Normes et pratiques journalistiques

IV. NORMES DE PRODUCTION

B: TRAITEMENT DES INFORMATIONS

2. MONTAGE

Le montage doit refléter la réalité, aussi bien visuelle que sonore, et respecter les conditions établies durant la préparation de l'émission.

Le montage permet d'abréger les textes ou les enregistrements visuels et sonores; cette technique indispensable est une des plus grandes contraintes du journalisme à cause du temps limité que laisse la production en radio et en télévision et de l'obligation d'être concis et clair. Il serait illusoire de chercher la réalité intégrale dans une émission montée. Il résulte du montage une version condensée de la réalité, une tranche de la réalité; il doit néanmoins en ressortir l'essentiel, sans déformation.

2.1 MONTAGE DES INTERVIEWS

Les normes suivantes s'appliquent au montage des interviews :

(a) Le montage des questions et des réponses ne doit pas changer ni déformer le sens original de l'entrevue dans son ensemble.

(b) La réponse donnée à une question dans un contexte ne doit pas être transposée dans un autre.

(c) La réponse donnée à une question ne doit pas être placée dans une émission de façon à sembler répondre à une autre.

(d) Dans les cas où les procédés de montage exigent une reprise de la question ou l'utilisation de plans de coupe, il faut conserver la nature et le dessein de la réponse originale.

(e) Il ne faut pas laisser croire à l'auditoire qu'il y a une discussion entre des gens quand une telle discussion n'a pas été enregistrée.

2.2 UTILISATION D'ARCHIVES

Lorsqu'il y a un décalage significatif entre le moment de l'enregistrement d'éléments sonores ou visuels et leur diffusion, il faut en avertir l'auditoire, surtout si les opinions exprimées ou l'information sur le sujet ont pu évoluer dans l'intervalle.

L'utilisation d'images et de sons d'archives nécessite prudence et jugement. Il faut éviter d'avoir recours à des séquences d'archives qui dénaturent le contexte de leur utilisation initiale. Il faut aussi examiner soigneusement l'utilisation de matériel qui n'origine pas de CBC/Radio-Canada.

2.3 ENREGISTREMENTS DE SOURCES NON JOURNALISTIQUES

Des enregistrements d'événements peuvent être obtenus de diverses sources non journalistiques : vidéastes amateurs, police, entreprises commerciales, partis politiques, gouvernements, etc.

À l'occasion, des enregistrements de sources non journalistiques peuvent être utiles pour étayer des émissions d'information. Ce peut être le cas, par exemple, lorsqu'il n'existe d'un événement important d'intérêt public qu'un enregistrement réalisé par un vidéaste amateur ou par une autre source non journalistique.

Pour que ce type de matériel puisse être utilisé dans le cadre d'émissions d'information, les conditions suivantes doivent être rÉUnies :

• L'authenticité du matériel devrait avoir été vérifiée. Des témoins indépendants devraient avoir corroboré les faits et fourni de l'information contextuelle. La réputation, les motifs et la crédibilité de l'auteur de l'enregistrement doivent aussi avoir été pris en considération.
• Lorsque du matériel non enregistré par Radio-Canada est présenté, il faudrait en indiquer clairement la source.

2.4 EFFETS SONORES ET VISUELS

On doit porter une attention particulière à l'utilisation d'effets spéciaux, dont les effets sonores, dans la présentation d'informations. Dans les cas, plutôt rares, où on en utilise, il faut bien s'assurer qu'ils ne déforment d'aucune façon la réalité ni ne tiennent lieu de commentaire.

L'exactitude et l'intégrité d'un reportage ou d'une émission peuvent être mises en péril par l'abus des techniques radiophoniques et télévisuelles. Celles-ci comportent en effet une grande variété d'effets sonores et visuels qui permettent de modifier ce qui est diffusé. La musique est probablement le plus connu de ces effets, mais il y en a d'autres, comme l'éclairage, le cadrage des caméras, le ralenti, etc.

Voir aussi :
III.2 Principes journalistiques
III.5 Équilibre
IV.A.5 Participants à une émission