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Que se passe-t-il?

Le climat de la planète n'a jamais cessé d'évoluer. Nous savons que des changements naturels spectaculaires se sont produits dans le passé mais un nombre croissant d'études montre que notre climat évolue aujourd'hui à une vitesse sans précédent sous l'effet des activités humaines. 

L'étude des changements climatiques nécessite la prise en compte d'une certaine variabilité naturelle. Les conditions peuvent changer d'une année à l'autre et des phénomènes cycliques comme El Niño et l'oscillation décennale du Pacifique peuvent avoir des répercussions importantes sur le climat de notre région. Néanmoins, l’analyse des températures relevées à 48 stations climatiques réparties dans l’ensemble du pays montre qu’une tendance au réchauffement se fait sentir en Colombie-Britannique et au Yukon depuis 1950 (voir la carte ci-dessous).

Carte de l'évolution des températures moyennes en Colombie-Britannique et au Yukon depuis 1950.
Source: La base de données climatologiques historiques canadienne d'Environnement Canada. 2004. Voir Ensemble des données et Analyse des tendances pour de plus amples informations sur les stations climatiques et les résultats de l’analyse des tendances. À noter que la tendance au réchauffement illustrée par cette carte découle de l’analyse des données provenant de 48 stations représentant divers secteurs de la région. Les données ont été extrapolées pour mettre en lumière le réchauffement sur l’ensemble de la région de la Colombie-Britannique et du Yukon. Ce type de carte montre donc l’évolution générale des températures sur la région mais ne reflète pas précisément ce qu’il en est dans des secteurs précis.

Le réchauffement a été plus intense dans certains secteurs que dans d’autres, et a été particulièrement marqué dans le Nord-Est de l’Intérieur de la Colombie-Britannique et dans la plupart des secteurs du Yukon où on a enregistré des augmentations moyennes de 2,5 oC depuis 1950. Cette tendance au réchauffement est significative au sens statistique pour 94 % des 48 stations climatiques dont les données ont été analysées. Les maxima et les minima de température ont augmenté de la même manière (cliquez sur maxima et mimina sur la carte ci-dessus) et ces tendances sont significatives au sens statistique pour 77 % des stations climatiques. Ce réchauffement est plus évident pour ce qui est des températures quotidiennes minimums que pour les maxima. Autrement dit, ce sont les températures nocturnes qui ont augmenté le plus. On constate également que ce réchauffement est affecté par des variations saisonnières et qu’il est plus intense durant le printemps (pour de plus amples informations à ce sujet, consultez ces données ), aussi bien pour les températures diurnes que les températures nocturnes. Cet effet est probablement dû à l’augmentation de la couverture nuageuse et la disparition du manteau neigeux plus tôt que la normale.

Le réchauffement général s'accompagne d'une diminution de la fréquence du gel et d'une augmentation du nombre des journées au cours desquelles la température est favorable à la croissance et au développement des plantes. Le réchauffement observé corrobore les données déjà publiées qui montrent que la saison de croissance dans plusieurs endroits de la Colombie-Britannique s'est allongée de façon mesurable entre 1955 et 1995. Cette période semble en effet débuter trois semaines plus tôt entre 1986-1995 que pour la période 1946-1955.  

graphique des 
		  changements de la durée de la période de croissance

Pourquoi en est-il ainsi?

image de l'effet de serreIl est bien connu que les refroidissements et les réchauffements de notre planète s'étalent en général sur de longues périodes. Les ères glacières et les périodes qui les ont séparées en sont des exemples. De telles évolutions climatiques peuvent être causées par des facteurs naturels : fluctuation du rayonnement solaire, changement de l'orbite terrestre autour du Soleil, changement des propriétés réfléchissantes de l'atmosphère et de la surface de la Terre et donc de la portion du rayonnement solaire qui est renvoyé dans l'espace. Les gaz naturellement présents dans l'atmosphère, principalement la vapeur d'eau, le gaz carbonique (CO2), le méthane (CH4) et l'oxyde nitreux (N2O), forment par ailleurs une couverture isolante autour de la Terre. Ils capturent l'énergie réfléchie par la surface de la Terre. C'est ce qu'on a baptisé l'« effet de serre ». Sans cet effet naturel, la Terre serait bien trop froide en surface pour abriter la vie telle qu'on la connaît.

graphique de 
	  variation des températures à l'échelle planétaire comparativement à la température 
	  moyenne 1961-1990

En plus des facteurs planétaires naturels que l'on vient d'évoquer, il faut mentionner les changements internes au système climatique, tel que le phénomène El Niño, qui peuvent engendrer des perturbations climatiques régionales importantes. Ces modifications sont néanmoins trop faibles pour expliquer le réchauffement qui s'accélère régulièrement en Colombie-Britannique et au Yukon depuis le milieu des années 1950. En fait, les températures moyennes en surface ont généralement augmenté au cours du dernier siècle dans toute l'Amérique du Nord, et même au niveau de l'ensemble de la planète. La température moyenne en surface à l’échelle de la planète a augmenté de 0,6 à 0,7  oC depuis le 20e siècle et elle continue de battre les records antérieurs. Les 10 années les plus chaudes au niveau planétaire sont toutes survenues depuis 1990 et les cinq années les plus chaudes depuis 1861 sont maintenant, par ordre de température décroissante, 1998, 2002, 2003, 2001 et 1995 (OMM, 2004). Au Canada, 2003 a été la 6e année la plus chaude depuis 1948 et les cinq années les plus chaudes par ordre de température décroissante ont été 1998, 1981, 2001, 1999 et 1987 (voir le rapport Températures et précipitations dans une perspective historique).

graphique d'évolution de la concentration de CO2 au cours des 1000 dernières années

La plupart des scientifiques s'accordent à penser que l'accumulation dans l'atmosphère de gaz à effet de serre, qui résulte des activités humaines, contribue au réchauffement planétaire observé depuis les 100 dernières années. Depuis l'ère préindustrielle (le dix-huitième siècle), la concentration atmosphérique des gaz à effet de serre au niveau de la planète a augmenté de manière significative. Les concentrations en dioxyde de carbone ont augmenté de 30 %, le méthane de 145 % et les oxydes d'azote de 15 %. Si l'on en croit les données provenant des échantillons de glace prélevés en Antarctique, ces gaz atteignent aujourd'hui des concentrations jamais atteintes depuis au moins 400 000 ans (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat [GIEC], Troisième rapport d'évaluation, 2001).

La plupart des scientifiques s'accordent à penser que l'accumulation dans l'atmosphère de gaz à effet de serre, qui résulte des activités humaines, contribue au réchauffement planétaire observé depuis les 100 dernières années. Depuis l'ère préindustrielle (le dix-huitième siècle), la concentration atmosphérique des gaz à effet de serre au niveau de la planète a augmenté de manière significative. Les concentrations en dioxyde de carbone ont augmenté de 30 %, le méthane de 145 % et les oxydes d'azote de 15 %. Si l'on en croit les données provenant des échantillons de glace prélevés en Antarctique, ces gaz atteignent aujourd'hui des concentrations jamais atteintes depuis au moins 400 000 ans (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat [GIEC], Troisième rapport d'évaluation, 2001).

Il existe aujourd'hui de nombreuses données montrant que l'évolution actuelle est due aux activités humaines d'une population mondiale qui croît très vite. La combustion tout azymut des combustibles fossiles, la déforestation et l'agriculture contribuent particulièrement à l'augmentation de l'effet de serre. Dans son Troisième rapport d'évaluation publié en 2001, le GIEC concluait qu'« il existe des preuves nouvelles et solides montrant que le réchauffement observé sur les 50 dernières années peut en grande partie être attribué aux activités humaines ».

On estime que les émissions canadiennes de gaz à effet de serre ont augmenté de 20,1  % depuis 1990 pour atteindre 731 Mt (million de tonnes) en 2002 (Environnement Canada, 2004). Entre 2001 et 2002, les émissions ont augmenté de 2,1 %, ce qui renverse la tendance enregistrée l’année précédente avec 1,2 % de réduction des émissions. En Colombie-Britannique les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté, comme elles l'ont fait au niveau du pays dans son ensemble. Bien que les émissions de la Colombie-Britannique ne représentent qu'approximativement 9,3 % du total des émissions de gaz à effet de serre au Canada, elles reflètent la tendance observée au niveau national, en particulier elle a augmentée de 28 % entre 1990 et 2002 (Environnement Canada, 2004). Tout comme la tendance nationale l'indique, les émissions entre 2001 et 2002 ont augment é de 2,1 p.100. Le Yukon, par contre, émet beaucoup moins de gaz à effet de serre que la Colombie-Britannique et ses émissions sont très variable d'année en année mais a suivi un déclin depuis 1998.

Au Canada et partout ailleurs dans le monde, c'est le gaz carbonique qui est le gaz à effet de serre dominant. En 2002, il représentait 78,8 % du total des gaz à effet de serre émis au niveau national et 80 % du total émis en Colombie-Britannique et 76 % au Yukon. La contribution du Canada représente environ 2 % du total des gaz à effet de serre émis au niveau de la planète mais l'économie du pays, basée sur l'exploitation des ressources, son climat, sa taille et ses modes d'utilisation de l'énergie en font l'un des plus grand contributeur par habitant [23,3 tonnes d'équivalent CO2 par habitant en 2002 (Environnement Canada, 2004)]. Les principaux secteurs responsables du totale des émissions nationales en 2002 sont les industries pétrolières, et de production d'électricité avec 35 % et le secteur transports avec 26 %. En Colombie-Britannique et au Yukon, c'est le secteur du transport qui était responsable de la plus grande quantité d'émissions, avec une part de 38,3 % en Colombie-Britannique et de 50,8  % au Yukon. Équipées de moteur traditionnels à explosion, la plupart des voitures émettent chaque année entre trois et quatre fois leur poids en gaz carbonique. La contribution de véhicules de plus en plus populaires mais moins économiques au niveau de la consommation, comme les véhicules loisir travail, les minibus (vans) et les camionnettes, a augmenté de 88  % entre 1990 et 2002 (Environnement Canada, 2004).

Pourquoi est-ce important?

Des études menées par des chercheurs d'Environnement Canada (Taylor et Taylor, 1997) ont montré que le réchauffement dû aux changements climatiques pourrait avoir des retombées très importantes sur la Colombie-Britannique et le Yukon. Les spécialistes prévoient que la période d'enneigement va se raccourcir tout en s'intensifiant, et être suivie d'une fonte des neiges plus rapide et d'un été plus long et plus chaud. Les retombées des changements climatiques sur les ongulés du Yukon tels que les caribous de la Porcupine devraient être importantes puisque l'épaisseur du manteau neigeux influe sur la capacité de ces animaux à trouver leur nourriture. On pourrait également observer d'importants impacts sur les ressources hydriques des régions sèches de l'intérieur de la Colombie-Britannique qui dépendent en grande partie de la fonte des neiges, en particulier entre le milieu et la fin de l'été lorsque le cours des rivières approche du minimum. Les ressources en eau potable et les saumons migrateurs pourraient être gravement touchés si la température de l'eau augmente trop. Selon le Conseil pour la conservation des ressources halieutiques du Pacifique (2000), ce sont peut-être les changements climatiques qui influent aujourd'hui le plus sur la détérioration des populations de saumons, impact qui pourrait menacer à long terme l'avenir du saumon du Pacifique. Certaines zones de ski dans les Rocheuses et le sud de la Colombie-Britannique pourraient également souffrir d'une saison raccourcie. Une quantité moindre de neige pourrait aussi perturber des écosystèmes sensibles et menacer les espèces qui ont élu domicile dans la zone la plus méridionale de leur aire de répartition. Le réchauffement planétaire pourrait par ailleurs aggraver l'appauvrissement de l'ozone stratosphérique (qui se traduit par ce qu'on nomme communément le « trou d'ozone ». L'augmentation de la teneur de l'atmosphère en gaz carbonique peut s'accompagner d'une diminution de la température de la stratosphère au-dessus de l'Arctique et favoriser ainsi les réactions chimiques qui participent à la destruction de l'ozone. Ce phénomène pourrait retarder le rétablissement de la fine couche d'ozone stratosphérique et entraîner une augmentation relative du flux de radiations U.V. qui atteignent la surface de la Terre (voir Indicateurs de l'épaisseur de la couche d'ozone stratosphérique).

Le réchauffement qui a été mesuré dans la région semble avoir déjà eu des effets. On a par exemple observé que certains oiseaux de mer nichaient plus tôt dans l'année (DFO, 2001) pour tenter de s'ajuster à la venue de plus en plus précoce du maximum de proies disponibles dans l'océan, un effet de la hausse de la température moyenne de l'océan. La nidification et la présence de la nourriture sont cependant le plus souvent asynchrones, ce qui entraîne un retard dans la croissance des poussins et une diminution du taux de survie (Bertram et al., 2001). L'abondance croissante des petites oies blanches pourrait être liée aux derniers étés plus chauds sur leurs aires de nidification dans l'Arctique. En Colombie-Britannique, l'Arbousier Madrono, arbre sempervirent à feuilles larges que l'on ne rencontre que dans des zones à microclimat le long du littoral sud-ouest de la province, montre des signes de dépérissement de ses rameaux que les spécialistes attribuent à des changements au niveau du climat.

Carte de l'évolution de nombre de jours sans gel en C._B. et Yukon depuis 1950
Source: Environnement Canada. 2004. Voir Ensemble des données et Analyse des tendances pour de plus amples informations sur les stations climatiques et les résultats de l’analyse des tendances.

Depuis 1950 la hausse des températures minimums s'est accompagnée d'une augmentation du nombre de jours sans gel dans toute la région. Cette tendance reflète ce qui est observé dans d'autres régions comme les Prairies canadiennes où on compte 19 jours sans gel par an de plus que ce qu'on observait il y a 75 ans. Cet allongement de la saison hors-gel peut entraîner une amélioration des conditions de culture pour les agriculteurs. Cependant, la tendance pourrait également s'accompagner d'une aggravation des problèmes dus aux ravageurs et aux maladies des plantes. Les derniers hivers doux dans le centre-nord de la Colombie-Britannique ont par exemple contribué à la pire des infestations de dendroctones du pin que la province ait jamais connue. La population des coléoptères, normalement limitée par le gel, a littéralement explosé sous l'effet des hivers doux successifs.

Il est difficile de mettre en lumière l’évolution des précipitations au cours du temps parce que ces dernières peuvent varier de façon marquée même à l’intérieur d’un territoire géographique restreint. L’évolution des précipitations annuelles depuis 1950 est illustrée sur la carte ci-dessous et est exprimée comme l’écart en % par rapport à la moyenne enregistrée entre 1961 et 1990. Bien que la plupart des fluctuations ne soient pas significatives au sens statistique, on a relevé une augmentation des précipitations dans quelques secteurs de la région et une diminution dans d’autres, en particulier le long des montagnes Rocheuses.

Carte de l'évolution des précipitations annuelles de la C.-B. et du Yukon depuis 1950
Source: La base de données climatologiques historiques canadienne d'Environnement Canada. 2004. Voir Ensemble des données et Analyse des tendances pour de plus amples informations sur les stations climatiques et les résultats de l’analyse des tendances. À noter que l’évolution des précipitations illustrée par cette carte découle de l’analyse des données provenant de 46 stations représentant divers secteurs de la région. Les données ont été extrapolées pour mettre en lumière le réchauffement sur l’ensemble de la région de la Colombie-Britannique et du Yukon. Ce type de carte montre donc l’évolution générale des précipitations sur la région mais ne reflète pas précisément ce qu’il en est dans des secteurs précis.

Ces tendances varient considérablement d’une saison à l’autre (cliquez sur les secteurs évolutions saisonnières sur la carte ci-dessus) . En général, depuis 1950, la tendance est à des hivers plus secs dans la plus grande partie de l’Intérieur et du Sud de la Colombie-Britannique, des printemps plus humides au Yukon, dans le Sud-Ouest de la Colombie-Britannique et le long du littoral et des étés plus humides dans le Sud de la Colombie-Britannique et le long du littoral mais plus secs dans le Nord du Yukon.

Bien qu'une augmentation des précipitations annuelles se traduise généralement par une augmentation des débits des cours d'eau, les hydrologistes régionaux ont aussi remarqué une déformation du cycle annuel des débits sous l'effet du réchauffement actuel. La crue dans les cours d'eau du centre-sud de la Colombie-Britannique survient plus tôt mais les débits d'été de ces mêmes cours d'eau sont plus faibles tandis que les débits de début d'hiver augmentent (Leith et Whitfield, 1998). Des changements similaires ont également été observés dans le cas des débits des rivières voisines du littoral (Whitfield et Taylor, 1998) où les débits de printemps et d'été ont diminué. Ces débits réduits le long du littoral semblent résulter d'une période de croissance des végétaux qui démarre plus tôt et qui dure plus longtemps, ce qui entraîne un abaissement du niveau de la nappe phréatique. La hausse continue de la température ambiante moyenne devrait entraîner un renforcement de cette tendance à l'allongement de la période de faibles débits dans la rivière à cause de l'évaporation accrue qu'elle engendrera au niveau du sol et des masses d'eau. La diminution des débits pendant la période estivale devrait s'accompagner d'une hausse de la température des rivières et des lacs et donc d'une augmentation du taux de mortalité chez les poissons. Il faudrait donc s'attendre à une réduction des réserves en eau potable et à un accroissement des risques d'incendies à la fin des étés.

Parmi les changements qui ont déjà été observés dans l'hémisphère Nord, on peut citer une réduction du manteau neigeux hivernal et de la période de gel des rivières et des lacs, une diminution de l'épaisseur et de l'étendue de la banquise dans l'Arctique et un retrait des glaciers dans les zones montagneuses. Une évaluation multinationale sur quatre ans du climat circumpolaire et de l’intensité du rayonnement ultra-violet dans l’Arctique, publiée en 2004, confirme ces observations et apporte des preuves de plus en plus solides que l’Arctique canadien est d’ores et déjà le théâtre des plus importants impacts des changements climatiques sur la planète (Évaluation de l’impact des changements climatiques sur l’Arctique, 2004). Le réchauffement global s'est accompagné d'une hausse du niveau des océans - 2 mm en moyenne par an au cours du dernier siècle (IPCC, 2001). Le niveau de la mer dans les ports de la Colombie-Britannique augmente d'environ 1 mm par an et cette augmentation est visible à Richmond (Colombie-Britannique) (BCWLAP, 2002).

Certains spécialistes ont déclaré que la fréquence et l'intensité des phénomènes météorologiques violents ont augmenté au cours des 10 à 15 dernières années. Au Canada, le nombre de catastrophes liées au climat n’a fait qu’augmenter depuis 1900 et en particulier au cours des 50 dernières années comme le montre le graphe ci-dessous. Ces désastres liés à la météo représentent 51 % de tous les désastres enregistrés au Canada (Etkin et al., 2004).

Graphique des désastres liés à la météorologie au Canada de 1900 à 1999.

Au Canada, les inondations sont la principale cause de l’augmentation des désastres liés à la météo et les vagues de sécheresse sont les plus coûteuses au sens cumulatif (Dore, 2003). Ces désastres liés aux conditions météorologiques peuvent s’accompagner d’un nombre important de victimes et de pertes économiques. Le Service météorologique du Canada a estimé qu’entre 1987 et 1998, 70 à 100 personnes ont été tuées et 58 000 ont été déplacées par des phénomènes météorologiques violents (Environnement Canada, 2001a). Depuis la tornade d’Edmonton de 1987, on a observé une augmentation de la fréquence et de la sévérité des désastres liés aux conditions météorologiques qui provoquent des pertes se chiffrant à plusieurs millions de dollars. En voici la liste sommaire (d’après Environnement Canada, 2003b et 2001a et Au-delà du point de rupture, 2004) :

  • Ouragan Juan, Nouvelle-Écosse, 2003 : 200 millions $
  • Feux de forêts en Colombie-Britannique, 2003 : 750 millions $
  • Vague de sécheresse (Colombie-Britannique, Prairies, Ontario, Québec et Nouvelle-Écosse), 2001-2002 : 5 milliards $
  • Pluie verglaçante, 1998 : 4,2 milliards $
  • Inondation du Saguenay, 1996 : 1,2 milliard $
  • Inondation de la rivière Rouge, 1997 : 400 millions $
  • Orage de grêle de Calgary, 1991 : 400 millions $
  • Tornade d’Edmonton, 1987 : 300 millions $
  • Blizzards en Colombie-Britannique, 1996-1997 : 200 millions $

Bien que l’on continue d’accumuler des données telles que celles mentionnées ci-dessous concernant les événements liés aux phénomènes météorologiques violents, les scientifiques conviennent qu’il n’existe pas encore suffisamment de preuves scientifiques pour affirmer que ces désastres sont liés directement aux changements climatiques. Les chercheurs pensent cependant que de tels phénomènes vont survenir plus fréquemment avec l’intensification des températures et des cycles hydrologiques au niveau planétaire (Etkin et al., 2004). En 2002, le Groupe de travail sur les changements climatiques du Programme environnemental des Nations-Unies (Initiatives financières) a conclu que les changements climatiques posaient un risque sérieux pour l’économie mondial (UNEP, 2002). Les pertes économiques au niveau mondial dues aux désastres naturels semblent en effet doubler tous les 10 ans et, compte tenu des tendances actuelles, devraient approcher les 150 milliards $ au cours de la prochaine décade.

Que fait-on?

Bien que nous soyons conscients du besoin de prendre des mesures au niveau de notre région et partout ailleurs dans le pays, nous savons également que les changements climatiques constituent un problème à l’échelle planétaire qui nécessite une solution à la même échelle. Lors de la troisième conférence des parties (CoP3) de la Convention des Nations-Unies sur les changements climatiques qui s’est tenue à Kyoto (Japon) en 1997, le Canada a signé le protocole de Kyoto qui fixe des taux de réduction pour les émissions des pays industrialisés allant de -8 à +10 % des émissions calculées pour 1990, et qui engage ces pays à réduire leurs émissions globales de gaz à effet de serre d’au moins 5 % par rapport aux niveaux de 1990 dans la période d’engagement allant de 2008 à 2012 (voir www.unfccc.org ).

Pour entrer en vigueur, le protocole de Kyoto doit être ratifié par au moins 55 pays, auxquels on doit pouvoir imputer au moins 55% des émissions des pays industrialisés calculées pour 1990. Avec la ratification du protocole par la Russie le 18 novembre 2004, on compte aujourd’hui un total de 128 pays signataires responsable de 61,6 % des émissions de 1990. Le protocole est donc en force pour ces 128 signataires depuis le 16 février 2005. Canada sera l'hôte de la onzième conférence des Parties (CdP 11) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques qui se tiendra à Montréal du 28 novembre au 9 décembre 2005. Cette réunion, qui sera la première des Parties (RdP1) au Protocole de Kyoto, marquera le début des négociations internationales pour définir la démarche mondiale à plus long terme envers en matière de lutte contre les changements climatiques après 2012.

Seules quatre pays industrialisés n’ont pas ratifié le protocole de Kyoto : l’Australie, le Liechtenstein, Monaco et les États-Unis. L’Australie et les États-Unis ont déclaré qu’ils n’avaient aucune intention de le faire bien que ces deux pays soient responsables à eux seuls de plus du tiers des émissions de gaz à effet de serre dans le monde des pays industrialisés. Les pays en voie de développement, notamment le Brésil, la Chine, l’Inde et l’Indonésie ont par contre signé le protocole mais n’ont pas de cibles fixées en matière de réduction des émissions.

Le Canada s’est engagé à respecter les objectifs du protocole qu’il a ratifié le 17 décembre 2002. Lors du discours du Trône du 5 octobre 2004, le gouvernement du Canada a déclaré qu’il «  respectera les engagements qu'il a pris en signant l'accord de Kyoto relatif au changement climatique, selon une stratégie qui donne des résultats de longue durée tout en soutenant une économie forte et prospère. À cette fin, il mettra au point et appliquera un plan national équitable de concert avec les administrations provinciales et territoriales ainsi que d'autres intervenants ». Le 13 avril 2005, le gouvernement a fait connaître un plan révisé concernant les changements climatiques, Aller de l'avant pour contrer les changements climatiques : Un plan pour honorer notre engagement de Kyoto. Il s'agit de la première phase du Projet vert, le projet national du gouvernement visant à créer un environnement plus sain et une économie plus forte en vue d'un environnement durable.

Le Plan d’action du Canada sur les changements climatiques a été dévoilé en 2000. Ce plan, doté d’un budget de 500 millions $, met l’accent sur des secteurs clés et prévoit des initiatives dans les domaines des transports, de l’énergie, de l’industrie, de la construction, de la foresterie, de l’agriculture, des projets internationaux, de la science et de la technologie. Dans son budget de février 2000, le gouvernement a réservé 100 millions $ pour les initiatives consacrées aux changements climatiques dans les pays en voie de développement et 15 millions $ pour se joindre au Fonds prototype pour le carbone de la Banque mondiale. Le budget de 2000 a permis de financer diverses activités liées aux changements climatiques : 60 millions $ pour le prolongement d’un certain nombre de programmes axés sur l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, 100 millions $ pour la mise en place du Fonds d’appui technologique au développement durable, 125 millions $ pour le Fonds d’habilitation municipal vert et le Fonds d’investissement municipal vert , 15 millions $ pour étendre les achats gouvernementaux d’énergie verte et 60 millions $ pour améliorer les capacités du Canada dans le domaine des sciences climatiques. Un total de 1,3 million $ a été attribué aux projets axés sur les changements climatiques en Colombie-Britannique.

En juin 2001, le gouvernement fédéral a annoncé le lancement du programme de l’Alliance canadienne sur les piles à combustible qui devait s’étaler sur 5 ans et être doté d’un budget de 23 millions $. Le programme avait pour but d’aider à réduire les émissions qui proviennent des véhicules et qui contribuent au réchauffement planétaire. Pour faciliter la transition vers les piles à combustible qui n’émettent pas de gaz polluants, il est prévu d’installer des stations service offrant de l’hydrogène dans plusieurs provinces, y compris en Colombie-Britannique. Parmi les autres initiatives, on peut citer un programme doté d’un budget de 16 millions $ visant à négocier l’amélioration volontaire du rendement des véhicules, un programme de 40 millions $ pour aider les municipalités à mettre en vedette des idées innovatrices dans le domaine des transports publics et un programme de 30 millions $ pour encourager le lancement de nouveaux projets axés sur l’amélioration de l’efficacité des transports.  

icon pour le rapport du plan du Canada sur les changements climatiquesLe 21 novembre 2002, le gouvernement du Canada a lancé le Plan du Canada sur les changements climatiques. Ce plan décrit comment le Canada peut atteindre la cible de réduction des gaz à effet de serre qu'il s'est fixée dans le cadre du Protocole de Kyoto. Il donne des outils spécifiques de réduction des émissions et définit les mesures à prendre dans les domaines de transports, les maisons et les immeubles commerciaux et institutionnels, les gros émetteurs industriels, les petites et moyennes entreprises et le marché international. Le Plan suggère aussi à chaque Canadien et à chaque Canadienne un objectif individuel moyen de réduction d'une tonne par année de ses émissions d'ici 2008-2012, avec l'appui d'incitatifs, de renseignements utiles et de produits facilement disponibles. Pour de plus amples renseignements sur le Plan, les actions et les questions, consultez le site www.climatechange.gc.ca. Le 12 aôut 2003, le gouvernement du Canada a fait connaître les modalités de l'affectation d'un milliard de dollars en vue de la mise en oeuvre du Plan du Canada sur les changements climatiques (cliquez pour obtenir plus d'information). Cet investissement fait partie du budget de 2003 et s'ajoute au montant de 1,7 milliard de dollars que le gouvernement a investi au titre des changements climatiques au cours des cinq dernières années.

image de renseignement au sujet des Suventions EnerGuide pour les maisons. Le gouvernement du Canada continue à investir dans les initiatives axées sur l’efficacité énergétique, l’innovation et la promotion des sources d’énergie renouvelable. Parmi les projets financés, on peut citer le Programme d’encouragement pour les bâtiments commerciaux, Innovateurs énergétiques Plus, le programme ÉnerGuide pour les maisons et le programme d’encouragement aux systèmes d’énergies renouvelables. Ressources naturelles Canada a également mis sur pied un Office de l’efficacité énergétique qui supervise ces nouveaux projets et qui informent les Canadiens sur la manière d’améliorer l’efficacité énergétique de leur résidence et de leurs édifices commerciaux de manière à contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Environnement Canada joue un rôle clé dans la sensibilisation du public à la réalité des changements climatiques et aux impacts qu'ils auront au niveau de la planète. Le ministère est un des principaux participants de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat et du Programme de recherche mondiale sur les changements climatiques. Au Centre canadien de modélisation et d'analyse climatiques de Victoria (Colombie-Britannique), des scientifiques canadiens étudient les mécanismes qui soustendent la variabilité du climat à l'aide de modèles climatiques numériques globaux. Des glaciologues de la Commission géologique du Canada et des scientifiques de l'Institut national de recherche sur les eaux (INRE) d'Environnement Canada à Saskatoon collaborent dans le cadre d'un programme national de glaciologie visant à étudier l'impact des changements climatiques sur les glaciers. Les chercheurs s'intéressent tout particulièrement aux glaciers qui alimentent le bassin hydrographique du fleuve Columbia, en Colombie-Britannique, puisque tout changement hydrologique affecterait la capacité de production d'électricité, de contrôle des inondations et de maintien d'une ressource halieutique durable. De nombreuses autres activités de recherche sur les climats sont également en cours dans divers centres du Canada.

Les changements climatiques mettent en jeu des mécanismes complexes et leurs impacts diffèreront d'une région à l'autre. Il est donc important d'identifier les changements climatiques à l'échelle régionale. Bien qu'un refroidissement général de la région soit toujours possible dans l'avenir, les études montrent que le scénario le plus probable reste une poursuite du réchauffement de la Colombie-Britannique et du Yukon, mais à un taux qu'il est pour l'instant difficile à prévoir. La surveillance continue de l'évolution des températures et des précipitations permet de construire un indicateur précieux des variabilités du climat au niveau régional. Cet indicateur peut servir à évaluer dans quelle mesure la vie quotidienne des résidents de la Colombie-Britannique et du Yukon sera affectée par les changements climatiques et à définir les stratégies à mettre en oeuvre pour s'adapter aux nouvelles conditions.

Pour de plus amples renseignements, contactez : Bill.Taylor@ec.gc.ca ou Wendy.Avis@ec.gc.ca pour les mises à jour sur les actions présentes.

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Sites scientifiques :

Sites d'informations générales :

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