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Ressources naturelles Canada > Secteur des sciences de la Terre > Commission géologique du Canada > Les vies anciennes : chroniques de paléontologie canadienne
Les vies anciennes : chroniques de paléontologie canadienne
Le fragile et pénible frisson de la vie
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Commentant la poésie canadienne anglaise, Margaret Atwood observait, non sans humour, que :

« Les poètes canadiens ont toujours aimé exhumer les choses, comme le montre souvent la poésie d'Al Purdy. »

Plus que tout autre poète contemporain du Canada anglais, Alfred Wellington Purdy (1918-2000) a su amalgamer le temps, le récit et l'émotion évoquée par un lieu. Abandonnant la tradition savante qui divise l'histoire biologique en temps historiques, préhistoriques et géologiques, Purdy perçoit ces temps comme des stades fondus dans un développement continu. Dans Lament for the Dorsets, il médite sur la disparition d'un groupe inuit, il y a seulement six cents ans. Ces gens nous sont presque inconnus. Ils auraient aussi bien pu vivre il y a des centaines de millions d'années, l'archéologie se transformant en paléontologie :

[...] et comment les figurerions-nous 
accroupis parmi les glaciers en marche
dans leur passé de six cents ans
à la lumière de leurs lampes. 

Aussi lointains ou proches
que les trilobites
et les marais carbonifères
ou du reptile ancien sifflant sa menace 
à un mammifère gros comme une souris
qui s'enfuit en couinant.

(traduction libre)

Dans son analyse littéraire de l'œuvre et de la vie d'Al Purdy, Louis K. MacKendrick de l'Université de Windsor remarque que : « [Sa] préoccupation générale pour le temps, l'évolution, la préhistoire et l'immédiateté allait marquer ses plus belles réussites poétiques. » Dans A Walk on Wellington Street, Purdy entremêle événements historiques et paléontologiques, dans sa déambulation le long de la rue monumentale d'Ottawa. Il voit John A. Macdonald buter contre le trottoir et casser le flasque qu'il portait sur la fesse. Scrutant le calcaire bigarré de Tyndall qui pare les immeubles administratifs, Purdy évoque l'image magique des fossiles prisonniers de la pierre : 

[...] Je crois entendre murmurer,
mais ne peux espérer que
le fragile et pénible frisson de la vie
s'échappe de cette pierre encrassée et arriérée.

(traduction libre)

Près de la tour de la Paix, il s'arrête et :

morose, fixe la gréserie
où entombés dans la pierre
flottent les vers fossiles en
sommeil cent millionnaire
survivants dans la mort aux vivants d'ici
ils dorment, emportés sans retour
sur leur hamac de pierre.

(traduction libre)

Comme les dinosaures pérégrins qui figurent dans plusieurs de ses poèmes, Purdy est souvent retourné (pas psychologiquement, mais physiquement) sur les berges de la mer de Bearpaw, un détroit qui, au Crétacé tardif, divisait le continent de l'océan Arctique au golfe du Mexique. Dans Lost in the Badlands, Purdy s'égare parmi les strates et songe à l'extinction massive qui mit fin à la domination des dinosaures.

[...] le lendemain
la DÉCIMATION débutait
qui faucha toute vie
hormis quelques rongeurs toujours pressés
des mammifères foireux 
qui tentaient de me parler
là-bas, à la fin du Crétacé.

(traduction libre)

Œuvres citées :

Purdy, Alfred Wellington 
1968 : Wild Grape Wine. McClelland and Stewart Ltd. 128 p. (Lament for the Dorsets, Walk on Wellington Street)
1984 : Piling Blood. McClelland and Stewart Ltd., 144 p. (Lost in the Badland)

NDT : Le lecteur francophone n'est certes pas en reste. Au-delà du fort courant géomorphologique qui circule dans les poèmes d'Alfred Desrochers (À l'ombre de l'Orford), à ceux de Gatien Lapointe (Ode au Saint-Laurent), Gaston Miron (Vallée de l'Archambault) et Jacques Brault (Poésie ce Matin), nous aimerions citer également Francis Catalano dont le poème Laurentia, publié dans Index, fait une belle part à la paléontologie et, évidemment l'œuvre de Renaud Longchamps dont de grands pans sont consacrées à la vie ancienne, notamment Miguasha (1983), Retour à Miguasha et Décimations : la fin des mammifères.


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2006-09-01Avis importants