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Les vies anciennes : chroniques de paléontologie canadienne
Les polypes calcifiés de l'île d'Anticosti
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Les progrès révolutionnaires en paléontologie découlent souvent de nouvelles idées sur des fossiles connus ou encore de la découverte de spécimens exceptionnellement bien conservés, comme l'Archaeopteryx, l'Aysheaia et les coraux Favosites.

Fossile du corail tabulé Favosites découvert dans la Formation de Jupiter, dans l'île d'Anticosti. Les polypes mous calcifiés présentent une symétrie d'ordre douze. Ce spécimen mesure douze centimètres. (Photographie par Brian Chatterton.)
Fossile du corail tabulé Favosites découvert dans la Formation de Jupiter, dans l'île d'Anticosti. Les polypes mous calcifiés présentent une symétrie d'ordre douze. Ce spécimen mesure douze centimètres.
(Photographie par Brian Chatterton.)

En 1970, la découverte de la nouvelle sous-classe des Sclérosponges dans des récifs vivants de l'océan Pacifique et de la mer des Caraïbes a soulevé l'enthousiasme des biologistes marins et des écologues des récifs. Les paléontologues étaient encore plus heureux de cette découverte, puisque ces éponges coralliennes semblaient être les sosies des stromatoporoïdes – ces organismes calcaires mal compris auxquels sont attribuées les grandes barrières récifales du Paléozoïque moyen. Des études détaillées ont montré qu'ils étaient de proches parents des Scléroponges. Donc, ces orphelins taxinomiques ont retrouvé leur famille dans cette sous-classe du phylum des Spongiaires. 

Les stromatoporoïdes ne sont pas le seul groupe de fossiles que l'on croît apparenté aux sclérosponges actuels. Disparus depuis le Paléozoïque, les Tabulés étaient des organismes coloniaux simples qui sécrétaient un squelette de calcite essentiellement formé de tubules dotés de partitions horizontales. Les murs de ces tubules, qui pouvaient être communicants, étaient habituellement percés de pores. On a longtemps pensé que les Tabulés formaient un groupe de coraux coloniaux, très différent des coraux rugueux disparus et de nos hexacoralliaires contemporains. Certains paléontologues avaient toutefois suggéré que les Tabulés constituaient un autre groupe des Sclérosponges. Or, tous les coraux et anémones de mer (les cnidaires) actuels sont pourvus d'un polype doté de tentacules et on n'avait jamais retrouvé de fossiles de ces tissus mous et aqueux, difficilement calcifiables. Cette situation perdura jusqu'en 1985, alors que Paul Copper de l'Université Laurentienne de Sudbury annonce qu'il a découvert, dans la Formation du Jupiter dans l'île d'Anticosti, des spécimens exceptionnellement conservés du Tabulé Favosites. (Cette formation remonte au Silurien précoce, il y a quatre cent vingt cinq millions d'années.) La découverte de polypes conservés a permis de trancher le débat sur la nature et de l'appartenance taxinomique des Tabulés. Ces colonies de Favosites montrent de petites coupoles d'un diamètre de cinq à six centimètres dont la surface externe contient des corrallites prismatiques serrées, mesurant deux millimètres. Presque tous les corrallites contiennent des polypes calcifiés. Leur diamètre ne dépasse pas le millimètre, mais chacun porte un anneau de douze tentacules repliés vers l'intérieur en position rétractée. 

Plan rapproché du corail Favosites calyces montrant les polypes. Le champ est d'environ un centimètre. (Photographie par Brian Chatterton.)
Plan rapproché du corail Favosites calyces montrant les polypes. Le champ est d'environ un centimètre.
(Photographie par Brian Chatterton.)

Tous les coraux possèdent des polypes, organe dont sont dépourvues les éponges. Les fossiles à polypes exceptionnellement préservés de l'île d'Anticosti  démontrent donc catégoriquement que les Favosites et probablement tous les Tabulés étaient des coraux. Qui plus est, ils indiquent que les Tabulés avec leur douze tentacules sont distincts des tétracorralliaires, hexacorralliaires et octocorralliaires. Devrait-on parler de « dodécacorralliaires » ?

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2006-09-01Avis importants