![Commission géologique du Canada Commission géologique du Canada](/web/20061103024540im_/http://gsc.nrcan.gc.ca/esst_images/gsc_f.jpeg) Ressources naturelles Canada > Secteur des sciences de la Terre > Commission géologique du Canada > Les vies anciennes : chroniques de paléontologie canadienne
Les vies anciennes : chroniques de paléontologie canadienne Phoenicites, la plus grande feuille fossile du Canada
Lors de la découverte d'objets archéologiques, on doit suivre des
procédures particulières pour assurer la préservation des pièces et
des renseignements importants. Toutefois, au Canada, seuls quelques
gouvernements provinciaux ont mis en place des protocoles similaires pour
les fossiles. Le trésor paléobotanique que nous présentons ici a été
préservé grâce à l'initiative d'un cantonnier.
![Fronde longue d'un mètre et demi de Ph?nicites, un palmier du Crétacé supérieur, découverte à Duke Point, sur l'île de Vancouver. Il s'agit probablement de la plus grande feuille fossilisée trouvée au Canada. Collections du Malaspina College. (Photographie par Maggie McColl.) Fronde longue d'un mètre et demi de Ph?nicites, un palmier du Crétacé supérieur, découverte à Duke Point, sur l'île de Vancouver. Il s'agit probablement de la plus grande feuille fossilisée trouvée au Canada. Collections du Malaspina College. (Photographie par Maggie McColl.)](/web/20061103024540im_/http://gsc.nrcan.gc.ca/paleochron/images/fig142_1.jpg) Fronde longue d'un mètre et demi de Phœnicites, un palmier du Crétacé supérieur, découverte à Duke Point, sur l'île de Vancouver. Il s'agit probablement de la plus grande feuille fossilisée trouvée au Canada. Collections du Malaspina College.
(Photographie par Maggie McColl.) |
Par une chaude journée d'août 1996, le long de la route d'accès au
nouveau quai du traversier de Duke Point, au sud de Nanaimo, sur l'île de
Vancouver, John Bell déplaçait avec son bulldozer de gros morceaux de
grès du Crétacé supérieur que l'on avait dynamités. Il aperçut
soudain des traces curieuses sous une grosse pierre grise. Ce n'était pas
une fracture, les lignes rapprochées qui s'étiraient de part et d'autre
d'un axe médian rappelaient une plume géante. Ces marques étaient
vraiment étranges. Ainsi, plutôt que d'ajouter ce roc aux pierres
destinées à être concassées, Bell a levé la benne de sa machine de
trois mètres et a placé le roc près du bord du déblai, juste en face
de l'auberge
Cranberry Arms. On apercevait un fossile de plante tout à fait
étonnant : une palme longue de près de deux mètres, sans doute la
plus grande feuille fossilisée découverte au Canada.
On a retrouvé d'autres fossiles de plantes dont le relief des nervures
des feuilles est bien visible, notamment le feuillage de conifères, les
frondes délicates de fougères et, à la grande surprise de tous, des
fleurs merveilleusement conservées. On alerta la presse. Les journaux de
Nanaimo et de Victoria publièrent une série d'articles (dont un devait
inévitablement qualifier les plantes fossiles de « salades des dinosaures »).
Peu après, des paléontologues amateurs envahirent le site et pendant la mission de sauvetage
qui s'ensuivit, s'emparèrent de
blocs fossilifères, immédiatement devant des bulldozers en marche, pour
éviter qu'ils fussent brisés.
Vieilles de quatre-vingt millions d'années, ces majestueuses palmes
crétacées sont adéquatement nommées Phœnicites imperialis.
Chacune comporte un rachis (l'axe central d'une feuille composée) épais
qui s'amincit graduellement sur deux mètres de long. Les rayons forment
un tissu continu dont les plis sont séparés d'un centimètre et qui
ressemble à un store vénitien. Au Crétacé, ces feuilles devaient être
coriaces. Le nom du genre fait allusion au dattier actuel, Phœnix
dactylifera, bien qu'il est peu probable que les deux plantes soient
apparentées.
|