1. Introduction

Ces dernières années, de grands progrès ont été accomplis dans l'identification des multiples facteurs qui exposent une personne au risque de maladie cardiaque et d'accident vasculaire cérébral. En outre, des programmes de prévention couronnés de succès ont démontré que la modification des facteurs de risque permet de réduire la mortalité et la morbidité dues à ces maladies. Cependant, en dépit de ces interventions nombreuses, les maladies cardio-vasculaires demeurent la principale cause de décès, d'invalidité et de maladie au Canada. Dans le but d'alléger ce fardeau, bon nombre d'organismes collaborent à une série de projets, tant à l'échelle nationale qu'internationale.

La Fondation des maladies du coeur du Canada et les fondations provinciales affiliées jouent ici un rôle primordial dans la lutte contre la maladie cardiaque et l'accident vasculaire cérébral. La mission de la Fondation consiste à «favoriser l'étude, la prévention et la diminution de l'invalidité et des décès attribuables aux maladies cardiaques et aux accidents vasculaires cérébraux par le biais de la recherche, de l'éducation et de la promotion de modes de vie sains». À cet égard, la Fondation fournit la majorité des fonds alloués à la recherche canadienne sur la maladie cardiaque et l'accident vasculaire cérébral. En outre, la Fondation offre régulièrement des activités significatives portant sur la promotion de la santé dans des domaines qui constituent des facteurs de risque, soit une nutrition inadéquate, une hypertension artérielle et un niveau insuffisant d'activité physique. Par ailleurs, elle a mis l'accent, d'une part, sur la prévention de la mort subite avant l'arrivée à l'hôpital en offrant des programmes de réanimation cardio-respiratoire (RCR) et, d'autre part, sur l'élaboration de politiques gouvernementales favorables à la santé dans des domaines tels que le contrôle du tabac. À l'heure actuelle, la Fondation concentre une grande partie de ses activités sur les maladies cardio-vasculaires chez les femmes et les enfants.

Santé Canada et le Programme national de recherche et de développement en matière de santé ont également fourni une direction et un appui importants à la promotion de la santé cardiaque dans tout le Canada. L'Initiative canadienne en santé cardio-vasculaire, une stratégie de prévention des maladies cardio-vasculaires comportant plusieurs niveaux, est le fruit d'une collaboration entre Santé Canada, les ministères de la Santé provinciaux et la Fondation des maladies du coeur. Ce projet encourage la prévention des maladies cardio-vasculaires au niveau communautaire dans chacune des provinces. Par ailleurs, la Déclaration de Victoria sur la santé cardio-vasculaire, émise en 1992, a permis l'établissement de collaborations internationales en vue d'élaborer des politiques et de réaliser des programmes destinés à la promotion de la santé cardiaque et à la prévention des maladies cardio-vasculaires à l'échelle mondiale. Enfin, la Déclaration de Catalogne, émise en 1995, ajoute à ces partenariats internationaux en onnant des exemples des programmes sur la santé cardiaque qui sont offerts à travers le monde et en démontrant de quelle manière ces réussites procurent ensuite des bienfaits économiques aux pays concernés.

Ce document est le quatrième d'une série de publications régulières qui donnent au grand public, aux professionnels de la santé et aux responsables des politiques un aperçu des tendances actuelles en matière de maladie cardiaque et d'accident vasculaire cérébral au Canada ainsi que des comparaisons internationales. Les informations qu'il contient proviennent de données publiées, y compris les données des enquêtes sur la santé cardiaque des Canadiens et Canadiennes, en plus de données récentes gracieusement fournies par la Division de la santé de Statistique Canada et par le Laboratoire de lutte contre la maladie de Santé Canada. Cette publication brosse un tableau du profil des facteurs de risque des maladies cardio-vasculaires, de la mortalité et de l'invalidité dues à ces maladies et, en outre, des répercussions sur le système des soins de santé. Une analyse de la distribution des facteurs de risque dans les diverses régions du Canada illustre la portée que peuvent avoir les programmes de prévention des maladies cardio-vasculaires. Enfin, ce numéro contient une section supplémentaire, préparée par les docteurs N. Mayo, S. Phillips et A. Shuaib, qui fait le point sur «L'accident vasculaire cérébral au Canada : traitement actuel et stratégies de prévention».

Cette publication a été préparée par l'Unité d'épidémiologie de la Fondation des maladies du coeur de la Saskatchewan à la University of Saskatchewan, en collaboration avec la Fondation des maladies du coeur du Canada, Statistique Canada et le Laboratoire de lutte contre la maladie de Santé Canada. Dans cette publication, le terme «maladies cardio-vasculaires» (MCV) désignera la cardiopathie ischémique (CI) et l'accident vasculaire cérébral (AVC) ainsi que d'autres affections cardiaques et vasculaires. En outre, pour ce document, le terme accident vasculaire cérébral désignera les maladies vasculaires cérébrales, bien que l'accident vasculaire cérébral ne constitue qu'un sous-groupe des maladies vasculaires cérébrales et non l'entité complète. Le terme «accident vasculaire cérébral» sera utilisé dans le sens clinique et comprendra tous les numéros de codes allant de 430 à 438 dans la Classification internationale des maladies (CIM-9). Lorsque cela conviendra, les profils des états pathologiques spécifiques seront mis en relief. En outre, un glossaire de tous les termes pertinents est présenté à la fin du document.

Dans l'édition actuelle, la normalisation des taux en fonction de l'âge aux fins de comparaisons internationales est basée sur la population-type européenne, ce qui constitue un changement par rapport aux éditions précédentes; il n'est donc pas possible de comparer les taux internationaux de mortalité de la présente édition à ceux d'éditions antérieures. La normalisation en fonction de l'âge pour les comparaisons canadiennes est basée sur la population du Canada en 1991, plutôt que sur la population en 1986, comme dans les éditions précédentes; par conséquent, il n'est pas possible dans ce cas non plus de comparer ces données directement avec celles d'éditions antérieures.

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