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Les vies anciennes : chroniques de paléontologie canadienne
Eozoon canadense, imposteur de l'aube
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Après avoir établi l'existence d'Eozoon canadense, J. William Dawson a salué ce fossile comme étant « l'un des joyaux les plus brillants de la couronne scientifique de la Commission géologique du Canada ». Ayant rapidement perdu son éclat, ce joyau fut jeté aux orties.

Spécimen poli d'Eozoon canadense prélevé à la Côte-Saint-Pierre, au nord de Papineauville. Le minéral vert est de la serpentine et le blanc de la calcite. Le spécimen de la Commission géologique du Canada mesure 26 cm. (Photographie par Brian Chatterton.)
Spécimen poli d'Eozoon canadense prélevé à la Côte-Saint-Pierre, au nord de Papineauville. Le minéral vert est de la serpentine et le blanc de la calcite. Le spécimen de la Commission géologique du Canada mesure 26 cm.
(Photographie par Brian Chatterton.)

Aux alentours de 1860, de nombreux géologues et paléontologues considéraient ces spécimens de pierre aux laminas vertes et grises découvertes dans des roches calcaires modifiées du Bouclier canadien en Ontario et au Québec comme les fossiles les plus importants jamais découverts car, selon eux, ils prouvaient l'existence de formes de vie complexes profondément enfouies dans les strates précambriennes. J. William Dawson, recteur de l'Université McGill, et l'un des premiers géologues canadiens de son temps, avait baptisé le fossile : Eozoon canadense, l'« animal de l'aube du Canada ». Dans son discours annuel de 1864, Charles Lyell, président de la British Association for the Advancement of Science désignait ce fossile comme étant « l'une des plus grandes découvertes géologiques de son époque ». En 1866, dans sa quatrième édition de L'origine des espèces, Charles Darwin écrivait qu'il était rassuré de pouvoir citer ce fossile comme preuve que la vie avait évolué d'organismes unicellulaires simples jusqu'à des animaux et plantes multicellulaires complexes. 

Dawson concluait que l'Eozoon était la coquille d'un foraminifère – un protiste unicellulaire – avec ses cavités et ses réseaux de canaux, mais des centaines de fois plus grosse que toute forme actuelle, lesquelles sont microscopiques. Cette interprétation a été presque immédiatement mise en doute par deux géologues irlandais, qui soutenaient que l'Eozoon n'était pas un fossile organique, mais une incrustation métamorphique formée par la ségrégation des minéraux du marbre sous l'effet de température élevée et de forte pression. Pendant les dix années qui suivront, des articles scientifiques dans des revues britanniques et américaines ponctueront un débat de plus en plus acrimonieux sur la nature de l'Eozoon. Dans son analyse exhaustive publiée en 1879, le zoologue allemand Karl Möbius démontrait que l'Eozoon ne possédait pas une seule caractéristique propre aux foraminifères. Pour l'immense majorité des géologues et de paléontologues, l'article du professeur Möbius a clos le débat, mais Dawson restera convaincu de la justesse de son interprétation.

Un tiroir contenant des coupes minces polies d'Eozoon préparées, en 1867, pour William Logan par H. G. Vennor, géologue de la Commission géologique du Canada. (Photographie par Brian Chatterton.)
Un tiroir contenant des coupes minces polies d'Eozoon préparées, en 1867, pour William Logan par H. G. Vennor, géologue de la Commission géologique du Canada.
(Photographie par Brian Chatterton.)

En 1894, le signalement par deux géologues de la présence d'Eozoon dans des blocs calcaires projettées par le Vésuve, apportait une preuve aussi incontournable qu'inattendue. Pour la plupart des paléontologues, la présence de fossiles précambriens dans les éjectas d'un volcan italien était impossible. Sans se décourager, mais isolé parmi les géologues, Sir William continuera d'alléguer la nature organique de l'Eozoon. À sa mort, survenue en 1899, il travaillait à un nouvel article sur l'Eozoon.

J. William Dawson, recteur de l'Université McGill et « champion » de l' Eozoon
J. William Dawson, recteur de l'Université McGill et « champion » de l' Eozoon

Pour en savoir plus :

Hofmann, H. J.
1971 : Precambrian fossils, pseudofossils, and problematica in Canada. Commission géologique du Canada, Bulletin 189.
O'Brien, C. F.
1970 : Eozoon canadense The dawn animal of Canada. Isis, vol. 61, p. 206-223.

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2006-09-01Avis importants