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Les vies anciennes : chroniques de paléontologie canadienne
Les trilobites du mont Stephen
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En 1865, John Ruskin écrivait dans Modern Painters : « Les montagnes constituent pour moi le commencement et l'aboutissement du paysage naturel [...] » Il ajoutait plus loin : qu'« Elles semblent avoir été érigées pour l'humanité, pour lui servir à la fois d'école et de cathédrale [...] »

La compagnie du Canadien Pacifique désirait ardemment que les touristes voyagent vers l'ouest pour communier avec la montagne.

Fossiles d'exuvies du trilobite Ogygopsis klotzi dans une dalle de siltite prélevée de la couche riche en trilobites du mont Stephen.  Pièce du Musée de paléontologie royal Tyrrell (Alberta). (Photographie de Brian Chatterton.)
Fossiles d'exuvies du trilobite Ogygopsis klotzi dans une dalle de siltite prélevée de la couche riche en trilobites du mont Stephen. Pièce du Musée de paléontologie royal Tyrrell (Alberta).
(Photographie de Brian Chatterton.)

En 1885, une fois que Cornelius Van Horne, l'habile directeur général du Canadien Pacifique, eût planté le dernier crampon de la ligne, il dut s'attaquer à l'énorme dette contractée par la construction des portions montagneuses du chemin de fer. Une des stratégies d'accroissement des revenus était l'exploitation de la fascination qu'exerçaient la nature et la montagne sur la population. Pour recevoir l'afflux espéré de touristes, Van Horne a ordonné la construction d'une série d'hôtels restaurants, le long de la voie principale traversant les montagnes. L'un de ces établissements était l'hôtel Mount Stephen House, à Field, terminé en 1886, au coût de vingt mille dollars. L'intérieur comportait tous les aménagements typiques de la grande époque victorienne : éclairage au gaz, tentures de brocart, harmonium, canaris en cage, etc. Certains des ouvriers chargés de sa construction passaient leur dimanches à grimper les pentes abruptes des montagnes voisines. Un jour, un groupe de menuisiers maintenant oubliés découvre un grand nombre de « bibittes de roche » sur les hauteurs du mont Stephen, un lieu que l'on baptisera le champ de trilobites.  La découverte des menuisiers devait, au XXe siècle, avoir un impact considérable sur la paléontologie cambrienne au Canada.

Les trilobites du mont Stephen sont particulièrement magnifiques. Presque chaque plaque prélevée sur les pentes de cette montagne contient des trilobites entiers. Certains d'un noir brillant se détachent de la siltite beige, d'autres ne sont révélés que par le bas-relief qu'ils forment par rapport à leur matrice de pierre. Ogygopsis est incontestablement le fossile le plus courant dans les champs de trilobites, par sa taille et sa forme, il ressemble à l'empreinte d'un soulier d'enfant. Il possède une queue d'une rare largeur pour un trilobite du Cambrien. Olenoides dont la partie postérieure était bordée d'épines se classe bon deuxième. Charles D. Walcott, l'expert sur les trilobites cambriens d'Amérique du Nord, emprunta tous les fossiles prélevés du champ de trilobites et détermina qu'ils remontaient au Cambrien moyen, il y a cinq cent millions d'années. Il devait toutefois attendre 1907 et son accession à la tête de la Smithsonian Institution, avant de se rendre lui-même au site pour y prélever des échantillons.  L'année suivante, il écrivait un compte rendu sur les fossiles du champ de trilobites, contenant des instructions simples, aujourd'hui un peu dépassées, sur la façon de collecter des trilobites dans ces sites.

La meilleure méthode pour faire une bonne collecte d'échantillons dans le « lit de fossile » consiste à emprunter le sentier sur un poney, jusqu'à une altitude de deux mille pieds au-dessus de la voie ferrée, de prélever les spécimens, de les protéger en les enveloppant dans du papier, de les placer dans un sac, d'attacher ce sac à la selle, puis de redescendre, en poney, de la montagne. Une expédition d'une journée, de six heures du matin à six heures le soir, vous permettra d'amasser une belle collection.

N'essayez pas de suivre ces instructions de nos jours, bien des choses ont changé au parc national Yoho, depuis l'époque de Walcott. Il n'est pas sûr que vous puissiez louer un poney à Field aujourd'hui. De toute façon, il faut maintenant obtenir un permis spécial pour ramasser des fossiles dans un parc national. Parcs Canada a malheureusement dû fermer tous les accès aux champs de trilobites, parce qu'en marchant sur l'épais dépôt de plaques de microgrès qui couvrent le flanc de la montagne, les touristes ont, au cours des années, accidentellement endommagé ce site important. Walcott a continué de prélever des trilobites du Cambrien dans les Rocheuses. En août 1909, alors qu'il retournait à Field en empruntant la vallée de Burgess, il fit la découverte la plus importante de sa vie : la célèbre faune du Shale de Burgess – mais cela est une autre histoire.

Pour en savoir plus :

Rudkin, D. M.
1996 : The Trilobite Beds of Mount Stephen, Yoho National Park. In Ludvigsen, R. (dir.), Life in Stone: A Natural History of British Columbia's Fossils, p. 59-68, University of British Columbia Press.

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2006-09-01Avis importants