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Lignes directrices en matière de biosécurité en laboratoire
Deuxième édition 1996


[Table des matières]

CHAPITRE 2

CONFINEMENT DES DANGERS BIOLOGIQUES

2.1 INTRODUCTION

On étudie les bactéries, virus, mycètes et autres agents infectieux parce qu'ils pourraient causer des maladies, parce qu'ils peuvent nous aider à comprendre le monde vivant et pour de nombreuses autres raisons, y compris la recherche d'éventuelles applications industrielles. Étant donné qu'un bon nombre de microorganismes peuvent être pathogènes pour l'homme, les animaux et d'autres formes de vie, leur utilisation comporte des risques qui varient selon l'agent et selon le mode d'utilisation.

Les normes de sécurité ont pour but de réduire à un niveau acceptable le risque inhérent à l'utilisation des substances dangereuses. Les normes sont rigoureuses dans le cas des agents dangereux et moins rigoureuses dans le cas des agents qui ne causent que des problèmes mineurs. Les normes de sécurité constituent donc un compromis permettant la réalisation des travaux jugés nécessaires sans que les personnes qui y participent ou d'autres personnes soient exposées à plus qu'un risque minime.

2.2 PRATIQUES DE SÉCURITÉ

L'attitude et la manière d'agir de ceux qui travaillent dans un laboratoire déterminent leur propre sécurité ainsi que celle de leurs collègues et de la collectivité. La conception du laboratoire et l'équipement dont il est pourvu ne peuvent concourir à la sécurité que dans la mesure où le personnel connaît bien les questions de sécurité et s'en soucie véritablement.

Le Code canadien du travail exige des employeurs qu'ils offrent des conditions de travail sûres à leurs employés et qu'ils informent ces derniers de tous les dangers auxquels ils seront exposés dans l'exécution de leurs fonctions. L'employé a aussi le droit de quitter son lieu de travail en cas de danger. Un autre règlement fédéral tel que le Système d'information sur les matières dangereuses utilisées au travail (SIMDUT) stipule que toutes les substances dangereuses, y compris les microorganismes, doivent être étiquetées d'une manière précise et accompagnées d'une fiche santé sécurité. De plus, l'employeur est tenu d'offrir à ses employés toute la formation nécessaire pour leur permettre de travailler avec des substances dangereuses, et de tenir un registre permettant de suivre le programme de formation de ces derniers. On peut obtenir des renseignements additionnels en s'adressant à Travail Canada (tél.: (613) 997-3520).

Les règles de base suivantes s'appliquent dans tous les laboratoires où l'on utilise des agents infectieux ou toxiques.

  1. Le personnel du laboratoire et toutes les autres personnes dont le travail exige qu'elles entrent dans le laboratoire, doivent connaître les dangers, biologiques ou autres, auxquels elles sont exposées et avoir reçu une formation appropriée concernant les précautions et les mesures de sécurité. Un manuel de sécurité en laboratoire doit être préparé et adopté. Il incombe au directeur du laboratoire/inspecteur principal de s'assurer que le manuel recense les biorisques connus et potentiels et qu'il spécifie les pratiques et méthodes de nature à réduire le plus possible ces risques ou à les éliminer. Le manuel doit aussi contenir un plan d'intervention d'urgence. On doit exiger du personnel qu'il connaisse, comprenne et suive les pratiques et les méthodes standard. Une formation en matière de sécurité en laboratoire doit être offerte et le personnel doit faire preuve de compétence dans ce domaine avant d'être autorisé à travailler avec des toxines ou des agents dangereux.

  2. Les laboratoires devraient désigner un agent de sécurité biologique (ASB) ou mettre sur pied un comité de sécurité biologique qui serait responsable de s'assurer que tous les travaux soient effectués conformément aux pratiques de sécurité établies pour l'établissement. Les fonctions de l'ABS doivent comprendre les tâches suivantes : fournir des conseils techniques au sujet des méthodes et de l'équipement de sécurité, élaborer des plans d'urgence, effectuer des inspections de sécurité, assurer une formation en matière de biosécurité, effectuer ou superviser les essais portant sur les systèmes de confinement et fournir conseils et information en ce qui concerne la conformité à la réglementation pertinente.

  3. Le laboratoire doit être gardé propre et en ordre et on devrait réduire le plus possible l'entreposage du matériel qui est sans rapport avec le travail.

  4. Tous les membres du personnel, ainsi que les visiteurs, les stagiaires et toute autre personne qui entre ou travaille dans le laboratoire, doivent porter les vêtements protecteurs (uniformes, sarraus et blouses) attachés de la manière appropriée. Ces vêtements ne doivent pas être portés en dehors du laboratoire. Des chaussures fermées, de préférence à semelles antidérapantes, devraient être portées dans toutes les zones du laboratoire.

  5. Le port de gants est obligatoire pour toutes les opérations qui peuvent faire intervenir un contact direct de la peau avec des toxines, du sang, des matières infectieuses ou des animaux infectés. Les bagues et autres bijoux pouvant nuire au bon fonctionnement des gants doivent d'abord être enlevés. Les gants doivent être enlevés prudemment et décontaminés avec les autres déchets de laboratoire avant d'être éliminés. Les gants réutilisables (p. ex. isolants, résistants aux produits chimiques, etc.) ne peuvent être utilisés qu'en cas de nécessité et doivent être décontaminés de manière appropriée.

  6. Des lunettes de sécurité, un écran facial ou d'autres dispositifs de protection doivent être portés quand il est nécessaire d'assurer la protection des yeux et du visage des éclaboussures, des projections, des matières nuisibles, du rayonnement UV ou de tout autre rayonnement.

  7. Il est interdit de manger, de boire, de fumer, de ranger des aliments, des articles personnels ou des ustensiles, de se maquiller et de mettre ou d'enlever des lentilles cornéennes dans la zone de travail du laboratoire. Les lentilles cornéennes ne devraient être portées que si les lunettes correctrices ne sont pas appropriées. Le port de bijoux dans le laboratoire devrait être déconseillé.

  8. Le pipettage avec la bouche est interdit quelle que soit la substance.

  9. Les cheveux longs doivent être attachés.

  10. Les membres du personnel doivent se laver les mains après avoir enlevé les gants, avant de quitter le laboratoire et chaque fois qu'ils ont manipulé du matériel contaminé ou soupçonné de l'être.

  11. Les surfaces de travail doivent être décontaminées au moyen d'un désinfectant approprié à la fin de la journée et chaque fois qu'un matériel pouvant être dangereux a été répandu accidentellement. Les surfaces de travail instables ou fissurées doivent être remplacées ou réparées.

  12. Toutes les opérations techniques doivent être exécutées de façon à réduire le plus possible la production d'aérosols.

  13. Tous les liquides ou solides contaminés ou infectieux doivent être décontaminés avant d'être jetés ou réutilisés. Le matériel contaminé destiné à être autoclavé ou incinéré en dehors du laboratoire doit être mis dans un double emballage ou dans un récipient dont on aura d'abord essuyé l'extérieur avec un désinfectant chimique.

  14. L'accès aux laboratoires de niveaux 3 et 4 doit être strictement limité. L'autorisation d'entrer dans les laboratoires de niveau 1 et 2 est laissée à la discrétion du directeur du laboratoire/inspecteur principal (par exemple, seules les personnes qui ont été averties des dangers potentiels et satisfaisant aux exigences spécifiques, comme l'immunisation, peuvent être autorisées à entrer dans le laboratoire). Les enfants de moins de 16 ans ne doivent pas être autorisés à entrer dans le laboratoire ni dans les zones de soutien. Les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées qui pourraient travailler ou entrer dans le laboratoire devraient être averties des risques potentiels.

  15. Des panneaux de mise en garde, indiquant le niveau de risque lié aux agents utilisés, doivent être apposés à l'extérieur de tous les laboratoires. Lorsque des conditions spéciales d'entrée sont exigées, à cause de l'agent infectieux utilisé, les renseignements pertinents doivent figurer sur le panneau de mise en garde. Il faut y indiquer la nature de l'agent infectieux, le nom du superviseur du laboratoire et des autres responsables ainsi que les conditions spéciales exigées pour l'entrée.

  16. L'utilisation d'aiguilles, de seringues et d'autres objets pointus devrait être strictement limitée. L'utilisation des aiguilles et des seringues devrait être limitée aux injections parentérales et aux prélèvements de liquides biologiques chez des animaux de laboratoire ou dans des flacons à diaphragme. La manipulation des aiguilles et des seringues devraient se faire avec la plus grande prudence pour éviter l'autoinoculation et la production d'aérosols pendant l'utilisation et l'élimination. Ces opérations doivent être effectuées sous une enceinte de sécurité biologique. On ne devrait pas plier ou couper les aiguilles avec les mains. Elles ne devraient pas être réinsérées dans leur étui; elles devraient plutôt être déposées rapidement dans un contenant à l'épreuve des perforations et être décontaminées, de préférence par incinération ou autoclavage, avant d'être mises au rebut.

  17. Le superviseur de laboratoire ou son représentant doit être avisé par écrit et le plus tôt possible de tous les cas de déversement, d'accident ou d'exposition manifeste ou potentielle. Ce dernier devrait transmettre le rapport à la direction et à l'agent ou comité de biosécurité approprié. Au besoin, on doit recourir aux services médicaux appropriés (évaluation, surveillance et traitement) et ces services devraient être assurés. Les mesures prises dans le but d'éviter qu'un incident ne se reproduise devraient être consignées.

  18. Des échantillons de sérum ou d'autres échantillons devraient être prélevés chez les membres du personnel et chez les autres personnes à risque (p. ex. personnel de soutien et d'entretien du laboratoire). Ces échantillons devraient être conservés (en cas de besoin). On pourra effectuer périodiquement d'autres prélèvements, selon les agents pathogènes manipulés ou la vocation du laboratoire.

  19. Les membres du personnel du laboratoire devraient recevoir l'immunisation appropriée, lorsque c'est possible. Les niveaux d'anticorps qu'on estime avoir une action protectrice devraient être consignés. On doit prêter une attention toute particulière aux personnes qui sont ou qui pourraient devenir immunodéprimées, car la vaccination pour ces personnes pourrait ne pas être la même que pour les personnes immunocompétentes.

2.3 UTILISATION DES ANIMAUX DE LABORATOIRE

Les infections des animaux de laboratoire, qu'elles soient d'origine naturelle ou expérimentale, peuvent être transmises à d'autres animaux de laboratoire, à des invertébrés ou au personnel du laboratoire. Les animaux infectés ou inoculés expérimentalement avec des organismes de n'importe quel groupe de risque peuvent être de petite taille (souris) ou de grande taille (bétail), nécessiter des installations particulières (poissons) ou présenter des sensibilités indéterminées. Par conséquent, les exigences relatives à l'entretien des animaux peuvent varier, mais les principes microbiologiques de sécurité sont semblables à ceux qui sont décrits dans la section 2.2 et ils doivent être suivis.

De plus, on doit satisfaire aux exigences suivantes:

  • Tous les aspects relatifs à l'utilisation des animaux à des fins de recherche doivent satisfaire aux normes et règlements de soin et d'entretien des animaux expérimentaux établis par le Conseil canadien de protection des animaux, par les autorités provinciales et par les autorités locales.

  • Les espèces animales appropriées doivent être choisies pour l'expérimentation animale afin de réduire les risques biologiques potentiels.

  • Le chercheur ou les responsables des expériences sur les animaux doivent s'assurer que les personnes qui entrent en contact avec les animaux et le matériel infectieux connaissent les précautions et les règles particulières qui s'imposent. Lorsqu'il est possible de le faire, le personnel doit recevoir les vaccins appropriés.

  • Il est essentiel de rapporter et de consigner tous les accidents, y compris les morsures et les griffures d'animaux ou les coupures causées par les cages ou par d'autres pièces d'équipement.

  • Les petits rongeurs ou autres animaux de laboratoire qui s'échappent de leur cage devraient être capturés et détruits; leurs cadavres devraient être incinérés et les lieux devraient faire l'objet d'une décontamination complète. Dans le cas où des animaux s'échapperaient du périmètre de confinement, on doit en avertir les responsables au plus tôt et prendre les mesures appropriées.

  • Les cas non prévus de maladie ou de mortalité parmi les animaux doivent être signalés sur le champ au chercheur et aux responsables des expériences sur les animaux; on devrait disposer d'une marche à suivre pour la manipulation de ces animaux, mais il faudrait éviter de les toucher avant d'avoir reçu les directives de la personne responsable.



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Dernière mise à jour : 1996-06-10 début