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Les vies anciennes : chroniques de paléontologie canadienne
Hallucigenia retombe sur ses pattes
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Ce nom évoque l'époque où l'expérimentation psychotropique était à la mode. Ce fossile donne aussi une leçon d'humilité aux paléontologues qui prétendent comprendre comment vivaient les animaux préhistoriques.

l'interprétation de Conway Morris du fossile d'Hallucigenia
l'interprétation de Conway Morris du fossile d'Hallucigenia

photographie de Lars Ramsköld
photographie de Lars Ramsköld

sa reconstitution de l'animal
sa reconstitution de l'animal

Hallucigenia, un des fossiles les plus étranges et rares de la carrière de Walcott, a fait l'objet de plus d'articles dans les journaux populaires et scientifiques que tout autre fossile de la faune de Burgess. En 1977, il faisait l'objet d'un des premiers articles où Simon Conway Morris présentait sa reconstruction des fossiles vermiformes du Shale de Burgess. Il a baptisé ce petit fossile Hallucigenia et l'a interprété comme ayant un tronc cylindrique soutenu par sept paires de piquants minces et une rangée de sept tentacules, le long de son dos. La tête est bien définie et son anus se trouve au bout de sa long queue flexible. Les autres paléontologues et biologistes ont immédiatement contesté l'orientation de cette reconstitution en soulignant qu'il aurait été le seul animal connu à se mouvoir sur des piquants rigides. Ses détracteurs arguaient qu'une locomotion sur des tentacules plutôt que des piquants aurait été plus plausible. À quoi Conway Morris répliquait qu'il n'était pas plus plausible que l'animal se fût déplacé sur une unique rangée de pattes. Étant donné le nombre réduit de spécimens et donc le volume d'informations sur lesquelles discuter, le débat était dans une impasse. L'interprétation de Conway Morris demeurait en vigueur : Hallucigenia était un animal étrange, sans parents fossiles ou vivants. 

Vers la fin des années quatre-vingts, entre en scène, Lars Ramsköld, un dentiste suédois converti à la paléontologie et qui étudiait des fossiles similaires découverts en Chine. Après avoir examiné la plupart des spécimens d'Hallucigenia conservés dans les musées, il a proposé que les piquants étaient plantés dans le dos de l'animal et servaient à sa protection. Donc si ces piquants étaient alignés sur le dos de l'animal, il devrait y avoir une double rangée de tentacule plutôt qu'une seule. Pour vérifier son hypothèse, Ramsköld demanda donc au conservateur de la collection Walcott à Washington la permission de « préparer » le spécimen type d'Hallucigenia sparsa, en d'autres termes, de creuser la pierre entourant le fossile. Cette proposition était audacieuse, similaire à la demande d'un historien de l'art au conservateur des tableaux de Rembrandt conservés au Riiksmuseum d'Amsterdam de l'autoriser à gratter un peu de peinture de la Ronde de nuit afin de vérifier si le maître avait bien peint le visage du capitaine de la compagnie par-dessus celui de son prédécesseur. À sa grande surprise, Ramsköld obtint l'autorisation. Après avoir délicatement détaché quelques éclats de schiste, il découvrait une deuxième rangée de tentacules sous la première. Avec cette expérience simple et audacieuse, Ramsköld confirmait son intuition scientifique. À l'heure actuelle, pratiquement tous les paléontologues croient qu'Hallucigenia était un petit animal marchant sur sept paires de tentacules fins et souples et protégé par sept paires de longs piquants disposés sur son dos. 

En renversant l'animal et en lui rendant ses pattes, Ramsköld lui donnait une famille. Les Onychophores, un phylum qui de nos jours regroupe des animaux ressemblant à des chenilles et habitant les forêts tropicales humides, ne comptaient qu'un seul représentant dans la faune de Burgess, Aysheaia, dont Harry Whittington venait de donner une nouvelle description. L'Aysheaia dépourvue d'aiguilles dorsales avait comme parent Hallucigenia doté de longues aiguilles dorsales. D'autres Onychophores du Cambrien munis de petits piquants, assurent la transition entre les deux espèces.

Pour en savoir plus :

Conway  Morris, S.
1998 : The Crucible of Creation: The Burgess Shale and the Rise of Animals. Oxford University Press, 242 p.

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2006-09-01Avis importants