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Divulgation proactive Version imprimable | Les vies anciennes : chroniques de paléontologie canadienne Les ammonites de l'île Hornby En 1686, le célèbre physicien et naturaliste anglais Robert Hooke (1635-1703) concluait que les ammonites étaient les restes fossilisés de « certaines espèces de nautile ».
Les Égyptiens de l'antiquité représentaient souvent le dieu Ammon avec un corps humain surmonté d'une tête de bélier. Parce qu'ils ressemblaient aux cornes enroulées du bélier, on a appelé ammonite, les fossiles aux enroulements spiraux. Pendant la Renaissance, les naturalistes acceptaient volontiers que les bivalves, escargots et dents de requins fossilisés eussent une provenance organique, parce qu'ils ressemblaient à des organisme contemporains. Toutefois, les ammonites étaient si étranges et conservées de façon si confuse que la plupart des savants refusaient de leur attribuer une origine organique ou, s'ils supputaient qu'elles eussent été vivantes, qu'elles devaient alors ressembler à des serpents. On a découvert une profusion d'ammonites dans les pierres du Crétacé supérieur affleurant sur l'île de Vancouver et les îles du golfe de Georgia. Dans les concrétions révélées par l'érosion des shales, à la pointe Collishaw sur l'île Hornby, on peut découvrir des ammonites de deux types : des planispirales et des hétéromorphes. Les planispirales sont les coquilles d'ammonites « ordinaires » : elles sont enroulées dans un seul plan vertical, chaque spire touchant et recouvrant la spire plus intérieure. Les hétéromorphes ne présentent pas cette configuration compacte : les premières spires de certaines hétéromorphes ressemblent à celles d'un escargot et se prolongent par une section remontant vers le haut ; chez d'autres, les premiers enroulements sont suivis par une loge droite, ou se repliant en deux, trois voire quatre portions parallèles – comme un attache-feuille géant. Puisque les planispirales présentent une symétrie par rapport à une ligne centrale, il est évident qu'elles se déplaçaient dans la colonne d'eau en posture verticale. La plupart des hétéromorphes, par contre, ne présentent aucune symétrie et si elles pouvaient nager, il est difficile de concevoir comment elles s'orientaient dans la colonne d'eau. Certains paléontologues ont proposé que certaines hétéromorphes vivaient immobiles sur le fond, ou même étaient enfouies dans les sédiments comme les animaux benthiques fixes. Les reflets irisés de la coquille trahissent habituellement la présence d'une ammonite dans un nodule. Les concrétions fossilifères ont généralement la même taille et la même forme que le fossile qu'elles renferment. Une concrétion ronde et grande comme un petit pain à sandwich pourra contenir un spécimen de la planispirale Pachydiscus, une autre en forme de saucisse cacher l'hétéromorphe droite Baculites, alors qu'une grosse concrétion oblongue pourrait renfermer les fragments gros comme une bûche de l'hétéromorphe très ornementée Diplomoceras.
Le fossile de Nostoceras est l'ammonite trophée la plus recherchée de l'île Hornby. Cette hétéromorphe présente une tourelle avec des spires suivie d'une loge d'habitation descendante qui se retourne vers le haut, d'où son nom tiré du grec signifiant « la corne qui revient chez elle ». Cette ammonite fait l'objet de nombreuses interrogations. Certaines tourelles sont dextrogyres et d'autres lévogyres. On ne sait pas pourquoi. Certains spécimens sont deux fois plus gros que d'autres. Serions-nous, comme on l'a suggéré pour d'autres ammonites, en présence de dimorphisme sexuel ? Dans ce cas, la femelle serait beaucoup plus grosse que le mâle. Pour en savoir plus :
Pendant l'hiver de 1811, David Thompson qui, pendant plus d'une douzaine d'années, avait vainement cherché des ossements de mammouth à travers l'Ouest canadien, est confronté à la rencontre possible avec un mammouth bien vivant dans un col des Rocheuses.
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