Précédente Suivante  
pointImprimer  pointMenu  pointRétroaction pointEnglish
pointRetour pointPrécédente pointSuivante pointPlan du site


Canada

5. Comment se prennent les décisions

5.1 Prise de décisions au Cabinet
5.2 Processus législatif
5.3 Qu’est-ce qui influence la prise de décision?
5.4 Le processus budgétaire
5.5 Le processus décisionnel fédéral-provincial
      5.5.1 Comités fédéral-provinciaux et réunions
      5.5.2 Fédéralisme fiscal
5.6 Engagement des citoyens
5.7 Sujets de réflexion
5.8 Renseignements supplémentaires

5. Comment se prennent les décisions

point Le gouvernement perçoit des sommes et les dépense; il s'organise pour gouverner et recrute du personnel pour appliquer ses décisions. Mais comment les décisions sont-elles prises?

La présente section vous renseignera sur le processus législatif, le processus budgétaire et la prise de décisions au Cabinet, tous décrits dans d’autres parties de ce programme. Cette section vous donnera également un aperçu du processus décisionnel fédéral-provincial et de l’engagement des citoyens.

Il n'existe pas de processus décisionnel unique au gouvernement. Les décisions peuvent être prises de diverses façons et à divers paliers. Pour simplifier la chose, le graphique qui suit présente le processus dans son sens le plus large, y compris la consultation publique, la discussion interministérielle, le Cabinet et le Parlement.

Diagramme du Cycle du processus décisionnel
© Institute On Governance

Très souvent, c'est le public qui enclenche le processus. Les citoyens veulent un nouveau service ou programme, ou sont insatisfaits de celui qu'on leur offre déjà. Les médias peuvent jouer un rôle en attirant l'attention du gouvernement, ou un député peut être informé d’un problème par un électeur. Un changement économique ou un événement international peut exiger une intervention. (p. ex., le scandale des commandites, la déportation de Maher Arar, le mariage gai, les transferts aux municipalités, les taux de chômage élevés, le différend canado-américain sur le bois d'œuvre résineux, la maladie de la vache folle, la grippe aviaire, etc.).

Les étapes qui suivent se produisent généralement dans un ministère ou, si le problème est horizontal, dans plusieurs ministères. Il y a de plus en plus de problèmes horizontaux, ce qui amène certains changements dans la fonction publique, soit une plus grande collaboration entre les ministères, la mise en commun de ressources et la mise sur pied de comités de coordination. La qualité de l'eau en est un exemple de problème horizontal (touchant des ministères comme ceux de l’Environnement, de l’Industrie, de l’Agriculture, de la Santé, Affaires intergouvernementales, Pêches et Océans, le MAECI, etc.), tout comme le commerce international (faisant intervenir 23 ministères et toutes les provinces).

Une fois les ministères responsables identifiés, le problème est défini et analysé. L'analyse plus poussée du problème fera appel à plusieurs nouveaux intervenants, comme d'autres ministères qui sont intéressés par le résultat visé, des intervenants provinciaux et des groupes de citoyens. Au sein des ministères clés, plusieurs acteurs sont parti prenant de l'élaboration des politiques (la division des communications, les bureaux régionaux, le personnel des opérations, etc.)

On prépare une proposition de solution avec des recommandations quant aux programmes suggérés, que l'on envoie au niveau décisionnel approprié (cela afin d'obtenir une décision soit du directeur général, du sous-ministre adjoint, du sous-ministre ou du ministre). Assez peu de décisions nécessitent une discussion au Cabinet.

Haut de la page

5.1 Prise de décisions au Cabinet

(pour en savoir plus, voir la section 2.4.5)
point Après une décision du Cabinet, on fait une annonce publique ou encore d'autres directives sont données au(x) ministère(s). Si la proposition nécessite une nouvelle loi ou la modification d'une loi existante, elle est rédigée et déposée par le ministre à la Chambre.

Haut de la page

5.2 Processus législatif

(pour en savoir plus, voir la section 2.3.3.)
pointFinalement, la solution se présente sous forme de programme, de règlement ou de loi, qui est mis(e) en oeuvre et analysé(e) et qui peut, éventuellement, susciter l’avis du public et ramener le processus au point de départ.

Haut de la page

5.3 Qu'est-ce qui influence la prise de décision?

champs de canola
point Le processus décrit peut prendre quelques jours ou quelques années, et bien des facteurs ont de l'influence sur la façon dont les décisions sont prises et le moment où elles le sont. Par exemple, l’imminence des élections, les ressources disponibles, l'intérêt public, l'attention des médias, l'engagement personnel des députés, les sondages, le programme du gouvernement, les pressions des intervenants, l'analyse, les conséquences de l'action ou de l'inaction, l'expérience, les précédents (historiques, juridictionnels, internationaux), les pressions internationales, les dispositions de réexamen, les inventions et les découvertes, entre autres.
Les trois facteurs d'une importance particulière sont le budget, les intérêts fédéraux-provinciaux et l’avis des citoyens. Chacun de ces sujets est présenté ci-dessous.

Haut de la page

5.4 Le processus budgétaire

(pour en savoir plus, voir la section 4.1)

Haut de la page

5.5 Le processus décisionnel fédéral-provincial

point En vertu de la Constitution, les gouvernements fédéral et provinciaux se partagent les pouvoirs de prise de décision (1.2), mais il y a plusieurs chevauchements d’intérêts.
5.5.1 Comités fédéral-provinciaux et réunions
point La plupart des ministères fédéraux ont des liens directs avec leurs homologues des provinces ou avec des ministères provinciaux ayant des intérêts connexes. Il y a des réunions fédérales-provinciales sur des questions techniques tout au long de l'année à tous les niveaux, soit du niveau d'exécution jusqu'au niveau politique. Il existe plus de 1000 comités fédéraux-provinciaux. Cette coordination et cette consultation se font sans aucune ligne directrice précisée dans la Constitution. Cela peut sembler hasardeux et risqué, mais d'autres prétendent que c'est cette très grande souplesse qui fait la force de la fédération canadienne.

Les premiers ministres se rencontrent occasionnellement. Ce sont des rencontres très médiatisées et sporadiques pour discuter d'une question nationale importante, telle que la Constitution, les soins de santé ou les questions autochtones. Des rencontres entre tous les ministres ayant des intérêts communs ont lieu plus souvent, p. ex., tous les ministres de la Santé ou tous les ministres de l'Environnement, pour discuter de questions d'intérêt commun et en arriver à des solutions communes. Toutes ces réunions sont précédées de longues discussions entre les fonctionnaires des ministères. Ces divers efforts et activités ont été consolidés ces dernières années avec la signature de l’Entente-cadre sur l’union sociale en 1999 par le gouvernement fédéral et toutes les provinces et territoires (sauf le Québec) et l’établissement d’un conseil de la fédération pour superviser les relations.

Haut de la page

5.5.2 Fédéralisme fiscal
point Le gouvernement fédéral génère et perçoit la majorité des recettes fiscales au Canada, mais les provinces assurent la prestation de la plupart des biens et services. C'est ce qui donne lieu à des négociations compliquées, dont les enjeux sont très importants et souvent difficiles.

Les transferts aux provinces sont devenus l’élément central des relations intergouvernementales au Canada. Le fédéralisme fiscal, comme on l'appelle, se compose de plusieurs éléments :

lac et montagne
  • Péréquation : le système grâce auquel les recettes sont prises aux provinces les plus riches pour être redistribuées aux provinces moins riches de façon à ce que ces dernières puissent offrir à leurs résidents des services publics comparables. À l'heure actuelle, sept provinces reçoivent de tels paiements : Terre-Neuve, l'Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, le Québec, le Manitoba et la Saskatchewan.
  • Transfert canadien en matière de santé et de programmes sociaux (CHST) : un mécanisme de financement global unique pour appuyer les programmes de soins de santé, d'éducation postsecondaire et d'aide sociale. Avant 1996-1997, il y avait deux programmes : Financement des programmes établis (FPE) et Régime d'assistance publique du Canada (RAPC);
  • Financement des territoires : mécanismes de financement pour les Territoires du Nord-Ouest, le Yukon et le Nunavut.
  • Perception des impôts : le gouvernement fédéral perçoit tous les impôts sur le revenu des particuliers et des sociétés de sept provinces. Des ententes spéciales sur l'administration des impôts ont été conclues avec les autres. Par exemples, en Ontario et en Alberta, le gouvernement fédéral ne perçoit que les impôts sur le revenu des particuliers tandis que le Québec perçoit ses propres impôts sur le revenu des particuliers et des sociétés. Ces arrangements simplifient un peu les choses en matière fiscale. Toutefois, le pouvoir des provinces de modifier les incitatifs fiscaux pour mieux répondre à leurs besoins demeure limitée. Par le biais d'ententes semblables, l'administration des taxes de vente est graduellement transférée à certaines provinces.

Les intérêts fiscaux sont coordonnés par l'entremise du Comité de coordination des hauts fonctionnaires (CCHF), le comité intergouvernemental de sous-ministres le plus ancien du Canada. Le CCHF rédige l’ordre du jour des discussions entre les ministres des Finances.

Haut de la page

5.6 Engagement des citoyens

maisons en rangées
point Traditionnellement, les citoyens peuvent exprimer leur opinion au sujet du gouvernement tous les quatre ou cinq ans, au moment des élections. Entre chaque scrutin, les députés se rendent dans leur circonscription pour écouter les récriminations et les idées de leurs électeurs. Mais la situation est en train de changer. La mondialisation de l'information, les communications électroniques instantanées, les sondages d'opinion, un public plus instruit et plus exigeant, des groupes d'intérêts bien organisés ainsi qu'un besoin croissant de faire des choix difficiles parmi des options de programmes gouvernementaux ont fait que tous s'attendent à une plus grande participation des citoyens à l’élaboration des politiques.

Les citoyens peuvent prendre part au processus politique grâce notamment à des groupes de discussion, des sondages, des assemblées publiques municipales, des comités de citoyens, des cercles d'étude et des commissions royales. Voici quelques exemples :

Commissions royales : Elles sont utilisées pour faire enquête, sonder l'opinion publique, amorcer une politique ou parfois en retarder l’adoption (elles survivent parfois au gouvernement qui les a instituées!) Les commissions royales ont le pouvoir de tenir des audiences publiques, de demander des documents et d'appeler des témoins. Des individus et des groupes sont invités à faire des soumissions à la Commission qui, à son tour, fait rapport au pouvoir exécutif. Elles peuvent avoir des répercussions considérables sur la politique gouvernementale. Exemples : la Commission sur l'union économique et les perspectives de développement au Canada (1985); la Commission royale sur les peuples autochtones (1996); la Commission sur l’avenir des soins de santé au Canada (2001).
Commissions d'étude : Elles sont créées pour réunir de l'information, générer des idées et sonder l'opinion publique, mais elles mettent davantage l'accent sur les audiences publiques que sur la recherche officielle. Elles sont habituellement de plus courte durée que les commissions royales. Elles peuvent servir à mobiliser l'appui du public. Exemples : la Commission de l'unité canadienne (1977) et le Groupe de travail du premier ministre sur les questions urbaines (2002-2003) et le Groupe d'étude sur les graisses trans (2004-2005).
Les tables rondes et les forums : Spéciaux ou permanents, ces mécanismes servent à établir un thème central pour l'échange de points de vue entre des parties intéressés et des fonctionnaires. Ils peuvent perpétuer la conscientisation du public et constituer une source d'information pour le gouvernement. Exemples : Table ronde sur l'environnement et l'économie; Forum national sur la santé.
Comités de citoyens : Ils réunissent des petits groupes de personnes choisies au hasard dans la population et chargées « d'examiner » certaines questions et de délibérer dans un court laps de temps en vue d'émettre des recommandations à la presse et au public. Ainsi en 2001, Santé Canada a décidé de consulter le public sur la question de la transplantation de tissus ou d'organes animaux sur des humains. Le sujet est très controversé et soulève de nombreuses questions éthiques et sociales. Santé Canada a demandé à l'Association canadienne de santé publique de mettre sur pied des comités de citoyens d'un bout à l'autre du pays afin qu'ils se penchent sur la question de savoir s'il fallait ou non procéder à des essais cliniques pour ces transplantations. Des consultations avec les citoyens ont eu lieu à Halifax, Québec, Toronto, Saskatoon, à Edmonton, Calgary, Vancouver et Yellowknife. Les citoyens ont reçu de l'information pour se familiariser avec la question, pour participer aux discussions avec un groupe d'experts (comprenant un médecin, un scientifique, un éthicien, un expert des questions juridiques, un représentant des droits des animaux et un patient ayant subi une transplantation) et pour soumettre leurs recommandations.

Commission d'examen : Réunit pendant deux ou trois jours un groupe national de citoyens choisis au hasard pour discuter d'une question d'intérêt public. Les participants doivent répondre à un questionnaire, lire de la documentation objective et rencontrer des experts et des hommes politiques au cours de discussions plénières et en petits groupes. À la fin, les participants sont sondés en détail afin de déterminer s'ils ont changé de point de vue et, le cas échéant, dans quelle mesure.

Encouragés en cela par le BCP, les ministères revoient et renforcent leur approche quant à l'engagement des citoyens. Dans bien des cas, ils examinent la façon de mettre en place des mécanismes permanents plutôt que de simplement compter sur des consultations ponctuelles. Le Canada est perçu à l’étranger comme un chef de file en matière de réflexion sur la participation des citoyens.

Haut de la page

5.7 Comment se prennent les décisions : sujets de réflexion

ampoule
point Pourquoi le gouvernement met-il autant d'accent ces temps-ci sur la consultation des parties intéressées et des citoyens?

Les ministres n'ont pas de formation spéciale sur les questions soumises au Cabinet et on s'attend quand même à ce qu'ils prennent des décisions importantes en quelques minutes. Comment le BCP les aide-t-il à le faire?

 L'Afrique du Sud, une nouvelle fédération, a inscrit dans sa constitution des dispositions très détaillées sur les réunions nationales-provinciales, leur fréquence, les sujets traités et les participants. Il n'y a rien dans la Constitution du Canada à cet égard. Quels sont les avantages et les inconvénients de ce manque d'orientation?

Quels dossiers de votre ministère sont élaborés avec la participation de citoyens?

Haut de la page

5.8 Comment se prennent les décisions : renseignements supplémentaires

livres
Bibliographie sommaire

Atkinson, Michael M., and William D. Coleman, "Bureaucrats and Politicians in Canada: An Examination of the Political Administration Model." Comparative Political Studies 18 (April 1985): 58-80.

Doern, G. Bruce, and Richard W. Phidd, Canadian Public Policy: Ideas, Structures, Process, 2nd ed. Scarborough: Nelson Canada, 1992.

Doerr, Audrey, The Machinery of Government in Canada. Toronto: Methuen, 1981. Forsey, Eugene. Les canadiens et leur système de gouvernement. Ottawa: Publications du gouvernement du Canada, 1997.

Graham, John. “Strengthening Democracy In Canada: Reinventing the Modern Town Hall Meeting”, Discussion Paper, Institute On Governance. http://www.iog.ca/publications/townhall2.pdf

Kernaghan, Kenneth, "Intergovernmental Administrative Relations in Canada." In Kenneth Kernaghan ed., Public Administration in Canada: Selected Readings, 5th ed. Toronto: Methuen, 1985.

Plumptre, Timothy W., Beyond the Bottom Line -Management in Government, The Institute for Research on Public Policy, Halifax, 1988.

Van Loon, Richard and Michael S. Wittington. "Kaleidescope in Grey: The Policy Process in Ottawa" in Michael S. Wittington and Glen Williams, eds. Canadian Politics in the 1990s. Toronto: Nelson Canada, 1990.

Organization for Economic Co-operation and Development (OECD), “Engaging Citizens in Policy Making: Information, Consultation and Public Participation,” July 2001.

Organization for Economic Co-operation and Development (OECD), “Engaging Citizens Online for Better Policy-making,” March, 2003.

Sites web connexes

souris

Réseaux canadiens de recherche en politiques publiques
America Speaks
Politique de communication du gouvernement du Canada
Listening to Toronto

Haut de la page


pointRetour