Voir aussi: Introduction

La position calculée pour le pôle Nord magnétique devrait être celle due uniquement au champ magnétique interne, sans les effets des variations du champ magnétique externe. Ces variations sont importantes pendant la période où le Soleil éclaire la calotte polaire. Autour de midi, on enregistre fréquemment des variations horaires de l'ordre de 100 à 200 nT. Lors des levés précédents, on a installé un magnétomètre triaxial dans la région pour mesurer les variations transitoires. Or, à cause de la position de plus en plus éloignée du pôle Nord magnétique, cet arrangement n'est plus possible. Nous avons donc corrigé toutes nos observations à l'aide des données obtenues à l'observatoire magnétique de Resolute Bay, érigé à environ 700 km au Sud. Nous avons ajusté les observations effectuées en 2001 à la moyenne annuelle équivalente centrée autour de 2001.0. Les observations faites en mai 1999 ont été ramenées à 1999.0. Les variations transitoires sont habituellement assez homogènes sur la calotte polaire, mais l'accord n'est pas parfait (lors de la campagne de 1994, l'indice de corrélation entre les données mesurées à Resolute Bay et à 500 km au Nord était de 0,93 en X et de 0,92 en Y). Nous estimons que l'incertitude des valeurs moyennes annuelles équivalentes est autour de 20 nT.

Avant de calculer la position du pôle, nous avons dû ramener à 2001 les observations de 1999. Puisque qu'aucun observatoire magnétique ou station de répétition n'est érigé à proximité de la région, nous avons établi les variations du champ magnétique sur deux ans à partir de trois modèles de champ de référence magnétique : le Champ géomagnétique international de référence (IGRF), le Modèle magnétique mondial (WMM) et le Champ de référence géomagnétique du Canada (CGRF). Ces trois modèles ont rendu des valeurs comparables. Nous estimons que l'incertitude sur le report des données de 1999 ne devrait pas dépasser quelques nanotestlas.

Le pôle Nord magnétique est défini comme le point où l'inclinaison est verticale, en d'autres mots, le point où X (composante nord) et Y (composante est) égalent zéro. On peut le trouver en superposant les cartes des isolignes de X et Y à l'intersection de la valeur zéro, pour chacune des composantes. Avant de tracer les isolignes, nous avons effectué sur les données une analyse des harmoniques de la calotte sphérique. Cette analyse est comparable à l'analyse des harmoniques sphériques habituellement utilisée pour les modèles de références globaux, mais est conçue pour être utilisée sur une portion de la sphère. Elle est supérieure à l'ajustement de polynômes à chaque composante séparément, puisque l'équation de Laplace est satisfaite, les trois composantes sont partie de la solution simultanément. Nous avons effectué l'analyse sur une calotte sphérique avec un rayon de 2,5° et un indice spatial de 2, ce qui donne neuf coefficients. Pour contraindre la solution, nous avons ajouté des données synthétiques (tirées du modèle IGRF) à la limite de la calotte, pour compenser la faible densité des observations. La figure montre les cartes des isolignes des X et des Y, calculés à partir des coefficients et montre la position du pôle Nord magnétique. Le tableau énumère notre position et celles calculées à partir des trois modèles de référence susmentionnés. L'incertitude de l'ajustement du modèle aux données est de 34 nT, ce qui équivaut, pour la position observée, à une incertitude de 30 km (ou 0,3 en latitude et 1,7 en longitude).