Les documents que l'on trouve habituellement dans les cabinets des ministres peuvent généralement être classés dans quatre grandes
catégories : les documents du Cabinet, les documents institutionnels, les documents ministériels (selon la définition prévue à
l'article 2 de la Loi sur les archives nationales du Canada) ainsi que les documents personnels et à caractère politique. Chacune de ces
catégories est visée par une série de critères particuliers en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, de la Loi sur la
protection des renseignements personnels et de la Loi sur la preuve au Canada.
Les ministres doivent tenir des systèmes d'information distincts pour les documents du Cabinet, les documents institutionnels, les documents ministériels et
les documents personnels et à caractère politique. Les documents ministériels doivent être transférés des cabinets des ministres à
Bibliothèque et Archives Canada selon les modalités approuvées par son administrateur général. Les sous-ministres doivent conseiller les ministres
et leurs personnels sur ces questions. La Politique sur la gestion de l'information gouvernementale du Conseil du Trésor est présentée à
l'adresse Internet suivante : http://www.tbs-sct.gc.ca/pubs_pol/ciopubs/TB_GIH/mgih-grdg_f.asp. On peut également obtenir des
conseils auprès de la Direction des documents gouvernementaux de Bibliothèque et Archives Canada, qui publie la brochure intitulée Lignes directrices
sur la gestion de l'information consignée dans un cabinet de ministre disponible à l'adresse Internet suivante : http://www.collectionscanada.ca/06/docs/minister_f.doc. Les autorisations pluri-institutionnelles de disposer
de documents et les Lignes directrices concernant la conservation des documents publiées par Bibliothèque et Archives Canada se trouvent à l'adresse
Internet suivante : http://www.collectionscanada.ca/information-management/0604_f.html. Des mesures spéciales
s'imposent pour protéger les documents du Cabinet; le Bureau du Conseil privé a établi, au nom du premier ministre, des procédures à cet effet. Le
plus important est de renvoyer au Bureau du Conseil privé les documents du Cabinet associés à un dossier qui a été traité. Les premiers
ministres ont de plus convenu, au fil des ans, que le greffier du Conseil privé et les sous-ministres feraient en sorte que les documents confidentiels du Conseil
privé de la Reine pour le Canada confiés à la garde du gouvernement par le Cabinet et les ministres seraient protégés des gouvernements
ultérieurs.
Les lignes directrices concernant l'utilisation des nouvelles technologies – comme le courrier électronique, l'Internet et les réseaux locaux –
évoluent au sein de la fonction publique. Les ministres et leur personnel exonéré, doivent demander avis aux représentants désignés des
ministères au sujet de leur utilisation. Les ministres et leur personnel doivent considérer l'information consignée par voie électronique comme
étant identique à l'information consignée sur papier (p. ex., imprimés, photographies, documents, etc.).
En élaborant des systèmes d'information, les ministres doivent prévoir le traitement, la manipulation et l'entreposage convenables de l'information
confidentielle et d'autres renseignements de nature délicate. Ils peuvent obtenir aide et conseils auprès de l'agent de sécurité de leur ministère
sur le respect des normes du gouvernement concernant la sécurité matérielle et la sécurité des communications et du traitement électronique
des données.
Les ministres et leur personnel exonéré ont la responsabilité de s'assurer que tous les documents du Cabinet et tous les documents officiels sont
confiés à la garde des autorités compétentes. Les ministres qui quittent leur poste doivent utiliser les installations d'entreposage sûres et les
services d'archivage offerts par Bibliothèque et Archives Canada pour leurs documents personnels et à caractère politique. Ils doivent également
prendre des mesures pour rappeler aux personnes qui quittent leur poste de leurs responsabilités continues à garantir la confidentialité des renseignements
classifiés auxquels elles ont eu accès, pour annuler tous leurs pouvoirs (p. ex., les autorisations d'accès, les clés et les cadenas) et pour
retourner tous les renseignements classifiés aux autorités compétentes. Le fonctionnaire désigné chargé de la sécurité au cabinet
du ministre devrait mettre fin à l'emploi en personne et justifier officiellement le processus.
La Loi sur l'accès à l'information accorde au public le droit de consulter les renseignements contenus dans les documents qui relèvent de
l'autorité des institutions gouvernementales. Un cabinet de ministre est considéré distinct d'une institution fédérale. Par conséquent, les
ministres et leur personnel exonéré ne sont pas considérés comme étant des employés ou des agents de l'institution. Cette interprétation
fait actuellement l'objet d'un examen étant donné la décision rendue récemment par la Cour fédérale du Canada. On évalue toujours les
répercussions de ce jugement et il reste encore à déterminer si la Loi s'applique aux documents ministériels. Avant de prendre des décisions
concernant la divulgation de tout document, y compris des demandes de remboursement des ministres et de leur personnel exonéré, les cabinets des ministres
devraient consulter les services juridiques de leur institution.
La Loi sur l'accès à l'information se fonde sur les deux principes suivants :
- les renseignements gouvernementaux devraient être à la disposition du public;
- les exceptions nécessaires devraient être limitées et déterminées par la Loi.
La Loi sur l'accès à l'information complète la Loi sur la protection des renseignements personnels.
Cette dernière régit l'utilisation, la divulgation, la collecte, la conservation et l'élimination des renseignements personnels, et élargit la
protection légale qui s'appliquait antérieurement aux renseignements personnels détenus par une institution gouvernementale. La Loi sur la protection
des renseignements personnels confère aux particuliers le droit à l'accès à l'information les concernant que détient une institution
gouvernementale. Bien que les cabinets de ministre ne soient pas considérés comme faisant partie d'une « institution gouvernementale » aux
fins de la Loi sur la protection des renseignements personnels, les principes suivants devraient néanmoins régir ces cabinets :
- Les renseignements personnels ne devraient être utilisés ou divulgués qu'aux fins conformes à celles pour lesquelles ils ont été
obtenus à moins que la personne intéressée ne consente à la nouvelle utilisation ou la nouvelle divulgation ou que la divulgation ne soit
exigée par la Loi.
- L'accès aux renseignements personnels devrait être strictement limité aux personnes qui ont un besoin légitime de connaître.
- Des mesures adéquates de sécurité doivent être mises en place et maintenues pour protéger les renseignements personnels contre une
divulgation non autorisée.
- Les renseignements personnels qui ne sont plus requis devraient être éliminés à moins que la loi n'exige la conservation de ces
renseignements.
Les documents concernant les ministres et le personnel exonéré qui se trouvent dans une institution peuvent renfermer des renseignements personnels qui
doivent être protégés en vertu de la Loi sur l'accès à l'information et de la Loi sur la protection des renseignements
personnels. Ces documents ne doivent pas être divulgués, sauf en conformité à ces lois.
Dossiers sur les demandes de remboursement des ministres et du personnel exonéré
Tous les frais de voyage et d'accueil des ministres, des secrétaires parlementaires et du personnel exonéré doivent être affichés sur les sites
Web de leurs institutions afin de favoriser la transparence et de faciliter l'accès à ces renseignements par le public.
Les cabinets des ministres doivent rendre publics, par l'intermédiaire du site Web de leur ministère, les frais d'accueil et de voyage. Les rapports portent
sur une période de 90 jours, et les ministres et leurs cabinets doivent communiquer les renseignements dans les 30 jours suivants la période visée. Cette
politique s'applique aussi aux secrétaires parlementaires. Un guide sur la façon d'afficher les renseignements sur le site Web institutionnel se trouve à
l'adresse Internet suivante : http://publiservice.tbs-sct.gc.ca/dthe-dfva/guidance_f.asp.
D'autres dossiers concernant les demandes de remboursement des ministres et de leur personnel exonéré peuvent renfermer des renseignements personnels qui
doivent être protégés en vertu de la Loi sur l'accès à l'information à moins d'avoir obtenu le consentement de la personne
concernée pour la divulgation de ces renseignements. Par suite de cas de jurisprudence qui appuient cette position, le Secrétariat a publié un Rapport de
mise en œuvre no78 le 30 mars 2001 à l'adresse Internet suivante : http://www.tbs-sct.gc.ca/gos-sog/impl-rep/impl-rep2001/Imp.Report78_f.htm et un avis
d'information no2002-2004 en date du 18 mars 2002 à l'adresse Internet suivante : http://www.tbs-sct.gc.ca/gos-sog/atip-aiprp/in-ai/in-ai2002/2002-04_f.asp afin de donner
des directives à ce sujet. De plus, en mars 2002, le secrétaire du Conseil du Trésor a transmis une lettre à ce sujet à ses homologues de toutes
les institutions assujetties à la Loi sur l'accès à l'information. Les trois documents indiquent la position du gouvernement à
l'égard des documents concernant les ministres et leur personnel exonéré et informent les institutions que les dossiers concernant les demandes de
remboursement des ministres et de leur personnel exonéré peuvent renfermer des renseignements personnels ainsi que toute autre information doit peut-être
être protégée en vertu d'une autre exception et recommandent que les institutions prennent des mesures raisonnables pour obtenir le consentement directement
des personnes concernées pour divulguer ces documents.
Loi sur la preuve au Canada
Les modifications apportées à la Loi sur la preuve au Canada, connues sous la désignation de Règles déterminées dans
l'intérêt public s'appliquent à la divulgation des documents lorsqu'un tribunal demande au gouvernement des renseignements dans le cadre d'une affaire
judiciaire.
Les décisions relatives à la divulgation des renseignements gouvernementaux en vertu de la Loi sur l'accès à l'information et de la Loi
sur la protection des renseignements personnels peuvent être examinées par des organismes indépendants. Selon la loi applicable, le Commissaire à
l'information ou le Commissaire à la protection des renseignements personnels effectue l'examen de premier niveau. La Cour fédérale, Section de
première instance, procède à l'étape suivante de l'examen, et les causes peuvent être portées devant la Cour d'appel fédérale et
finalement devant la Cour suprême du Canada.
Dans un ministère ou un organisme assujetti à ces lois, un coordonnateur ministériel désigné veille à l'application des deux lois.
Cet agent reçoit les demandes du public, conseille le ministre et les fonctionnaires du ministère sur ce qui doit être divulgué ou non, et veille
à la préparation d'une réponse. Le coordonnateur assure également la protection des renseignements personnels, conformément à la Loi sur
la protection des renseignements personnels. En outre, les services du contentieux des ministères fournissent des avis juridiques sur l'accès à
l'information et la protection des renseignements personnels.
Les deux lois reconnaissent précisément le droit à l'information des personnes ayant une déficience sensorielle.
Les suggestions suivantes ont pour but d'aider les ministres à satisfaire aux exigences de ces lois :
- désigner une seule personne-ressource de niveau supérieur dans le cabinet du ministre qui soit au courant des deux lois et de leur incidence sur les
activités du ministère et puisse traiter directement avec le coordonnateur ministériel les demandes de consultation concernant les documents
ministériels;
- tenir les documents de l'organisation à l'écart des documents personnels et de nature politique, et adopter les usages que préconise le présent
document, en particulier les méthodes comptables;
- examiner les ordonnances de délégation en vertu des deux lois pour que les attributions, fonctions et pouvoirs particuliers soient établis et
délégués au niveau approprié;
- veiller à ce que soient communiqués des rapports réguliers sur la nature et l'état d'avancement des demandes de consultation dans le
ministère;
- appuyer de saines pratiques de gestion de l'information du ministère.
La Loi sur l'accès à l'information et la Loi sur la protection des renseignements personnels ne s'appliquent pas aux documents confidentiels
du Conseil privé de la Reine pour le Canada. Ces derniers sont généralement exclus pendant 20 ans et les documents de travail, pendant un maximum de
quatre ans. Lorsqu'une demande de consultation concerne des documents confidentiels du Cabinet, les ministres doivent consulter le Bureau du Conseil privé avant
d'y répondre. Le sous-ministre ou le coordonnateur de l'accès à l'information de chaque ministère peut organiser ces consultations.
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