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temp2.gif Le Smog de la vallée du Fraser
un indicateur des risques sanitaires associés à la qualité de l'air
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photo du smog de la vallée 
		  du Fraser

Que se passe-t-il?

Le smog, sorte de brume diffuse dans l’air, est un danger potentiel pour la santé publique. Les plus importants polluants présents dans le smog sont l'ozone troposphérique (O3) et les particules en suspension dans l'air. Ces deux polluants proviennent en grande partie de l'utilisation de combustibles fossiles dans les véhicules, les usines, les centrales thermiques et les chaudières domestiques. Les particules en suspension proviennent également de la terre (érosion éolienne), des routes (circulation), des incendies et des activités agricoles et industrielles. Ces deux types de polluants sont mesurés dans la vallée grâce au réseau de surveillance de la qualité de l'air de la vallée du bas Fraser, réseau exploité par le District régional du Grand Vancouver et appuyé par d'autres agences en diverses manières. Cet indicateur basé sur l'observation du smog utilise les données concernant l'ozone et les particules en suspensions recueillies sur trois sites de surveillance de la vallée du Fraser : Langley, Surrey et Chilliwack. (Voir la carte).

À la différence de l'ozone stratosphérique qui se maintient en altitude, très haut au-dessus de la surface de la Terre, et qui bloque le rayonnement ultraviolet provenant du soleil, l'ozone troposphérique peut être néfaste pour la santé publique. Bien qu'une certaine concentration d'ozone troposphérique soit toujours présente naturellement dans l'air, des niveaux excessifs peuvent être engendrés par l'activité humaine. Cette production artificielle résulte d'une réaction en chaîne entre les oxydes d'azote (NOx) émis lors de la combustion des combustibles fossiles et certains composés organiques volatils (COV) qui entrent dans la composition des solvants, des peintures à l'huile et de l'essence. La réaction s'accélère avec l'intensité du rayonnement solaire et avec la température.

Les particules en suspension dans l'air, qui sont suffisamment petites pour ne pas retomber à terre, contribuent, avec d'autres polluants, à la couleur du smog. Les termes PM10 et PM2,5 désignent toutes les particules de diamètres respectivement inférieurs à 10 microns et à 2,5 microns. À titre de comparaison, le diamètre moyen d'un cheveu humain est de 70 microns.

La qualité de l'air dans une région est habituellement évaluée en comparant les données recueillies sur le terrain aux valeurs citées dans les directives et aux objectifs nationaux et provinciaux. On qualifie alors la qualité de l'air régionale comme étant bonne, acceptable ou mauvaise. Des avertissements publics sont diffusés lorsque l'on prévoit un niveau de smog suffisant pour engendrer une mauvaise qualité de l'air. Ce niveau critique correspond à une moyenne horaire de 82 parties par milliard pour l' ozone et à une moyenne sur 24 heures de 50 µg/m3 pour les particules en suspension. Des résultats récents indiquent néanmoins qu'il n'existe pas de seuil critique d'exposition de l'homme à l'ozone troposphérique ou aux particules en suspension au-dessous duquel aucun effet sanitaire ne serait ressenti. Il n'existe cependant aucune norme ou seuil fixant un niveau sécuritaire pour l'ozone troposphérique ou les particules en suspension (Objectifs nationaux afférents à la qualité de l'air ambiant pour l'ozone troposphérique et les particules en suspension, Documents d'évaluation scientifique, 1999) sous laquelle il n' y a pas d'effet offensif pour l'être humain. On peut s'attendre à ce que la réduction de la concentration de ces polluants dans l'air ambiant ait des retombées bénéfiques sur la santé publique.

Le Groupe de travail fédéral-provincial sur les objectifs et sur les lignes directrices en matière de qualité de l'air (1999) a établi des niveaux de référence pour les PM10, les PM2,5 et l'ozone. Ces niveaux correspondent aux seuils au-dessus desquels on a détecté une augmentation statistiquement significative des effets sur la santé des gens.  Ces niveaux de référence sont les suivants : 20 parties par milliard pour la concentration en ozone (moyenne maximale sur une heure), 25 µg/m3 et 15 µg/m3 pour la concentration des particules en suspension, respectivement PM10 et PM2,5 (moyennes maximales sur 24 heures) (Objectifs nationaux afférents à la qualité de l'air ambiant pour l'ozone troposphérique, juillet 1999, et Objectifs nationaux afférents à la qualité de l'air ambiant pour les particules en suspension, 1999). La comparaison des données relatives à la qualité de l'air en fonction de ces niveaux de référence permet donc d'obtenir une mesure du risque sanitaire potentiel posé par une situation donnée.

Pour évaluer le risque sanitaire, on calcule chaque année le pourcentage du temps pendant lequel les concentrations en ozone troposphérique et en particules en suspension ont dépassé les niveaux de référence. Une telle analyse permet de rendre l'indicateur plus informatif et plus intéressant pour les résidents de la vallée du Fraser.

Graphique des tendances relatives aux risques sanitaires en % du temps pendant lequel les niveaux de référence pour le smog ont été dépassés pour les sites de la vallée du Fraser

Source : Les données sont d'Environnement Canada, Réseau national de surveillance de la pollution atmosphérique (NSPA), Ottawa, Ontario et du District régional de Vancouver, Burnaby (Colombie-Britannique), 2004. Les données concernant l'ozone et les PM10 proviennent des sites de surveillance de Surrey, de Langley et de Chilliwack. Les risques potentiels pour la santé sont exprimés en pourcentage du temps, sur toute l'année, pendant lequel les concentrations d'ozone ou de PM10 ont dépassé les niveaux de référence aux trois sites. (Niveaux de référence : 20 parties par milliard pour la concentration moyenne horaire en ozone et 25 µg/m3 pour la concentration moyenne en PM10 sur 24 heures.

DONNÉES DU GRAPHIQUE

En 2003, on observe des concentrations de smog au-dessus du niveau de référence pendant 44 % du temps pour l'ozone troposphérique et 7  % du temps pour les particules fines en suspension (PM10). Le graphique montre que depuis 1994, on n'a pu relever aucune tendance concernant le risque potentiel dû à l'ozone mais on a par contre observé une augmentation de risque potentiel associé aux niveaux des PM10 depuis 2000.

Puisque des niveaux élevés de polluants dans le smog présentent une menace plus importante pour la santé, les profils annuels de concentrations ont été représentés par incréments de 10 parties par milliard au-dessus du niveau de référence. Par exemple, les profils d'ozone plus élevés de 40 parties par milliard et plus ont été dépassés en moyenne 5 % du temps entre 1994 à 2002. En comparaison, les villes de Prince George, Williams Lake et Kelowna ont dépassés les profils de 40 parties par milliard et plus 8-10 % du temps en moyenne tandis que dans les villes de l'est du Canada de Kingston à Sault Ste. Marie, le pourcentage fut de 11 à 12 % (consultez le tableau de comparaison d'ozone et PM10). Toute augmentation de l'un de ces profils, en particulier ceux correspondant aux niveaux les plus élevés, doit être notée et faire l'objet de mesures adéquates. D'autres données venant s'ajouter tous les ans à la ligne de base, cet indicateur permettra de déceler les tendances à long terme concernant les niveaux de smog.

Graphique des pourcentage moyen du temps durant 
	  lequel les niveaux de réféence pour la pollution due au smog ont été dépassés dans diverses villes 
	  canadiennes et dans la vallée du Fraser

Source : Environnement Canada, Réseau national de surveillance de la pollution atmosphérique (NSPA), Ottawa, Ontario, 2004. Pour de plus amples informations sur l'ensemble des données, consultez le graphique.

DONNÉS DU GRAPHIQUE

Entre 1994 et 2002, les niveaux d'ozone dans la vallée du Fraser ont dépassé le niveau de référence (>20 ppb) en moyenne 36  % du temps. Ce niveau de pollution est généralement comparable à celui des autres villes de la Colombie-Britannique et du Canada pour la même période de temps. Entre 1995 et 2002, les niveaux des particules en suspension (PM10) dans la vallée du Fraser et dans la région de Vancouver - Burnaby ont dépassés le niveau référence (25 µg/m3) en moyenne 5-6 % du temps. Ceci est moins élevé de ce qui est observé dans d'autres villes de la Colombie-Britannique (Kelowna :12 %, Williams Lake : 20 % et Prince George : 25 %), dans les Prairies (29 à 40 %) ou dans le corridor Windsor-Montréal (25 à 42 %). Pour de plus amples informations sur les niveaux de PM10 observés dans d'autres communautés de la Colombie-Britannique, veuillez consulter l'indicateur du ministère de la Protection des eaux, des terres et de l'air concernant l'impact des particules en suspension sur la qualité de l'air.

Graphique de concentration moyenne horaire d'ozone et PM10 sur 
	  les sites de la vallée fu Fraser en 2000

Les graphes ci-dessus montrent que les concentrations maximums en ozone surviennent durant le printemps et l'été. Ces maxima sont souvent atteints lorsque la température ambiante est élevée et que l'air stagne. La concentration des particules en suspension (PM10) peut par contre atteindre des maximums à diverses époques de l'année puisqu'elle est principalement déterminée par des conditions météorologiques différentes et la présence de sources de particules situées dans la vallée. On sait cependant que la combustion des combustibles fossiles dans les véhicules est le principal responsable pour les particules les plus fines, telles que les PM2,5. En 2000, on a estimé que 45% des émissions de PM2,5 dans la vallée du Fraser provenaient de sources mobiles (District régional de Vancouver et District régional de la vallée du Fraser, 2002). Ces fines particules étant tenues responsables d'effets sanitaires déterminés, la mesure systématique de leurs concentrations a récemment été entreprise dans un certain nombre de sites de la vallée du Fraser. Pour le moment, seul le site de mesure de Chilliwack possède une base de données sur les PM2,5 qui remonte à la mi-1995. Ces données montrent que entre 1996 et 2003, les PM2,5 ont dépassé le niveau de référence de 15 µg/m3 entre 0,3 à 3,1 % du temps. La base de données concernant les PM2,5 continuant de croître pour la vallée du Fraser, les mises à jour ultérieures de cet indicateur incluront une analyse plus détaillée des tendances associées aux PM2,5.

Pourquoi en est-il ainsi?

La vallée du Fraser comprend le District régional de Vancouver et la portion du District régional de la vallée du Fraser limitée par la chaîne côtière au nord et par la chaîne des Cascades au sud-est. La présence de ces chaînes de montagnes et l'existence d'une brise de mer qui souffle du détroit de Georgia vers l'intérieur des terres contribuent à restreindre la circulation de l'air et à faire apparaître du smog dans la région. Les conditions météorologiques estivales et l'émission des polluants atmosphériques provenant des activités humaines sont d'autres facteurs qui contribuent à la formation et à l'accumulation des polluants dans l'air. La plus mauvaise qualité de l'air apparaît habituellement au cours de l'été lorsqu'un anticyclone amène un ciel clair et ensoleillé, des températures ambiantes élevées et des vents locaux faibles ou nuls. Une inversion de température vient souvent piéger les polluants près de la surface et un vent faible les transporte lentement le long de la vallée du Fraser. Au cours de leur transport, les polluants prennent part à une série de réactions photochimiques qui donnent naissance au smog.  Cliquez pour voir le « smog animé ».

Cliquez pour voir l'animation!

La plupart du smog observé dans la vallée du Fraser est formé localement. Les COV qui participent à la formation de l'ozone proviennent majoritairement des véhicules à moteur, de l'évaporation de l'essence aux pompes des stations-service et de l'utilisation des solvants. Les oxydes d'azote sont principalement produits lors de la combustion à haute température des combustibles fossiles, comme dans un moteur à explosion et dans les unités de certaines usines manufacturières. La concentration de l'ozone semble être déterminée par les émissions provenant du secteur des transports. En fait, un montant significatif de la masse totale des polluants qui contribuent à la formation de l'ozone troposphérique provient des véhicules légers.

graphique de prévision de la croissance de la population et des 
	  véhicules pour la vallée du Fraser

Le graphe ci-dessus montre que le total des kilomètres parcourus par les véhicules a augmenté de près de 50 % depuis 1985. La population de la région continue d'augmentée, ce qui entraîne un accroissement du parc automobile, et la préférence des consommateurs se porte malheureusement de plus en plus vers des véhicules « loisir travail » qui émettent davantage de polluants. On comptait 1,20 million de véhicules immatriculés sur les routes de la région de Vancouver en 2004 et on prévoit que ce nombre augmentera de 60 % dans les deux prochaines décennies. Statistique Canada a annoncé qu'en 1996, près de 600 000 personnes habitant le District régional de Vancouver ont conduit un véhicule pour se rendre à leur travail, 14 % d'entre elles couvrant une distance supérieure à 20 km. Tandis que l'on constate une augmentation de l'utilisation des véhicules personnels, un sondage effectué par TransLink en 1999 indique que seulement 12 % des résidents adultes vivant dans le District régional de Vancouver utilisaient les transports en commun pour se rendre à leur travail (TransLink 2000). L'utilisation annuelle des transports en commun a diminué à 64 voyages par habitant en 2000 comparé de 67 voyages en 1991 (District régional de Vancouver 2001).

Pourquoi est-ce important?

Le smog peut nuire à la santé lorsqu'il pénètre dans les poumons. Tous les ans, à cause du smog, un certain nombre de personnes meurent prématurément, souffrent de troubles physiologiques temporaires ou chroniques, ou sont simplement incommodées. Des résultats récents montrent qu'il est impossible de définir un niveau de smog « inoffensif » : les effets sur la santé apparaissent avec les plus faibles concentrations d'ozone troposphérique ou de particules en suspension et augmentent progressivement avec la concentration des polluants. Les personnes âgées, les jeunes enfants et les personnes souffrant de maladies respiratoires ou cardiovasculaires sont plus susceptibles de ressentir les effets du smog. Cependant, même les adultes en bonne santé peuvent développer des symptômes s'ils sont exposés à de fortes concentrations. Des études récentes ont démontrées une association entre l'exposition à l'ozone et au développement de l'asthme (en anglais) tandis que d'autres études impliquent d'autres polluants du smog comprenant les particules en suspension. Selon de nouvelles données recueillies par une équipe de chercheurs canadiens et américians, l'inhalation du smog a aussi un effet direct sur le coeur et les vaisseaux sanguins. La détermination des liens entre l'exposition aux polluants atmosphériques et les effets sur la santé respiratoire et cardiovasculaire chez les humains, - à la fois maladie et mort prématurée - fut l'objet récemment d'une évaluation par le « BC Lung Association» ( Bates et al. 2003).

Les niveaux élevés d'ozone s'accompagnent d'une augmentation de la fréquence des maladies respiratoires chez les humains (Conseil national de recherche, CNRC, 1991). Une exposition de courte durée à l'ozone peut irriter les yeux, le nez et la gorge en s'accompagnant de symptômes tels que la toux ou des difficultés respiratoires. Après quelques jours d'expositions répétées, les symptômes respiratoires disparaissent mais les tissus profonds des poumons peuvent continuer à être endommagés. En règle générale, les personnes asthmatiques sont plus sensibles que les autres aux polluants atmosphériques et on constate que la fréquence des crises d'asthme augmente de manière substantielle lors des épisodes de smog accompagnés d'une forte concentration d'ozone (Objectifs nationaux afférents à la qualité de l'air ambiant pour l'ozone troposphérique, Documents d'évaluation scientifique, 1999). Tout indique qu'il existe un lien entre la fréquence des hospitalisations pour des problèmes respiratoires et l'exposition à des niveaux d'ozone tels qu'on en observe communément au Canada. Santé Canada a déduit des données concernant les hospitalisations pour problèmes respiratoires que chaque augmentation de 10 parties par milliard du maximum de la concentration moyenne horaire d'ozone se traduit par une augmentation de 1 % des admissions hospitalières pour problèmes respiratoires et d'une augmentation de 0,6 % de la mortalité. De même, on a observé qu'une augmentation de la concentration ambiante en ozone était associée à une fréquence accrue des visites aux urgences dans les hôpitaux. Ces études de risques sanitaires ont porté sur 16 villes canadiennes pour lesquelles la concentration moyenne en ozone était bien au-dessous de l'objectif actuel fixé à 82 parties par milliard (moyenne horaire maximale). L'étude de 58 travailleurs agricoles de la vallée du Fraser, sur deux mois d'été de 1996, a montré que la capacité pulmonaire diminuait de près de cinq pour cent le lendemain d'une exposition à des niveaux même faibles d'ozone troposphérique (Brauer et al. 1996). Les personnes qui effectuent des tâches pénibles et qui passent beaucoup de temps dehors sont probablement plus exposées aux effets dus à l'ozone. On a également observé qu'une inflammation répétée due à l'exposition à l'ozone au cours de toute une vie pouvait engendrer suffisamment de dommages dans les tissus pulmonaires pour que les fonctions respiratoires en soient plus tard réduites (Tepper et al., 1991).

Des données épidémiologiques suggèrent aussi fortement qu'il existe un lien entre la présence de particules en suspension et l'apparition de symptômes respiratoires aggravés associés à la toux, à une respiration difficile, aux bronchites chroniques, aux emphysèmes et à la diminution des fonctions respiratoires. Ces problèmes touchent le système cardio-respiratoire et peuvent entraîner des absences à l'école ou au travail, une restriction des activités, des crises d'asthme, des visites en urgence, des séjours en hôpital et même parfois la mort. Même de faibles concentrations de particules en suspension comme celles observées aujourd'hui dans la vallée du Fraser peuvent être nocives pour la santé publique. Ces effets sont principalement dus à des particules de plus en plus petites (PM2,5) qui peuvent résider dans l'atmosphère pendant plusieurs jours et même plusieurs semaines et qui peuvent facilement atteindre les recoins les plus profonds des poumons. On a estimé qu'en 1995, les coûts sanitaires dus aux effets des PM-10 dans la vallée du Fraser se chiffraient entre 420 millions $ et 900 millions $ (Ministère de l'Environnement, des Terres et des Parcs de la Colombie-Britannique (BC MELP), 1995)

graphique de l'augmentation des effets sanitaires pour augmentation de PM10

En 1995, un chercheur du département de médecine de l'Université de la Colombie-Britannique a estimé que l'augmentation de la pollution due aux particules fines en suspension causait en Colombie-Britannique et chaque année 82 décès prématurés, 146 hospitalisations pour crise d'asthme et autres dysfonctionnements cardio-respiratoires ainsi que 354 visites aux « urgences » pour cause d'asthme, de bronchite chronique ou d'emphysème (Vedal, 1995). On estime que chaque augmentation de 10 µg/m3 de la concentration en PM10 entraîne une augmentation de 0,8 % des hospitalisations, de 1,0 % des visites aux urgences, de 9,5 % des jours en activités restreintes et de 4,1 % de l'absentéisme scolaire à cause de l'apparition de symptômes respiratoires. Bien qu'une portion relativement faible de la population soit susceptible de souffrir des effets les plus néfastes de la pollution par les particules fines en suspension, une portion importante peut ressentir des effets moins aigus.

Tenant compte des résultats d'une récente étude de la qualité de l'air dans le Lower Mainland (Brauer et al., juillet 2000 en anglais), les médecins conseils en santé publique ont indiqué qu'entre 15 et 150 décès par an dans la vallée du Fraser pouvaient être attribués à la pollution atmosphérique. Et cela, même si les concentrations de polluants atmosphériques (incluant notamment l'ozone et les PM10) dans la vallée du Fraser étaient généralement plus faibles que celles observées dans la plupart des villes américaines de taille similaire ou supérieure dans l'Ouest.

Les polluants contenus dans le smog ne sont pas nuisibles qu'aux êtres humains. Le rendement et la qualité des récoltes telles que celles, hautement valorisées dans la vallée du Fraser, des fraises, des laitues et des brocolis , sont affectés par l'augmentation de la concentration en ozone (Janzen et al., 1999). L'exposition accrue des plants de fraises à l'ozone réduit le nombre et le poids des fruits, ce qui entraîne des pertes allant jusqu'à 15 % dans la vallée du Fraser. L'ozone endommage les feuilles des brocolis et la gravité des dommages apparaît être directement liée à la teneur de l'air en ozone (Janzen et al., 1999). On estime que les dommages infligés aux récoltes par l'ozone se chiffrent à plusieurs millions de dollars. L'ozone peut aussi endommager les matériaux synthétiques, provoquer la formation de fissures dans le caoutchouc et accélérer la décoloration des pigments et la détérioration de certaines peintures et revêtements. Une étude conduite en 1993 et 1994 dans la vallée du Fraser a permis de conclure que, dans le centre de la région, la pollution due aux particules fines en suspension était responsable de la dégradation fréquente de la visibilité au-dessous des niveaux acceptables pour le public (Pryor et Barthelmie, 1996). Les mauvaises conditions de visibilité qui affectent la vallée nuisent aux touristes comme aux résidents. Or un impact sur le tourisme peut avoir des répercussions économiques sur toute la région. McNeil et al. (2000) ont estimé qu'un incident affectant de façon extrême la visibilité pouvait entraîner des pertes de revenus touristiques totales de près de 7,45 millions $ dans la région de Vancouver et de 1,32 million dans la région de la vallée du Fraser.

Que fait-on?

La compétence en matière de qualité de l'air dans la vallée du Fraser est partagée entre le District régional de Vancouver, le District régional de la vallée du Fraser, le ministre de la Protection des Eaux, des Terres et de l'Air de la Colombie-Britannique et Environnement Canada. Tous ces organismes collaborent entre eux et avec la North West Air Pollution Authority qui est responsable du côté américain du bassin atmosphérique. Le District régional de Vancouver a mis en place un plan détaillé de gestion de la qualité de l'air pour le district et diffuse un rapport quotidien sur les indices de la qualité de l'air (IQA) pour les communautés du District régional de Vancouver et celles du District régional de la vallée du Fraser. Environnement Canada, en collaboration avec d'autres organismes, publie aussi des quotidiens concernant la qualité de l'air et la météo de la vallée du Fraser et d'autres région de la Colombie-Britannique. Il prévisionne aussi le niveau maximum d'ozone troposphérique de la vallée du Fraser durant les mois d'été. Des avertissements spéciaux sont diffusés par les trois organismes lorsqu'on prévoit que le niveau de smog sera élevé pour une journée donnée. La centrale thermique de l'inlet Burrard doit réduire ses émissions pendant les épisodes sévères d'ozone.

Une grande variété d'initiatives ont été entreprises pour réduire le smog. Le plan de gestion de la qualité de l'air du District régional de Vancouver inclut plus de 50 mesures de réduction des émissions dans de nombreux secteurs « sources ». Les sources industrielles ponctuelles, les sources diffuses telles que les zones résidentielles et les zones industrielles, commerciales ou institutionnelles et les sources mobiles, sur la route et hors-route, sont toutes traitées dans le plan. En adoptant le plan en 1994, le District régional de Vancouver s'est engagé à diminuer de 38 % le total annuel des émissions de polluants atmosphériques. Des renseignements supplémentaires sur le plan et les progrès accomplis sont disponibles sur le site Web du District régional de Vancouver (en anglais).

Le gouvernement du Canada a promulgué de nouveaux règlements pour la réduction de la pollution atmosphérique provenant des émissions d'échappement, notamment un règlement visant à réduire la teneur en composés soufrés des carburants diesels (janvier 1998) et de l'essence (juin 1999) ainsi que la teneur en benzène de l'essence (novembre 1997). En mai 2000, Environnement Canada a également annoncé récemment (mai 2000) un programme national prévoyant des mesures immédiates et à long terme pour réduire la concentration des polluants qui contribuent à la formation du smog, et le ministère a aussi déclaré les particules inhalables toxiques aux termes de la nouvelle Loi canadienne sur la protection de l'environnement (LCPE 1999). Plus récemment (février 2001), Environnement Canada a annoncé un plan sur 10 ans pour l'élaboration de règlements en faveur de véhicules et de combustibles moins polluants, des mesures préliminaires visant à réduire les émissions contribuant au smog et provenant des secteurs industriels, des améliorations du réseau national de stations de mesure des polluants et l'extension des rapports publics par industrie décrivant les rejets de polluants (cliquez ici pour de plus amples renseignements). En mai 2001, le gouvernement fédéral a confirmé son engagement en présentant un plan d'action baptisé plan intérimaire du gouvernement du Canada pour 2001 concernant les matières particulaires et l’ozone dans lequel étaient annoncées des mesures, en cours ou à venir, visant à réduire les émissions de particules et la formation d'ozone troposphérique. Les normes réglementaires concernant les véhicules seront par exemple mises à jour pour réduire les émissions de NOx d'approximativement 88 % pour les voitures particulières et jusqu'à 95 % pour les camions utilitaires légers, incluant les véhicules travail-loisir. De nouveaux règlements doivent par ailleurs être introduits pour faire passer la concentration de soufre dans le diesel de 320 parties par million (moyenne actuelle) à 15 parties par million avant 2006.

Le programme BC AirCare, le premier programme de lutte contre la pollution atmosphérique du Canada, exige que tous les véhicules légers de la vallée du Fraser soient inspectés au niveau de leurs émissions atmosphériques et de l'état de leur système de contrôle de ces émissions. Le programme AirCare II a été lancé le 1er janvier 2001. Il incorpore les dernières innovations portant sur la technologie des systèmes d'émission et des procédures de contrôle pour faire en sorte que le programme continue à bénéficier la qualité de l'air dans la vallée du Fraser.

Santé Canada poursuit ses études épidémiologiques nationales portant sur les effets sanitaires et les risques associés au smog. Les ministres de l'Environnement ont déclaré que les particules en suspension et l'ozone devaient faire l'objet prioritaire de l'établissement d'une norme valable pour l'ensemble du Canada. Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux  ont participés au développement des Normes pan-canadiennes (NPC) pour les particules fines en suspension PM2,5 et l'ozone troposphérique. Les NPC se présentent sous la forme de valeurs cibles à utiliser pour la gestion de la qualité de l'air ambiant (Ozone : 65 parties par milliard pour une moyenne sur 8 h. PM2,5 : 30 µg/m3 pour une moyenne sur 24 h) et d'un agenda pour l'atteinte de ces valeurs (avant 2010). Les ministres de l'Environnement ont endossé ces normes à leur réunion en juin 2000. Le respect de ces NPC constituera une étape importante vers la minimisation, à long terme, des risques pesant sur la santé publique et sur l'environnement. Le Canada possède de nombreuses régions où la qualité de l'air est meilleure que les normes pan-canadiennes. Il n'existe cependant pas de seuil minimal pour ce qui est des effets sanitaires. Pour lutter contre la pollution atmosphérique, Environnement Canada continuera donc à mettre en oeuvre les meilleures mesures et pratiques de gestion réalistes qui ont été identifiées comme les meilleures façons de lutter contre la pollution par le gouvernement du Canada et d'autres juridictions.

icon de Go GreenLe programme Go Green (en anglais) de la Colombie-Britannique est une initiative de sensibilisation et d'éducation intergouvernementale mise en place dans la vallée du Fraser et d'autres communautés en C.-B. pour réduire les émissions provenant des véhicules à moteur en faisant la promotion des moyens de transport « verts ». On y encourage les changements de style de vie consistant à réduire l'utilisation de son véhicule personnel.

icon d'écoactionLe Programme d'aide financière pour les organismes communautaires d'Environnement Canada, qui offre un financement pour les projets communautaires environnementaux, a aussi apporté un soutien à des initiatives telles que la promotion des véhicules électriques. Le ministre de l'Environnement a également institué une Journée de l'air pur Canada qui vise à encourager l'usage de moyens de transport plus respectueux de l'environnement. En avril 2002, Environnement Canada, de concert avec plusieurs partenaires, a lancé le programme « Mow Down Pollution », qui propose une indemnité aux résidents de la Colombie-Britannique qui remplacent leurs vieilles tondeuses polluantes par des tondeuses manuelles ou électriques. Détails : www.mowdownpollution.ca.

Les exploitants des raffineries pétrochimiques diminuent la volatilité de l'essence vendue dans la vallée du Fraser pendant la période estivale et la plupart des stations-service situées à l'intérieur du District régional sont maintenant équipées de systèmes récupérateurs des vapeurs d'essence qui permettent de minimiser l'émission de COV lors du remplissage des réservoirs. L'utilisation d'éthanol mélangé à l'essence peut contribuer à diminuer le niveau du smog en réduisant l'émission d'hydrocarbures (COV). On vend près de 3,5 milliards de litres d'essence tous les ans en Colombie-Britannique et on y utilise annuellement approximativement 6 millions de litres d'éthanol. icon programme Choix environnemental Pour encourager l'utilisation des carburants de substitution émettant moins de polluants, les ministères fédéral et provincial de l'Environnement ont financé en 1998 une étude de faisabilité portant sur la production d'éthanol en Colombie-Britannique à partir des déchets de scieries. Le mélange à l'éthanol est le seul carburant automobile qui ait obtenu l'Éco-Logo du programme Choix environnemental d'Environnement Canada.

icon Initiative de l'écosystème du bassin de Georgia Dans le cadre de le Plan d'action du bassin de Georgia (PABG), tous les ordres de gouvernement et toutes les communautés, y compris ceux et celles situés aux États-Unis, seront appelés à collaborer pour combattre la pollution atmosphérique. La population de Puget Sound, dans l'État de Washington, s'agrandit de près de 50 000 personnes par an et le nombre de kilomètres parcourus en voiture dans la région centrale de Puget Sound croît pratiquement à la même vitesse que la population. La demande en énergie a suscité des propositions pour la construction de nouvelles centrales thermiques aux États-Unis et au Canada. L'objectif général du plan d'action pour un air pur de l'IEBG est d'atteindre un niveau de qualité de l'air qui soit favorable à l'épanouissement de communautés saines et dynamiques et à la préservation d'écosystèmes riches et féconds. En février 2001, des organismes gouvernementaux ont amorcé un dialogue en faveur d'une gestion coopérative de la qualité de l'air dans ce bassin atmosphérique transfrontalier.

En août 2001, dans le cadre du programme pour la qualité de l'air de l'IEBG, une grande étude scientifique de la qualité de l'air, baptisée Pacifique 2001, a été entreprise dans divers endroits de la vallée du Fraser. Elle a bénéficié de l'apport de 130 chercheurs représentants les gouvernements fédéral, provinciaux et locaux, des instituts de recherche privés et la communauté universitaire du Canada, des États-Unis et du Royaume-Uni. Les objectifs généraux de l'étude étaient de mieux comprendre les sources, la formation et la distribution des particules en suspension et de l'ozone dans la vallée du Fraser. Les connaissances acquises permettront de formuler des conseils crédibles pour l'élaboration des stratégies futures visant à réduire les risques associés à ces polluants pour la santé publique et l'environnement. Les résultats de l'étude permettront également de développer et d'évaluer des modèles numériques régionaux pour les particules en suspension (utilisés pour soutenir l'élaboration des politiques), modèles qui permettront de prévoir la formation des particules en suspension et de l'ozone.

Le 22 octobre 2003, le ministère de la Protection de l'eau, du sol et de l'air de la Colombie-Britannique et Environnement Canada, ont remis un rapport sur les concentrations de particules (PM) en Colombie-Britannique. Les résultats de ce rapport peuvent aider des agences de la vallée du bas Fraser et des parties intéressées dans la planification des initiatives et des stratégies pour réduire les niveaux de PM.

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Pour plus d'informations, veuillez contacter :  Peter.Schwarzhoff@ec.gc.ca

Consultez les sites suivants pour obtenir des renseignements supplémentaires sur cet indicateur :

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