les femmes que chez les hommes et indiquant que ces différences augmentaient avec l'âge correspondent aux résultats d'autres études montrant une forte corrélation entre le sexe féminin, l'âge avancé et les risques de chute et de blessure14. Des états pathologiques associés au vieillissement, tels que les effets d'un accident cérébrovasculaire, la démence et le diabète, sont reconnus pour augmenter les risques de chute et de blessure15. On sait aussi que les femmes présentent un risque supérieur de blessure par chute en raison de taux plus élevés d'ostéoporose, ce qui les rend plus susceptibles de subir une fracture grave après une chute16. La figure 8 illustre que, généralement, plus la personne est âgée, plus l'hospitalisation sera longue pour une blessure liée à une chute. Elle montre également que la durée moyenne d'hospitalisation pour tous les groupes d'âge était relativement stable de 1998/99 à 2002/03. Au cours des cinq années, et en moyenne, les personnes du groupe d'âge 65-74 présentaient une durée d'hospitalisation de 11 jours après une chute, celles du groupe 85-84, une durée de 13 jours, et celles âgées de 85 ans et plus, une durée de près de 14 jours. Au niveau national, le chiffre moyen des journées d'hospitalisation totales pour les blessures liées aux chutes chez les aînés était de 273 pour 1 000 pour le groupe d'âge de 65 ans et plus. |
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La figure 9 montre que la durée moyenne d'hospitalisation pour une blessure due à une chute était régulièrement environ 40 % plus longue que la durée moyenne d'hospitalisation pour toutes les causes d'hospitalisation des aînés de 65 ans et plus. La durée d'hospitalisation moyenne pour les chutes et toutes les autres causes montrait peu de changement de 1998/99 à 2002/03. La figure 10 montre qu'au cours des cinq années, près de 85 000 aînés canadiens avaient subi des blessures au fémur, au bassin, à la hanche ou à la cuisse, ces blessures représentant 56 % de toutes les blessures liées aux chutes chez les aînés traités à l'hôpital. Les blessures sur un membre supérieur, un membre inférieur ou à la colonne vertébrale représentaient 24 % des hospitalisations liées aux chutes. La majorité des blessures au niveau des articulations majeures, du fémur ou du bassin sont susceptibles d'être associées à des blessures de la hanche, d'autres études ayant montré que ces blessures contribuaient jusqu'à 40 % de la totalité des hospitalisations liées aux chutes pour ce groupe d'âge17. |
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La figure 11 montre, pour les aînés, à l'échelle nationale, le lieu des chutes ayant conduit à une hospitalisation, pour la période de 1998/99 à 2002/03. Près de la moitié (47 %) de ces chutes se sont produites au domicile ou dans les environs du domicile. Les chutes dans les établissements de soins représentaient 21 % des hospitalisations dues aux chutes chez les personnes âgées de 65 ans et plus.
Bien que le domicile soit le lieu le plus fréquemment rapporté comme emplacement de la chute, il est important de noter qu'environ 7,4 % seulement des personnes âgées de 65 ans et plus résident dans des établissements de soins18 et que cela représente, par conséquent, une proportion beaucoup plus importante des admissions hospitalières en comparaison des aînés vivant dans d'autres environnements. Cela est cependant prévisible, étant donné que les aînés résidant dans des établissements de soins sont plus âgés et qu'ils présentent plus des problèmes de santé chroniques, ce qui les place devant un risque supérieur de chute par rapport aux aînés vivant dans la collectivité. Sommaire Les données sur les hospitalisations liées aux chutes des aînés ont été analysées pour les années 1998/99 à 2002/03. Les taux d'hospitalisation dues aux chutes pour tous les groupes d'âge sont demeurés stables pendant la période de cinq ans. La durée moyenne de l'hospitalisation pour tous les groupes d'âge était relativement stable et, généralement, plus la personne était âgée, plus l'hospitalisation était longue. Près de 85 000 aînés canadiens ont subi des blessures au fémur, au bassin, à la hanche ou à la cuisse, ce qui représente la majorité de l'ensemble des blessures liées aux chutes des aînés traitées à l'hôpital. Près de la moitié de ces chutes se sont produites au domicile ou à proximité du domicile. |
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