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Biotechnologie / VCN
Portée des évaluations de l’innocuité des produits issus de la
biotechnologie effectuées par l’ACIA :
Que retient-on? Que rejette-t-on?
Quel est l’objectif premier des évaluations de l’innocuité des produits issus
de la biotechnologie effectuées par l’ACIA?
L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) a le mandat d’évaluer
l’innocuité des produits agricoles nouveaux, notamment de ceux issus de la
biotechnologie. Le mot « innocuité » renvoie ici aux incidences qu’a un produit
sur la santé humaine, la santé animale ou l’environnement. On se fonde
principalement sur les sciences naturelles pour effectuer ces évaluations.
Les évaluateurs de l’ACIA doivent déterminer les caractéristiques suivantes
de chaque produit agricole nouveau en fonction de son utilisation prévue :
- incidence possible sur la santé humaine (p. ex. par suite de consommation
de produits animaux, ou d’exposition professionnelle ou fortuite);
- incidence possible sur la santé animale;
- incidence possible sur l’environnement.
Un produit agricole peut être considéré comme « nouveau » s’il a :
- un nouveau caractère ou une nouvelle caractéristique;
- un caractère modifié ou une caractéristique modifiée;
- une nouvelle utilisation.
Dans le cas des suppléments pour la croissance des végétaux et l’amélioration
des sols, les produits qui n’ont pas encore été homologués au Canada sont
également réputés « nouveaux ».
Le concept de nouveauté est propre à un produit donné. Par exemple, les
aliments du bétail nouveaux, les suppléments nouveaux pour la croissance des
végétaux et l’amélioration des sols, de même que les végétaux à caractères
nouveaux sont tous définis dans des lois et règlements particuliers.
L’ACIA emploie le mot « nouveauté » ou « à caractères nouveaux »
pour désigner certains produits qu’elle réglemente, comme les végétaux, les
aliments du bétail, les suppléments pour la croissance des végétaux et
l’amélioration des sols, y compris les végétaux génétiquement modifiés qui sont
plus connus. En mettant l’accent sur la nouveauté et les caractères nouveaux
plutôt que sur certaines méthodes de production nouvelles, l’ACIA peut évaluer,
contrairement à d’autres pays, l’innocuité d’un plus grand éventail de produits.
Pour obtenir de plus amples renseignements à ce sujet, consultez les fiches de
renseignements intitulées « Biotechnologie? Biotechnologie moderne? GM? OGM? GG? VCN? Que signifient toutes ces expressions? » et « Nouveauté et végétaux à caractères nouveaux ».
Quels sont les types de risques pris en compte par l’ACIA?
Végétaux
En ce qui concerne les végétaux, l’ACIA procède à une évaluation
environnementale portant sur les cinq grandes catégories d’incidences qu’un
végétal à caractères nouveaux (VCN) peut avoir sur l’environnement, soit :
- la possibilité que le végétal devienne une mauvaise herbe ou qu’il
envahisse les milieux naturels;
- la possibilité qu’il y ait un transfert génétique vers des esp ces sauvages
apparentées;
- la possibilité que le végétal devienne nuisible pour les autres végétaux;
- les effets possibles du végétal ou de ses produits géniques sur des esp ces
non visées;
- les effets possibles sur la biodiversité.
Autrement dit, l’évaluation porte sur les effets du VCN dans les milieux
agricoles et naturels et sur les effets qu’aurait le transfert d’un caractère
nouveau vers d’autres organismes. Santé Canada collabore de près avec l’ACIA
afin de déterminer si les aliments fabriqués avec des VCN sont néfastes pour la
santé humaine. Les évaluations de l’innocuité de l’ACIA satisfont aux exigences
fixées dans le cadre du Protocole de Cartagena sur la prévention des risques
biologiques ou les dépassent.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur ces évaluations, consultez la
fiche de renseignements intitulée «
Réglementation de
la biotechnologie agricole au Canada : questions liées à l’environnement ».
Aliments du bétail
Les évaluations effectuées sur les aliments du bétail vérifient les risques
pour :
- le bétail;
- les humains, la suite d’une exposition l’aliment du bétail en question (p.
ex. exposition professionnelle ou fortuite) ou de la consommation de produits
animaux;
- l’environnement.
Pour obtenir de plus amples renseignements, consultez la fiche de
renseignements intitulée « Aliments du bétail
génétiquement modifiés issus de végétaux : évaluation et innocuité ».
Produits biologiques vétérinaires
Avant d’homologuer des produits biologiques vétérinaires (comme des vaccins
pour animaux, des anatoxines et des trousses de diagnostic), il faut évaluer
leur innocuité. Les évaluations sont fondées sur des analyses en laboratoire et
des essais limités en milieu réel effectués sur les espèces animales cibles.
Un vaccin nouveau doit également faire l’objet d’une évaluation
environnementale. Cette évaluation porte sur :
- la caractérisation du vaccin;
- les considérations ayant trait aux risques pour les animaux, les humains et
l’environnement;
- l’évaluation des risques;
- les stratégies de surveillance proposées l’égard de l’utilisation du vaccin
en milieu réel.
Après l’homologation des produits, l’ACIA examine les résultats des essais
effectués par les fabricants sur chaque série ou sur chaque lot de produits
biologiques vétérinaires. Pour obtenir de plus amples renseignements, consultez
la page Web de la Section des produits biologiques
vétérinaires de l’ACIA.
Suppléments pour la croissance des végétaux et l’amélioration des sols
La Section des engrais de
l’ACIA examine tous les suppléments nouveaux pour la croissance des végétaux et
l’amélioration des sols. La plupart des suppléments nouveaux issus de la
biotechnologie sont des micro-organismes. L’ACIA effectue des évaluations de
l’innocuité sur les produits canadiens et les produits importés afin de
déterminer les risques pour la santé humaine, les végétaux, les animaux et
l’environnement. Ces évaluations portent sur les effets possibles des
suppléments nouveaux, soit :
- la possibilité que le micro-organisme envahisse les milieux;
- la possibilité qu’il y ait un transfert génétique vers d’autres organismes;
- la possibilité que le micro-organisme devienne nuisible pour les autres
organismes ou un pathogène;
- les effets possibles du micro-organisme ou de ses produits géniques sur des
esp ces non visées;
- les effets possibles sur la biodiversité.
Outre les évaluations de l’innocuité, les produits agricoles nouveaux sont
soumis à des évaluations du rendement et de la qualité, conformément aux normes
prescrites.
Pourquoi les évaluations de l’innocuité de l’ACIA sont-elles à « caractère
scientifique »?
La principale caractéristique d’une bonne évaluation de l’innocuité est
qu’elle est reproductible, c’est-à-dire que les conclusions sont fondées
sur des preuves et qu’elles ne varient pas en fonction de la personne qui
réalise l’évaluation. À cette fin, les méthodes utilisées en sciences naturelles
ont trois caractéristiques.
D’abord, en sciences naturelles, la preuve fondamentale est empirique,
ce qui signifie que les scientifiques recueillent des renseignements importants
en observant directement la nature.
Ensuite, en sciences naturelles, on a l’habitude de normaliser les
décisions et, par conséquent, de les rendre reproductibles.
Finalement, en sciences naturelles, on a l’habitude de faire examiner
les données par des scientifiques différents de ceux qui les ont recueillies. On
procède ainsi pour s’assurer que l’on respecte les normes de qualité et pour
mettre en commun les décisions difficiles. Cette approche coopérative contribue
également au but de rendre les décisions réglementaires reproductibles.
Qu’est-ce qui est exclu des évaluations de l’innocuité effectuées par l’ACIA?
Les évaluations de l’innocuité effectuées par l’ACIA ne ciblent pas les
risques immatériels, comme, par exemple, les risques pour certains marchés, pour
l’économie dans son ensemble ou pour le tissu social et éthique des
collectivités canadiennes. Puisque ces risques présentent un intérêt pour les
Canadiens, le gouvernement du Canada a établi le
Comité
consultatif canadien de la biotechnologie (CCCB) en
septembre 1999 dans le cadre de la
Stratégie canadienne
de la biotechnologie. Le CCCB a été formé pour prodiguer
des conseils éclairés au gouvernement fédéral sur les aspects éthiques, sociaux,
réglementaires, économiques, scientifiques, environnementaux et médicaux de la
biotechnologie.
De plus, les évaluations de l’innocuité effectuées par l’ACIA ne tiennent pas
compte des risques pour la réputation de l’ACIA que posent les nouveaux produits
ou des risques de poursuites.
Pourquoi avoir ainsi défini le domaine de compétence?
Il y a au moins trois raisons qui expliquent pourquoi le domaine de
compétence de l’ACIA
est défini comme il l’est dans le cadre général de la structure réglementaire du
gouvernement du Canada. Les deux premières raisons portent sur l’utilisation
d’un processus d’évaluation scientifique et la troisième, plus générale, sur
l’approche adoptée en matière de réglementation.
La première raison repose sur la capacité des sciences naturelles de produire
des résultats reproductibles. Dans l’intérêt de tous, les évaluations de
l’innocuité doivent être fondées sur des preuves plutôt que sur un parti pris.
La deuxième raison repose sur la réalité des accords commerciaux
modernes. Dans le cadre de ces accords, des produits peuvent être rejetés s’ils
posent un risque inacceptable pour la santé humaine ou l’environnement.
Toutefois, le rejet d’un produit en raison de risques socio-économiques peut
être interprété comme une mesure protectionniste par certains partenaires
commerciaux.
La troisième raison consiste à séparer clairement la réglementation de la
promotion d’un nouveau produit ou d’une nouvelle technologie. Les organismes
de réglementation qui évaluent les produits issus de la biotechnologie doivent
demeurer objectifs. La Loi sur l’Agence canadienne d’inspection des aliments
sépare l’ACIA
de toutes les branches du gouvernement qui participent à la recherche et au
développement de produits biotechnologiques. En outre, l’ACIA
est séparée des organismes du gouvernement qui sont responsables de la promotion
commerciale, des renseignements sur le marché et des questions reliées aux
politiques, comme le revenu agricole et le développement rural.
Qu’arrive-t-il aux produits qui n’entrent pas dans le domaine de compétence
de l’ACIA?
En vertu de la Loi canadienne sur la protection
de l’environnement de 1999, Environnement Canada peut
agir si un produit n’entre pas dans la portée de l’ACIA et s’il n’est pas
assujetti à une autre loi fédérale.
Qu’en est-il des aspects sociaux?
Conformément au
Cadre de réglementation fédéral
de la biotechnologie (1993), les ministères et les organismes doivent tenir compte de la « prospérité
et du mieux-être des Canadiens » lors de l’élaboration de règlements, et prévoir
en particulier des dispositions permettant au public de participer à leur
élaboration. Par conséquent, il faut prendre en compte les répercussions
socio-économiques possibles avant de décider d’établir un règlement et
analyser les répercussions immédiates et à long terme. Pour obtenir de plus
amples renseignements, consultez le document intitulé
Réponse des ministères et organismes fédéraux aux nommés
dans la pétition déposée le 9 mai 2000 par Sierra Legal Defence Fund en vertu de
la Loi sur le vérificateur général : examen des lois, des règlements et des
politiques fédéraux sur les organismes génétiquement modifiés.
Industrie Canada,
Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) et
Ressources naturelles Canada (RNCan)
ont prodigué des conseils généraux sur l’élaboration de la politique de
réglementation de la biotechnologie. Par exemple, AAC peut évaluer les
répercussions socio-économiques de produits agricoles nouveaux et de
technologies agricoles nouvelles et élaborer des politiques dans ce domaine en
fonction des besoins en réglementation. Ces politiques influeront à leur tour
sur les règlements en cours d’élaboration, mais non sur les décisions relatives
à un produit particulier.
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