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Guide sur les subventions, contributions et autres paiements de transfert

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3 Choix du mécanisme adéquat

La présente section indique quand un marché devrait être octroyé et quand un accord de transfert devrait être conclu.

3.1 Choix entre un marché et des accords de transfert

Le marché est utilisé pour obtenir des biens ou des services. Il s'agit d'une entente entre une autorité contractante du gouvernement fédéral et une tierce partie pour l'achat de biens, la fourniture d'un service ou la location d'un bien immobilier. La plupart du temps, la partie de l'extérieur est choisie par l'entremise d'un processus concurrentiel, comme le décrit le Règlement sur les marchés de l'État.

Un accord de (paiement de) transfert sert à virer des sommes ou des contributions en nature du gouvernement fédéral à des particuliers, des organisations ou d'autres paliers de gouvernement (par exemple, des gouvernements provinciaux) pour promouvoir la politique gouvernementale et l'atteinte des objectifs du ministère. Bien que les paiements de transfert servent principalement dans le cadre de projets, ils sont également utilisés dans une large mesure pour offrir en permanence des services essentiels de base.

Tenez compte des principes qui suivent lorsque vous décidez qu'il convient de recourir à un marché ou à un accord de transfert :

Principe 1 : Un ministère ne devrait pas profiter directement de l'octroi d'un accord de transfert.

Le ministère qui « profite directement » reçoit ou acquiert un bien ou service dont il a besoin pour appuyer ses opérations. Les éventuels avantages indirects dont un ministère peut bénéficier devraient être accessoires à, ou découler de, l'objectif principal.

Principe 2 : Un service fondamental que le ministère est chargé d'offrir directement ne devrait pas être financé par un paiement de transfert.

Des biens ou services sont fournis à la population canadienne par l'entremise soit d'opérations ministérielles, soit de paiements de transfert. En fin d'analyse, il incombe au Parlement de décider des services ou biens fondamentaux qu'un ministère fournira directement.

Un ministère chargé de fournir directement des biens ou services doit le faire par l'entremise de ses propres employés ou par l'adjudication de marchés à des tiers pour entreprendre les taches. Quel que soit le cas, le ministère doit s'acquitter de ses obligations. Parce que le ministère est tenu d'offrir directement les biens ou les services, les paiements de transfert ne peuvent être utilisés pour l'acquitter de ses responsabilités ministérielles.

Principe 3 : Un particulier ou une organisation qui reçoit un paiement de transfert n'agit pas au nom du gouvernement.

Un paiement de transfert est décerné à un destinataire pour aider à réaliser le mandat du ministère ou du gouvernement. Toutefois, le destinataire n'agit pas au nom du gouvernement.

En revanche, si le gouvernement octroie un marché à une organisation ou à un particulier pour la prestation d'un service ou la fourniture d'un bien, on peut alors considérer que cette organisation ou ce particulier agit au nom du gouvernement.

Principe 4 : Un accord de transfert ne prévoit pas l'octroi de dommages-intérêts en cas de non-conformité.

Dans le cadre d'une contribution, l'État n'acquiert rien. Le ministère doit rembourser l'autre partie de ses dépenses admissibles, tel qu'établies dans l'accord. Si les dépenses n'ont pas été effectuées ou si elles ne sont pas admissibles, la partie n'a pas droit au paiement de la contribution, et le ministère peut recouvrer les sommes qu'il a déjà versées. Toutefois, en pareil cas, le ministère n'aurait pas droit à des dommages-intérêts étant donné qu'il ne peut être lésé si le destinataire ne se conforme pas à l'accord. Par conséquent, le recours à une subvention ou à une contribution présente donc certains risques si le ministère s'attend à utiliser les résultats obtenus par un projet ainsi financé, sans égard au caractère non approprié de cette utilisation des paiements de transfert.

Il importe, pour prendre des décisions éclairées, de tenir compte de ces principes collectivement et non isolément l'un de l'autre.

3.2 Annexes et outils

3.2.1 Étude de cas - marchés ou accords de transfert

Un ministère cherche la manière optimale d'organiser et de présenter un symposium sur la capacité de recherche du Canada concernant « la mémoire dans le vieillissement normal et la démence ». Il s'agit d'un dossier essentiel du ministère puisque le ministre prévoit annoncer sous peu une politique publique sur la question.

La crème des scientifiques nationaux et internationaux devrait se retrouver au symposium pour faire part de ses impressions sur le sujet et signaler le résultat des recherches menées dans cet important domaine. Le ministère prévoit se servir de l'information obtenue lors du symposium à titre d'intrant parmi de nombreux autres pour formuler un énoncé de politique et rédiger son éventuel plan d'action. Le symposium sera également d'une très grande utilité à la collectivité de la recherche sur la santé, à l'industrie pharmaceutique et aux responsables de l'élaboration des politiques publiques, puisque l'information qui y sera présentée mettra au jour une vaste gamme de réflexions actuelles sur le sujet.

L'organisation du symposium suppose des tâches telles que la confirmation des conférenciers, la location des installations, l'obtention de services de traduction simultanée, le choix des présidents, la publicité et la promotion ainsi que la rédaction et la publication des délibérations.

Il existe deux possibilités pour le financement et l'organisation de ce symposium :

Marché de service : Certaines entreprises se chargent de l'organisation de conférences et de réunions. Un marché pourrait être conclu avec l'une de ces entreprises pour éviter de surcharger des employés déjà passablement débordés. Le budget de fonctionnement contient assez de fonds à cette fin.

Subvention ou contribution : La Société ABC du Canada s'intéresse à ce symposium qui peut faire avancer ses travaux dans le domaine. Elle pourrait, si une subvention ou une contribution lui était offerte, assumer l'entière responsabilité de l'organisation du symposium. Selon les conditions existantes du programme de subventions et de contributions dans le domaine de la santé, le ministère a le pouvoir de faire des paiements de transfert, que la Société ABC a le droit de recevoir. En raison de la péremption probable des fonds du budget des subventions et des contributions, il pourrait s'agir d'une utilisation productive de ces fonds.

Qu'en pensez-vous ?

Analyse du cas

Les décideurs doivent tenir compte des quatre principes fondamentaux permettant de distinguer les marchés des paiements de transfert afin de déterminer l'instrument convenant le mieux à la situation.

Selon les faits et les hypothèses formulées, il existe deux possibilités. Premièrement, si l'on détermine que le but de l'événement est d'apporter profit à des organisations non gouvernementales et à des parties intéressées et que la tenue d'un symposium ne constitue pas une façon normale pour les employés du ministère d'élaborer des politiques, il y aurait alors lieu de songer à recourir à un accord de paiements de transfert. En revanche, si l'intention du symposium est d'élaborer une politique publique et que le parrainage de ce genre d'événements est une pratique courante des employés aux fins de l'élaboration des politiques, alors il serait préférable de conclure un marché.

Tenez compte du principe 1 : Un ministère ne devrait pas profiter directement de l'octroi d'un accord de transfert.

Voici les questions qu'il faut absolument se poser : Qui profitera de la tenue du symposium ? Quelle sera l'étendue des avantages obtenus ? En d'autres termes, le ministère obtiendra-t-il un avantage direct en acquérant l'information requise ou l'avantage qu'il tirera constitue-t-il un simple dérivé de l'activité ?

Dans le cas qui nous occupe, le symposium ne semble pas être essentiel à l'élaboration de la politique publique du ministère. Il ressort plutôt que l'information obtenue dans le cadre du symposium servira à titre d'intrant parmi d'autres en vue de l'élaboration de la politique. On pourrait alors prétendre que le symposium n'est pas essentiel à l'élaboration de la politique du ministère.

Il convient de se poser une deuxième question : Quel avantage direct sera conféré aux autres parties et aux autres intérêts ? On prétend que le symposium « sera également d'une très grande utilité à la collectivité de la recherche sur la santé, à l'industrie pharmaceutique et aux responsables de l'élaboration des politiques publiques ». De plus, la Société ABC « s'intéresse à ce symposium pour faire avancer ses travaux dans le domaine ». On pourrait en déduire que le symposium profitera à des organisations non gouvernementales et que l'information à laquelle le ministère aura accès constitue un simple résultat dérivé du financement (c'est-à-dire accessoire à l'élaboration de la politique).

Tenez compte du principe 2 : Un service fondamental que le ministère est chargé d'offrir directement ne devrait pas être financé par un paiement de transfert.

On peut se demander si l'élaboration de la politique publique par l'entremise de l'organisation d'événements tels que le symposium constitue une exigence professionnelle des employés du ministère ou si elle déborde de leur responsabilité.

Le cas nous indique que « le ministère cherche la manière optimale d'organiser et de présenter un symposium » et qu'il songe à confier le travail à un tiers de l'extérieur « pour éviter de surcharger des employés déjà passablement débordés ». Ces deux faits appuient la proposition selon laquelle un marché devrait être octroyé.

En revanche, un événement du genre pourrait ne pas constituer une activité ministérielle permanente et fondamentale. Bien que les employés du ministère puissent avoir la compétence voulue pour s'acquitter de cette activité, rien ne prouve qu'il s'agit d'un service fondamental. Le ministère peut estimer que le symposium est une méthode valable de favoriser le débat et la recherche dans le domaine de la démence et du vieillissement, mais les employés n'organisent et ne tiennent habituellement pas des symposiums pour arriver à cette fin.

Malheureusement, il est impossible d'évaluer exactement ce principe sans un complément d'information sur le mandat du ministère.

Tenez compte du principe 3 : Un particulier ou une organisation qui reçoit un paiement de transfert n'agit pas au nom du gouvernement.

Dans l'information qui précède, rien ne laisse croire que la Société ABC agirait au nom du ministère si une subvention ou une contribution lui était octroyée.

Tenez compte du principe 4 : Un accord de transfert ne prévoit pas l'octroi de dommages-intérêts en cas de non-conformité.

Aucune information concernant ce point n'est fournie. Supposons que l'option de dommages-intérêts n'est pas essentielle.

Résumé

Comme l'évaluation au moyen du principe 2 est sans résultat concluant, la décision doit être prise en fonction des principes 1, 3 et 4.

Les faits présentés pour le principe 1 indiquent que le ministère tient le symposium pour faire avancer la politique publique et non pour l'élaborer. Le principal objectif du symposium est d'appuyer les intérêts et activités d'organisations telles que la Société ABC et, ainsi, les éventuels avantages que tirera le ministère sont fortuits. Selon le principe 3, rien ne montre que la Société ABC agirait au nom du ministère ou serait perçue comme agissant en son nom. Enfin, conformément au principe 4, l'octroi de dommages-intérêts si l'activité ne devait pas avoir lieu n'est pas perçu comme un problème.

En de telles circonstances, le ministère aurait raison d'autoriser un paiement de transfert.

3.2.2 Liste de contrôle - marchés par rapport aux accords de transfert

La liste de contrôle qui suit vous permet de déterminer si vous devriez choisir un marché ou un paiement de transfert. Plus le nombre d'oui est élevé, plus il y a de chance qu'un marché convienne mieux qu'un paiement de transfert.

Principe

OUI

NON

  1. Le ministère acquiert un bien ou un service.
     
  1. Le ministère profite directement d'une manière quelconque de l'arrangement.
     
  1. Il incombe aux employés du ministère de fournir directement le bien ou le service au public (p. ex., l'inspection des aliments).
     
  1. Une partie indépendante agit au nom du ministère (p. ex., un agent).
     
  1. Le ministère songerait à demander des dommages-intérêts (c'est-à-dire le recouvrement de sommes supérieures au montant initial du paiement) à un tribunal si les objectifs du projet ou de l'initiative n'étaient pas atteints.
     
 

3.2.3 Tableau récapitulatif- comparaison entre marchés et accords de transfert
  

Choix entre un marché et un accord de transfert

ÉLÉMENT

MARCHÉ

ACCORD DE TRANSFERT

Objet

Acquisition de biens ou de services par le ministère ou en son nom.

Permet au participant d'exécuter une activité qui fait progresser la politique du gouvernement et l'atteinte des objectifs du ministère.

Qui en profite ?

Le ministère lui-même et les entrepreneurs qui demanderont le remboursement des coûts et tireront des bénéfices.

Un secteur, un groupe ou un ou plusieurs particuliers précis de la population canadienne qui pourront seulement demander le remboursement de leurs coûts (et ne tireront pas de bénéfices).

Pouvoirs

Assujettis aux pouvoirs juridiques ou législatifs du ministère ou du ministre; des fonds suffisants doivent être disponibles dans le budget de fonctionnement.

Voir aussi la Politique sur les marchés du CT.

Assujettis aux pouvoirs juridiques ou législatifs du ministère ou du ministre et à la suffisance des fonds dans le budget des subventions ou des contributions; dans le cas des subventions, l'approbation du parlement est requise dans le budget des dépenses.

Voir aussi la Politique sur les paiements de transfert du CT.

Évaluation des risques

Peu ou pas de risque que le service ne soit pas exécuté ou que le bien ne soit pas reçu en raison de la nature légale de l'accord.

Influence le genre d'instrument choisi (p. ex., subvention ou contribution) ainsi que selon les modalités du programme, entre autres la nature des bénéficiaires.

Reddition de comptes

Les résultats sont surveillés conformément à la portée de chaque accord particulier.

Les résultats sont surveillés pour chaque projet et par l'entremise de l'évaluation des programmes.

 

 

 
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