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Vie saine

Le tabagisme chez les femmes pendant les périodes prénatale et postnatale

Première leçon: Malgré leur motivation, les femmes enceintes ont de la difficulté à renoncer au tabac

1. Il est difficile d'obtenir des chiffres exacts sur la question, mais il semble que les taux de prévalence du tabagisme pendant la grossesse aient chuté entre les années 60 et les années 90

Mère avec le bébé Selon un survol de la documentation réalisé avant la SRDT sur le tabagisme chez les femmes enceintes (P3), il n'existait aucune donnée nationale permettant de dégager les tendances relatives au tabagisme pendant la grossesse au Canada. L'étude a fait appel à des données provinciales et à des sources de renseignements américaines et européennes pour analyser les tendances relatives à la prévalence du tabagisme chez les femmes enceintes. Le tableau qui s'en dégage révèle les tendances concernant la prévalence du tabagisme en général, à savoir que les femmes enceintes sont proportionnellement moins nombreuses à fumer pendant les années 90 qu'au cours des années 60.

2. L'intention de cesser de fumer semble plus grande chez les femmes pendant la grossesse qu'à tout autre moment de leur vie

Pendant la grossesse, il est probable que les fumeuses s'interrogent sur leurs habitudes de consommation de tabac et tentent de les modifier. Dans les études qualitatives réalisées dans le cadre de plusieurs projets communautaires relevant de la SRDT, les femmes enceintes ont indiqué vouloir s'affranchir de la cigarette et être disposées à participer à l'élaboration et à la mise à l'essai de ressources et de programmes (B6, K2, S16, T12). Les études citées dans le survol de la documentation effectué avant la SRDT (P3) montrent que les femmes enceintes sont proportionnellement plus nombreuses à cesser de fumer et fument moins en moyenne que les fumeuses qui ne sont pas enceintes. Toujours d'après le survol, les femmes semblent donner suite très tôt à leur intention de renoncer à la cigarette. En effet, la plupart des fumeuses enceintes qui tentent de se libérer de la cigarette le font pendant le premier trimestre de la grossesse.

femme de pregnat

3. Selon les données de l'enquête menée dans le cadre de la SRDT, la majorité des femmes qui fument actuellement ont continué de le faire pendant leur dernière grossesse

L'Enquête sur le tabagisme au Canada (S8) a recueilli des éléments d'information auprès d'un échantillon d'environ 15 800 Canadiens de plus de 15 ans. L'information a été recueillie sur quatre cycles de trois mois. L'enquête a mesuré les taux de tabagisme et les changements dans les habitudes liées à la cigarette au cours d'une année. Il s'agissait aussi de l'une des premières enquêtes nationales sur le tabagisme à recueillir des données précises sur le tabagisme chez les femmes enceintes.

Au cours du premier cycle, l'enquête a établi que la prévalence du tabagisme chez les femmes en âge de procréer (15 à 44 ans) s'élevait à près de 34 %. Les taux de prévalence du tabagisme étaient de 29 % chez les filles âgées de 15 à 19 ans, de 38 % chez les femmes de 20 à 24 ans et d'un peu plus de 34 % chez celles de 25 à 44 ans.

De toutes les femmes âgées de 20 à 44 ans (fumeuses et non-fumeuses) qui avaient été enceintes au cours des cinq années précédant l'enquête, 19 % ont déclaré avoir fumé « régulièrement » pendant leur dernière grossesse. Par contre, 58 % des femmes qui fumaient au moment de l'enquête ont indiqué avoir fumé pendant leur dernière grossesse (S8, Cycle 4).

La grossesse est une période où beaucoup de femmes s'interrogent sérieusement sur leurs habitudes de consommation de tabac, qu'elles réussissent ou non à s'affranchir de la cigarette. Dans une étude qualitative réalisée auprès de 43 femmes, bon nombre d'entre elles ont décrit leur grossesse comme une période où elles ont posé un regard différent sur leur consommation de tabac (R7). Étant donné que les femmes enceintes sont ouvertes à une réflexion sur le rôle que joue le tabagisme dans leur vie, la période prénatale se prête bien à une intervention visant à réduire la consommation du tabac.

4. Certains groupes de femmes ont plus de difficulté que d'autres à renoncer à la cigarette

Les travaux réalisés dans le cadre de la SRDT ont mis en évidence plusieurs différences entre les femmes qui cessent de fumer et celles qui continuent de fumer pendant leur grossesse. Le tabagisme pendant la grossesse est le plus répandu chez les femmes qui ont 20 ans ou moins et plus fréquent chez celles qui ont commencé à fumer tôt dans leur vie (P3). Les femmes enceintes qui sont confiantes dans leur capacité de renoncer à la cigarette et qui sont très conscientes des risques associés au tabagisme semblent réussir à se libérer de la cigarette et à demeurer non-fumeuses, même si elles ne bénéficient d'aucune intervention (R7).

Étant donné le taux de prévalence du tabagisme relativement élevé observé chez les femmes enceintes, on doit se poser la question : Pourquoi les femmes fument-elles pendant leur grossesse? Le contexte social dans lequel évoluent les femmes explique en grande partie qu'elles continuent de fumer pendant leur grossesse. Celles qui continuent de fumer lorsqu'elles sont enceintes sont généralement entourées de membres de la famille et d'amis qui fument. Un survol de la documentation sur le tabagisme et les femmes à haut risque montre que le maintien de l'habitude de la cigarette pendant la grossesse est associé entre autres au fait d'avoir un partenaire fumeur et à l'exposition à la fumée de tabac ambiante (S4). Dans une étude sur les femmes qui fument pendant la grossesse et la période postnatale, plus de 50 % des 226 répondantes ont déclaré qu'au moins la moitié de leurs proches, amis et membres de la famille, fumaient (R7).

5. On pourrait réduire le pourcentage de femmes qui fument pendant leur grossesse si on leur offrait du soutien

Il existe relativement peu de données indiquant le genre de méthodes (p. ex. la thérapie de substitution de la nicotine, les démarches collectives, les guides individuels) qu'utilisent les fumeuses pour renoncer à la cigarette pendant leur grossesse. Environ 13 à 21 % des femmes arrêtent spontanément de fumer (sans l'aide d'un intervenant) lorsqu'elles songent à devenir enceintes ou dès qu'elles découvrent qu'elles le sont (P3, T2e). En outre, il est possible que de 2 à 22 % des femmes enceintes qui fument cessent spontanément de fumer plus tard au cours de leur grossesse (P3, T2e). Au total, la proportion de fumeuses qui peuvent cesser spontanément de fumer pendant leur grossesse varie de 15 % à 43 %. On pourrait sans doute augmenter ces chiffres si l'on offrait aux femmes enceintes une série d'interventions et d'options spécialement conçues pour faciliter le sevrage tabagique chez cette clientèle.

Femmes autochtones: Conseils aux pendant la grossesse

La Northern Family Health Society de Prince George, en Colombie- Britannique, souhaitait exercer une influence sur la consommation de tabac chez les femmes autochtones enceintes. Elle a utilisé des fonds alloués dans le cadre de la SRDT pour élaborer un guide, The Smoke Free Journey Counselling Guide (S16), qui offre aux conseillers non professionnels la possibilité d'améliorer leurs connaissances et leurs compétences pour être mieux en mesure de discuter avec les femmes autochtones des moyens de réduire la consommation de tabac pendant leur grossesse. Le guide propose, en matière de counselling, des démarches axées sur les solutions et intègre des enseignements tirés du Cercle d'influences et de l'Arbre sacré, qui améliorent l'utilité des outils antitabagisme qui existent déjà pour les femmes autochtones. Une série de trois affiches adaptées à la réalité culturelle autochtone a aussi été conçue pour mieux sensibiliser les femmes enceintes et leur famille.

Northern Family Health Society
1010-B 4th Avenue
Prince George (C.-B.)
V2L 3J1
Téléphone : 250-561-2689

bébés

Soutien aux jeunes femmes enceintes qui veulent renoncer à la cigarette

Les dispensateurs de services du Réseau des jeunes parents célibataires, à Ottawa, avaient constaté qu'un grand nombre de jeunes femmes qui faisaient appel à leurs services étaient des fumeuses. Lorsqu'ils ont tenté de trouver un programme d'aide au sevrage tabagique pour le groupe, ils ont découvert qu'il n'existait aucune ressource qui tenait compte à la fois des problèmes des jeunes et des problèmes liés à la grossesse et à la monoparentalité. Grâce aux fonds reçus de la SRDT, le réseau a élaboré un nouveau programme en français et en anglais, Maman, on écrase ! (K2). Ce programme d'aide prévoit huit séances de groupe. Même s'il incite les participantes à cesser de fumer, il offre aussi comme options la réduction de la consommation de tabac et la modification d'autres habitudes de vie. La formule du programme étant souple, les participantes ont la possibilité de choisir les sujets dont elles veulent discuter au lieu de se voir imposer un programme. Le programme a permis de tirer une leçon importante, à savoir qu'il est important que les jeunes femmes enceintes et les jeunes chefs de familles monoparentales aient l'occasion de discuter de tous les facteurs de stress auxquels elles font face dans la vie, avec lesquels elles composent en fumant, et que le fait d'en parler est un bon point de départ vers la réduction ou l'abandon de l'usage du tabac.

Réseau des jeunes parents célibataires 659,
rue Church Ottawa (Ontario)
K1K 3K1
Téléphone : 613-749-4584
Télécopieur : 613-749-7018

Mise à jour : 2006-05-01 Haut de la page