Précédente Suivante  
pointImprimer  pointMenu  pointRétroaction  pointEnglish
point Retour pointPrécédente pointSuivante  pointPlan du site


Canada2. Que se passe-t-il sur la Colline du Parlement?

2.1 Un gouvernement selon le modèle de Westminster
2.2 La monarchie et le Gouverneur général
2.3 Le Parlement : celui qui fait les lois du pays
      2.3.1 La Chambre des communes
      2.3.2 Le Sénat
      2.3.3 Le processus législatif
      2.3.4 Les comités parlementaires
      2.3.5 Le caucus
2.4 Le Premier ministre, le Cabinet et la fonction publique

      2.4.1 Le Premier ministre
      2.4.2 Le Cabinet
      2.4.3 Les ministres
      2.4.4 Les comités du Cabinet
      2.4.5 La prise de décision au sein du Cabinet
      2.4.6 La fonction publique
2.5 Le système judiciaire
2.6 Sujets de réflexion
2.7 Renseignements supplémentaires

2. Que se passe-t-il sur la Colline du Parlement?

Dessin de l'édifice du Parlementpoint Plus de 75 % des fonctionnaires fédéraux travaillent à l’extérieur d’Ottawa, mais les activités de la Colline du Parlement servent de fondement aux programmes, aux services et aux politiques que le gouvernement met en vigueur.

La présente section porte sur le gouvernement de type Westminster, les structures et les institutions du gouvernement, le système judiciaire, la Chambre des communes et le Sénat, le Cabinet, le caucus, les comités parlementaires, le processus législatif ainsi que le rôle du premier ministre et des ministres.

Haut de la page

2.1 Un gouvernement selon le modèle de Westminster

point Quand on fait référence à un gouvernement de type Westminster, on évoque le siège du Parlement britannique, qui se trouve à Westminster, à Londres. De nombreux pays du Commonwealth ont adopté ce modèle, qui consiste fondamentalement en un gouvernement à la fois représentatif et responsable, c’est-à-dire où les députés sont élus par les citoyens et doivent rendre compte au Parlement de leurs actions.

Le gouvernement de type Westminster a été conçu pour un état unitaire. Au Canada, on l’a adapté de manière à ce qu’il convienne à notre système fédéral. Le gouvernement fédéral de même que les gouvernements provinciaux sont fidèles au modèle de Westminster. Cela signifie que, contrairement à la Grande-Bretagne, les lois viennent ici de deux sources : le Parlement fédéral et les assemblées législatives provinciales.

Diagramme des trois pouvoirs du gouvernement
Haut de la page

2.2. La monarchie et le Gouverneur général

point Le Canada est une monarchie constitutionnelle, une fédération et une démocratie. Les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire se partagent la responsabilité de gouverner à l’échelle fédérale, et, théoriquement, ces trois pouvoirs émanent de la Couronne. La Reine Élizabeth II est notre chef d’État. Au Canada, elle est représentée par le (la) Gouverneur(e) général(e), à l’échelle nationale, et par les lieutenants gouverneurs, à l’échelle provinciale; elle délègue ses pouvoirs, largement protocolaires, à ses représentants. Pour de plus amples renseignements sur le Gouverneur général du Canada, rendez-vous à l'adresse suivante : http://www.gg.ca.

Le pouvoir législatif du gouvernement fédéral comprend la Reine et les deux assemblées du Parlement : la Chambre des communes et le Sénat.

Le pouvoir exécutif comprend le premier ministre, le Cabinet et la fonction publique.

Le pouvoir judiciaire est exercé par l’ensemble des juridictions judiciaires, dont la Cour suprême constitue le sommet.

Haut de la page

2.3. Le Parlement : celui qui fait les lois du pays

point Le Parlement, pouvoir législatif du gouvernement, comprend la Chambre des communes et le Sénat, la chambre du second examen objectif. Pour plus d’information au sujet de ces deux assemblées, consultez le site www.parl.gc.ca. En particulier, voyez l’index de A à Z pour plus de détails.

2.3.1 La Chambre des communes
Photo de la Tour de la Paix à OttawaLa Chambre des communes compte 308 sièges, tenus par des députés élus par les membres de leur circonscription. (Le nombre de sièges a été augmenté en 2004 en raison de la croissance démographique et du redécoupage électoral et a ainsi modifié la délimitation des circonscriptions électorales.) Des élections ont lieu tous les cinq ans au moins, à la demande du gouverneur général (sur avis du premier ministre) ou quand le gouvernement est défait. Le gouvernement est considéré défait s’il est renversé relativement à une question importante en rapport avec les fonds publics (notamment le Budget) ou à la suite de ce que le gouvernement en place désigne comme un « vote de confiance ». Le président de la Chambre des communes dirige le déroulement des débats et veille à ce que les règles et les conventions de la Chambre soient respectées. Il est habituellement choisi parmi les députés du parti au pouvoir, mais doit demeurer neutre sur le plan politique dans l’exercice de ses fonctions.

Certaines conventions et traditions de la Chambre sont plusieurs fois centenaires; elles perpétuent des pratiques faisant partie de l’histoire britannique. Par exemple, les membres de la Chambre des communes et du Sénat se réunissent à la barre du Sénat (ou « Chambre Rouge ») pour le discours du Trône ainsi que pour les projets de loi qui reçoivent la sanction royale. À cette occasion, le « huissier du bâton noir » utilise une canne d’ébène pour frapper aux portes de la Chambre des communes afin d’appeler au rassemblement les deux chambres législatives. Alors que certains pourraient voir ces pratiques comme étant plutôt archaïques, elles ont une forte connotation symbolique.

Voici les trois principales activités ayant une incidence sur la fonction publique :

  • Le discours du Trône : Lu par la Reine ou son représentant à la rentrée parlementaire, ce discours présente le plan de travail du gouvernement.
  • La période des questions : Tenue et télévisée tous les jours de la semaine, la période des questions donne à l’opposition l’occasion de critiquer les mesures prises par le gouvernement; les réponses des ministres sont censées défendre les politiques et l’administration de leur ministère.
  • Le processus législatif et les débats : Selon le processus législatif, une loi ne peut être adoptée si elle n’a d’abord été déposée et discutée au Parlement sous forme de projet de loi. Il s’agit d’un long processus prévoyant plusieurs systèmes de contrôle.

En outre, la fonction publique est touchée par le fait que la façon dont le Parlement et le gouvernement fonctionnent subit présentement des transformations importantes. Le premier ministre actuel a mis en place un programme de réforme démocratique, qui sera dirigé en partie par le titulaire d’un nouveau poste de direction, celui de ministre responsable de la Réforme démocratique. L’un des points importants de cette réforme démocratique est le renforcement de l’autonomie du Parlement par rapport au pouvoir exécutif (le Cabinet et le premier ministre).

Les délibérations de la Chambre sont transcrites et rendues accessibles dans les deux langues officielles, dans une publication parlementaire intitulée Débats de la Chambre des communes (Hansard). Si vous ne pouvez pas les suivre en direct, vous pouvez toujours lire ce qui a été dit de votre ministère et des autres, et au sujet des dispositions législatives étudiées par les comités. Les travaux de la Chambre sont également diffusés en direct sur la Chaîne d’affaires publiques par câble (CPAC) – www.cpac.ca.

Haut de la page

2.3.2 Le Sénat
pointLe Sénat compte actuellement 105 sièges; ceux-ci sont tenus par des sénateurs nommés par le gouvernement en fonction et proviennent des différentes régions du Canada. L'Ontario et le Québec en ont chacun 24, la Colombie-Britannique, l'Alberta, la Saskatchewan, le Manitoba et Terre-Neuve en ont chacun 6, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick en ont 10, l'Île-du-Prince-Édouard, 4, et les 3 territoires, 1 chacun. Les sénateurs sont aussi d’appartenance politique différente mais certains d’entre eux sont indépendants. Pour de plus amples renseignements sur la composition actuelle du Sénat, le site Web du Parlement du Canada propose un certain nombre de liens intéressants. Même si l'on a demandé de nombreuses réformes du Sénat depuis sa création, aucune n'a été adoptée officiellement (à l’exception de l'ajout de sièges pour les nouvelles provinces et la retraite obligatoire à l’âge de 75 ans).

Le principal avantage du Sénat tient à son rôle d'examen et d'étude des lois et autres questions d'intérêt public. Le Sénat permet d'avoir un « second examen objectif » des projets de loi déposés à la Chambre des communes, puisque ceux-ci sont soumis au Sénat et à ses comités pour qu'ils en discutent, y apportent des amendements et fassent des recommandations à la Chambre avant la sanction royale (voir 2.3.3 ci-dessous pour en savoir plus sur le processus législatif).

Haut de la page
2.3.3 Le processus législatif
pointCeux qui détiennent les pouvoirs législatif et exécutif font, ensemble, les lois du pays. Les ministres proposent des lois qui sont présentées aux deux Chambres, où elles sont soumises à un processus détaillé d’examen, de débat, de révision et d’amendement avant d’être approuvées définitivement, c’est-à-dire avant de recevoir la sanction royale. Certains projets de loi ont été adoptés en quelques jours, tandis que plusieurs autres n’ont pu l’être avant plusieurs années!

Si le processus d’adoption d’un projet de loi par le Parlement est interrompu en raison de la fin de la session parlementaire, on dit de ce projet de loi qu’il est « mort au Feuilleton ». Quand une nouvelle session commence, on ne peut pas simplement reprendre le processus où on l’avait laissé; il faut, en effet, présenter le projet de loi de nouveau et reprendre tout le processus. Cela explique pourquoi il y a souvent un accès d’activité législative au début d’une nouvelle session (afin d’avoir suffisamment de temps pour l’adoption) et vers la fin (quand l’adoption de certains projets de loi est urgente). Le processus législatif est illustré dans le diagramme qu'on trouvera plus bas.

Pour réussir à faire passer un projet de loi par le Parlement, il faut des compétences particulières. Le ministre qui propose une loi doit travailler en étroite collaboration avec le leader du gouvernement à la Chambre des communes. Celui-ci surveille attentivement l’adoption du projet de loi pour le compte du gouvernement et son bureau s’emploie à assurer le bon déroulement des négociations souvent délicates que tiennent les partis au sujet des amendements et de l’appui au projet de loi.

Les fonctions des leaders parlementaires sont complétées par celles des whips du parti, dont le rôle est de s’assurer que les députés sont présents lors des votes importants, et de mettre en œuvre différents moyens d’action pour s’assurer que les membres votent en fonction de la politique du parti sur les questions importantes.

Récemment, la majorité des votes étaient traités comme une « question de confiance » (c. à-d. que s’ils étaient perdus, ce serait interprété comme un manque de confiance envers le chef du parti et le gouvernement), de sorte que les députés – particulièrement ceux du côté du gouvernement – avaient peu d’occasions de voter selon leur conscience sur les enjeux importants.

En 2004, un nouveau modèle de discipline de parti a été proposé, fondé sur le système britannique du «  three-line whip ». Les votes de première catégorie permettent à tous les députés, y compris les ministres, de voter comme ils l’entendent. Quant aux votes de deuxième catégorie, le gouvernement prend position et formule à son caucus les résultats escomptés, mais seuls les ministres et les secrétaires parlementaires des ministres directement concernés sont tenus de soutenir la position du gouvernement. Enfin, les votes de troisième catégorie portent sur les projets de loi de finances (qui doivent être adoptés ou lorsqu’une élection doit être annoncée) de même que sur les questions cruciales pour le gouvernement. L’idée est de soumettre la plus grande partie des enjeux aux votes de première et de deuxième catégorie plutôt qu’aux votes de troisième catégorie, qui demandent au gouvernement un engagement plus poussé, et d’établir un consensus parmi les simples députés pour que son programme législatif soit adopté.

Le processus législatif: graphique
Le processus législatif: texte

Pour plus de renseignements sur la vaste complexité de la procédure parlementaire, voir la section sur la procédure de l’index A à Z du site du Parlement. Elle renferme un certain nombre de documents utiles.

Haut de la page

2.3.4 Les comités parlementaires
point Une part importante des travaux accomplis par la Chambre des communes et le Sénat se poursuit à l’extérieur des Chambres elles-mêmes, soit au sein des comités parlementaires, qui sont formés de membres de tous les partis. La participation aux travaux de certains de ces comités suscite beaucoup d’intérêt chez les députés, car elle peut leur permettre de prouver leurs compétences. À la Chambre des communes, les députés d’arrière-ban (ceux qui ne font pas partie du Cabinet) considèrent souvent qu’ils n’ont pas vraiment l’occasion de jouer un rôle important.

Les derniers gouvernements minoritaires au Canada ont changé la façon de gérer les affaires gouvernementales. L’influence croissante des députés au sein des comités, qui s'est accentuée au cours des deux dernières législatures, gagnera encore du terrain au cours de celle-ci. Le fait que les députés de l’opposition président un plus grand nombre de comités et qu’ils occupent la moitié des sièges au sein de ceux-ci pourrait bien réserver des surprises pour la fonction publique avant que les politiques ne soient débattues ou que les textes de loi ne soient présentés à la Chambre. On constate que les gouvernements minoritaires ont tendance à ajuster davantage les propositions de politiques et la législation au sein des comités et à exercer plus de pression sur la fonction publique afin qu’elle offre des analyses préventives, un choix d’options encore plus grand et une planification pour imprévus beaucoup plus poussée qu’auparavant.

Il y a quatre types de comités parlementaires :

  • Les comités permanents : Axés sur un aspect fondamental des politiques gouvernementales, chacun de ces comités assume la responsabilité d’un ou de plusieurs ministères ou organismes gouvernementaux. Il y a également des comités mixtes de la Chambre des communes et du Sénat ainsi que des comités permanents spécialisés, chargés d’examiner des questions à long terme de portée générale qui concernent tous les ministères (par exemple, le Comité des comptes publics).
  • Les comités spéciaux : Ils ont pour mandat d’étudier des dossiers particuliers (pensions, soins des enfants).
  • Les comités législatifs : Même si l'on y recourt rarement, ils servent à examiner des projets de loi du gouvernement une fois que ces derniers ont été adoptés en deuxième lecture par le Parlement.
  • Comité plénier : Il est constitué des membres soit de la Chambre des communes soit du Sénat et se tient dans l'assemblée correspondante
Au sein des gouvernements majoritaires, la plupart des comités sont dirigés par le Cabinet, car leur président et la majorité de leurs membres proviennent du parti au pouvoir. Font exception le Comité des comptes publics et le Comité mixte permanent, qui sont présidés par un membre de l’opposition.

Il y a continuellement des demandes de réforme des comités parlementaires visant à renforcer leur rôle pour ce qui est de faire connaître les problèmes et de modifier les lois; la Commission Lambert et le rapport McGrath en constituent deux exemples.

En 2002, le gouvernement s’est engagé à permettre aux députés de voter pour les présidents des comités par scrutin secret, une option qui est valable depuis près de trois décennies mais qui a rarement été employée. En 2004, d’autres modifications ont été apportées afin de permettre la soumission des projets de loi aux comités avant la deuxième lecture, ce qui donnera à ces derniers la possibilité de prendre en considération le principe même du projet de loi, plutôt que de les restreindre à travailler sur les détails à l’intérieur de tels paramètres (les projets de loi étaient jusqu’alors soumis à un comité seulement après un vote de deuxième lecture, qui établit l’adoption d’un projet de loi « en principe »).

Une autre responsabilité des comités parlementaires vient également d’être mise en pratique : l’examen des nominations à certains postes clés du gouvernement, tels que les chefs des sociétés et des organismes d’État et possiblement les juges de la Cour suprême.

 Haut de la page

2.3.5 Le caucus

point Le mercredi matin, chacun des partis réunit tous ses membres (une réunion des membres élus) afin de discuter des nouveaux dossiers et des stratégies à adopter. Le caucus du parti au pouvoir est également informé, à cette occasion, des lois devant être adoptées bientôt. Le caucus est consulté pendant l’élaboration des politiques gouvernementales, mais n’a pas de rôle officiel à jouer dans le processus de prise de décision.

Haut de la page

2.4 Le Premier ministre, le Cabinet et la fonction publique

point Le pouvoir exécutif du gouvernement comprend ceux qui proposent les politiques et les projets de loi (le Premier ministre et le Cabinet) et ceux qui les exécutent (la fonction publique).
Diagramme du pouvoir exécutif du gouvernement

Haut de la page

2.4.1 Le Premier ministre
point Le premier ministre est le chef du processus de prise de décision au sein du gouvernement fédéral. Il décide de l’orientation générale du gouvernement, et son rôle, bien qu’il ne soit pas décrit en détail, comprend l’exercice de certains pouvoirs clés qui en font le chef véritable. Le premier ministre accomplit les actions suivantes :
  • Nommer les sénateurs, les membres du Cabinet, les secrétaires parlementaires, les juges des tribunaux provinciaux et fédéraux, y compris la Cour suprême, le gouverneur général, les lieutenants-gouverneurs des provinces et les titulaires d’autres postes supérieurs (sous-ministres, ambassadeurs, chefs de sociétés d’État, etc.);
  • Signer les mises en candidature des candidats aux élections de son parti;
  • Déterminer la structure du gouvernement (remaniements ministériels, modification des responsabilités ministérielles, création ou fermeture d’organismes, etc.);
  • Informer le gouverneur général de la nécessité de tenir une élection générale et de la date choisie à cette fin;
  • Établir les priorités générales du gouvernement;
  • Animer et diriger les délibérations du Cabinet sur une base régulière; son avis a préséance sur celui des autres au sein du Cabinet;
  • Être le moteur des débats parlementaires.

Ces pouvoirs sont jalousement gardés par le personnel du premier ministre (CPM et BCP, « Bureau du Conseil Privé »). Les méthodes et pratiques utilisées pour faire respecter ces pouvoirs sont largement déterminées par la personnalité du Premier ministre.

Haut de la page
2.4.2 Le Cabinet
pointLe premier ministre choisit les membres de son Cabinet parmi les membres élus de son parti. Outre le premier ministre, le Cabinet actuel se compose de 26 ministres. Les gouvernements précédents ont compté jusqu’à 39 ministres au sein du Cabinet, ce qui rendait la prise de décisions très complexe. On compte également 26 secrétaires parlementaires. Les secrétaires parlementaires nommés par l’actuel premier ministre ne siègent ni au Cabinet ni aux comités, mais sont chargés d’assister leurs ministres à la Chambre des communes et devant les Comités. Un secrétaire parlementaire est maintenant rattaché au premier ministre.

Le Cabinet actuel

Haut de la page
2.4.3 Les ministres
point Le premier ministre choisit les ministres du Cabinet en fonction de leur expérience, mais également en veillant à ce que les nombreux intérêts canadiens soient représentés, sinon équilibrés : représentation des régions, des provinces, des deux sexes, des Autochtones et des non-Autochtones, des francophones et des anglophones, des minorités ethniques, etc. Chacun des ministres du Cabinet se voit confier la responsabilité d’un ministère et peut assumer des responsabilités supplémentaires à l’égard de dossiers régionaux ou provinciaux ou de sociétés d’État associées à son portefeuille.

Quelques ministres ont d’autres titres (par exemple, le président du Conseil du Trésor ou le chef du gouvernement à la Chambre des communes), mais leur rang n’est pas différent de celui d’un ministre.

Les ministres défendent les intérêts de leur portefeuille à la Chambre des communes et, au besoin, déposent des projets de loi touchant leur ministère. Ils sont imputables devant la Chambre des communes de toutes les mesures prises en leur nom, car, en vertu de notre Constitution, c’est ainsi que les élus rendent compte de leurs actions aux citoyens du Canada. La tradition de la responsabilité ministérielle a fait l’objet de critiques au cours des dernières années, car il est largement admis que les ministères ont des activités tellement détaillées et étendues qu’on ne peut attendre de quiconque qu’il assume réellement, à lui seul, la responsabilité de l’ensemble d’entre elles. Selon le principe de la responsabilité ministérielle, un ministre doit assumer la responsabilité des erreurs et s'assurer qu’elles ne se reproduisent plus. Si un ministre reconnaît avoir commis une erreur, il n'est pas obligé de démissionner, même si les membres de l'opposition exercent parfois de fortes pressions.

Haut de la page

2.4.4 Les comités du Cabinet
point Le premier ministre et les ministres du Cabinet prennent toutes les grandes décisions stratégiques. Par souci de commodité, le premier ministre établit habituellement des comités du Cabinet qui s’occupent des questions stratégiques courantes. Actuellement, on compte six comités du Cabinet à savoir : Opérations; Priorités et planification; Conseil du Trésor; Affaires économiques; Affaires sociales; Affaires étrangères; Sécurité nationale.

Un seul comité, celui du Conseil du Trésor (le comité chargé du contrôle financier des dépenses gouvernementales) est prévu par la loi. Les autres sont créés selon le « bon vouloir » du premier ministre. Des comités spéciaux, chargés d’examiner des dossiers particuliers pendant une courte période, peuvent également être établis. Les groupes de référence des ministres sont des groupes de travail sur des enjeux particuliers qui enrichissent le processus du Comité. Le Cabinet plénier et les comités du Cabinet se réunissent selon le calendrier établi, les autres se réunissent si le président le juge approprié. Pour connaître le mandat de chaque comité, cliquez ici.

Diagramme des comités du Cabinet

Haut de la page

2.4.5 La prise de décision au sein du Cabinet
point Les comités du Cabinet examinent les propositions des différents ministres et envoient leurs recommandations écrites au Cabinet ou à Priorités et planification pour ratification (s’ils n’entrevoient aucun problème) ou très rarement, pour de plus amples discussions. Si les propositions approuvées donnent lieu à des dépenses dépassant les affectations budgétaires autorisées pour le ministère en cause, la proposition doit également être approuvée par le Conseil du Trésor dans le cadre d’une discussion distincte.

Le premier ministre, le Cabinet et les comités du Cabinet sont appuyés par le Bureau du Conseil privé (BCP), l’aile bureaucratique du Cabinet du premier ministre dirigée par le greffier du Conseil privé.

Le processus de la prise de décision tient compte de deux facteurs fondamentaux : la collégialité et le peu de temps dont disposent les ministres. Selon le principe de la collégialité, une fois qu’une décision est prise par le Cabinet, elle est appuyée par tous les ministres au moins publiquement. Si un ministre contredit publiquement une telle décision, il est réputé avoir violé ce principe et peut se voir demander de démissionner du Cabinet.

Pendant le processus de la prise de décision, toutefois, les désaccords, les négociations et l’argumentation sont courants. C’est pourquoi la façon dont on est réellement arrivé à une décision est gardée secrète jusqu’à ce que cette décision soit définitive et qu’un moment approprié ait été choisi pour l’annoncer. Les ministres sont libres d’exprimer leurs inquiétudes au sein du Cabinet sachant pertinemment que leur point de vue personnel demeurera privé.

Plusieurs types de documents sont présentés au Cabinet : les mémoires au Cabinet (MC), les dossiers de présentation et les aide-mémoire. Les aide-mémoire sont préparés pour informer le Cabinet sur une question. Les MC peuvent consister en de simples recommandations ministérielles ou peuvent être accompagnés d'une analyse ou d'un document de travail. Ces analyses ou documents de travail sont parfois rendus publics. On dépose de plus en plus des dossiers de présentation. Un dossier de présentation est un court résumé présenté sous forme de points à la manière des notes d'allocution. On utilise généralement un logiciel servant à préparer des exposés (PowerPoint).

Une fois qu’on a décidé de présenter une question au Cabinet aux fins de décision, toutes les présentations de documents, les discussions et les autres transactions relatives à cette question se font en secret, selon le principe de « l’accès sélectif », par des personnes disposant des habilitations de sécurité nécessaires. Le processus de la rédaction et de la présentation des mémoires au Cabinet est strict, car il doit permettre au ministre d’examiner et de juger des propositions en pesant le pour et le contre dans le délai le plus court possible. Le BCP produit les lignes directrices des documents du Cabinet et les partage avec les ministères sous forme de copie papier ou en ligne.

La participation aux réunions du Cabinet ou de ses comités est strictement réservée aux ministres et aux quelques fonctionnaires qui doivent prendre note des discussions et des décisions et aider à présenter les aspects techniques de la proposition au Cabinet.

La collégialité suppose également que les ministres doivent être au courant des répercussions que les propositions des autres ministres ont sur leur portefeuille. Les discussions du Cabinet sont préparées bien à l’avance par des réunions interministérielles de fonctionnaires qui peuvent faire valoir les intérêts de leur ministère et mettre fin à de nombreux chevauchements ou conflits bien avant que les ministres eux-mêmes ne soient engagés dans le processus. La règle est celle-ci : si le sujet pose encore des problèmes, c’est qu’il est trop tôt pour le présenter au Cabinet.

Cette façon de faire est étroitement liée à l’extrême importance qu’on accorde au temps dont disposent les ministres. Relativement peu de décisions sont soumises au Cabinet. L’ordre du jour typique des réunions du Cabinet compte uniquement de quatre à cinq points, chacun d’entre eux faisant l’objet d’une discussion pendant 15 à 30 minutes. En général, très peu de temps sera consacré aux questions ayant déjà été abordées par les comités. Si une proposition a trait à des dépenses gouvernementales considérables ou non prévues, à une politique influant grandement sur le gouvernement, à des lois nouvelles ou révisées, ou s’il s’agit d’une proposition ayant d’importantes retombées politiques, alors cette proposition méritera que le Cabinet y consacre du temps. Autrement, et la plupart du temps, les décisions sont prises par les différents ministères concernés ou même par des fonctionnaires. Il faut faire preuve de jugement pour savoir quand présenter une question au Cabinet et quand s’en abstenir, et cela s’apprend avec le temps. Il appartient au BCP de prendre les dernières décisions quant à l’ordre du jour des réunions du Cabinet, en collaboration avec le comité Opérations, qui joue un rôle de coordination.

Haut de la page

2.4.6 La fonction publique
point La fonction publique est la troisième et plus importante composante du pouvoir exécutif du gouvernement. Les fonctionnaires s’emploient à «  concrétiser les déclarations et les définitions concernant les politiques publiques » [traduction libre]. Au Canada, cela se traduit par le soutien des activités du gouvernement au pouvoir. Les fonctionnaires élaborent des options, les ministres décident de la voie à suivre et les fonctionnaires mettent les décisions en pratique. (Voir à ce sujet la section 6 - La profession honorable - pour obtenir plus d'information.)

 

Haut de la page

2.5 Le système judiciaire

balancepoint Le pouvoir judiciaire est le troisième pouvoir du gouvernement. Au Canada, ce pouvoir est indépendant du Cabinet, du Parlement et de toute autre institution d’État. Cette impartialité permet aux tribunaux, et particulièrement à la Cour suprême, d’interpréter les lois en fonction de la Constitution et de la Charte des droits et libertés. Au fil des ans, le système judiciaire a joué un rôle clé relativement à l’interprétation de la répartition des pouvoirs entre les paliers de gouvernement.

Le système judiciaire canadien, hérité de la tradition de common law d'origine anglaise, forme la base du droit constitutionnel, criminel et civil de l'ensemble du pays, sauf au Québec, qui possède son propre code civil. En vertu de la constitution, la plupart des tribunaux doivent être provinciaux. Toutefois, c'est le gouvernement fédéral qui nomme les juges des cours supérieure, de district et de comté de chaque province, à l’exception des cours de succession de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick.

La plus haute cour du pays, la Cour suprême, a été créée en 1875 par le Parlement et constitue le tribunal de dernière instance depuis l'abolition des appels au Comité judiciaire du Conseil privé en Angleterre (en 1949). La plupart des causes entendues par la Cour suprême émanent des cours d'appel provinciales et de la Cour d'appel fédérale, puisque ses jugements lient les autres tribunaux. Le gouvernement du Canada peut, toutefois, renvoyer certaines questions directement au jugement de la Cour suprême, contournant ainsi la procédure d'appel habituelle. La Cour est composée de neuf juges (trois devant provenir du barreau du Québec) dont le juge en chef. Ceux-ci sont nommés par le gouverneur général sur l'avis du Cabinet fédéral.

Les membres actuels sont dirigés par la très honorable Beverley McLachlin. On en trouve la liste à http://www.scc-csc.gc.ca/faq/faq/index_f.asp#f8.

Même si les provinces ont des pratiques judiciaires différentes, on y trouve, en général, les types de tribunaux suivants : Cour d'appel, Division de première instance, Cour provinciale et Cour des petites créances.
 

Haut de la page

2.6 Que se passe-t-il sur la Colline du Parlement? Sujets de réflexion

ampoulepoint Pourquoi le processus législatif est-il si complexe?

Quand êtes-vous allé, la dernière fois, à la Chambre des communes ou à l’assemblée législative d’une province pour assister à la période de questions ou à une partie des débats?

Quels sont les avantages et les désavantages d’un système judiciaire indépendant?

Le principe de la responsabilité ministérielle vaut-il la peine qu’on le maintienne?

L’accès à l’information exige que le gouvernement devienne plus transparent. Pourquoi le caractère confidentiel des travaux du Cabinet est-il préservé avec autant de rigueur?

Quels changements pouvez-vous constater à l’intérieur de votre organisation suite à l’élection d’un gouvernement minoritaire?
 
 

Haut de la page

2.7 Que se passe-t-il sur la Colline du Parlement? Renseignements supplémentaires

livresBibliographie  sommaire

Adie, Robert F., and Paul G. Thomas. Canadian Public Administration: Problematical Perspectives, 2nd ed. Scarborough, Ont.: Prentice-Hall, 1987.

Aucoin, Peter et Mark D. Jarvis, Moderniser l'obligation de rendre compte du gouvernement: Un cadre de réforme, École de la Fonction Publique du Canada, 2005.

Aucoin, Peter, "Prime Minister and Cabinet" Canadian Politics 2nd ed. Peterborough: Broadview Press, 1994.

Blakeney, Allan, and Sanford Borins, Political Management in Canada. Toronto: McGraw-Hill Ryerson, 1992.

Forsey, Eugene. How Canadians Govern Themselves. Government of Canada, Ministry of Supply and Services, 1984.

Doern, G. Bruce, and Richard W. Phidd, Canadian Public Policy: Ideas, Structures, Process, 2nd ed. Scarborough: Nelson Canada, 1992.

Kernaghan, Kenneth, and David Siegel, Public Administration in Canada: A Text 3rd ed. Scarborough: Nelson Canada, 1995.

Schacter, Mark, Cabinet Decision-Making in Canada: Lessons and Practices, Institute On Governance, Ottawa, 1999. http://www.iog.ca/publications/policybrief1_fr.pdf

Savoie, Donald, Governing From the Centre: the Concentration of Power in Canadian Politics, Toronto: University of Toronto Press, 1999.

Savoie, Donald, Breaking the Bargain: Public Servants, Ministers, and Parliament. Toronto: University of Toronto Press, 2003.

Sutherland, S.L., "Responsible Government and Ministerial Responsibility." Canadian Journal of Political Science 24 (March 1991): 91-120.

Willms, A.M., "The Executive and the Departmental Structure." In Kenneth Kernaghan ed., Public Administration in Canada: Selected Readings, 5th ed. Toronto: Methuen, 1985.

sourisSites Web connexes

Gouvernement du Canada - www.gc.ca
Ministère de la Justice - www.canada.justice.gc.ca
Bureau du premier ministre - www.pm.gc.ca
Parlement - www.parl.gc.ca
Bureau du Conseil privé - www.pco-bcp.gc.ca
Cour suprême du Canada - www.scc-csc.gc.ca
 

Haut de la page

pointRetour