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Agence de santé publique du Canada

Plan canadien de lutte contre la pandémie d'influenza dans le secteur de la santé

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Troisième section
PRÉPARATION

Table des matières

1.0 Introduction
1.1 Contexte
1.2 Populations relevant de la compétence fédérale
1.3 Gestion et coordination des interventions d'urgence
2.0 Éléments de la préparation à la pandémie
2.1 Surveillance
2.1.1 État actuel
2.1.2 Principes et hypothèses de planification
2.2 Programmes de vaccination
2.2.1 État actuel
2.2.2 Principes et hypothèses de planification
2.3 Antiviraux
2.3.1 État actuel
2.3.2 Principes et hypothèses de planification
2.4 Planification des services de santé en cas d'urgence
2.4.1 État actuel
2.4.2 Principes et hypothèses de planification
(i) Prévention et contrôle de l'infection et santé au travail
(ii) Prise en charge clinique de l'influenza
(iii) Gestion des ressources
(iv) Personnel non traditionnel : travailleurs de la santé et bénévoles
2.5 Mesures de santé publique
2.5.1 État actuel
2.5.2 Principes et hypothèses de planification
2.6 Communications
2.6.1 État actuel
(i) Paliers provincial, territorial et local
(ii) Paliers fédéral, provincial et territorial
(iii) Palier fédéral
2.6.2 Principes et hypothèses de planification
3.0 Activités de planification et listes de contrôle aux fins de la préparation


Préparation

début1.0 Introduction

1.1 Contexte

La section sur la préparation du Plan canadien de lutte contre la pandémie d'influenza dans le secteur de la santé (le Plan) se penche sur les activités de prévention et de préparation qui devraient être entreprises principalement durant la période interpandémique. Elle est fondée sur les travaux de divers groupes de travail portant sur la pandémie d'influenza et sur la contribution d'autres groupes d'intervenants et d'organisations.

L'objet de cette section du Plan est de fournir de l'information et des lignes directrices qui puissent servir à l'élaboration de plans fédéraux, provinciaux et territoriaux (FPT) et à la gestion locale d'une pandémie d'influenza.

début1.2 Populations relevant de la compétence fédérale

On trouve au Canada divers ministères et organismes fédéraux qui fournissent une gamme variée de services de santé à plusieurs « populations ». Ces populations (p. ex. les réserves des Premières nations, les grandes bases militaires, les prisons fédérales) sont susceptibles de créer un accroissement énorme de la demande en matière de soins de santé dans des régions précises durant une pandémie. Une planification poussée est nécessaire pour s'assurer que les responsables des régions, des provinces et des territoires qui sont à proximité de ces collectivités, de même que les autorités fédérales concernées, se sont entendus sur les rôles et responsabilités de chacun dans l'éventualité d'une pandémie.

Pour les collectivités des Premières nations, la situation actuelle, les points en suspens et les prochaines étapes d'une planification concertée sont abordés à l'annexe B. Cette annexe énonce également les rôles et les responsabilités proposés des différents acteurs, de manière à assurer une prise en charge adéquate et équitable de la pandémie d'influenza dans les collectivités des Premières nations.

Des discussions à l'échelon fédéral ont été entreprises pour faire en sorte que les besoins des autres populations relevant de la compétence du gouvernement fédéral soient pris en compte dans le contexte d'une intervention concertée en cas de pandémie. Ces activités doivent faire l'objet de discussions aux paliers provincial/territorial (PT) et local, où bon nombre des questions pertinentes peuvent avoir déjà été soulevées.

début1.3 Gestion et coordination des interventions d'urgence

À la lumière des situations d'urgence que nous avons connues récemment, notamment les attaques terroristes du 11 septembre 2001 et l'épidémie du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), le gouvernement du Canada a entrepris d'examiner la façon dont les crises importantes sont gérées. À la suite de consultations avec les intervenants aux paliers PT et régional, le gouvernement a adopté un certain nombre de mesures pour que nous soyons mieux préparés à intervenir et a commencé à mettre ces mesures en œuvre.

L'une de ces mesures consiste à regrouper les programmes fédéraux reliés à la sécurité et à la préparation en cas d'urgence au sein d'un nouveau ministère, Sécurité publique et Protection civile Canada (SPPCC); une autre a été la création de l'Agence de santé publique du Canada(ASPC). À l'origine de ces changements, on voulait répondre à un besoin bien défini de leadership et de coordination des activités, tout en respectant les champs de compétence des provinces et territoires.

Comme conséquence de ces changements, on a commencé à examiner les systèmes de gestion des urgences en vue d'y apporter des mises à jour ou des modifications, au besoin. Par exemple, Santé Canada (SC) et l'ASPC sont à revoir leur structure de gestion des urgences de manière à y intégrer l'approche du Système de gestion des incidents, bien connu, et de l'harmoniser avec le Système national d'intervention en cas d'urgence, sur lequel travaille actuellement SPPCC.

Les changements adoptés ont pour objectif commun de procurer au Canada un cadre complémentaire qui lui permettra de réagir aux situations d'urgence qui débordent les frontières provinciales ou nationales, comme la pandémie d'influenza.

Une pandémie d'influenza constitue une crise de santé publique complexe et, à ce titre, la responsabilité première de la planification des interventions revient aux ministres de la Santé des différents paliers du gouvernement. Les activités actuelles comprennent également la coordination avec les autres secteurs pour à la fois soutenir les interventions d'ordre sanitaire et maintenir la continuité des fonctions sociétales. Par exemple, depuis le mois de novembre 2005 le gouvernement fédéral a maintenant un Comité de ministres adjoints sur la Planification de l'influenza aviaire et pandémique qui dirigera et procurera une vue d'ensemble pour la coordination de toutes les activités du gouvernement du Canada liées à la planification et la préparation pour l'influenza aviaire et pandémique. En ce qui concerne les activités F/P/T, le comité Organisations pour la gestion des urgences (OGU) est maintenant représenté au Comité sur la pandémie de l'influenza (CPI). Le rôle de OGU se présente en trois volets : 1) gestion de l'éventail normal des activités non liées à la santé, 2) coordination du support social aux résidents de la communauté et 3) fournir, selon les besoins et de façon appropriée, son support au secteur de la santé, principalement pour la coordination du support logistique en période de forte augmentation de la demande. Au cours d'une pandémie, les organisations pour la gestion des urgences de tous les niveaux seront impliqués dans la gestion des conséquences non liées à la santé telle la continuité des opérations des services essentiels touchés par l'absentéisme.

On s'attend à ce que la gestion et la coordination des interventions d'urgence en réaction à une pandémie d'influenza s'inspirent des plans et structures qui existent actuellement pour les crises sanitaires à tous les échelons du gouvernement, et qu'on fasse notamment appel aux Services de santé d'urgence et aux Services sociaux d'urgence provinciaux/territoriaux. Les aspects propres à une intervention en cas de pandémie d'influenza doivent être traités dans le cadre des activités de préparation, de manière à ce que tous les groupes intéressés participant à l'intervention soient bien au courant de la façon dont une structure générique d'intervention d'urgence dans le domaine de la santé peut être adaptée face à une pandémie d'influenza. On est à mettre au point un plan générique d'intervention des Services sociaux d'urgence en cas de maladie infectieuse, qui décrira les rôles que devront assumer les Services sociaux d'urgence et le Centre de mesures et d'interventions d'urgence (CMIU) dans l'éventualité d'une pandémie.

Voir l'annexe L pour de plus amples précisions sur le Système canadien de préparation et d'intervention d'urgence.

début2.0 Éléments de la préparation à la pandémie

Les différents éléments de la version de 2004 du Plan étaient notamment les suivants : surveillance, programmes de vaccination, distribution d'antiviraux, services de santé, services d'urgence, mesures de santé publique et communications. L'élément portant sur les services d'urgence a été retiré de la présente version du Plan; il est dorénavant intégré à la préparation globale pour la gestion et la coordination des interventions d'urgence.

On encourage les responsables fédéraux, provinciaux et locaux de la planification à prendre en considération les répercussions psychosociales de la pandémie au moment où ils établissent leurs plans de préparation et d'interventions d'urgence. On prévoit ajouter aux futures versions du Plan un élément portant expressément sur la dimension psychosociale.

Chacun des éléments du Plan présenté dans cette section est abordé à la lumière de l'état actuel de la préparation (y compris les questions en suspens) et des principes et hypothèses de planification. Une liste d'éventuelles activités de planification est également incluse.

début2.1 Surveillance

La surveillance de l'influenza est nécessaire afin de déterminer quand, où et quels seront les virus de l'influenza en circulation, l'intensité des mesures appliquées et leur impact, et les populations à risque. Elle sert également à repérer les phénomènes inhabituels (p. ex. les nouvelles souches, les issues imprévues, les changements dans la distribution ou la sévérité). Une surveillance à la fois du virus et de la maladie est nécessaire pour identifier les variants du virus de l'influenza et déterminer leur capacité de se propager et de causer la maladie. Les données de la surveillance, utilisées pour déterminer à quelle phase en est la pandémie et pour suivre sa progression dans chaque phase, guideront la réponse à y apporter. Surveillance de l'influenza, le programme national de surveillance de l'influenza, comporte des activités de surveillance dont le but est de donner suite aux objectifs généraux énoncés ci-dessous.

La surveillance en laboratoire inclut l'isolement des virus aux fins de l'analyse de leurs propriétés antigéniques et génétiques. Cette activité est essentielle si l'on veut suivre la dériveet le saut antigéniques des virus en circulation dans les populations humaines. Étant donné que les signes et les symptômes de l'influenza ressemblent à ceux causés par d'autres agents pathogènes respiratoires, des tests de laboratoire doivent être effectués pour poser un diagnostic officiel d'influenza. L'identification rapide d'un nouveau virus grippal et un suivi rigoureux de son activité pendant toute la durée de la pandémie sont essentiels à une intervention adéquate. L'identification immédiate d'une nouvelle souche est un précieux avantage car on dispose ainsi d'un meilleur délai pour l'élaboration d'un vaccin et la mise en œuvre de mesures de prévention et de lutte contre la maladie.

La collecte de données épidémiologiques concernant le syndrome grippal (SG) et les hospitalisations et décès reliés à l'influenza est essentielle pour déterminer la portée et la gravité des épidémies d'influenza. Il est particulièrement important d'avoir accès à des données en temps réel lorsqu'il s'agit d'éclosions ou d'épidémies associées à un nouveau variant reconnu du virus de l'influenza. Il est capital de pouvoir déterminer les paramètres et les indicateurs épidémiologiques (p. ex. les indicateurs de transmission interhumaine, la période d'incubation, la période de transmissibilité) si l'on veut orienter les interventions en matière de santé publique. Durant la pandémie, les données épidémiologiques serviront à guider ceux qui développent les stratégies de prévention et de lutte contre la maladie, par exemple les stratégies qui nécessitent l'identification des groupes à risque élevé.

Les autorités responsables doivent être préparées à rapidement mettre en œuvre des activités de surveillance accrue ou à modifier celles qui existent déjà. Afin de guider les évaluations du risque pour la santé publique et les mesures à prendre, il faut pouvoir procéder à une enquête épidémiologique rapide et coordonnée, laquelle comprend la collecte, la compilation et l'analyse de données épidémiologiques, de laboratoire et cliniques détaillées. En outre, l'échange rapide de données et une communication efficace à tous les paliers de gouvernement sont essentiels si l'on veut faciliter et coordonner l'intervention.

Les objectifs de la surveillance de l'influenza sont les suivants :

  • Fournir des données sur les souches actuellement en circulation et faciliter la comparaison avec la composition du vaccin et les recommandations sur la vaccination.
  • Décrire la population frappée, ce qui permet de mieux cerner les groupes à risque élevé et d'établir des comparaisons avec d'autres populations ou d'autres saisons grippales.
  • Détecter tout phénomène inhabituel, notamment des souches inhabituelles ou nouvelles, des issues ou des syndromes inhabituels, ou un changement dans la distribution ou la sévérité de la maladie dans la population.
  • Guider l'intervention en cas de pandémie grâce à la détection précoce , au suivi de l'apparition de nouveaux virus de l'influenza, à la surveillance de leur propagation et de leurs effets dans la population.
début2.1.1 État actuel

Le système national appelé Surveillance de l'influenza recueille des données et les intègre toutes les semaines, 12 mois par année. Les sources de ces données sont notamment la surveillance du syndrome grippal (SG) par un réseau d'établissements de soins primaires sentinelles, les données virologiques venant du réseau national de laboratoires, les niveaux d'activité grippale signalés par les provinces et territoires et les données sur la morbidité et la mortalité chez les enfants en temps réel venant du réseau des hôpitaux participant au Programme de surveillance active des effets secondaires associés aux vaccins (IMPACT). Des données semblables à celles fournies par le programme Impact, qui vise la population pédiatrique, ne sont pas encore disponibles pour la population adulte; des projets pilotes sont toutefois en marche.

À l'échelon fédéral, une surveillance environnementale régulière visant à déceler des cas de syndrome grippal éventuellement importants est exercée au moyen des sources d'information officielles de surveillance de l'influenza (p. ex. l'Organisation mondiale de la Santé [OMS] et les programmes gouvernementaux de surveillance de l'influenza appliqués par d'autres pays) et des cas non confirmés déclarés par les systèmes d'alerte précoce (p. ex. ProMed et autres logiciels de balayage des médias, comme le Réseau mondial d'intelligence en santé publique).

Sur une base permanente, le groupe d'experts récemment mis sur pied, appelé le Groupe de travail pour la surveillance des infections respiratoires et des maladies évitables par la vaccination (SIRMPV), se chargera d'évaluer les systèmes de surveillance et de recommander d'éventuelles améliorations en vue de la période interpandémique, de la période d'alerte pandémique et de la période pandémique comme telle. Les recommandations émanant de ce groupe sont constamment revues et améliorées; les recommandations les plus récentes figurent à l'annexe N, intitulée « Lignes directrices pour la surveillance de la pandémie d'influenza ».

Le Comité sur la pandémie de l'influenza (CPI) a reconnu la nécessité d'exercer une surveillance opportune des maladies respiratoires sévères chez les voyageurs et d'élaborer des protocoles d'étude spéciaux qui peuvent être activés au moment où une pandémie se déclare; cette question demeure en suspens.

Le Réseau des laboratoires de santé publique du Canada a mis à jour les lignes directrices destinées aux laboratoires concernant la planification et la préparation en cas de pandémie (annexe C, Plan de préparation des laboratoires à la pandémie d'influenza). Il faut intensifier la surveillance par les laboratoires; on doit notamment augmenter la capacité d'analyse des laboratoires et uniformiser les protocoles. Le Canada a accompli des progrès en ce qui concerne sa capacité de détecter de nouveaux virus grippaux. Le Laboratoire national de microbiologie est dorénavant en mesure de détecter tous les nouveaux sous-types du virus de l'influenza et de procéder à des tests de résistance aux antiviraux; pour leur part, les laboratoires provinciaux travaillent actuellement à élargir leur capacité de procéder à des épreuves d'amplification par la polymérase pour les nouveaux sous-types viraux.

Parmi les autres progrès réalisés, on a intensifié les liens et la collaboration avec les spécialistes de la santé animale œuvrant dans le domaine de la surveillance et de la lutte contre l'influenza.

début2.1.2 Principes et hypothèses de planification

Les besoins en données épidémiologiques et virologiques évoluent constamment au coursd'une pandémie. À chaque phase de la pandémie, la surveillance cherchera à répondre aux nouveaux besoins d'information qui se font sentir. Par conséquent, on a délimité, pour chaque phase précisément, les rôles et responsabilités qui échoient à chaque palier de gouvernement; ils sont décrits dans les Lignes directrices pour la surveillance de la pandémie d'influenza (annexe N).

Comme les données de surveillance guideront les interventions en réponse à la pandémie, il est essentiel que les médecins et les autres travailleurs de la santé reçoivent régulièrement de l'information sur l'importance de la surveillance du SG et sur leur rôle à l'intérieur du système. Les systèmes de surveillance doivent être établis d'avance puisque le temps pour en accroître la capacité, une fois la pandémie déclarée, sera très limité. Durant la pandémie, les capacités de surveillance et de dépistage en laboratoire seront réduites (à cause, p. ex. de l'absentéisme du personnel, des pénuries éventuelles de fournitures) par rapport aux périodes prépandémiques; seuls les systèmes simples, peu exigeants en ressources, continueront à fonctionner. On doit profiter de la période prépandémique et tester les protocoles d'étude spéciaux qui pourraient être nécessaires au moment d'une pandémie (p. ex. pour étudier l'épidémiologie ou enquêter sur les effets secondaires suivant l'immunisation), tout en reconnaissant qu'on pourrait devoir, le moment venu, apporter des ajustements à ces protocoles.

L'intensité et les méthodes de surveillance virologique différeront, selon la phase de la pandémie. Au départ, les efforts seront axés sur la détection de l'arrivée du nouveau virus dans des régions auparavant épargnées et sur la collecte de données épidémiologiques à propos des sujets infectés. Ces données serviront à caractériser l'activité virale et à mieux cibler les mesures de prévention et de lutte contre la maladie. En outre, l'arrivée du nouveau virus dans une région donnée orientera la mobilisation des ressources nécessaires à la mise en œuvre des mesures prévues. Après la propagation du virus dans tout le pays, il faudra continuer d'exercer une surveillance virologique de base pour détecter toute modification dans le virus, y compris l'apparition d'une résistance aux antiviraux chez diverses populations. Les études ciblées pourraient inclure des études sérologiques de l'immunité au virus dans différentes populations.

Il importera aussi d'étudier les agents étiologiques responsables des complications secondaires de l'influenza et leur sensibilité aux antimicrobiens, particulièrement au moment où les réserves sont limitées. De plus, il sera utile d'obtenir des données de surveillance et de mener des études ciblées pour évaluer l'incidence de la pandémie sur le système de soins de santé, de même que ses répercussions sociales et économiques.

début2.2 Programmes de vaccination

La vaccination des personnes sensibles constitue le principal moyen de prévenir la maladie et les décès durant une épidémie ou une pandémie d'influenza. Le Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) publie annuellement des recommandations sur l'utilisation du vaccin antigrippal chez les sujets qui sont le plus à risque ou chez ceux qui pourraient contaminer les personnes les plus à risque. Ces recommandations interpandémiques sont publiées chaque année dans le Relevé des maladies transmissibles au Canada. Dans l'éventualité d'une pandémie, le CPI, qui comprend un représentant du CCNI, fournira des recommandations aux fins des programmes d'immunisation FPT sur la mise au point et la production d'un vaccin pour lutter contre la pandémie, sur l'utilisation de ce vaccin et sur les groupes à vacciner en priorité. Des efforts seront faits pour encourager toutes les autorités responsables à adopter, au moment de la pandémie, les recommandations relatives aux groupes prioritaires émises à l'échelon national, de manière à faciliter un accès équitable et la cohérence des messages.

Les objectifs du programme de vaccination contre la pandémie sont les suivants :

  • Assurer un programme de vaccination sûr et efficace à tous les Canadiens et Canadiennes, dans les meilleurs délais possibles.
  • Attribuer, distribuer et administrer le vaccin aussi rapidement que possible aux groupes voulus.
  • Veiller à la sûreté et à l'efficacité des programmes de vaccination.
début2.2.1 État actuel

Le vaccin antigrippal annuel offert au Canada est un vaccin trivalent, composé de deux sous-types du virus A et d'un sous-type du virus B. Le vaccin contient 15 microgrammes d'antigène hémagglutinine pour chaque souche constituante. Pour les adultes et les enfants plus âgés déjà exposés à des virus semblables à ceux présents dans le vaccin, une dose unique est normalement recommandée. Pour les enfants (âgés de moins de 9 ans) qui n'ont pas eu cette exposition précédente, on recommande deux doses.

Actuellement, le Canada utilise environ 10 millions de doses de vaccin antigrippal trivalent chaque année (équivalant à 30 millions de doses monovalentes de 15 microgrammes), administrées principalement par le truchement de programmes financés par des fonds publics et dotés d'infrastructures de vaccination bien établies. Les provinces et les territoires n'ont pas tous les mêmes populations cibles pour leurs programmes annuels de vaccination contre l'influenza; la majorité administrent des vaccins aux groupes considérés comme à risque élevé par le CCNI. Certaines provinces et certains territoires ont élargi leurs programmes pour y inclure des populations qui ne sont pas désignées actuellement comme à risque (p. ex. le programme « universel » de l'Ontario) et ont de l'expérience dans la conduite de vastes campagnes de vaccination antigrippale.

Généralement, le vaccin antigrippal est disponible en octobre de chaque année. Trois fournisseurs le vendent actuellement. On administre les vaccins contre l'influenza à divers endroits dans tout le pays, y compris des cabinets de médecins, des écoles ou d'autres lieux communautaires (séances organisées par les services de santé publique), divers lieux de travail et certaines pharmacies.

L'approche canadienne en ce qui concerne l'approvisionnement en vaccins et la planification d'urgence des stocks inclut la mise en place d'une infrastructure locale, une réserve disponible d'œufs de poule fertilisés et d'autres fournitures essentielles à la production des vaccins, l'introduction graduelle de nouvelles technologies et une meilleure garantie d'approvisionnement grâce au recours à de multiples fournisseurs. En 2005, le gouvernement fédéral a engagé une somme de 34 millions $CAN pour la mise au point de prototypes de vaccins (pseudo-vaccins) contre la pandémie pour mettre à l'épreuve la stratégie vaccinale en cas de pandémie et la simplifier.

Santé Canada est l'organe de réglementation responsable, au Canada, de l'innocuité, de l'efficacité et de la qualité de tous les médicaments à usage humain, y compris les vaccins, vendus sur le marché canadien. Les vaccins sont réglementés au Canada en vertu de la Loi sur les aliments et drogues et de son règlement d'application. La mise en marché au Canada de nouveaux vaccins est autorisée à la suite d'un examen des données soumises par le fabricant pour démontrer l'innocuité, l'efficacité (immunogénicité) et la qualité du vaccin en question. En cas de pandémie d'influenza, la difficulté sera d'avoir en place les mécanismes nécessaires à l'examen des données et à l'autorisation réglementaire de commercialisation d'un vaccin jugé sûr et efficace dans le plus bref délai possible, et de vérifier, une fois le vaccin mis en marché, qu'il est bel et bien efficace. Santé Canada a dressé une stratégie de préparation réglementaire, décrivant les modalités d'autorisation en cas de pandémie. Les documents pertinents sont affichés sur Internet à l'adresse suivante : http://web.hc-sc.gc.ca/dhp-mps/brgtherap/reg-init/vac/pandemicvaccine_nov2005_e.html http://web.hc-sc.gc.ca/dhp-mps/brgtherap/reg-init/vac/pandemicvaccine_nov2005_f.html

Bien que l'on fabriquera suffisamment de vaccin pour immuniser tous les canadiens, nous prévoyons que le nouveau vaccin pandémique ne sera disponible qu'en lots, ce qui nécessitera de prioriser certaines couches de la population au fur et à mesure que les doses initiales seront disponibles. Le Groupe de travail a fait des recommandations concernant les groupes prioritaires à immuniser dans l'éventualité d'une pandémie (voir l'annexe D, Recommandations relatives à l'ordre de priorité pour la vaccination antipandémique). En outre, les PT et les instances locales ont élaboré des lignes directrices pour la planification d'une campagne d'immunisation de masse (p. ex. Mass Immunization Campaigns: A « How To » Guide, Capital Health Region, Alberta, avril 2000, et Guideline to Planning a Mass Immunization Campaign, Waterloo Region Community Health Department, Ontario, janvier 2001, Guide pour la réalisation d'une vaccination de masse – À l'usage des directions de santé publique, Ministère de la Santé et des Services sociaux, février 2006) qui peuvent être adaptées pour servir lors d'une pandémie (documents disponibles par l'entremise des organisations respectives). Le Groupe de travail sur les vaccins élaborera aussi des lignes directrices pour le contrôle de l'utilisation des vaccins durant une pandémie et définira les enjeux concernant le suivi des effets secondaires suivant l'immunisation (ESSI) et la responsabilité entourant la vaccination. Finalement, ce groupe, de concert avec d'autres experts, contribuera à l'élaboration de protocoles d'essais cliniques.

La Division de l'immunisation et des infections respiratoires du Centre de prévention et de contrôle des maladies infectieuses (CPCMI) applique un système de surveillance des effets secondaires suivant l'immunisation (ESSI). Les cas d'effets secondaires associés au vaccin antigrippal sont signalés par le biais des rapports des ministères PT de la Santé (environ 95 %), mais certains sont déclarés par les professionnels de la santé et les fabricants directement à Santé Canada (environ 5 %). La déclaration se fait principalement de façon volontaire par les cliniciens et les infirmiers/infirmières en santé publique quoiqu'il existe une exigence légale de déclaration dans certaines provinces/territoires telles la Saskatchewan, l'Ontario, le Québec etla Nouvelle-Écosse. Le réseau canadien des hôpitaux pédiatriques participant au programme IMPACT fournit des données sur les cas d'enfants hospitalisés en raison d'effets secondaires suivant l'immunisation (ESSI) possibles.

Parmi les questions en suspens à propos des programmes de vaccination, il reste à déterminer la dose en microgrammes nécessaire pour assurer une protection adéquate à une nouvelle souche chez un hôte non immunisé, le nombre de doses requises (une ou deux) et la disponibilité du vaccin au moment où une activité pandémique commencera à être enregistrée au Canada. Il est peu probable que l'on connaisse ces données avant le début de la pandémie. Il est prioritaire de poursuivre les efforts internationaux de recherche sur les vaccins, y compris les études cliniques visant à évaluer les vaccins antigrippaux contenant de nouveaux sous-types (p. ex. vaccins anti-H5N1) chez des populations non immunisées. Il faut aussi mettre au point et évaluer de nouvelles technologies de vaccination (p. ex. des méthodes de production ne faisant pas appel à des œufs, des vaccins recombinants et des vaccins adjuvants) pour augmenter la capacité de produire un vaccin antipandémique efficace, réduire les délais de production des vaccins et accroître la capacité de vacciner des populations plus importantes.

Une autre question en suspens est l'élaboration d'un plan visant une distribution équitable des vaccins aux PT et le développment de plans de mise en œuvre. Ces plans devront prendre en considération des programmes de vaccination pour les populations relevant de la compétence fédérale (par ex. les Premières nations, la Gendarmerie royale du Canada, les Forces canadiennes et les détenus des pénitenciers fédéraux).

début2.2.2 Principes et hypothèses de planification

Les vaccins actuellement disponibles au Canada sont des vaccins inactivés fabriqués à partir d'œufs de poule fertilisés. Le système de production dépend de la disponibilité d'œufs; il faut aussi composer avec des délais importants causés par l'identification des souches à inclure dans les vaccins, la préparation des lots de semence, les analyses et l'autorisation de commercialisation, la fabrication et la distribution. Les fabricants ont besoin d'un minimum de 48 jours entre le moment où la souche semence devient disponible et la production du premier lot de vaccins aux fins d'analyse1. Il peut se produire des retards dans la production des souches semences des vaccins antipandémiques, comme l'ont démontré les problèmes rencontrés lors des essais de production d'un vaccin contre le virus H5N1, qui a été à l'origine de l'épidémie d'influenza de Hong Kong, en 1997. Par conséquent, il pourrait ne pas y avoir de vaccin disponible quand la première vague de pandémie frappera le Canada.

1 Ce chiffre proposé d'un minimum de 48 jours pour la disponibilité d'un premier lot (selon la disponibilité de tests de contrôle internes) présume la livraison de la semence du virus le jour 0 et la réception des réactifs nécessaires au plus tard 13 jours suivant la réception de la semence de la souche.

En temps de pandémie, on peut présumer que l'on utilisera des vaccins monovalents ne contenant que la souche pandémique. Il faut déterminer, par des essais cliniques, les doses et le schéma de vaccination nécessaires pour produire l'immunité chez diverses populations. Dans la mesure du possible, on doit réaliser les essais cliniques des vaccins contre de nouveaux sous-types du virus durant la période interpandémique, lesquels devraient être suivis d'épreuves de confirmation du vaccin spécifique au moment de la pandémie.

On suppose que toutes les personnes qui n'ont jamais été exposées au sous-type viral responsable de la pandémie auront besoin de deux doses de vaccin, mais on ignore quelle concentration sera nécessaire (p. ex. deux doses de 15 microgrammes ou plus). Il pourrait être possible d'administrer à l'avance une dose initiale d'un vaccin générique du type H adéquat, puis une deuxième dose contenant l'antigène spécifique. Si c'est possible, la production locale de vaccin et la campagne d'immunisation pourraient commencer avant que le Canada n'ait la souche exacte. Il faut pousser les recherches sur les stratégies qui pourraient rehausser l'antigénicité des vaccins antigrippaux et réduire la quantité d'antigène nécessaire (p. ex. utilisation d'adjuvants, vaccins à cellule entière, injection par voie intradermique).

La plupart des pays verront probablement la pandémie comme une urgence sanitaire nationale ou une menace à la sécurité nationale; on doit donc s'attendre à un embargo sur les vaccins de la part de pays qui ont la capacité de produire des vaccins antigrippaux. Le Canada a misé sur un fournisseur local pour éviter ce problème.

Quand le vaccin sera disponible, les stocks initiaux pourraient ne pas suffire à immuniser toute la population et il faudra définir un ordre de priorité pour l'administration du vaccin. Les gouvernements FPT dirigeront l'attribution et la distribution du vaccin durant une pandémie et mettront en œuvre des recommandations précises concernant les groupes à immuniser en priorité. On propose des groupes prioritaires basés sur l'objectif global de la préparation à une pandémie de minimiser les maladies graves, les décès et la perturbation sociale dans l'ensemble dans l'annexe D, Recommandations relatives à l'ordre de priorité pour la vaccination antipandémique. Cependant, ces groupes prioritaires pourraient changer quand on connaîtra mieux l'épidémiologie de la pandémie. On présume que, dans le cas d'un programme de deux doses, la seconde dose doit être administrée aussitôt que possible pour induire l'immunité; il ne faudra pas attendre que tous les groupes prioritaires aient reçu la première dose, pour administrer la deuxième dose. Cette stratégie exigera une planification poussée comprenant des mécanismes de suivi et de rappel.

Au cours d'une pandémie, le but est de vacciner l'ensemble de la population canadienne suivant un ordre de priorité continu, aussi vite que possible. La capacité actuelle de production d'un vaccin antipandémique au pays est de 8 millions de doses de 15 microgrammes (µg) par mois, comme l'indique le contrat actuel avec le fournisseur. On explore présentement la possibilité d'augmenter cette capacité. Les connaissances concernant les calendriers prévus (par ex. antigène par dose, nombre de doses et intervalles entre les doses) afin d'assurer une immunité optimale peut découler d'essais cliniques de prototypes de vaccins avant une pandémie. Des essais cliniques plus avancés peuvent être nécessaires au moment d'une pandémie. Il se pourrait que les recommandations concernant la vaccination ne soient pas définitivement établies avant le début de l'activité pandémique. Ces recommandations seront distribuées dès que possible à titre de lignes directrices nationales afin de faciliter une approche, uniforme et équitable.

Lorsqu'on planifie des programmes de vaccination, il est important d'être prêt à immuniser toute la population. Cependant, dans la réalité, la proportion de la population qui cherchera volontairement à se faire vacciner dépendra de la perception du risque et de la sévérité de la maladie. C'est pourquoi la demande, qui se traduira par l'achalandage des cliniques, devrait varier d'une province ou d'un territoire à un autre, et à l'intérieur d'une même province ou d'un même territoire, à mesure que la pandémie évoluera. L'expérience passée des centres d'immunisation en situation d'épidémie révèle qu'il serait prudent de nous préparer à une demande initiale de 75 % de la population. On recommande aussi, dans le cadre de la planification, de prévoir un programme comportant deux doses, pour faire en sorte que les mesures de santé publique permettent de faire face à cette éventualité.

Un plan doit être mis en place afin de contrôler l'innocuité des vaccins et s'assurer de la communication en temps opportun de toute possibilité d'effets secondaires suivant l'immunisation (ESSI) au cours d'une pandémie. L'information sur les ESSI potentiels doit être communiquée aussi vite que possible aux autorités de santé publique à l'échelon local et PT, ainsi qu'à la Division de l'immunisation et des infections respiratoires du CPCMI, PHAC. Le CPCMI transmettra l'information à la Direction des médicaments et produits de santé, SC et d'autres intervenants. En plus d'une surveillance passive, des études ciblées précises et des enquêtes épidémiologiques pourraient s'avérer nécessaires.

On doit élaborer des protocoles d'essais cliniques avant une pandémie et les mettre à jour au besoin, en fonction du savoir disponible sur les vaccins antigrippaux et de l'évolution des technologies. Les études cliniques de phase III portant sur l'efficacité du vaccin pourraient ne pas avoir lieu avant la mise en œuvre des programmes de vaccination lors d'une pandémie. Il se pourrait que l'on soit contraint à évaluer l'efficacité du vaccin durant la pandémie même, en étudiant des populations cibles prédéterminées. L'ASPC assurera la coordination des études sur l'efficacité des vaccins, de concert avec les PT et avec les chercheurs et le fabricant de vaccins.

Durant la période interpandémique, on doit aussi penser à rehausser le degré de protection vaccinale antipneumococcique chez les groupes définis par le CCNI comme étant à « risque élevé », et à optimiser la couverture vaccinale chez les enfants au moyen du vaccin conjugué heptavalent. Streptococcus pneumoniae est une cause fréquente de pneumonie bactérienne secondaire. L'incidence et la sévérité de la pneumonie bactérienne secondaire durant une pandémie pourraient être réduites s'il y avait un degré élevé d'immunité contre les sérotypes les plus répandus de Streptococcus pneumoniae chez les groupes à risque élevé.

début2.3 Antiviraux

Les vaccins, au moment où ils seront disponibles, seront la pierre angulaire de l'intervention de santé publique face à une pandémie. Mais il se pourrait que les vaccins ne soient pas disponibles aussi rapidement que nécessaire au début de la pandémie et que l'on ait besoin de deux doses pour obtenir une réaction immunologique adéquate au vaccin. Les antiviraux (médicaments contre l'influenza) peuvent servir à la fois à des fins de traitement et à des fins de prophylaxie contre les éclosions annuelles d'influenza. Ces médicaments n'étaient pas disponibles au cours des dernières pandémies mais on s'attend à ce qu'ils soient efficaces contre les souches du virus grippal qui sera à l'origine de la pandémie. L'administration des antiviraux sera vraisemblablement la seule intervention ciblant expressément les virus au début de l'intervention face à la pandémie. La protection conférée par les antiviraux est pratiquement immédiate et n'entrave pas la réponse aux vaccins antigrippaux inactivés.

On trouve actuellement deux catégories de médicaments antiviraux au Canada pour la prévention et le traitement de l'infection par le virus annuel de l'influenza : les inhibiteurs des canaux ioniques M2 (amines cycliques) et les inhibiteurs de la neuraminidase. Les inhibiteurs des canaux ioniques M2 agissent sur le cycle de réplication des virus de l'influenza A, mais sont inefficaces contre ceux de type B. L'amantadine et la rimantadine sont des exemples d'inhibiteurs de canaux ioniques M2. Le zanamivir et l'oseltamivir sont, pour leur part, des inhibiteurs de la neuraminidase. Ces médicaments inhibent la réplication des virus de l'influenza de types A et B; ils sont bien tolérés et ont été utilisés efficacement pour la prophylaxie et le traitement des infections par les virus de types A et B. Les données les plus récentes concernant ces médicaments et des recommandations pour leur utilisation stratégique figurent à l'annexe E, Recommandations sur la planification de l'utilisation des médicaments antigrippaux (antiviraux) au Canada durant une pandémie.

Les objectifs de l'initiative portant sur les antiviraux sont les suivants :

  • Recommander une stratégie en vue de l'utilisation d'antiviraux au cours d'une pandémie.
  • Régler les questions entourant la sûreté de l'approvisionnement en antiviraux.
  • Surveiller la résistance aux médicaments au cours d'un pandémie.
  • Faciliter la planification pour faire en sorte que les antiviraux de la réserve nationale soient distribués selon la stratégie nationale convenue.
début2.3.1 État actuel

L'inhibiteur de la neuraminidase appelé oseltamivir, auparavant approuvé au Canada exclusivement à des fins de traitement, a été approuvé à des fins de prophylaxie post-exposition en décembre 2003. Avant cette date, seule l'amantadine était approuvée au Canada aussi bien pour la prophylaxie que pour le traitement des infections par le virus de l'influenza A. La rimantadine n'est pas actuellement approuvée pour usage au Canada et le zanamivir est approuvé à des fins de traitement seulement. En ce moment, les inhibiteurs de la neuraminidase sont beaucoup plus coûteux que l'amantadine, qui est produite par plusieurs fabricants de médicaments génériques.

Les antiviraux sont habituellement prescrits durant la saison grippale annuelle par des médecins, selon le principe du premier arrivé, premier servi. Tôt durant la saison grippale 2005-2006, en raison d'une demande plus forte que prévue, peut-être due à une inquiétude accrue de la population face à l'épidémie d'influenza aviaire en Asie, le fabricant d'oseltamivir a restreint l'accès du grand public à ce médicament. On cherchait ainsi à s'assurer de réserves suffisantes de ce médicament, auparavant assez peu utilisé, pour la prise en charge des éclosions d'influenza dans les établissements pendant toute la durée de la saison grippale annuelle. Même si l'on s'attend à ce que les provisions d'oseltamivir soient plus élevées, cet exemple illustre la possibilité d'une augmentation de la demande provenant du secteur privé de même que du secteur publique à mesure qu'augmentera la connaissance et l'utilisation de ce médicament.

L'OMS a encouragé les pays qui ont les moyens financiers de le faire, à commencer à accumuler des réserves d'antiviraux car l'on s'attend à ce que non seulement les réserves nationales mais également les réserves planétaires d'antiviraux s'épuisent rapidement au début de la pandémie. Bon nombre de pays développés ont maintenant des réserves d'antiviraux; au moins 10 de ces pays entendent stocker suffisamment d'inhibiteurs de la neuraminidase pour traiter de 20 à 40 % de leur population.

Au Canada, à l'automne 2004, une Réserve nationale d'antiviraux de 1,6 million de cures (traitements) d'oseltamivir a été constituée pour faire en sorte que toutes les provinces et les territoires aient accès à des antiviraux. Les réserves ont été distribuées proportionnellementau nombre d'habitants de chaque PT. À la suite de travaux supplémentaires à ce chapitre, le Groupe de travail national sur les antiviraux et le CPI ont recommandé d'augmenter les réserves nationales et d'en diversifier la composition.

Lors d'une réunion conjointe du Conseil des médecins hygiénistes en chef et du Réseau de santé publique tenue en février 2006, on a formulé des recommandations officielles portant sur la taille, la composition et l'utilisation de la réserve nationale d'antiviraux. Pour être en harmonie avec les buts et principes globaux du Plan canadien de lutte contre la pandémie d'influenza, on a recommandé d'augmenter la réserve nationale d'antiviraux, qui passerait ainsi à 55 millions de doses (5,5 M de cures) d'inhibiteurs de la neuraminidase2, de manière à assurer un traitement précoce aux personnes atteintes. On a convenu que la réserve nationale devait servir à un traitement rapide des individus présentant un SG et qui sont jugés plus à risque de morbidité grave ou de mortalité. En outre, il a été convenu qu'on devrait entamer une démarche nationale, qui inclurait des consultations à grande échelle, pour faciliter la prise de décisions concernant l'inclusion dans la réserve nationale d'antiviraux devant servir à des fins prophylactiques.

Lors de cette réunion, on a également recommandé que la réserve nationale soit constituée à environ 10 % de zanamivir et d'une quantité suffisante de solution d'oseltamivir (environ 2 millions de doses) pour traiter les jeunes enfants et les personnes qui ne peuvent avaler de capsules. De plus, dans le cadre d'une stratégie globale de confinement, on a décidé de réserver une quantité précise d'antiviraux qui serviraient à freiner la propagation du nouveau virus pendant la période d'alerte pandémique, dans l'éventualité où cette mesure devenait nécessaire au Canada. Le recours à des antiviraux comme mesure de confinement durant cette période de la pandémie est brièvement à l'annexe M, Mesures de santé publique. Le développement d'une stratégie de confinement détaillée exigera une planification plus avancée et des discussions au niveau national.

Outre la Réserve nationale d'antiviraux, le Système national de réserve d'urgence (SNRU) contient également de l'oseltamivir qui pourrait être utilisée au cours d'éclosions nationales de l'influenza aviaire ou pour supporter les provinces/territoires lors d'une alerte pandémique ou une période pandémique.

Il reste à se pencher sur les mécanismes qui serviront à la distribution de ces antiviraux, à leur administration et à la surveillance de leur utilisation; la plupart des détails concernant la mise en œuvre requerront une planification à l'échelle PT et locale. Parmi les autres questions en suspens, il y a lieu de mentionner l'élaboration de protocoles qui permettront de surveiller la résistance aux médicaments durant la pandémie et de déterminer la dose et la durée de traitement appropriées pour l'influenza causée par le nouveau virus.

Santé Canada reçoit actuellement des rapports sur les effets indésirables de médicaments de la part des fournisseurs de soins de santé. Bien que l'on doive poursuivre les discussions sur les besoins de surveillance bien particuliers associés à un usage intensif d'antiviraux pendant une pandémie, on s'attend à se servir du système actuel de déclaration des effets indésirables.

Cette recommandation a été approuvée par les ministres de la santé F/P/T en mai 2006 lorsque les ministres se sont mis d'accord pour obtenir l'autorisation nécessaire afin d'augmenter la Réserve nationale d'antiviraux de 16 millions à 55 millions de doses.

début2.3.2 Principes et hypothèses de planification

Pour que l'emploi d'antiviraux soit efficace, il faut :

  • un approvisionnement sûr (c.-à-d. une ou des réserves de médicaments efficaces);
  • un système de distribution et de suivi bien planifié, sous la direction des gouvernements FPT, en collaboration avec les fournisseurs;
  • une stratégie permettant un accès rapide au traitement;
  • la disponibilité de tests diagnostiques rapides pour l'influenza;
  • une surveillance accrue en vue de la détection du virus, de sa résistance éventuelle aux antiviraux et des effets indésirables associés aux médicaments;
  • des lignes directrices cliniques sur l'utilisation appropriée des antiviraux;
  • des protocoles d'étude servant à évaluer plus précisément l'efficacité des antiviraux une fois la pandémie déclarée;
  • du matériel de communication et d'éducation efficace sur les antiviraux, destiné aux travailleurs de la santé et à la population.

Le Groupe de travail sur les antiviraux se penche actuellement sur bon nombre de ces questions.

Les stratégies antivirales déployées au cours d'une pandémie devraient faire appel à tous les types de médicaments antigrippaux efficaces offerts sur le marché canadien et elles devraient pouvoir s'adapter selon l'évolution de l'épidémiologie de la maladie et la disponibilité de vaccins. Si l'on constate que le nouveau virus est sensible à l'amantadine, qui ne fait pas partie de la réserve nationale d'antiviraux présentement, on recommande d'utiliser l'amantadine uniquement à des fins de prophylaxie (et non de traitement). L'oseltamivir pourrait être utilisé aussi bien pour le traitement des cas qu'en prophylaxie. L'efficacité de l'oseltamivir et celle de l'amantadine sont à peu près égales pour le traitement des cas infectés par des souches sensibles; toutefois, l'amantadine devrait être restreinte à un usage prophylactique pour réduire au minimum l'apparition d'une résistance à ce médicament (ce qui rendrait le médicament inefficace) au cours de la pandémie. La synchronisation du recours aux antiviraux lors d'une pandémie devrait se fonder sur les données obtenues par la surveillance locale.

Les planificateurs du secteur de la santé devraient se concentrer sur la mise en place d'une stratégie de traitement précoce par les inhibiteurs de la neuraminidase (principalement l'oseltamivir), étant donné qu'il a été convenu que ce serait là l'usage des médicaments faisant partie de la réserve nationale d'antiviraux. Au moment d'adopter cette approche, on a tenu compte de l'efficacité réelle et potentielle de la stratégie et de ses implications éthiques, ainsi que du rôle de la stratégie antivirale dans le cadre de l'intervention globale.

Le rôle et l'effet des antiviraux dans la prévention de la transmission et le ralentissement de la propagation du nouveau virus grippal lors d'une période d'alerte pandémique sont inconnus. Bien que ce rôle potentiel soit actuellement envisagé comme mesure éventuelle de confinement pour la période d'alerte pandémique, une telle approche n'est pas recommandée à l'heure actuelle pour la période pandémique.

Selon l'épidémiologie de la pandémie, le traitement recommandé (p. ex. si des changements doivent être apportés à la durée ou à la posologie) et les réserves d'antiviraux disponibles à ce moment-là, il pourrait être nécessaire de se concentrer sur le traitement des sujets les plus àrisque de complications. Cette décision sera prise en fonction de l'information disponible. À des fins de planification, les responsables de la mise en œuvre de la stratégie doivent déterminer d'avance ce qui suit :

  • comment on procédera à l'identification et à la prise en charge des patients de manière à ce qu'ils reçoivent les antiviraux rapidement (c.-à-d. idéalement dans les 48 heures suivant l'apparition des symptômes),
  • les méthodes de dépistage qui permettront de repérer les femmes à risque élevé ou enceintes/allaitantes,
  • comment les différents médicaments faisant partie de la réserve seront distribués (p. ex. suspension d'oseltamivir, zanamivir) et les stocks surveillés.

début2.4 Planification des services de santé en cas d'urgence

Durant la pandémie, on observera une demande accrue de personnel (fournisseurs de soins de santé et autres) pour la prise en charge des malades, et d'endroits et de matériel appropriés pour la prestation des soins de santé. Les collectivités et les organismes de soins de santé devront établir des plans qui indiqueront ce qu'il faut faire quand le système de soins de santé est débordé et que du personnel, professionnel ou bénévole, doit assurer des soins qui ne font pas normalement partie de leurs activités quotidiennes et possiblement dans des endroits inhabituels.

Les objectifs de la planification des services de santé en cas d'urgence sont les suivants :

  • Cerner les questions qui exigeront une planification concertée à plusieurs niveaux pendant la période interpandémique.
  • Faire prendre conscience de l'impact potentiel d'une pandémie sur le système de santé.
  • Prévoir des ressources et préparer des lignes directrices qui pourront être adaptées durant une pandémie.
début2.4.1 État actuel

Des éclosions d'influenza se produisent chaque année au Canada. La morbidité et la mortalité observées au cours d'une saison grippale donnée dépendent surtout de la ou des souches en circulation et de la réceptivité de la population. Les individus qui sont normalement exposés à un risque élevé de complications sont les personnes âgées, les sujets souffrant de maladies chroniques respiratoires ou cardiaques et les sujets immunodéprimés.

La maladie associée à l'influenza prend des formes extrêmement variées, allant d'une infection asymptomatique au décès, lequel est souvent dû à une pneumonie bactérienne ou à l'exacerbation d'une maladie chronique sous-jacente. Bon nombre d'établissements canadiens fonctionnent actuellement à pleine capacité, ou presque, pour ce qui est du nombre de lits disponibles. Même en ce moment, au plus fort de l'activité grippale annuelle, il est difficile pour bien des établissements de gérer la demande accrue de lits et de soins en salle d'urgence. Selon un rapport publié par le Manitoba Centre for Health Policy and Evaluation, le nombre total d'admissions dans les hôpitaux et de consultations en soins ambulatoires enregistré par le système de santé de Winnipeg n'a que légèrement augmenté (de 5 à 7 %) au cours des saisons grippales particulièrement sévères; cependant, le nombre de patients qui se sont présentés pour un SG affiche une hausse considérable (d'environ 70 % pour les admissions liées à un SG et de 35 à 40 % pour les consultations médicales liées à un SG). (Ce rapport, en anglais seulement, peut être consulté à l'adresse : http://www.umanitoba.ca/centres/mchp/reports/reports_97-00/seasonal.htm). Les données indiquent qu'il existe un niveau maximal global de services qui peuvent être dispensés; il augmente légèrement en fonction des besoins, mais la composition de la clientèle à soigner a également une influence.

Le manque de ressources s'aggravera lors d'une pandémie et les services de santé actuels pourraient être dépassés par la situation; il est donc capital que les établissements individuels dressent leurs propres plans en plus des plans qui sont élaborés à l'échelle régionale et PT. « FluSurge » est un tableur qui fournit à l'usager une estimation de la hausse de la demande de services hospitaliers durant une pandémie d'influenza. Le programme estime le nombre d'hospitalisations et de décès attribuables à la pandémie d'influenza (la durée et la virulence de la pandémie sont déterminées par l'usager), puis il examine le nombre d'individus hospitalisés, le nombre de ceux ayant besoin de soins intensifs et le nombre de ceux ayant besoin d'assistance respiratoire durant la pandémie, par rapport à la capacité existante de l'hôpital. Il s'agit d'un outil efficace pour les planificateurs à l'échelle locale et régionale que l'on peut obtenir gratuitement sur le site Web des Centers for Disease Control and Preventiondes États-Unis, à l'adresse : http://www.cdc.gov/flu/flusurge.htm. Ce programme peut également être utile pour évaluer la demande accrue de fournitures et de matériel de soins desanté. Étant donné que bon nombre d'établissements suivent un système « juste à temps » pour la livraison des fournitures médicales, ils doivent élaborer, avant la pandémie, des stratégies pour réagir à une hausse soudaine de la demande.

Divers groupes de travail du CPI ont élaboré des lignes directrices en matière de services de santé pour aider les établissements de soins de courte durée et de longue durée, les planificateurs de soins de santé, les cliniciens et d'autres intervenants à établir des plans pour pouvoir réagir à un nombre élevé de cas d'influenza, dont certains pourront être particulièrement sévères ou présenter des complications mettant la vie en danger. Ces lignes directrices sont présentées dans différentes annexes, pour en faciliter l'utilisation. On peut les classer, en gros, dans les catégories suivantes : soins cliniques, lutte contre l'infection (y compris gestion matérielle) et santé au travail pour des milieux de soins traditionnels et non traditionnels, gestion des ressources et travailleurs non traditionnels. Les annexes fournissent diverses options, des chiffriers et des lignes directrices pour faciliter la planification d'une intervention uniforme et globale dans le secteur de la santé.

Les groupes de travail se pencheront également sur d'éventuels modules de formation et d'éducation destinés aux travailleurs de la santé, aux bénévoles et au grand public, et sur la planification du suivi et du rétablissement.

début2.4.2 Principes et hypothèses de planification

Étant donné la vaste portée des activités de planification, la présente section a été subdivisée en fonction des différents sous-groupes qui y ont travaillé. Des renvois aux documents ou outils fournis en annexe seront faits au besoin.

débuti) Prévention et contrôle de l'infection et santé au travail

La période d'incubation de l'influenza est habituellement de 1 à 3 jours. La transmission interhumaine de l'influenza se produit par la propagation de gouttelettes provenant des voies respiratoires; elle se fait soit par contact direct, par la toux ou l'éternuement, ou par les mains (ou autres surfaces) contaminées par les sécrétions respiratoires. L'importance des particules aérosols dans la transmission est inconnue. L'influenza est très contagieuse; elle peut se propager rapidement dans des milieux réunissant un grand nombre de personnes (p. ex. populations vivant en établissement).

Le virus de l'influenza est transmissible 24 heures avant l'apparition des symptômes et pendant toute la période la plus symptomatique, soit habituellement une période de 3 à 5 jours suivant l'apparition des signes cliniques chez les adultes, période qui peut durer jusqu'à 7 jours chez les jeunes enfants. Bien que l'excrétion virale se produit dans les 24 heures précédant l'apparition des symptômes, la transmission interhumaine est beaucoup plus efficace lorsque les symptômes sont présents. Chez les adultes, la quantité de particules virales excrétées (par les éternuements ou la toux, par exemple) dépend de la sévérité de la maladie et de l'élévation de la température. Chez les sujets qui reçoivent un traitement antiviral, la période d'excrétion virale est plus courte.

La survie du virus grippal à l'extérieur du corps varie selon la température et le degré d'humidité. Le virus survit généralement de 24 à 48 heures sur les surfaces dures, non poreuses, de 8 à 12 heures sur les vêtements, le papier et les papiers mouchoirs, et cinq minutes sur les mains. Sa survie est plus longue si le taux d'humidité est faible et s'il fait froid.

Durant la pandémie, il sera capital d'empêcher le plus possible les travailleurs de tomber malades. Parmi les mesures de santé professionnelle à envisager, citons : la vaccination des travailleurs de la santé, l'utilisation d'équipement de protection individuelle, l'application de critères d'exclusion du travail et/ou d'aptitude au travail et une réaffectation des tâches (voir l'annexe F, Lignes directrices pour la lutte contre l'infection et la santé au travail durant une pandémie d'influenza dans les milieux de soins traditionnels et non traditionnels).

Le lecteur trouvera à l'annexe F des lignes directrices pour la prévention des infections s'appliquant aux milieux de soins traditionnels, par exemple les établissements de soins de courte durée et de longue durée, les services de soins ambulatoires et les centres communautaires. Elles traitent notamment des sujets suivants : l'immunisation, l'hygiène des mains, l'utilisation d'équipement de protection individuelle (p. ex. masques, gants, blouses d'hôpital), l'isolement et le logement des patients, la restriction de l'accès des visiteurs, le regroupement en cohortes du personnel, le nettoyage du milieu et l'éducation du personnel, des patients et des visiteurs. Les mêmes sujets sont abordés pour les soins non traditionnels (p. ex. soins auto-administrés, triage, hôpitaux désignés pendant la pandémie). Voir également l'annexe J, Lignes directrices à l'intention des lieux de soins et des soignants non traditionnels.

La partie de l'annexe F portant sur les soins communautaires renferme des lignes directrices sur la prévention de l'infection et sur la santé au travail destinées au grand public, aux travailleurs de la santé qui dispensent leurs services dans la collectivité, ainsi qu'aux fournisseurs de soins médicaux ou non médicaux (p. ex. services de santé publique, cabinets de médecins, cabinets dentaires, centres de physiothérapie et fournisseurs de soins de médecines douces). Parmi les points traités, citons : l'hygiène des mains, l'utilisation d'équipement de protection individuelle (p. ex. masques, gants) et le regroupement en cohortes des personnes souffrant d'un SG.

Des recommandations pour la prévention des infections humaines pendant les éclosions d'influenza aviaire sont affichées sur le site Web de l'ASPC.

débutii) Prise en charge clinique de l'influenza

Les deux dernières pandémies d'influenza sont survenues en 1957-1958 et 1968-1969. Par conséquent, la majorité des cliniciens qui pratiquent aujourd'hui n'ont que peu d'expérience des pandémies d'influenza et ne sont peut-être pas conscients des diverses manifestations possibles. Les lignes directrices cliniques à l'annexe G présentent des recommandations sur le triage des patients pédiatriques et adultes et sur la prise en charge des patients dans les établissements de soins de longue durée. Les formulaires de prise en charge clinique de l'influenza fournis à l'annexe G visent à aider le personnel de la santé dans la gestion des cas. Un de ces formulaires contient des sections sur les enquêtes que l'on pourrait envisager, des recommandations de traitement, ainsi que de l'information susceptible d'aider à la sélection des patients (enfants et adultes) à hospitaliser et à admettre aux soins intensifs. Des formulaires uniformisés d'admission et de soins primaires, avec un volet triage, aideront à garantir l'uniformité et à réduire la paperasserie au minimum.

Durant une pandémie, il sera essentiel d'informer le public et les professionnels de la santé sur les symptômes et le traitement de l'influenza, ainsi que sur le moment où il faut demander des conseils (voir l'annexe G, Lignes directrices et outils pour les soins cliniques et l'annexe M, Mesures de santé publique). Les fiches d'information concernant les caractéristiques cliniques de l'influenza et ses complications secondaires visent à aider les fournisseurs de soins de santé à poser leur diagnostic et les membres du public à se soigner eux-mêmes (voir l'annexe G). Ces fiches d'information concernent les enfants, les adultes et les aînés. Tout matériel éducatif doit être préparé à l'avance et être assorti d'un plan de distribution efficace et opportun.

débutiii) Gestion des ressources

Bien que les répercussions d'une pandémie soient imprévisibles, il est recommandé, aux fins de la planification, de prévoir une perturbation importante des services communautaires critiques. La réaction du système de santé à cette situation sera cruciale. Les planificateurs régionaux, locaux et institutionnels devront évaluer l'utilisation de leurs ressources en matière de santé et la capacité de leur système de composer avec une grave épidémie d'influenza, et comparer ces données à la capacité jugée nécessaire pour réagir à une pandémie dans la zone qu'ils desservent. Le logiciel FluAid (disponible à l'adresse : http://www2.cdc.gov/od/fluaid/default.htm), qui est un modèle américain permettant d'estimer l'incidence d'une pandémie, est une ressource possible pour la planification. Toutefois, dans ce modèle américain, les résultats sur le plan de la santé se fondent sur une démarche de recherche de soins ou sur les traitements reçus. On prévoit que le traitement que recevra au Canada une personne souffrant d'un type semblable d'influenza soit assez différent, à cause des divergences entre les systèmes de santé, les habitudes de pratique et la démarche de recherche de soins. De plus, le modèle suppose que les soins de santé sont disponibles à toute personne qui veut se faire soigner, ce qui est conforme à l'économie de la santé américaine, axée sur la demande.

Bien que, dans la plupart des cas, l'influenza soit une infection aiguë qui se limite aux voies respiratoires supérieures, des complications peuvent survenir. Le taux d'attaque global est relativement élevé dans le cas des épidémies et pandémies d'influenza, et les effets se font habituellement sentir pendant quelques semaines dans un endroit donné. Par conséquent, même un faible taux de complications se traduit par une hausse marquée des hospitalisations. Il importe de tenir compte du fait que, même si les vagues de la pandémie tendent à durer de 6 à 8 semaines dans un même endroit, la demande de soins de santé ne sera pas constante durant cette période puisque le nombre de nouveaux cas cherchant à obtenir des soins augmentera probablement au début, puis atteindra un sommet avant de décliner. La vague pandémique suivante pourrait suivre de près la première vague, ce qui laisserait peu de temps pour récupérer. Il faudra réévaluer constamment les besoins en ressources dans une telle situation, où les intervenants pourraient vite être dépassés. Les établissements de soins de courte durée devront relever le défi de gérer le débordement des salles, le nombre élevé de patients dans les unités de soins intensifs, le débordement des services d'urgence, et cela malgré une disponibilité moindre des travailleurs de la santé et le nombre limité d'appareils respiratoires disponibles (voir l'annexe H, Lignes directrices relatives à la gestion des ressources dans les établissements de santé). On doit se préparer à l'avance à la prise en charge des patients adultes et enfants souffrant de détresse respiratoire dans un contexte de rationnement des oxymètres, ventilateurs ou autres appareils d'assistance respiratoire.

Chaque établissement doit évaluer ses ressources humaines. Puisque le personnel hospitalier et de soins de santé englobe un grand nombre de travailleurs différents, on a élaboré une liste du personnel pour aider à la planification (voir l'annexe H). La réaffectation d'urgence du personnel et le maintien des niveaux de dotation seront essentiels. La formation et l'éducation continue des travailleurs de la santé dans le but de les inciter à conserver leurs compétences, l'offre de mesures incitatives pour le maintien de la formation, ainsi que la continuité des communications sont de la plus grande importance; ces aspects doivent être planifiés durant la période interpandémique. Pendant une pandémie, les besoins en garde d'enfants, en soutien émotif et en counselling aux personnes en deuil sont des aspects dont il faut tenir compte si l'on veut maintenir des niveaux de dotation adéquats.

Les admissions médicales et chirurgicales non urgentes doivent obéir à un ordre de priorité; certaines feront éventuellement l'objet d'annulations pour répondre à la demande accrue de soins de santé liés à l'influenza. (Voir l'annexe H, Lignes directrices relatives à la gestion des ressources dans les établissements de santé, pour une liste de vérification des points que les établissements de soins de courte durée doivent considérer au moment d'établir les priorités.) Chaque établissement devra évaluer sa capacité en lits et en ventilateurs. L'annexe H renferme également une fiche de travail pour aider les établissements à déterminer leur capacité potentielle en cas d'afflux de patients.

Dans le passé, les pandémies d'influenza ont été associées à un excès de mortalité. Il sera essentiel, pour les divers paliers de gouvernement, d'inclure un plan de gestion des dépouilles dans le cadre de leur plan d'intervention en cas de pandémie. (Voir l'annexe I pour des lignes directrices sur la gestion des décès survenant en grand nombre.) Parmi les questions traitées dans cette annexe, citons la capacité des morgues, l'entreposage, le transport, la gestion, l'enterrement et la crémation des dépouilles, et les services de counselling aux personnes en deuil.

Tous les paliers de gouvernement et tous les établissements de santé doivent dresser des plans à l'avance et mettre des stratégies en place pour répondre à la demande considérablement accrue de fournitures et de services médicaux, parallèlement aux pénuries qui sont anticipées (Voir les Hypothèses de planification concernant l'absentéisme dans la section Contexte).

Voir l'annexe H, Lignes directrices relatives à la gestion des ressources dans les établissements de santé, pour des recommandations sur la façon de composer avec le manque de ressources durant une pandémie d'influenza.

débutiv) Personnel non traditionnel : travailleurs de la santé et bénévoles

Les collectivités et organismes de soins de santé doivent mettre en place des stratégies qui définiront ce qu'il faut faire quand les établissements de santé sont débordés et qu'il faut assurer des soins médicaux dans des milieux non traditionnels. On pourrait devoir mettre sur pied des centres de traitement alternatifs et des cliniques externes pour assurer les soins. (Voir l'annexe J pour des lignes directrices sur la prestation de soins dans des milieux non traditionnels.) Les points traités dans cette annexe comprennent notamment : les options administratives pour les hôpitaux non traditionnels, les ressources et locaux possibles, les caractéristiques essentielles des lieux, les services de soutien nécessaires, le type de travail effectué à ces endroits et la protection contre les poursuites en responsabilité. Les lignes directrices de l'annexe J portent également sur les sources éventuelles de main-d'œuvre supplémentaire durant une pandémie, le recrutement et la sélection de bénévoles, l'assurance responsabilité et l'assurance personnelle des travailleurs, les mises à pied temporaires de personnel, les rôles et responsabilités et les programmes de formation.

début2.5 Mesures de santé publique

Certaines décisions devront être prises à chaque palier de gouvernement lorsque le nouveau virus fera son apparition et que l'alerte à la pandémie sera déclarée. Des demandes seront adressées aux autorités sanitaires locales à propos des mesures pouvant être prises par les citoyens et à l'intérieur des collectivités pour prévenir, maîtriser ou atténuer la pandémie d'influenza dans leur champ de compétence. Ces décisions seront de divers ordres : recommandations s'adressant aux collectivités (p. ex. annulation de rassemblements publics, fermeture d'écoles) ou mesures individuelles (p. ex. port éventuel d'un masque par les membres du public). Dans la plupart des cas, l'efficacité de ce type de mesures visant la prévention de la propagation de la maladie dans la population n'a pas été évaluée systématiquement. En outre, l'effet potentiel de ces mesures dépendra du niveau d'activité pandémique dans une collectivité particulière et de la possibilité de recourir à d'autres interventions, comme la vaccination et l'administration d'antiviraux. Le but et l'efficacité de ces mesures peuvent également varier selon qu'il s'agit d'une collectivité isolée ou d'un grand centre urbain.

Les conséquences de ces mesures éventuelles, qui vont de la fermeture des écoles locales aux recommandations de quarantaine pour les points d'entrée au Canada, doivent être reconnues par tous les intervenants potentiels et faire l'objet de discussions durant la période interpandémique.

Les objectifs de la planification des mesures de santé publique sont les suivants :

  • Formuler des recommandations concernant les mesures de santé publique (p. ex. mise en quarantaine, annulation de rassemblements publics, fermeture d'écoles).
  • Favoriser l'élaboration d'une approche commune au Canada et, si possible, entre d'autres pays et le Canada, en particulier sur des questions pour lesquelles on manque de données scientifiques probantes qui pourraient orienter les décisions.
  • Encourager la planification à tous les paliers de gouvernement pour susciter une prise de conscience sur l'effet potentiel de ces mesures, de manière à stimuler la création de partenariats et la tenue de consultations avec des intervenants externes dès la période interpandémique, et à faire en sorte qu'elles se poursuivent durant toutes les phases de la pandémie.
début2.5.1 État actuel

Avant les éclosions d'influenza aviaire à virus H5N1 qui ont commencé en Asie en 2003, les responsables de la planification en cas de pandémie accordaient peu d'attention à l'idée d'une période d'« alerte pandémique » prolongée. En mars 2004, l'OMS a tenu une consultation internationale sur les mesures de santé publique qui pourraient être mises en œuvre à chaque phase de la pandémie. Lors de cette réunion, on a discuté en profondeur, pour la première fois, de la possibilité de prévenir la pandémie en maîtrisant les éclosions survenant durant la période d'alerte pandémique. On a convenu du fait que le confinement d'un nouveau virus, qui ne se transmet pas aussi facilement d'une personne à l'autre que le virus de l'influenza saisonnière ordinaire, devrait pouvoir se faire par l'instauration de mesures de santé publique vigoureuses. On a souligné le rôle que pourraient jouer les antiviraux, la recherche des contacts, l'imposition de quarantaines et le dépistage à la sortie, comme moyens clés de limiter la propagation.

Le Groupe de travail sur les mesures de santé publique avait déjà envisagé ces interventions. Toutefois, comme la communauté internationale s'entendait sur le fait que l'on devait tenter de limiter la propagation pendant la période d'alerte pandémique, on a reconnu le besoin d'avoir des directives claires sur la mise en œuvre de ces mesures au Canada. Par conséquent, le Groupe de travail a élaboré une liste de mesures de santé publique (présentée en annexe) pour cette édition du Plan, qui comprend des recommandations sur la gestion par la santé publique des cas et des contacts, les stratégies de lutte axées sur la collectivité et les questions relatives aux voyages et aux postes frontières (voir l'annexe M, Mesures de santé publique).

début2.5.2 Principes et hypothèses de planification

Les recommandations du Groupe de travail sur les mesures de santé publique visent à favoriser la prise de mesures uniformes et optimales en matière de santé publique pour freinerla propagation d'une maladie transmissible durant une pandémie. Étant donné que nous manquons de données scientifiques sur l'efficacité de ce type de mesures de lutte contre la maladie, surtout lorsqu'elles sont prises parallèlement à d'autres mesures de lutte contre l'influenza, il est peu probable que les avantages de ces mesures puissent être quantifiés. Par conséquent, en l'absence de données concluantes, les opinions d'experts contenues dans l'annexe M, Mesures de santé publique, aideront les différents paliers de gouvernement à mettre en œuvre, rapidement et uniformément, des mesures qui seront conformes aux objectifs de chaque période de la pandémie, soit la préparation durant la période interpandémique, le confinement de la maladie durant la période d'alerte pandémique et les mesures d'atténuation durant la période pandémique.

On encourage les responsables de la planification à l'échelle PT et locale à étudier la faisabilité et les implications de telles mesures de lutte contre la maladie dans leur champ de compétence et à sensibiliser les intervenants (p. ex. les conseils scolaires, les gens d'affaires), au cas où il deviendrait utile de mettre ces mesures en œuvre.

début2.6 Communications

Les objectifs globaux de la préparation des communications sont de faire en sorte que la population canadienne soit prête à prendre les mesures appropriées durant une pandémie, et à établir et maintenir la confiance des Canadiens et Canadiennes dans leurs organisations (p. ex. les différents paliers de gouvernement, les intervenants). La planification des communications en cas de pandémie d'influenza se fonde sur une approche de communication stratégique des risques, qui se base elle-même sur une compréhension solide de ce que les gens savent au sujet de la pandémie d'influenza, de ce qu'ils ne savent pas et de ce qu'ils veulent savoir et ont besoin de savoir. L'établissement d'un dialogue avec les citoyens est au cœur de cette approche. La population doit être engagée dans un dialogue sur les activités de préparation à une pandémie d'influenza pour plusieurs raisons :

  • Les citoyens doivent être au courant des activités de planification et de préparation pour être mieux préparés à appliquer les mesures voulues lorsqu'ils sont appelés à le faire.
  • Si l'on veut que la mise en œuvre du Plan soit réussie, il faut que la population et les intervenants aient confiance dans ce plan et dans le processus utilisé pour son élaboration.
  • Le dialogue avec les citoyens est essentiel si l'on veut créer des produits de communications qui répondent à ce que les gens veulent savoir et ont besoin de savoir.
  • Le dialogue avec les citoyens nous permet de prendre des décisions bien informées, ce qui garantit une gestion du risque responsable et respectueuse de l'éthique.

Au fur et à mesure de l'évolution de la pandémie, le nombre d'organisations qui auront affaire aux médias sur cette question décuplera; il faudra régler des questions financières, des questions de ressources humaines et des questions sociales – des aspects qui touchenttoutes les facettes de notre société. Étant donné l'ampleur de ces questions, il devient capital de travailler à la création de messages uniformes et coordonnés, sur lesquels les différents paliers de gouvernement se seront entendus avant l'apparition de la pandémie, pour s'assurer que les Canadiens et Canadiennes sont prêts à prendre des mesures pour se protéger et protéger leurs proches.

Durant la pandémie, on assistera à une forte demande en information, qui restera constante sur une longue période, ce qui créera un énorme fardeau pour les communications. Il faudra maintenir la confiance de la population pendant de nombreux mois, un défi qui requerra des messages uniformes et cohérents.

Tous les intervenants clés (externes, internes, internationaux) doivent recevoir rapidement des informations uniformes et pertinentes durant les urgences de n'importe quel type. Les activités de planification visent à garantir l'uniformité et la cohérence des messages diffusés dans tout le Canada et à définir à l'avance, autant que possible, les rôles et responsabilités.

Les objectifs de la planification des communications sont les suivants :

  • Créer un solide réseau de communications (à l'échelle nationale et internationale).
  • Définir clairement les rôles et responsabilités pour chaque phase de la pandémie.
  • Établir un éventail d'options, de stratégies, de méthodes et d'outils de communications à chaque étape.
  • Créer des messages uniformes et coordonnés pour chaque période de la pandémie.
début2.6.1 État actuel
i) Paliers provincial, territorial et local

La plupart des activités liées à l'influenza ont lieu immédiatement avant et pendant la saison habituelle de l'influenza, d'octobre à mai de chaque année. Chaque automne, les PT produisent du matériel pour promouvoir l'immunisation, matériel qui est particulier aux programmes offerts dans chaque province ou territoire. La majeure partie du matériel et des stratégies de communication visant le grand public, les médias, les travailleurs de la santé et d'autres organismes communautaires (considérés comme des intervenants clés « externes ») sont axés sur la promotion de l'immunisation et la réduction des visites non nécessaires à l'hôpital. Ce matériel est élaboré aux paliers PT et local avec une participation fédérale minimale. Jusqu'à présent, il n'y a pas eu de campagne d'éducation coordonnée sur la pandémie d'influenza destinée aux intervenants clés externes. Bien que les campagnes n'aient pas été coordonnées par un organe central, des travaux considérables ont été entrepris pour assurer une meilleure coordination des messages clés. Dans le cadre de la planification des communications en cas de pandémie, des organismes FPT et non gouvernementaux travaillent actuellement à créer des messages qui peuvent être adaptés à des intervenants précis, à chaque palier de gouvernement.

débutii) Paliers fédéral, provincial et territorial

Les communications avec les intervenants clés « internes », soit principalement les décideurs et les conseillers stratégiques au sein du gouvernement, se déroulent à chaque palier de gouvernement. En outre, les responsables des communications ont créé plusieurs réseaux de communications pour favoriser l'interaction entre le fédéral et les provinces et territoires. Ainsi, on a mis sur pied le Réseau des communications d'urgence en santé (RCUS). D'abord créé en réponse à la crise du SRAS, ce réseau continue d'être un élément clé de la planification des communications en cas de pandémie d'influenza ou d'autres urgences sanitaires. Le RCUS jouera un rôle essentiel dans les mesures prises au chapitre des communications lors d'une pandémie d'influenza. De même, un sous-comité des communications a été formé au sein du CPI et chargé de la planification des communications en cas de pandémie d'influenza.

débutiii) Palier fédéral

Actuellement, les communications fédérales sont axées sur la diffusion des données de surveillance par l'intermédiaire des bulletins Surveillance de l'influenza, qui sont destinés aux professionnels de la santé publique mais accessibles au public sur le site Web de l'ASPC. Ces bulletins sont produits chaque semaine durant la saison de l'influenza. L'information sur l'activité grippale à l'échelle de la planète est communiquée, au besoin, aux principaux intervenants par le CPCMI, grâce principalement au système d'alerte par courriel du Centre canadien de surveillance intégrée des éclosions ou aux affichages sur le site Web. En outre, des fiches de renseignements sur l'influenza, y compris sur les vaccins antigrippaux, se trouvent sur le site Web de Santé Canada. L'ASPC communique aussi avec des intervenants clés « internationaux », dont l'OMS et l'Organisation panaméricaine de la santé, au sujet de l'activité grippale au Canada et à l'étranger.

Pour les situations d'urgence, l'ASPC possède une ligne d'information publique qui peut être réglée de manière à être accessible 24 heures sur 24. D'autres enjeux liés à la communication sont à l'étude dans le cadre de l'approche « toutes éventualités » qui sera adoptée pour les communications en temps de crise.

début2.6.2 Principes et hypothèses de planification

Les principes qui guideront la planification des communications en cas de pandémie d'influenza sont les suivants :

1) La planification des communications en cas de pandémie d'influenza se fonde sur une approche de communication stratégique des risques qui:

  • garantit une communication ouverte des risques liés à la pandémie d'influenza et des options de lutte contre la maladie.
  • assure la transparence dans les décisions prises durant la planification en cas de pandémie.
  • lorsque les faits sont incertains ou inconnus, nous renseigne sur les lacunes à combler et les efforts à déployer dans ce sens.

2) Notre approche est axée sur la collaboration et traduit l'entente à laquelle sont parvenus les membres du sous-comité des communications du CPI.

  • Chaque palier de gouvernement, au Canada, est redevable à différents intervenants et a différentes responsabilités à remplir.
  • Le travail du sous-comité des communications du CPI reconnaîtra ces différences tout en tenant compte de la nécessité, pour tous les paliers de gouvernement, de diffuser un message uniforme à la population durant une pandémie d'influenza.

3) Les intervenants constituent une cible importante de notre approche :

  • Ceux qui sont exposés au risque le plus grand méritent une plus grande attention, de même que ceux pour qui la gestion de risques particuliers revêt le plus d'importance.
  • Les intervenants peuvent fournir des renseignements, des connaissances, de l'expertise et des points de vue précieux tout au long du processus.

4) La communication stratégique des risques nécessite en soi une évaluation et des améliorations continues. Cet aspect doit être intégré à notre plan de travail permanent pour les communications en cas de pandémie d'influenza.

Pour l'élaboration et l'évaluation de nos messages et processus, nous nous doterons de normes scientifiques pour nos communications en cas de pandémie de l'influenza qui correspondront aux recherches les plus avancées en sciences naturelles et sociales.

5) Le sous-comité des communications du CPI travaillera en collaboration avec les experts techniques du CGP et les autres sous-comités pour veiller à ce que la planification des communications tienne compte des données les plus solides fournies par les sciences naturelles et sociales.

  • Des données scientifiques solides et la contribution des experts sont la pierre angulaire de la planification en cas de pandémie d'influenza. Les plans de communication doivent reconnaître toute la gamme des disciplines pertinentes et prendre en considération les connaissances particulières des intervenants.
  • La pertinence de l'information communiquée dépend du contexte dans lequel se prennent les décisions et des résultats qui revêtent une importance particulière pour les intervenants. La communication stratégique des risques est le principal moyen de répondre à ce besoin de communications intégrées et de montrer que le processus de gestion du risque a comblé ce besoin.

Les Communications de l'ASPC, par l'entremise du CPI et en collaboration avec les intervenants des paliers FPT et local, coordonneront et faciliteront l'intervention du Canada en matière de communications liées à la santé publique, en cas de pandémie d'influenza. Les intervenants ont différents rôles et responsabilités; par conséquent, la coordination est cruciale si l'on veut faire en sorte que les messages soient exacts et uniformes et qu'ils respectent les limites des champs de compétence.

L'élaboration d'un plan de communication stratégique des risques est en cours et deviendra une composante essentielle de la planification des communications en cas de pandémie d'influenza. L'ASPC travaille avec les ministères PT de la Santé à la formulation de messages clés et à l'établissement de mécanismes permettant de les communiquer aux intervenants visés.

début3.0 Activités de planification et listes de contrôle aux fins de la préparation

En gros, on peut diviser les activités de planification et d'intervention d'urgence en quatre catégories : prévention, préparation, intervention et mise en œuvre, et rétablissement postpandémique et suivi. Durant la période interpandémique, les activités seront axées sur la prévention et la préparation. La mise en marche des activités d'intervention se fera chaque fois qu'un changement surviendra au cours de la phase pandémique au Canada. Le rétablissement et l'évaluation auront lieu durant la période postpandémique. L'investissement initial de ressources dans les activités de prévention et de préparation facilitera la gestion efficace de la pandémie et en atténuera les effets négatifs.

Pour gérer efficacement une urgence, il est essentiel de mettre en place des plans d'intervention globaux. En ce qui a trait à la planification en cas de pandémie, il faut communiquer l'existence de ces plans à tous les intervenants éventuels. On doit en diffuser des exemplaires aux organismes et aux individus appelés à participer aux interventions d'urgence en cas de pandémie et, dans la mesure du possible, coordonner les essais préalables de ces plans par un mécanisme visant à donner une rétroaction à des fins d'amélioration et de mise à jour des plans.

À l'annexe A, Listes de contrôle aux fins de la planification, les activités de planification sont énumérées et classées en fonction des divers éléments du Plan (c.-à-d. surveillance, programmes de vaccination, antiviraux, planification des services de santé en cas d'urgence et intervention, mesures de santé publique, communications). Les listes de contrôle visent à faciliter la planification aux paliers PT et local; elles reflètent essentiellement les activités de planification qui devraient être entreprises durant la période interpandémique.

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Mise à jour : 2006-12-09 haut de la page