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Les vies anciennes : chroniques de paléontologie canadienne Bothriolepis, le poisson-tortue
Classés parmi les poissons, les placodermes sont apparus à l'aube du
Dévonien et, après avoir vécu une étonnante diversification en plus de
quarante familles, ont disparu complètement avant le Carbonifère.
![Mesurant vingt-cinq centimètres, ce fossile du placoderme Bothriolepis a été découvert dans les falaises du Dévonien supérieur, à Miguasha, en Gaspésie. Collections du Musée de Miguasha. (Photographie par Brian Chatterton) Mesurant vingt-cinq centimètres, ce fossile du placoderme Bothriolepis a été découvert dans les falaises du Dévonien supérieur, à Miguasha, en Gaspésie. Collections du Musée de Miguasha. (Photographie par Brian Chatterton)](/web/20061103011211im_/http://gsc.nrcan.gc.ca/paleochron/images/bothrio1.jpg) Mesurant vingt-cinq centimètres, ce fossile du placoderme Bothriolepis a été découvert dans les falaises du Dévonien supérieur, à Miguasha, en Gaspésie. Collections du Musée de Miguasha.
(Photographie par Brian Chatterton) |
Les Bothriolepis sont les poissons fossiles les plus
fréquemment retrouvés dans le shale et le grès de la Formation d'Escuminac,
à Miguasha, sur la baie des Chaleurs. Abraham Gesner (1797-1864),
géologue provincial du Nouveau-Brunswick, découvreur du site en 1842 a décrit ce
fossile comme « une espèce de petites tortues avec de trace de
pas ». Les plaques polygonales rappellent évidemment les écailles de la
carapace des tortues. Les fossiles bien conservés ressemblent à des boîtes à bijoux
ouvragées.
Les Bothriolepis étaient des placodermes munis d'une tête
puissamment caparaçonnée, soudée à la cuirasse thoracique.
Contrairement aux autres poissons, il ne possède pas de nageoires
pectorales, mais bien une paire de bras rigides dotés de deux
articulations : la première au point où le bras se sépare du tronc
et la deuxième un peu après la moitié du bras. Comme chez les
arthropodes, ces bras sont mus par des muscles intérieurs. Le Bothriolepis
possédait une queue effilée, typique des poissons et qui dépassait
sa partie antérieure cuirassée. Cependant, puisqu'elle portait peu
d'écailles, elle n'a pas été fossilisée. La tête cuirassée était
percée à deux endroits. Une toute petite ouverture, au milieu, sur la
face supérieure accommodait les yeux et les narines, tandis qu'une autre,
sur la face inférieure près de l'avant, lui servait de bouche. Les
fossiles montrent un tube digestif bizarre, en spirale, rempli de
sédiments, ce qui porte à croire que Bohriolepis cherchait sa
nourriture dans la vase. Sur les spécimens bien conservés, des branchies
sont visibles, en plus d'une paire de sacs près de l'œsophage qui
auraient pu être des poumons. Il est possible que ce poisson au dos
aplati ait marché sur ses bras étranges, dans les eaux maigres et
saumâtres et, probablement, sur la terre.
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