Le Nord canadien est une région immense et semée d'écueils. Plusieurs des peuples autochtones du Canada vivent dans cette région où les ressources naturelles abondent. Par ailleurs, son climat rigoureux, sa population largement dispersée et ses infrastructures limitées rendent difficiles les efforts déployés pour améliorer la qualité de vie des Canadiens du Nord. Le Secteur des sciences de la Terre (SST) s'emploie à faire en sorte que les gouvernements et les collectivités nordiques aient accès à de l'information à jour au sujet des terres, à la technologie moderne et à la formation dont ils ont besoin pour gérer efficacement leur territoire et améliorer leur autonomie économique.

Le programme « La mise en valeur des ressources du Nord » (MRN) du SST crée et rend accessibles des produits nouveaux et complets issus des géosciences minérales et énergétiques, comme des bases de données régionales, des cartes et des rapports. Ces produits favorisent la mise en valeur des ressources dans la mesure où ils sensibilisent le secteur privé aux possibilités d'investissement qui existent dans le Nord et réduisent les risques inhérents à l'exploration. Dans le cadre de ce programme, le SST réalise des projets qui aident les collectivités du Nord à acquérir les connaissances et les compétences dont elles ont besoin pour orienter leur action, participer à la mise en valeur des ressources et mieux se préparer aux emplois qui se créeront dans le secteur de l'exploration et de la mise en valeur. Pour plus d'informations ...

La hausse des prix du pétrole et du gaz stimule la demande d'expertise du SST

En juin 2004, les organisateurs de l'Inuvik Petroleum Show, la plus grande réunion portant sur l'énergie nordique au Canada, ont invité le SST à donner plusieurs présentations et ateliers concernant les ressources pétrolières et gazières de la région du delta du Mackenzie. L'industrie a montré un vif intérêt pour les nouveaux concepts d'exploration des ressources discutés lors des rencontres avec les scientifiques de la CGC qui ont travaillé au projet « Le corridor du Mackenzie ». Ces nouvelles idées pourraient éventuellement réduire les risques et le coût des travaux d'exploration. En outre, l'expertise du SST et les cartes qu'il publie ont amené une des grandes sociétés pétrolières intégrées du Canada à acquérir un terrain de 412 000 hectares dans les couches de méthane de houille, dans le nord du bassin de Bowser. Cette acquisition apportera à la province de la Colombie-Britannique près de 9,5 millions de dollars en huit ans. L'entreprise investira 12 millions de dollars de plus dans l'exploration, dont une partie servira au recrutement et à la formation de membres de la Première nation Tahltan.

Le projet « Métallogénie de la Province de Churchill occidentale » stimule la prospection minérale dans le Nord

Les résultats du projet « Métallogénie de la Province de Churchill occidentale », réalisé dans le cadre du programme « La mise en valeur des ressources du Nord », ont stimulé la prospection minérale dans le Nord. Des entreprises canadiennes et étrangères s'en servent pour circonscrire des cibles d'exploration du diamant au Nunavut. Dans le nord du Manitoba, la première entreprise d'exploitation minière du diamant au monde s'est portée acquéreur de 2 millions d'hectares de permis d'exploration deux semaines après la publication de nouvelles données isotopiques produites conjointement par la Commission géologique du Manitoba et le SST. La date du 11 août 2004 est à marquer d'une pierre blanche, puisque le consortium POLARIS, qui regroupe du personnel scientifique et technique du milieu universitaire et du SST, a annoncé la première transmission en temps réel de données magnétotelluriques provenant du Nord du Canada vers les installations du SST à Ottawa, où elles seront archivées. Les cartes produites à partir de l'information transmise par POLARIS aideront à circonscrire les cibles d'exploration du diamant.

Un logiciel 3D contribue à la découverte d'un important gisement de cuivre au Québec

Une entreprise canadienne d'exploration et d'exploitation minérales a réalisé une importante découverte de cuivre à l'aide d'un logiciel de modélisation 3D élaboré conjointement par la Commission géologique du Canada du SST et Mira Geoscience. Mis au point dans le cadre du programme « La mise en valeur des ressources du Nord », ce nouveau logiciel permet aux géologues, aux géophysiciens, aux géochimistes et aux ingénieurs d'identifier des cibles possibles de prospection minérale en exécutant des recherches sur les données géoscientifiques selon des critères personnalisés. Le gisement de cuivre est situé à 14 km au nord-ouest de la fonderie Horne, dans la ville de Rouyn-Noranda, au Québec. C'est Alexis qui l'a découvert, début mars 2005, après seulement quatre mois d'exploration. Le logiciel de modélisation 3D est une extension d'un progiciel commercial connu sous le nom de Gocad.

Des géologues découvrent des empreintes de dinosaures

Pendant qu'ils exécutaient des levés dans le nord-ouest de la Colombie-Britannique pour étudier le potentiel énergétique, deux géologues du programme « La mise en valeur des ressources du Nord » ont découvert que des dinosaures avaient jadis fréquenté cette contrée reculée de la province. En effet, ils ont trouvé une douzaine d'empreintes à trois doigts datant du Crétacé, il y a 125 à 145 millions d'années. L'empreinte la plus grosse, qui mesure environ 25 cm de longueur, appartient à un carnivore de la taille d'un humain semblable au vélociraptor. Les géologues travaillaient à environ 200 km au nord de Terrace, à un projet fédéral-provincial qui visait à reconnaître le potentiel énergétique des bassins de Bowser et de Sustut. Ce projet, qui vise à stimuler l'activité de l'industrie dans cette région prometteuse sur le plan des ressources énergétiques, permettra de produire des cartes SIG, des jeux de données, des évaluations des ressources pétrolières et un atlas numérique des bassins. Celui-ci contiendra une synthèse d'un nouveau modèle géoscientifique multithématique qui exploite les résultats d'un large éventail d'études sur le terrain et d'analyses.

Le SST tient un atelier sur le terrain dans le Haut-Arctique à l'intention des collectivités du Nord

En juillet 2004, le SST a tenu un atelier géologique sur le terrain dans les îles d'Ellesmere et Axel Heiberg. Il a ainsi permis à des participants du milieu universitaire, de l'industrie et du gouvernement de se familiariser avec l'un des plus riches bassins d'hydrocarbures du Canada, le bassin Sverdrup de l'archipel Arctique canadien, alors que l'on observe un regain d'intérêt pour l'exploration pétrolière et gazière du Nord. Cet atelier a été organisé par la Commission géologique du Canada dans le cadre de son projet « Nouvelles sources d'énergie pour les habitants du Nord », en collaboration avec l'Étude du plateau continental polaire.

L'Initiative géoscientifique ciblée (IGC) stimule le développement économique durable au Canada en favorisant l'exploration, par le secteur privé, des régions à fort potentiel énergétique et minéral. Elle aide le gouvernement du Canada à respecter l'engagement qu'il a pris d'assurer la mise en valeur durable de nos ressources naturelles, d'accentuer leur rôle dans l'économie et de renforcer la société et les collectivités par le biais du savoir, de l'innovation, de la technologie et du leadership international. L'IGC produit de nouvelles cartes et données géologiques et géophysiques de régions qui avaient été peu explorées jusqu'ici et qui présentent de fortes potentialités minérales. Tous les projets de l'IGC sont réalisés en partenariat avec les organismes géoscientifiques provinciaux et territoriaux, l'industrie et le secteur universitaire.

Renouvellement du financement pour cinq ans

Initialement prévue pour une durée de trois ans, l'IGC a connu un succès tel que le gouvernement a décidé en 2003 de la prolonger de deux ans afin de soutenir la recherche géoscientifique axée sur l'énergie et les minéraux. Depuis cinq ans, l'IGC a permis aux gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux de collaborer à des projets géoscientifiques, en plus d'amener le secteur privé à investir davantage dans l'exploration. En conséquence, dans son budget 2005, le gouvernement du Canada a prolongé l'initiative de cinq ans. La troisième phase du programme sera axée sur des activités cartographiques de nature à favoriser la découverte de nouveaux gisements de métaux communs dans les collectivités qui en dépendent.

L'IGC stimule la prospection des ressources dans tout le Canada

L'IGC a participé à plusieurs projets qui ont donné lieu à des investissements substantiels dans la prospection des ressources. Par exemple, un levé radiométrique réalisé au-dessus de la région de Toodoggone, en Colombie- Britannique, a amené l'industrie de l'exploration à s'intéresser à la région des gisements porphyriques de cuivre-or Kemess et North Kemess. À la lumière des résultats de ce levé, une entreprise minière de Vancouver a prévu en 2004 d'investir plus de 500 000 dollars dans l'exploration de cette région. Influencée par les résultats du projet sur les ressources énergétiques des Appalaches de l'IGC, une entreprise d'exploration pétrolière et gazière établie au Québec a annoncé en octobre 2004 un programme d'exploration d'une valeur de 5 millions de dollars et d'une durée de trois ans, dans lequel elle compte forer 13 puits dans la partie est de la Gaspésie.

La hausse des prix de l'uranium attire l'attention sur les résultats de l'étude du bassin de l'Athabasca

Les prix de l'uranium ayant triplé depuis cinq ans, le moment était propice pour lancer une nouvelle étude du bassin de l'Athabasca, dont les résultats sont attendus pour le milieu de 2005. Les partenaires de l'« Étude multidisciplinaire de l'uranium du bassin d'Athabasca », réalisée dans le cadre du programme « EXTECH IV », sont la Commission géologique du Canada du SST, les gouvernements de la Saskatchewan et de l'Alberta, Cameco Corporation, COGEMA Resources Inc. (filiale d'AREVA) et trois universités. La valeur globale de leurs contributions se chiffre à 8 millions de dollars. Plus de 80 scientifiques ont travaillé à 14 sous-projets. Les résultats de l'étude, publiés dans un volume regroupant 31 communications, aideront l'industrie, les gouvernements et les investisseurs à prendre des décisions éclairées au sujet de l'avenir du Canada et du développement durable.

Nouvelles cartes produites à l'aide d'un levé aéromagnétique à haute résolution au Manitoba

Un levé aéromagnétique à haute résolution couvrant le nord de la région du lac Assean, au Manitoba, a permis de produire 22 nouvelles cartes aéromagnétiques de ce secteur géographique. Les nouvelles données livrent des renseignements précieux sur la géologie d'un secteur pauvre en affleurements entre Thompson, au Manitoba, et la limite nord-ouest du filon-couche de Fox River, sur lequel on fonde de grands espoirs. Les géologues ont utilisé des cartes issues de ce levé pour mieux comprendre la structure des roches de la région, qui pourraient renfermer des gisements de nickel, de cuivre et de platine. Les résultats de ce levé serviront à améliorer les cartes géologiques existantes et à circonscrire des cibles d'exploration.

Agir collectivement pour stimuler l'exploration

Plusieurs projets de l'IGC 2 ont été menés à terme dans le cadre du programme " Consolidation du savoir géoscientifique du Canada ". En effet, la Commission géologique du Canada du SST, plusieurs commissions géologiques provinciales et l'industrie ont produit en collaboration une vaste série de cartes et de rapports relatifs aux géosciences énergétiques dans trois régions géologiques : le Paléozoïque de l'Ontario, le bassin de Williston en Saskatchewan et les Appalaches dans l'Est du Canada. En outre, la Commission géologique du Canada et la Saskatchewan ont collaboré à un projet de l'IGC 2 dans lequel elles ont étudié les gisements complexes de kimberlite de la province, ce qui a eu une influence sur les programmes de prospection du diamant dans la région. Ces cartes et ces rapports sont essentiels au succès des activités d'exploration du secteur privé, qui contribuent au bien-être économique et social d'un grand nombre de collectivités rurales et nordiques.

Le programme « La géomatique à l'appui du développement du Nord » (GADN) du SST procure aux collectivités nordiques de l'information à référence spatiale qui leur permet de prendre des décisions plus judicieuses, d'augmenter leurs investissements et d'améliorer leur développement social et économique. En produisant de l'information et des connaissances géospatiales, ce programme stimule la prospection des ressources et aide le gouvernement local et les collectivités du Nord à établir leur plan d'infrastructure et d'aménagement du territoire et à renforcer leurs capacités. Pour plus d'informations ...

La cartographie du delta et de la vallée du Mackenzie : un préalable aux évaluations environnementales

Un projet réalisé en partenariat avec le ministère des Affaires indiennes et du Nord et le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a donné l'occasion au SST de mesurer les impacts potentiels du pipeline du Mackenzie. Dans le cadre de son programme GADN, le SST fournit de l'expertise et des services de contrôle de la qualité pour la production de données géospatiales comme des orthophotos et des modèles altimétriques numériques. Cette information servira à la cartographie du delta et de la vallée du Mackenzie, ce qui permettra aux organismes fédéraux et territoriaux, aux collectivités et à divers comités de mieux évaluer les effets environnementaux dus aux pipelines.

Nouvelles données topographiques utilisées pour la gestion des terres nordiques

En 2004, dans le cadre de son programme GADN, le SST a attribué pour plus de 1,1 million de dollars de contrats à l'industrie canadienne de la géomatique, afin de réaliser des cartes topographiques au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest. Ces projets de cartographie produisent de l'information géospatiale (altitudes, voies maritimes, végétation, développement, etc.) au sujet d'une région en particulier. Cette information est ensuite mise à jour à l'aide d'images Landsat-7. Il en résulte une base de données territoriale que des organisations comme le ministère des Affaires indiennes et du Nord, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, le gouvernement du Nunavut, Nunavut Tunngavik Inc, et la Commission d'aménagement du Nunavut utilisent pour gérer le développement et les ressources dans le Nord. En 2004, on a créé le 10 000e fichier de la Base nationale de données topographiques, numéro 016D14 intitulé « Leopold Island », Nunavut.