Ressources naturelles CanadaGouvernement du Canada
 
 English   Contactez-nous    Aide    Recherche   Site du Canada
 Accueil
 du SST
   Priorités    Produits et
 services
   À propos
 du Secteur
   Plan du site
Image satellite du Canada
Ressources naturelles Canada
Les vies anciennes :
chroniques de paléontologie canadienne
.Introduction
.Les os de la Terre
.Le temps profond
.Les stromatolites
.Eozoon canadense
.Le chert de Gunflint
.Un Pompéi édiacarien
.Les trilobites du mont Stephen
.Marrella
.Hallucigenia
.Franco Rasetti
.Paradoxides
.Le trilobite du Fraser
.Les climactichnites
.Une filière japonaise
.Les trilobites de la Nahanni
.Pseudogygites
.La mémoire de Tyndall
.Elkanah Billings
.Les polypes calcifiés
.Des coqs et des mules
.Les paléorécifs
.Eusthenopteron
.Bothriolepis
.Archaeopteris
.Marie Stopes
.La rhapsodiste
.Pêche triasique
.Titanites
.Coprolithe Rex
.Piégons et fossiles
.Joseph Tyrrell
.Des œufs et des embryons
.L'ambre du lac Cedar
.Ammonites de Hornby
.Chiures fossiles
.La plus grande feuille
.Un saumon fossile
.Le chasseur de mammouth
.Frisson de vie
.Les auteurs
Liens connexes
.Histoire de la CGC
.Sir William Logan
.Paléogalerie
.La paléontologie à la CGC
.AGC Paléontologie


Commission géologique du Canada
Commission géologique du Canada


Divulgation proactive


Version imprimable Version imprimable 
 Commission géologique du Canada
Ressources naturelles Canada > Secteur des sciences de la Terre > Commission géologique du Canada > Les vies anciennes : chroniques de paléontologie canadienne
Les vies anciennes : chroniques de paléontologie canadienne
Les chiures de termites fossiles
Page précédente (Les ammonites de l'île Hornby)Index (Introduction)Page suivante (Phoenicites, la plus grande feuille fossile du Canada)

Les paléontologues étudient rarement le bois fossile, puisqu'il contient peu d'informations. Toutefois, un banal bout de bois trouvé sur la côte ouest montre quelque chose de particulier : les traces étranges du plus ancien des comportements sociaux.

Concrétion de vingt centimètres de largeur contenant du bois fossilisé portant des piqûres de termites, chargées de boulettes de matière fécale. Cette pierre du Crétacé supérieur a été prélevée sur l'ile Hornby. Collections du Vancouver Island Paleontological Museum. (Photographie par Brian Chatterton.)
Concrétion de vingt centimètres de largeur contenant du bois fossilisé portant des piqûres de termites, chargées de boulettes de matière fécale. Cette pierre du Crétacé supérieur a été prélevée sur l'ile Hornby. Collections du Vancouver Island Paleontological Museum.
(Photographie par Brian Chatterton.)

Les collectionneurs de fossiles connaissent bien la pointe Collishaw de l'île de Hornby, dans le golfe de Georgia, où ils peuvent trouver des nodules contenant de belles ammonites du Crétacé supérieur. C'est là qu'on découvrit un morceau de bois de mer fossilisé, d'un diamètre de dix centimètres qui contenant des cryptofossiles importants. Une portion polie de ce bois montre qu'il est criblé de creux, gros d'environ un centimètre qui sont les trous formés par un réseau de tunnels. Plusieurs trous étaient chargés de boulettes hexaédriques, noires, de l'ordre du millimètre. Ces trous étaient des galeries creusées par des insectes xylophages et les boulettes noires ne pouvaient être que leurs matières fécales – que les entomologistes appellent chiures – qu'ils avaient entassées dans les galeries vides. 

Les insectes xylophages sont nombreux, pensons aux scolytes, buprestidés, termites, xylocopes, fourmis charpentières, charançons, sirex et noduliers. Toutefois, l'ordre des isoptères (qui comprend les termites) est le seul groupe dont certains membres habitent des galeries qu'ils creusent dans la masse du bois. Les fossiles de termites sont rares et les termitières creusées dans le bois fossilisé sont presque inconnues. La bûche fossile trouvée sur l'île Hornby contient la termitière la plus ancienne de la planète. Elle remonte à plus de soixante-dix millions d'années.

De nos jours, on considère que les termites sont nuisibles à cause de leur diète ligneuse. Or, les termites ne peuvent pas digérer la cellulose. Les termites xylophages actuels forment une symbiose avec des protozoaires qui vivent une cavité de fermentation de leur tube digestif et qui brisent la cellulose en glucides assimilables. La termitière et les chiures fossiles sont de fortes preuves indirectes que cette symbiose existait déjà au Crétacé tardif.

Toutes les espèces actuelles de termites comportent diverses castes – reines, reproducteurs ailés, travailleurs et soldats stériles – qui accomplissent chacune des tâches qui leur sont spécifiques afin d'assurer la construction et l'entretien de la termitière ainsi que la survie de la colonie. Donc, bien que les fossiles de Hornby n'apportent aucune preuve directe de la présence de différentes castes de termites pendant le Crétacé tardif, on peut présumer qu'elles existaient, parce que seule la coordination d'activités de différentes castes d'une seule espèce pouvait assurer la construction et l'entretien de la termitière. Une preuve subtile de l'existence du plus ancien comportement social connu.

Les termites qui ont creusé leur nid dans cette bûche ordinaire trouvée sur l'île Hornby, partageaient le monde du Crétacé avec les ammonites, les dinosaures terrestres, les élasmosaures, les mosasaures, les ichthyosaures et les ptérosaures. Ceux-ci, et beaucoup d'autres espèces animales, allaient périr, il y a soixante-cinq millions d'années, lors d'une soudaine extinction massive. Bien à l'abri dans leurs nids fermés, les termites ont survécu.

Page précédente (Les ammonites de l'île Hornby)Index (Introduction)Page suivante (Phoenicites, la plus grande feuille fossile du Canada)


2006-09-01Avis importants